Discussion :

[Florian Krämer]

Travailler à distance depuis 20 ans, par Florian Krämer

Voici mon expérience après avoir travaillé à distance pendant 20 ans et la nécessité de trouver un nouvel emploi à distance.

Je vis à la campagne et j'apprécie presque tous les aspects de cette vie. La connexion Internet plus lente que dans les villes et la nécessité de faire 5 à 20 minutes de trajet pour faire des courses ou aller chez le médecin sont probablement considérés comme des inconvénients par certains. Il n'y a pas non plus de grandes entreprises informatiques à proximité de chez moi. Les grandes villes les plus proches, Kassel et Göttingen, sont à environ 1 heure à 1 heure et demie, selon la destination et les conditions de circulation.

Votre temps de trajet n'est pas du temps libre

L'aspect social pour l'employé

L'État allemand considère qu'un trajet de 2,5 heures (aller simple !) pour se rendre sur son lieu de travail est « acceptable ». Le temps passé à voyager est également considéré comme du « temps libre » et non comme du « temps de travail ». Si cette définition peut convenir à certaines personnes, d'autres, dont je fais partie, ne sont pas du tout d'accord. Il est ironique que l'État allemand ait des lois strictes en matière d'heures de travail, mais que passer 2,5 heures dans un trafic souvent stressant ne semble guère le déranger.

Le mieux que l'on puisse faire dans une voiture est probablement d'écouter des livres audio ou des tutoriels audio, mais tout le monde n'apprécie pas cela. Si vous souhaitez passer du temps avec votre famille ou être actif, vous ne pouvez tout simplement pas le faire dans votre voiture ou dans un train. De plus, il existe des facteurs inconnus tels que les embouteillages ou la Deutsche Bahn (compagnie ferroviaire allemande), réputée pour son manque de ponctualité, sans parler des joies des transports publics dans les grandes villes, avec toutes les rencontres sociales indésirables et les odeurs qui vont avec.

Je doute que la personne qui a avancé ce chiffre ait jamais été dans la situation de travailler 8 heures par jour et de passer 5 heures sur la route tout en gérant sa vie privée, comme les courses et les tâches ménagères. C'est irréaliste et, à mon avis, contraire à l'éthique du travail moderne. Cela ressemble à un retour en arrière vers le XIXe siècle.

L'aspect financier pour l'employé

Considérez que vous devez conduire environ 1 heure et 50 km pour vous rendre sur votre lieu de travail. Le nombre moyen de jours ouvrés par mois est de 21. Cela signifie que vous passerez 42 heures par semaine et 2 100 km par mois sur la route. Le coût du carburant (diesel) seul s'élève à 178,50 €, en supposant une consommation de 5 litres aux 100 km et, à ce jour, un prix de 1,70 € le litre. Quarante-deux heures rémunérées au salaire minimum requis en Allemagne (12,41 € de l'heure en 2024) signifient que vous perdrez 521,22 €. Vous aurez donc gaspillé 42 heures de votre vie sans compensation, et vous aurez même dépensé environ 180 € en plus.

Si vous n'avez pas à conduire, vous récupérez beaucoup de temps pour votre famille ou vos loisirs. Mais le télétravail présente également quelques inconvénients : vous devrez payer les frais d'énergie pour alimenter vos appareils et les 8 à 10 heures de chauffage supplémentaires en hiver, car vous êtes désormais tout le temps à la maison. Vous dépenserez également plus en services publics comme l'eau.

L'aspect financier pour l'employeur

L'une des entreprises pour lesquelles j'ai travaillé a connu des difficultés en raison de la pandémie de coronavirus en 2020, comme beaucoup d'autres entreprises. À la suite de la pandémie, le bureau a été dissous et, à la place, un espace de bureau partagé est désormais loué à la demande. Cela s'est avéré moins coûteux pour l'entreprise et davantage de personnes qui travaillaient habituellement sur place peuvent désormais rester chez elles.

Le travail à distance est un travail écologique

Lorsque la pandémie de coronavirus a contraint de nombreuses personnes à travailler à domicile, cela a permis à la science de déterminer l'impact réel du travail à distance sur l'environnement en termes d'émissions de dioxyde de carbone et de gravité.

Le télétravail peut réduire de plus de moitié l'empreinte carbone d'un employé de bureau :

L'étude a révélé que les personnes qui travaillent à distance quatre jours ou plus par semaine peuvent réduire leur empreinte carbone jusqu'à 54 %, et celles qui le font jusqu'à quatre jours par semaine peuvent la réduire jusqu'à 29 %. Mais ces réductions ne sont valables que si les travailleurs mettent en œuvre des stratégies telles que l'extinction des lumières et des appareils électroménagers inutiles, la conduite d'un véhicule électrique ou l'approvisionnement en électricité de leur domicile à partir de panneaux solaires ou d'éoliennes.

Le télétravail est-il réellement meilleur pour l'environnement ?

Les trajets quotidiens ayant été pratiquement supprimés pendant les confinements successifs liés à la Covid-19, beaucoup ont supposé que le télétravail entraînerait des gains en matière de durabilité environnementale. En effet, ces changements spectaculaires dans les modes de mobilité, de production et de consommation ont temporairement réduit les émissions mondiales de CO2 de 17 % en avril 2020 par rapport aux niveaux records de 2019. Mais cette tendance prometteuse s'est rapidement estompée : les émissions sont aujourd'hui presque revenues à leur niveau d'avant la pandémie, alors que les employés ne sont pas revenus au bureau.

En raison de son impact environnemental et de ses avantages pour les employeurs et les employés, l'État devrait inciter les entreprises à favoriser le télétravail dans la mesure du possible. Je ne vois que des gagnants dans cette démarche ; les seuls perdants seraient les entreprises ou les dirigeants qui, pour une raison quelconque, souhaitent exercer leur pouvoir et leur contrôle sur leurs employés sur place.

L'impact sur la productivité

Statistiques sur la productivité du travail à domicile :

Une étude menée par Stanford auprès de 16 000 travailleurs pendant 9 mois a révélé que le télétravail augmentait la productivité de 13 %. Cette augmentation des performances était due à un nombre plus élevé d'appels par minute, attribué à un environnement de travail plus calme et plus pratique, et à un nombre plus élevé de minutes travaillées par équipe en raison d'une diminution des pauses et des congés maladie.

Dans cette même étude, les travailleurs ont également fait état d'une amélioration de leur satisfaction au travail, et les taux d'attrition ont été réduits de 50 %.

La confiance ou le manque de confiance

Si je suis autorisé à travailler deux ou trois jours à domicile, pourquoi dois-je me rendre au bureau les autres jours ?

Ne vous méprenez pas, certaines activités, comme les brainstormings, les ateliers et les réunions similaires, doivent être réalisées en personne pour des raisons sociales, mais elles constituent l'exception et non la norme.

Une présence inutile au bureau est une forme de contrôle inutile, qui implique un manque de confiance envers les employés.

Je préfère travailler 10 heures à faire un travail utile plutôt que de passer deux heures supplémentaires sur la route. Faire quelque chose d'utile est agréable, et s'il s'agit de travail, vous serez rémunéré pour cela. Les déplacements, en particulier en voiture, ne sont qu'une perte de temps et d'argent.

Je trouve assez étrange que l'on s'attende à ce que vous puissiez mieux contrôler la productivité de vos employés sur place qu'à distance. Si vous n'êtes pas un maniaque du contrôle, personne ne restera derrière les travailleurs pour vérifier s'ils sont paresseux au travail. Heureusement, les logiciels de surveillance secrète sont interdits, du moins en Allemagne.

D'après mon observation personnelle, les entreprises traditionnelles et celles qui ne travaillent pas principalement dans le secteur informatique ne sont pas très ouvertes au travail à distance et exigent au moins un modèle hybride.

Conclusion

Il n'est toujours pas facile de trouver un bon endroit pour travailler à distance, je m'estime donc très chanceux.

Compte tenu de l'impact environnemental et des avantages pour les employeurs et les employés, l'État devrait inciter les entreprises à permettre le travail à distance dans la mesure du possible. Je ne vois alors que des gagnants ; les seuls perdants seraient les entreprises ou les dirigeants qui, pour une raison quelconque, veulent exercer leur pouvoir et leur contrôle sur leurs employés sur place.

L'auteur Florian Krämer possède plus de 20 ans d'expérience professionnelle, avec une spécialisation dans l'architecture et la qualité du code, et est disponible pour des missions de conseil ou un poste d'architecte ou d'ingénieur.

Source : "Working Remote for 20 Years"

Et vous ?

Pensez-vous que ces arguments sont crédibles ou pertinents ?
Quel est votre avis sur le sujet ?

Voir aussi :

Plus de 20 000 offres d'emploi de Développeur ou en Informatique

Le télétravail a permis à Zillow d'économiser de l'argent, d'aider au recrutement et de maintenir la productivité, d'après des rapports, en opposition avec d'autres à propos de l'impact sur la productivité

79 % des chefs d'entreprise affirment que le travail à distance disparaîtra dans 3 ans ou moins : ils s'en assureront en refusant les augmentations de salaire et les promotions, d'après KPMG

La plupart des API RESTful ne sont pas vraiment RESTful, par Florian Krämer

[Artemus24]

Salut Florian Krämer.

Pensez-vous que ces arguments sont crédibles ou pertinents ?

Le trajet n'a jamais été comptabilisé comme un temps de travail, sinon cela se saurait depuis longtemps. Il est bien à la charge de l'employé. L'entreprise peut dédommager une partie de ces frais de transport. En télétravail, l'employé est gagnant car il n'a plus de frais de déplacement, ni le stress qui va avec. Pas besoin d'investir dans une voiture.

L'aspect écologique n'est pas un argument pour faire du télétravail, c'est juste une excuse, rien de plus.

Votre travail consiste à entreprendre une mission dans un temps imparti. L'avantage est de gérer son emploi du temps à sa convenance, de ne pas être dérangé par vos voisins de bureau, de faire des pauses quand on le veux. Il faut juste respecter les délais de votre mission.

Il est normal de faire de temps en temps des actes de présence. Rien ne vous oblige à vivre sur une plage à 10 000 Km de votre employeur. Il ne faudrait pas abuser de cette situation et de ne jamais revenir en entreprise. Tout ne peut pas se faire à distance par vidéo conférence.

Je ne vois rien de constructif dans l'exposé de M. Florian Krämer pour motiver quelqu'un à faire du télétravail.

Quel est votre avis sur le sujet ?

Tout le monde ne peut pas faire du télétravail. Le gros inconvénient est selon moi la vie sociale qui n'existe plus. On vit 24h/24H avec sa famille sans rencontrer d'autres personnes. Rester en pyjama toute la journée n'est pas ce que j'appellerai avoir une vie saine. Je dirais "isolement sociale".

Avec l'avènement de l'IA, j'espère que l'interlocuteur principale n'est pas Chat GPT ! Bonjour la marginalité.

Il n'y a plus une ligne franche séparant vie familiale de la vie professionnel. La maison devient le bureau et vice-versa.

Tout le monde ne dispose pas d'un espace suffisant pour travailler dans de bonnes conditions. Il y a encore à Paris des cages à lapin. je crois que la grand mode est de faire de la colocation, et je ne suis pas certain que le partage de l'internet puisse se faire dans de bonne condition. Et quand est-il de la convivialité chez soi ? Pas sûr que l'on puisse s'isoler quand d'autres font du bruit.

Investir dans du matériel informatique et de le maitriser, n'est pas à la porté de n'importe qui que se soit en compétence ou financièrement.

Disposer d'une connexion internet stable et à haut débit. Avoir de la fibre optique est mieux.

Il n'y a plus de reconnaissance pour le travail effectuée. Vous êtes des sous-traitants, rien de plus. Aucune possibilité d'une reconnaissance professionnelle et encore moins de gravir les échelons. Le télétravail est une voie de garage pour des personnes âgées.

Aucune créativité ne peut se dégager quand on travail seul. On ne plus se renouvelle plus. Risque de burn out. Devenir improductif.

Ce n'est pas fait pour des jeunes sans expériences mais bien des séniors en fin de carrière.

Je suis à la retraite et je n'aimerai pas du tout travailler de cette façon.

[Obsidian]

Ce n'est pas fait pour des jeunes sans expériences mais bien des séniors en fin de carrière.

Je suis à la retraite et je n'aimerai pas du tout travailler de cette façon.

Moi je ne suis pas encore à la retraite, mais je fais partie de ceux pour qui le télétravail est une bénédiction. Naturellement, ça dépend beaucoup aussi de l'endroit où l'on vit.

En télétravail, l'employé est gagnant car il n'a plus de frais de déplacement, ni le stress qui va avec. Pas besoin d'investir dans une voiture.

L'aspect écologique n'est pas un argument pour faire du télétravail, c'est juste une excuse, rien de plus.

L'employeur aussi parce qu'au pire, l'employé se limite à ses heures pile et l'employeur ne perd rien, au mieux il fait souvent plus que ses heures. Le fait est que la plupart des gens, au moins dans notre profession, aiment leur métier et on se rend compte bien souvent que ce n'est pas le travail le pire mais bien le transport.

Et ce qui est désolant de ce côté-là, c'est que celui-ci ne profite à personne. C'est déjà vrai si l'on prend sa voiture, ça l'est encore plus si l'on prend le train, le métro ou le RER pour rejoindre un lieu de travail. Lorsque la régie du transport concernée est publique, il s'agit la plupart du temps d'un service nécessaire et pas d'un business profitable auxquels les gens souscriraient de leur plein gré. Bien souvent, celui-ci doit même être subventionné. Donc cela ne profite même pas au transporteur.

Quand on passe 4 heures par jour dans le RER D, on garde énergie et motivation environ deux mois. Quand on commence à dépasser ce délai, on a l'impression que l'on va y laisser sa vie.

Avec cela, il faut se rendre compte de ce qu'est le fait que gagner à la fois deux heures de sommeil supplémentaire ET deux heures de loisirs de plus, chaque jour ! Malgré cela, la plupart des télétravailleurs n'en profitent pas et prolongent généralement leur temps de travail. Mais pouvoir faire instantanément une pause dès la fin de la dernière heure, enfourcher mon vélo et pouvoir faire une randonnée d'une heure avant la tombée du jour, quitte à revenir ensuite à son poste si nécessaire si on veut boucler une tâche tant qu'on a l'inspiration et après s'être aéré est une chose à laquelle j'aurais aujourd'hui beaucoup de mal à renoncer.

Avec cela, les transports en Île-de-France, routiers comme ferroviaires, sont devenus un enfer. Si l'on peut en exonérer une partie conséquente de la population, cela laisse la voie libre (ou au moins libère de la place) pour ceux qui sont obligés de se déplacer ou qui souhaitent le faire et rien que pour cela, il faut que ce soit encouragé autant que possible.

Enfin, cela a montré toute son efficacité pendant la dernière pandémie, même si l'on peut légitimement espérer ne plus jamais revivre ça (en tout cas, pas plus d'une fois par siècle).

Il est normal de faire de temps en temps des actes de présence. Rien ne vous oblige à vivre sur une plage à 10 000 Km de votre employeur. Il ne faudrait pas abuser de cette situation et de ne jamais revenir en entreprise.

Oui, mais même ça ce n'est plus tout-à-fait vrai à grande échelle, puisque les différents sièges d'une grande compagnie peuvent désormais être facilement répartis sur le territoire. Si le télétravail se généralise, rien n'oblige une grande compagnie à concentrer ses locaux à Paris. Plusieurs grandes ESN, par exemple, sont établies à Bordeaux ou à Grenoble, avec différents pôles à proximité des grandes préfectures de chaque région. C'est encore plus criant lorsque ces sociétés sont elles-mêmes issues d'un conglomérat de sociétés plus petites. Cela permet aussi de lever les barrières de distances lors d'un recrutement.

C'est effectivement une bonne chose de se rendre au bureau de temps en temps, mais lorsque l'on échange tous les jours avec quelqu'un par e-mail et par téléphone, on devient vite familiers quand même.

Tout ne peut pas se faire à distance par vidéo conférence.

Non mais la plupart de ce qui se fait dans un bureau peut l'être quand même, y compris se faire licencier : j'habite en région parisienne et la DRH avec qui je me suis entretenu l'a fait depuis Bordeaux.

Tout le monde ne peut pas faire du télétravail. Le gros inconvénient est selon moi la vie sociale qui n'existe plus. On vit 24h/24H avec sa famille sans rencontrer d'autres personnes.

Ça dépend encore une fois de l'endroit où l'on habite. Si l'on vit à quatre personnes dans un petit appartement, il est nécessaire de sortir en journée pour travailler la tête froide et se pouvoir se « retrouver » en fin de journée. Si l'on habite une demeure un peu plus spacieuse en province et surtout si l'on peut y aménager une pièce qui serve de bureau, c'est complètement différent.

La crainte de l'absence de vie sociale est justement due en majorité au fait qu'en conditions traditionnelles, les seules personnes que l'on rencontre en journée sont ses collègues de bureau et qu'il ne reste que très peu de temps pour interagir avec son entourage une fois rejoint le domicile puisqu'outre la fatigue, on y est rattrapé par ses devoirs ménagers et familiaux avant d'aller se coucher.

Rester en pyjama toute la journée n'est pas ce que j'appellerai avoir une vie saine. Je dirais "isolement sociale".

Alors précisément, à ce sujet, c'était une inquiétude au départ également et je me suis rendu compte à l'usage que c'est exactement le contraire. Pour être frais et dispo ainsi que pour avoir la tête tout à mon travail, j'ai besoin d'être habillé comme pour aller au bureau et il m'arrive même de me chausser. Pas en cravate tout de même, mais assurément en tenue confortable et qui me permettre de sortir.

Je me suis fait confirmer par plusieurs collègues qui sont au même régime qu'ils ont fait la même expérience.

Avec l'avènement de l'IA, j'espère que l'interlocuteur principale n'est pas Chat GPT ! Bonjour la marginalité.

Ça par contre, c'est vraiment un problème mais ce n'est pas le bureau qui va nous en préserver. Au contraire, la majorité des dirigeants et des managers y voient là — pour l'instant — le graal qu'ils attendaient depuis des siècles. La plupart des employés du tertiaire et du numérique ont désormais la quasi-obligation de s'en servir et moi, j'essaie de m'en protéger. Il est de fait que c'est plus facile quand on n'a pas un supérieur qui regarde par dessus son épaule.

Il n'y a plus une ligne franche séparant vie familiale de la vie professionnel. La maison devient le bureau et vice-versa.

C'est vrai et c'est pour cela que demande, sinon de la discipline, au moins de prendre de bonnes habitudes. Je maintiens que c'est moins pénible que le train, à titre personnel.

Tout le monde ne dispose pas d'un espace suffisant pour travailler dans de bonnes conditions. Il y a encore à Paris des cages à lapin. je crois que la grand mode est de faire de la colocation, et je ne suis pas certain que le partage de l'internet puisse se faire dans de bonne condition. Et quand est-il de la convivialité chez soi ? Pas sûr que l'on puisse s'isoler quand d'autres font du bruit.

Ça revient à ce que l'on disait plus haut. Mais là encore, ce n'est pas parce que tout le monde ne peut pas être en télétravail qu'il faudrait en empêcher la pratique à tous (et je concède également que ce n'est pas non plus ce que dit ton message).

Paris est l'exemple extrême en France puisque c'est la ville la plus peuplée, mais il y a deux types de personnes qui l'habitent : ceux qui veulent y vivre, ou à défaut vivre dans une grande ville animée, et ceux qui s'y entassent parce que c'est là que se trouve le travail.

Et justement, une chose qui avait commencé à se développer (mais qui semble ne pas avoir pris) sont les bureaux de proximité. Si l'on peut faire dix minutes de vélo dans son quartier de prédilection pour rejoindre le centre le plus proche plutôt que deux heures de RER pour s'entasser à la Défense, alors là encore il faut encourager ces initiatives, ne serait-ce que pour limiter les effets de pôle, où toute la vie est concentrée à un endroit inaccessible et inabordable quand le reste du territoire, même dans les premiers kilomètres de rayon, est condamné à rester désert ou accueillir des villes-dortoirs.

Investir dans du matériel informatique et de le maitriser, n'est pas à la porté de n'importe qui que se soit en compétence ou financièrement.

Justement, là encore, c'est de moins en moins un problème. Jusqu'à une époque récente, un PC était un desktop. C'était cher et encombrant, et les portables étaient encore plus chers et pas vraiment agréables à utiliser. Depuis les smartphones et les notebooks, les gens ont pris l'habitude d'être mobiles et les fabricants se sont mis à la page. On trouve de très bons portables, par exemple chez HP, proposant un Core i5 douze cœurs extra-plat pour 600 €.

Avec la complexification des environnement de développement et les considérations légales de sécurité, il n'est plus rare aujourd'hui qu'une compagnie annonce à un employé « on va vous confier une machine toute faite ». Cela m'est arrivé deux fois de suite cette année.

Disposer d'une connexion internet stable et à haut débit. Avoir de la fibre optique est mieux.

Oui, mais ça dépend de ce que l'on fait aussi. Pour pousser du code, une connexion standard suffit. Pour faire de la vidéoconférence en permanence avec ses collègues, il faut quelque chose de plus solide.

Il n'y a plus de reconnaissance pour le travail effectuée. Vous êtes des sous-traitants, rien de plus. Aucune possibilité d'une reconnaissance professionnelle et encore moins de gravir les échelons. Le télétravail est une voie de garage pour des personnes âgées.

Ça, ça fait longtemps que c'est déjà le cas. Peut-être même depuis les années 1980, qui nous apparaissaient pourtant comme prospères lorsque nous étions jeunes, même si elles ont connu leurs crises.

Aucune créativité ne peut se dégager quand on travail seul. On ne plus se renouvelle plus. Risque de burn out. Devenir improductif.

Je dirais que c'est plutôt ce qui se passe quand on est isolé, ce qui est très différent. Ceux qui ont connu de vraies mises au placard en entreprise connaissent cela aussi très bien. Pour le reste, les grands projets du logiciel libre montrent qu'il n'en est rien, au contraire.

On s'aperçoit à l'usage que toutes ces craintes étaient surtout dues au fait que l'on passe le plus « clair » de notre journée au travail et que jusqu'à présent, il se trouvait rarement à proximité du domicile et également parce que pour les mêmes raisons, il n'y avait personne en journée dans l'entourage quand on se retrouvait chez soi, d'où le sentiment d'un monde avançant sans nous. Sinon, on s'ennuierait le week-end. Toutes ces appréhensions ont été dissipées depuis longtemps de mon côté, à présent.

[Artemus24]

Salut Obsidian.

Moi je ne suis pas encore à la retraite, mais je fais partie de ceux pour qui le télétravail est une bénédiction. Naturellement, ça dépend beaucoup aussi de l'endroit où l'on vit.

Le télétravail peut-être profitable selon l'endroit où l'on habite et de la vie sociale que l'on mène, le nombre de fois où l'on se rend en entreprise, le genre de travail que l'on fait, les moyens pour y parvenir dans de bonnes conditions, les transports que l'on dispose ... Il y a tout un tas de raisons pour voir un avantage ou un inconvénient à ce changement de vie.

Le fait est que la plupart des gens, au moins dans notre profession, aiment leur métier et on se rend compte bien souvent que ce n'est pas le travail le pire mais bien le transport.

De quelle profession parlez vous ? Les transports parisiens ne sont pas ce qui étaient le plus pénible (entre 30 à 45 minutes) pour se déplacer à mon époque. On est très loin des deux heures trente minutes indiqué par Florian Krämer. Il faut dire qu'à l'époque, j'habitais dans à Paris même et que je travaillais dans Paris et cela remonte à plus de vingt ans maintenant. Cela a certainement beaucoup changé.

Les jours de grève sont les plus pénible. Il faut se déplacer à pied et comme par hasard il neige ou il pleut ces jours là. Et je ne parle même pas des bouchons pour s'y rendre en voiture. Paris est un enfer pour les déplacements. Bordeaux est pire à cause de la rocade. Bordeaux est une ville en cul de sac. Il y a toujours des bouchons quand on veut sortir de Bordeaux le vendredi après-midi vers les 16H-17H.

Quand on passe 4 heures par jour dans le RER D, on garde énergie et motivation environ deux mois. Quand on commence à dépasser ce délai, on a l'impression que l'on va y laisser sa vie.

J'ai connu des personnes qui résidaient à Dôle dans le Jura et qui se rendaient tous les jours à Paris par le TGV. Là, ça devient de la folie !

Enfin, cela a montré toute son efficacité pendant la dernière pandémie, même si l'on peut légitimement espérer ne plus jamais revivre ça (en tout cas, pas plus d'une fois par siècle).

La pandémie a démontré que les logements à Paris sont inadaptés à une bonne qualité de vie, surtout si l'on doit être enfermé durant de longues semaines. D'où par la suite une vague déferlante de citadins qui recherchent une meilleure qualité de vie à la campagne ou dans de petites villes.

Ça dépend encore une fois de l'endroit où l'on habite.

Pas uniquement cela mais aussi des moyens que l'on dispose pour obtenir un logement décent afin de (télé-)travailler dans de bonnes conditions.

Je me suis fait confirmer par plusieurs collègues qui sont au même régime qu'ils ont fait la même expérience.

Surprenant cette continuité d'avoir une tenue correcte comme en entreprise. Je ne me l'explique pas.

La plupart des employés du tertiaire et du numérique ont désormais la quasi-obligation de s'en servir et moi, j'essaie de m'en protéger.

J'ai adopté ChatGPT, mais ce n'est pas la panacée. Disons que cela facilite les recherches mais quand cela devient trop technique, il n'est plus d'aucune utilité, c'est même le contraire, il induit en erreur. Ces derniers temps, je l'ai utilisé pour des problèmes de configuration réseau.

C'est vrai et cela demande de la discipline, au moins de prendre de bonnes habitudes. Je maintiens que c'est moins pénible que le train, à titre personnel.

Je dirais plutôt de la rigueur que ce soit dans ces plages horaires, dans son hygiène de vie et dans les distractions qui peuvent perturber le bon déroulement du travail. Pas de transports = une meilleure qualité de vie !

Mais là encore, ce n'est pas parce que tout le monde ne peut pas être en télétravail qu'il faudrait en empêcher la pratique à tous (et je concède également que ce n'est pas non plus ce que dit ton message).

J'ai tendance à dire que Télétravail = Isolement. Cela a une grande influence sur le moral et tout le monde ne le supporte pas.

Et justement, une chose qui avait commencé à se développer (mais qui semble ne pas avoir pris) sont les bureaux de proximité.

Il s'agit du "coworking space".

Avec la complexification des environnement de développement et les considérations légales de sécurité, il n'est plus rare aujourd'hui qu'une compagnie annonce à un employé « on va vous confier une machine toute faite ». Cela m'est arrivé deux fois de suite cette année.

C'est bien d'avoir une aide de l'entreprise. Je pensais que le télétravail était une forme déguisée où l'employé était maintenant un indépendant, voire un auto entrepreneur et tout est à sa charge.

Je dirais que c'est plutôt ce qui se passe quand on est isolé, ce qui est très différent.

Ce n'est peut-être pas votre cas, mais je considère que le télétravail est une forme d'isolement.

Toutes ces appréhensions ont été dissipées depuis longtemps de mon côté, à présent.

Comme vous le dites au début de votre message, le télétravail vous a été profitable.
Je ne suis pas convaincu que cela aurait eu le même impact sur moi.