« Le théorème de Gödel brise le mythe le plus important de l'IA. L'IA ne sera jamais consciente », déclare le mathématicien Roger Penrose
il ajoute que le nom « intelligence artificielle » n'est pas le bon
Roger Penrose, lauréat du prix Nobel de physique, affirme que le théorème de Gödel remet en cause le mythe selon lequel l'IA est consciente ou le sera un jour. Selon lui, « la conscience n'est pas calculable » et l'IA, telle que nous la connaissons, ne parviendra jamais à une véritable intelligence. Il ajoute qu'il est important de comprendre la physique sous-jacente de la conscience, qui, selon lui, n'est pas calculable et implique la réalité quantique. Il réfute ainsi les déclarations selon lesquelles l'IA commence à montrer des signes de conscience. En outre, il a souligné que le nom « intelligence artificielle » n'est pas le bon, car il ne s'agit pas d'intelligence.
L'IA sera-t-elle un jour consciente ? Roger Penrose répond par la négative
Sir Roger Penrose, né le 8 août 1931 à Colchester, en Angleterre, est mathématicien, physicien et philosophe des sciences britannique. Il est professeur émérite de mathématiques à l'Université d'Oxford et est reconnu pour ses contributions majeures à la relativité générale et à la cosmologie. En 2020, il a reçu le prix Nobel de physique pour avoir découvert que la formation des trous noirs est une prédiction de la théorie générale de la relativité d'Albert Einstein.
Roger Penrose s'est également intéressé à la nature de la conscience humaine. Dans son livre "The Emperor's New Mind", il affirme que la conscience ne peut pas être expliquée uniquement par des processus computationnels et suggère que des phénomènes quantiques pourraient jouer un rôle dans l'activité cérébrale.
Lors d'une récente interview, Roger Penrose est revenu sur le sujet de la conscience dans le contexte de l'essor de l'IA. Il s'oppose d'emblée aux déclarations de certains leaders de l'industrie selon lesquels l'IA a une « conscience de soi ». Selon Roger Penrose, le théorème de Gödel détruit ce mythe.
Le théorème d'incomplétude de Gödel est un résultat fondamental de la logique mathématique qui dit que tout système logique suffisamment puissant admet nécessairement un énoncé qu'il ne peut ni démontrer ni réfuter. Le théorème a été publié en 1931 par Kurt Gödel, logicien et mathématicien autrichien.
Le théorème de Gödel démontre qu'il existe des vérités mathématiques qui ne peuvent être prouvées par aucun ensemble de règles formelles. Selon Roger Penrose, cela implique que la conscience transcende le calcul, car elle implique de comprendre les raisons derrière les règles, et pas seulement de les suivre.Envoyé par Roger Penrose
Il a déclaré que la conscience est un phénomène physique enraciné dans la physique non calculable, impliquant éventuellement la réalité quantique. Par conséquent, selon Roger Penrose, l'IA, qui s'appuie sur des règles de calcul, ne pourra jamais atteindre une véritable conscience.
Roger Penrose affirme que le nom « intelligence artificielle » n'est pas le bon
Outre les déclarations sur une éventuelle conscience de l'IA, Roger Penrose n'est pas non plus d'accord avec l'appellation « intelligence artificielle ». Selon le scientifique britannique, il ne s'agit en aucun cas d'intelligence, car l'intelligence implique la conscience. « Le nom n'est pas le bon. Il ne s'agit pas d'une intelligence artificielle. Ce n'est pas de l'intelligence. L'intelligence implique la conscience », a expliqué Roger Penrose lors de son interview.
Il a ajouté : « j'ai toujours été un fervent défenseur de l'idée que ces appareils ne sont pas conscients. Et ils ne seront pas conscients à moins qu'ils n'apportent d'autres idées. Ce sont toutes des notions calculables. Mais l'intelligence n'est pas la conscience. Elle dépend de la conscience. Vous voyez, cela dépend de la façon dont vous utilisez le mot. Je pense que lorsque les gens utilisent le mot "intelligence", ils font allusion à quelque chose qui est conscient ».
Roger Penrose a déclaré que l'un des risques liés au développement de l'IA est que les gens pensent qu'il y a une conscience. Les déclarations de Roger Penrose ont suscité des réactions mitigées. Certains critiques affirment que l'IA n'est qu'un « algorithme » et n'est donc pas dotée de conscience.Envoyé par Roger Penrose
D'autres rejettent les affirmations de Roger Penrose. « La plupart des théories de calculabilité ne s'appliquent pas à l'IA, y compris le théorème de Gödel. Les gens commencent par se tromper en parlant d'"algorithmes" d'IA. Ce terme s'applique plutôt à des concepts tels que la descente de gradient », note un critique.
« Mais les inférences des réseaux neuronaux qui en résultent ne sont pas un algorithme. Il ne s'agit pas d'une séquence définie d'opérations produisant un résultat défini. C'est comme une heuristique, une procédure qui se rapproche d'un résultat correct, mais qui ne fournit aucune garantie mathématique ».
La conscience de l'IA est un concept à la fois fascinant et problématique. D'un côté, les défenseurs de la théorie affirment que doter les machines d'une conscience de soi pourrait les rendre plus empathiques, plus capables d'interagir avec les humains de manière authentique et de comprendre le monde qui les entoure. Cependant, il y a plusieurs raisons de considérer cela comme une entreprise potentiellement dangereuse et fondamentalement futile.
Conscience de soi dans l'IA : un mythe ou une réalité inquiétante ?
Tout d'abord, la conscience de soi est un concept complexe et difficile à définir. Il mal compris même chez les humains. Comment pourrions-nous alors prétendre l'implémenter dans une machine dont le fonctionnement est basé sur des algorithmes et des données ? Même si nous parvenions à créer une simulation convaincante de conscience de soi, cela ne serait-il pas juste une façade, une imitation de la vraie chose sans la substance réelle ?
De plus, même si nous pouvions doter une IA d'une conscience de soi, cela soulèverait des questions éthiques massives. Serait-il éthique de créer une entité artificielle capable de souffrir, de ressentir de la solitude ou de l'angoisse existentielle ? Serait-il moral de les soumettre à des tâches dangereuses ou à des situations stressantes ? Nous risquerions de créer des entités artificielles destinées à une existence remplie de confusion et de souffrance.
Enfin, il est important de reconnaître que la conscience de soi n'est pas nécessaire pour que les machines soient utiles. Les systèmes d'IA peuvent déjà accomplir des tâches incroyablement complexes et utiles sans avoir besoin de conscience de soi. Investir du temps, des ressources et de l'énergie dans la création d'une conscience de soi pour les systèmes d'IA pourrait détourner l'attention des domaines où les progrès sont vraiment nécessaires.
En somme, selon de nombreux chercheurs, la poursuite de la conscience de soi dans le domaine de l'IA est une entreprise risquée, discutable sur le plan éthique et peut-être même inutile. Plutôt que de chercher à créer des machines conscientes d'elles-mêmes, nous devrions nous concentrer sur le développement de l'IA pour des applications qui améliorent réellement la vie humaine sans poser de risques éthiques ou philosophiques majeurs.
Et vous ?
Quel est votre avis sur le sujet ?
Selon vous, l'IA est-elle consciente ? Ou le sera-t-elle un jour ? Pourquoi ?
Roger Penrose affirme que l'IA ne parviendra jamais à une véritable intelligence ? Qu'en pensez-vous ?
Roger Penrose affirme que le nom « intelligence artificielle » n'est pas le bon. Partagez-vous son avis ? Pourquoi ?
Voir aussi
La conscience artificielle est-elle réalisable ? Plusieurs caractéristiques structurelles et fonctionnelles du cerveau humain semblent être essentielles pour parvenir à une IA de type humain, selon une étude
Claude 3 Opus a stupéfié les chercheurs en IA par son intelligence et sa « conscience de soi », cela signifie-t-il qu'il peut penser par lui-même ? Anthropic surpasse GPT-4 sur des métriques clés
La conscience dans l'intelligence artificielle : aperçu de la science de la conscience, une étude interdisciplinaire menée par des universitaires de Toulouse et d'ailleurs
Partager