Discussion :

[Jade Emy]

78 % des chefs d'entreprise estiment qu'il y a une pénurie de talents professionnels, selon une étude de Gartner.

Les chefs d'entreprise accordent beaucoup plus d'importance à l'inflation et aux talents qu'à des préoccupations telles que l'augmentation des taux d'intérêt ou la récession. La question de la pénurie de compétences et du manque de professionnels est une préoccupation majeure pour ces cadres supérieurs depuis plus de dix ans.

Au fil du temps, cette préoccupation n'a fait que s'intensifier. Les résultats ont révélé des données intéressantes en analysant deux enquêtes dans un rapport fourni par Gartner qui ont été menées à dix ans d'intervalle.

Dans une enquête de 2013, où 391 cadres supérieurs et PDG ont été recrutés pour partager leurs opinions sur la crise des talents, les données ont révélé que 60 % d'entre eux pensaient que la pénurie de talents atteignait des proportions de crise, et 40 % pensaient que les pénuries de talents n'étaient qu'un mythe commercial.

Cependant, en 2023, dix ans après la première enquête, l'enquête a de nouveau été menée auprès de 415 cadres supérieurs et PDG. Les résultats ont révélé que 78 % d'entre eux pensent qu'il y a une pénurie de talents et qu'elle atteint des proportions de crise. L'enquête a révélé une baisse, 22 % de ces professionnels continuant à penser que la pénurie de talents n'était qu'un mythe.

Des appels ont été lancés aux cadres fonctionnels pour qu'ils gèrent rapidement leur énergie, leur temps et leurs ressources de manière efficace afin d'assurer leur réussite professionnelle et personnelle, en particulier à une époque sans précédent comme celle que nous vivons aujourd'hui, où les pressions sur les coûts sont manifestes et où la pénurie de personnel qualifié se fait sentir, les talents étant plus chers.

Le respect des objectifs commerciaux conventionnels est simple : augmenter les revenus, réduire les coûts et accroître les marges. Les innovateurs immatures ont tendance à opter pour cette idée afin de réduire les coûts. En revanche, les innovateurs occupant des postes de direction privilégient les objectifs non monétaires tels que l'atténuation des risques stratégiques et l'attraction des talents en donnant une nouvelle image à leur entreprise, ce qui, à son tour, attire vers eux davantage de personnel talentueux, apportant ainsi leurs compétences, qui sont une exigence et une nécessité absolue pour la transformation numérique.

Source : Gartner

Et vous ?

Pensez-vous que cette étude est crédible ou pertinente ?

Voir aussi :

Les emplois d'administrateurs système et d'opérateurs informatiques vont chuter, selon IDC qui occulte la réalité du marché du travail informatique, entre pénurie de talents et délocalisation

La pénurie de talents reste le principal défi pour les développeurs en 2023, alors que près de 43,4 % du temps d'un développeur est consacré au codage, selon une enquête de Reveal

Les employeurs vont dans la mauvaise direction lorsqu'il s'agit de lutter contre la pénurie de talents technologiques. Le mentorat et la formation des employés sont essentiels, selon Enterprise DB

[gangsoleil]

Bonjour,

Je suis certain que les chiffres de Gartner sont bons, mais la partie intéressante est de savoir ce qu'on peut en conclure.

Si on se demande ce qu'est une pénurie de talents pour un CxO, c'est principalement des difficultés à recruter en un temps raisonnable des gens rapidement performants. Se pose donc la question de pourquoi ils (ce sont la plupart du temps des hommes) ont du mal à recruter.
Et là, on part dans une analyse qui peut être très longue, mais on peut avoir quelques pistes:
- On recrute trop tard, pas assez proactivement. Si on attend que le nouveau projet démarre pour embaucher, l'entreprise a besoin des gens plus rapidement. Vu que recruter prend du temps, le projet peut commencer avec du retard, ce qui va remonter au directeur, qui met plus de pression sur le recrutement, et répond positivement au sondage.
- L'entreprise ne s'adapte pas aux envies des salariés -- équilibre vie pro vie perso, télétravail, ... Ça se voit dans l'annonce, donc moins de postulants, plus de délais pour recruter des "talents"
- ...

Donc en conclusion, le problème vient de l'entreprise, pas des candidats.

[totozor]

Je vois aussi une différence par rapport à mes débuts (ils y a un peu plus de 10 ans) :
- Les métiers se spécialisent, certains métiers que je voyais il y a 10 ans se sont transformés en 2 ou 3 métiers plus précis : les dirigeants se retrouvent à ne pas savoir lequel ils veulent, les candidats doivent être spécialisés dès l'arrivée dans l'entreprise
- L'industrie a évoulé plus vite que ses dirigeants qui veulent un remplaçant à Gérard qui part à la retraite sans savoir mettre des mots sur ce qu'il faisait, "c'est un informaticien" qui "faisait des trucs" (Chez nous, la DSI n'assure plus certains services parce que celui qui s'en occupait est parti à la retraite et personne ne sait dire ce qu'il faisait, par contre on était tous d'acoord sur son utilité/sa nécessité)
- Les dirigeants pensent avoir du mal à recruter les talents mais ils ont surtout du mal à identifier et conserver les talents qu'ils ont à leur disposition (Combien de collègues partent parce qu'ils ont mené un projet à bout de bras sans que ça soit reconnu? Projets qui sont abandonnés parce que personne ne veut ou n'arrive à prendre le relai. Combien de stagiaires n'embauche-t-on pas parce qu'il n'a pas si bien répondu à leur sujet de stage mais ont fait leurs preuves dans d'autres domaines)
- Quand on trouve enfin de talent qu'on cherchait on lui met tellement la pression pour qu'il rattrape le retard dû au délai de son recrutement (dont il n'est pas responsable) qu'on l'envoi droit dans le mur du burn-out.

Chacun se regarde le nombril en dénonçant l'incompétence de l'autre et explique que son boulot est compliqué.
Je penses que les talents sont là mais qu'on se préoccupe peu des besoins de son voisin.

[ed73170]

78 % des chefs d'entreprise estiment qu'il y a une pénurie de talents professionnels.

Reformulons :

78 % des chefs d'entreprise estiment qu'il y a une pénurie de talents professionnels obéissants prêts à travailler sans compter leurs heures pour un salaire de misère 😁

[el_slapper]

Il y a pénurie de surspécialistes hyperpointus payés au SMIC et qui acceptent de se faire marcher dessus 90 heures par semaine.

(oui, je sais, je suis sarcastique, et je mords sur les interventions ci-dessus)

[calvaire]

c'est difficile en France de convaincre un salarié qui est bien dans sa boite de bouger.

90% des boites propose le meme package avec le meme salaire (salaire hyper comprimé). En gros tu as le même salaire (10% d’écart), avec le même nombre de RTT, le même nombre d'heure de travail, la meme sécurité social/mutuel (ce qui n'est pas le cas aux USA), les tickets restaurants avec le même tarif, le meme nombre de jours de télétravail (2-3/semaines)...

Bref pourquoi te rejoindre alors que j'ai déjà tous ca dans mon taff actuel et que je suis bien ou je suis ? la hausse de salaire proposé est ridicule au regard du risque je prends.

Si la boite mets en place de vrai avantage compétitifs: salaire vraiment attractif, full remote, semaines de 4 jours...etc. alors y'aura pas de pénuries et y'auras de bons candidats qui vont postuler.



J'ai eu le cas y'a pas si longtemps de capgemini qui m'a contacté et propose un salaire inférieur a celui que j'ai actuellement (et je suis en plus dans la moyenne basse du marché), avec un salaire en dessous du marché c’est normal que cette boite ne trouve personne.
Elle proposait 4 jours de télétravail/semaines (ce qui est bien) mais le poste avait aussi des astreintes comme contrainte... c'était tous simplement pas acceptable vu le salaire proposé.

[Darkzinus]

C'est toujours cocasse un recruteur qui propose moins que ce que tu as et même pas choqué dans son énoncé

[d_d_v]

Je note la mode de l'usage du mot "talent". S'ils cherchent vraiment des "talents", il faut les payer au prix du "talent" et proposer de vrais avantages: stock options ou actions à prix avantageux, voiture de société, secrétaire personnelle , logement de fonction, accès à un restaurant gastronomique à prix réduit (et pas un accès à un distributeur de salades qu'on va manger devant son écran), etc...

[calvaire]

Je note la mode de l'usage du mot "talent". S'ils cherchent vraiment des "talents", il faut les payer au prix du "talent" et proposer de vrais avantages: stock options ou actions à prix avantageux, voiture de société, secrétaire personnelle , logement de fonction, accès à un restaurant gastronomique à prix réduit (et pas un accès à un distributeur de salades qu'on va manger devant son écran), etc...

a mon avis les talents s'en foute de ca (hors salaire et actions), ils veulent plutôt du full remote et ils sont déjà dans des boites en full remote.
les 78% doivent surement être des SSII lambda qui propose des missions inintéressante chez des clients lambda qui propose un salaire faible et aucun avantage.