IdentifiantMot de passe
Loading...
Mot de passe oublié ?Je m'inscris ! (gratuit)
Navigation

Inscrivez-vous gratuitement
pour pouvoir participer, suivre les réponses en temps réel, voter pour les messages, poser vos propres questions et recevoir la newsletter

Actualités Discussion :

Le scientifique en chef de l'APNIC estime que IPv6 pourrait déjà être obsolète

  1. #21
    Membre éprouvé

    Profil pro
    MOA
    Inscrit en
    Décembre 2002
    Messages
    1 205
    Détails du profil
    Informations personnelles :
    Localisation : France, Eure et Loir (Centre)

    Informations professionnelles :
    Activité : MOA

    Informations forums :
    Inscription : Décembre 2002
    Messages : 1 205
    Par défaut
    Citation Envoyé par Stéphane le calme Voir le message
    Quels sont les avantages et les inconvénients de passer à l’IPv6 ? Avez-vous déjà adopté ce protocole ou envisagez-vous de le faire ?
    Pour un particulier, je vois plus d'inconvénient à l'IPv6 et notamment le fait que toute adresse soit routable. Je n'ai pas spécialement envie que tout objet soit accessible depuis l'extérieur. De ce fait, j'aime bien le fonctionnement de de natage de l'ipv4 avec des plages d'ip public et privée. Et pour une box, d'avoir une unique ip public qui joue le chef d'orchestre.

    Après bien entendu, j'aime que toutes les box fourniront un partefeu pour bloquer toutes les connexions entrantes, et ensuite il faudra autoriser au cas par cas.

    Mais malheureusement on va être obligé de s'y mettre. Même avec du natage, ils nous manquent des ipv4

    Citation Envoyé par Stéphane le calme Voir le message
    Quelles sont les alternatives à AWS pour les clients qui ne veulent pas payer pour les adresses IPv4 publiques ? Quels sont les critères de choix d’un fournisseur de cloud ?
    J'imagine qu'il est difficile pour une grande entreprise de changer Cloud et Amazon fait tout pour rendre la tache la plus difficile. Les clients, même les grands comptes, sont liés à Amazon sur leur SI. Ils vont être obligés de subir les nouvelles directives.
    Malheureusement il est compliqué de faire jouer la concurrence.


    Citation Envoyé par Stéphane le calme Voir le message
    Pensez-vous que la pénurie d’adresses IPv4 va s’aggraver ou se résoudre dans le futur ? Quelles sont les conséquences possibles pour le développement du web et des objets connectés ?
    L'ipv4 ne peut que s'aggraver à mon avis.
    A mon avis, les conséquences possibles seraient des problèmes de sécurité du fait que l'ip soit directement routable par défaut. Il faut absolument un parfeur (firewall) entre l'objet connecter et Internet pour bloquer les connexions entrantes

  2. #22
    Responsable Systèmes


    Homme Profil pro
    Gestion de parcs informatique
    Inscrit en
    Août 2011
    Messages
    18 229
    Détails du profil
    Informations personnelles :
    Sexe : Homme
    Localisation : France, Paris (Île de France)

    Informations professionnelles :
    Activité : Gestion de parcs informatique
    Secteur : High Tech - Matériel informatique

    Informations forums :
    Inscription : Août 2011
    Messages : 18 229
    Par défaut
    A mon avis, les conséquences possibles seraient des problèmes de sécurité du fait que l'ip soit directement routable par défaut. Il faut absolument un parfeur (firewall) entre l'objet connecter et Internet pour bloquer les connexions entrantes

    En ipv6, seules les adresses en 2000::/3 sont routables sur Internet (ton FAI te fournit un préfixe). Une carte réseau réglée pour aller sur Internet aura une adresse en 2000::/3, une adresse en fc00::/7 en réseau local. Tu n'es pas obligé de fournir une ip routable sur Internet à ta carte.
    Ma page sur developpez.com : http://chrtophe.developpez.com/ (avec mes articles)
    Mon article sur le P2V, mon article sur le cloud
    Consultez nos FAQ : Windows, Linux, Virtualisation

  3. #23
    Chroniqueur Actualités

    Homme Profil pro
    Administrateur de base de données
    Inscrit en
    Mars 2013
    Messages
    9 460
    Détails du profil
    Informations personnelles :
    Sexe : Homme
    Localisation : Canada

    Informations professionnelles :
    Activité : Administrateur de base de données

    Informations forums :
    Inscription : Mars 2013
    Messages : 9 460
    Par défaut Amazon trouve un jackpot à 1 milliard de dollars dans son stock de plus de 100 millions d'adresses IPv4
    Amazon trouve un jackpot à 1 milliard de dollars dans son stock de plus de 100 millions d'adresses IPv4,
    l'entreprise évoque l'explosion des coûts associés aux adresses IPv4.

    Amazon Web Services (AWS) a mis en place sa nouvelle politique de tarification des adresses IPv4 publiques le 1er février, comme il l’avait annoncé plusieurs mois auparavant. La nouvelle politique signifie que les clients paieront 0,005 $ par adresse IPv4 publique par heure, un montant apparemment négligeable à première vue. Mais en creusant un peu, on découvre un flux de revenus qui pourrait atteindre le milliard de dollars par an pour la division cloud d’Amazon.

    La grande enseigne de la technologie avait évoqué ce changement de tarification l’été dernier, le présentant comme une nécessité étant donné la demande croissante et les coûts administratifs liés aux adresses IPv4. Après tout, le protocole 32 bits est limité à environ 4,3 milliards d’identifiants uniques. Cela peut sembler beaucoup, mais à l’ère de la prolifération des appareils dits intelligents, nous sommes effectivement en train d'en manquer. Et à mesure que les identifiants se raréfient, les coûts associés ont grimpé en flèche.

    Encourageant les utilisateurs à passer à l’IPv6 avec son vaste pool d’adresses 128 bits, Amazon a déclaré :

    Citation Envoyé par Amazon
    Comme vous le savez peut-être, les adresses IPv4 sont une ressource de plus en plus rare et le coût d'acquisition d'une seule adresse IPv4 publique a augmenté de plus de 300 % au cours des cinq dernières années. Ce changement reflète nos propres coûts et vise également à vous encourager à être un peu plus économe dans votre utilisation des adresses IPv4 publiques et à envisager d'accélérer votre adoption d'IPv6 en tant que mesure de modernisation et de conservation.

    Ce changement s'applique à tous les services AWS, y compris Amazon Elastic Compute Cloud (Amazon EC2), les instances de base de données Amazon Relational Database Service (RDS), les nœuds Amazon Elastic Kubernetes Service (EKS) et d'autres services AWS qui peuvent avoir une adresse IPv4 publique allouée et attachée, dans toutes les régions AWS (commerciale, AWS Chine et GovCloud).

    Le niveau gratuit d'AWS pour EC2 comprendra 750 heures d'utilisation d'adresses IPv4 publiques par mois pendant les 12 premiers mois, à compter du 1er février 2024. Vous ne serez pas facturé pour les adresses IP que vous possédez et que vous apportez à AWS en utilisant Amazon BYOIP.

    À partir d'aujourd'hui, vos rapports de coûts et d'utilisation AWS incluent automatiquement l'utilisation des adresses IPv4 publiques. Lorsque ce changement de prix entrera en vigueur l'année prochaine, vous pourrez également utiliser AWS Cost Explorer pour voir et mieux comprendre votre utilisation.
    Nom : resume.png
Affichages : 72756
Taille : 21,0 Ko

    Mais l’IPv4 reste largement utilisé dans le monde, même si ses ressources d’adresses sont presque épuisées. Et Amazon détient un trésor d’adresses recherchées. Une analyse d'Andree Toonk a estimé qu’Amazon contrôle près de 132 millions d’adresses IPv4 publiques. En faisant quelques calculs, Andree Toonk a découvert leur valeur vertigineuse - environ 4,6 milliards de dollars selon le prix moyen actuel d’une adresse IPv4 de 35 dollars. Bien sûr, Amazon ne peut pas simplement encaisser et se débarrasser de ce patrimoine internet. Cependant, il peut générer des revenus récurrents en facturant les utilisateurs actifs. Andree Toonk estime que 30 % de ces adresses IP (79 millions) sont liées à des services AWS générant des revenus. Des calculs rapides révèlent plus d’un milliard de dollars par an de revenus projetés grâce à cet ajustement de politique.

    Andree Toonk conclut qu’Amazon pourrait gagner entre 400 millions et 1 milliard de dollars par an avec ces nouveaux prix. Pas mal du tout. Le bouleversement des prix souligne les changements profonds dans l’infrastructure internet. Gérer ce pool fini devient plus difficile et plus coûteux. Pendant ce temps, les avantages de l’IPv6 (au-delà de son nombre d’adresses galactique) comprennent des gains de vitesse et une sécurité améliorée. Par exemple, dans un billet datant de 2015, Facebook affirmait que les optimisations de l’IPv6 accéléraient leur site de 10 à 15 %. Et lorsque correctement mis en œuvre, le nouveau protocole protège également contre les vulnérabilités courantes de l’IPv4.

    10 ans plus tard, où en est l'adoption de l'IPv6 ?

    Cela fait maintenant plus d’une décennie que l’IPv6 a été officiellement lancé, mais son adoption a été lente et progressive. Bien que le monde ait officiellement épuisé les adresses IPv4 non allouées en 2019, selon le registre Internet régional européen RIPE, il a publié des chiffres l’année dernière montrant que la table de routage IPv4 comptait encore six fois plus d’entrées que celle de l’IPv6.

    AWS espère que sa décision de facturer les adresses IPv4 publiques incitera ses clients à accélérer leur transition vers l’IPv6, qui offre non seulement plus d’espace d’adressage, mais aussi des avantages en termes de performance, de sécurité et de simplicité.

    Mais qu’est-ce qui peut expliquer la lenteur de la transition vers ce protocole ?

    Une étude a été menée du fait qu’il y a un besoin de mieux comprendre les motivations économiques derrière la « mise à niveau » de l’IPv4 vers IPv6. L’étude a examiné des données quantitatives sur les niveaux actuels et les tendances de l’adoption de l’IPv6. L’étude s’intitule : « The Hidden Standards War: Economic Factors Affecting IPv6 Deployment », elle cherche à expliquer les données en se basant sur une analyse des motivations économiques affectant les opérateurs de réseau.

    L’étude cherche à appréhender plusieurs problématiques, notamment la compétition en cours entre IPv4 et IPv6 qui a de grandes implications sur le futur d’internet selon les auteurs. « Cet internet à standards mixtes constitue-t-il un phénomène de passage, ou bien allons-nous rester coincés dans cette mixité ? S’il s’agit seulement d’une phase transitoire d’une guerre de standards et l’un d’eux va prévaloir, lequel va gagner ? Si IPv6 domine, combien de temps nous faudra-t-il pour en arriver là ? Est-il possible que l’IPv6 perde en réalité la compétition des standards et devienne un “orphelin” proverbial de la littérature des standards économiques ?”

    Les chercheurs ont noté que personne n’exploite l’IPv6 seul ; tous les opérateurs réseau, qu’ils soient publics ou privés, doivent offrir la meilleure compatibilité possible avec les autres réseaux et le plus possible de points finaux et d’applications. En prenant en considération cette contrainte fondamentale, les opérateurs ont trois options :
    • Rester sur l’IPv4 (ne rien faire)
    • Exploiter IPv4 et IPv6 (implémenter un dual stack)
    • Tourner un IPv6 natif avec les parts compatibles de leur réseau avec une sorte de “tunnellisation” ou traduction aux limites pour le rendre compatible avec l’IPv4.

    L’étude a montré que le deuxième choix n’est pas viable économiquement. C’est le troisième choix qui serait le plus logique pour certains réseaux émergents. Les chercheurs ont montré aussi qu’il n’existe pas de différence entre les réseaux qui ont choisi différentes options, ils ont accès au même internet après tout. Un autre point important est que les coûts liés au déploiement sont exclusivement à la charge des réseaux qui déploient l’IPv6. En effet, ils doivent faire des investissements en infrastructure et de formation, et subir des coûts de compatibilité. Les autres réseaux qui choisissent de rester sur l’IPv4 doivent payer seulement pour des numéros supplémentaires, et seulement s’ils en ont besoin pour leur développement.

    Nom : ipv.png
Affichages : 12554
Taille : 11,9 Ko

    En parlant de coût, l’étude a trouvé une forte corrélation entre les niveaux de déploiement de l’IPv6 et la richesse d’un pays (mesurée en termes de PIB). Le PIB par habitant explique près de la moitié de la variation des niveaux de déploiement de l’IPv6 à travers les pays. Cependant, l’étude n’a pas trouvé une corrélation entre le déploiement de l’IPv6 par un opérateur réseau et les changements de part de marché. Les chercheurs ont noté que ce constat serait lié à deux raisons :
    • La présence de plusieurs acteurs sur un marché augmente les chances que l’un d’eux va faire un choix arbitraire de déploiement.
    • Un marché plus ouvert permet l’entrée de nouvelles firmes (comme cela a été le cas de Jio en Inde) avec des infrastructures plus modernes, et qui sont plus favorables à la structure du coût pour l’IPv6.

    La bonne nouvelle est que le déploiement de l’IPv6 est tout à fait logique d’un point de vue économique pour les opérateurs qui ont besoin de se développer. La mauvaise nouvelle est que plusieurs réseaux n’ont pas besoin de grandir à ce point. Et même s’ils en ont besoin, ils seraient contraints d’assurer une compatibilité avec l’écosystème logiciel et matériel lié à l’IPv4 et qui avance au ralenti, ont écrit les auteurs.

    On pourrait ajouter trois autres problèmes ou symptômes qui ont contribué à l’échec du déploiement de l’IPv6 :
    • Il y a beaucoup de différences entre IPv6 et IPv4, ce qui a rendu la transition plus difficile.
    • La promotion de l’IPv6 a commencé bien avant qu’une demande réelle existe. Bien évidemment, il est toujours bon de préparer les gens (et les fabricants), mais ça a donné l’impression que l’IPv6 est un échec.
    • La demande pour l’IPv6 est asymétrique. D’une part vous avez une partie qui est à court d’adresses IPv4 et qui a besoin de l’IPv6, et d’autre part, il y a les autres qui ont assez d’adresses IPv4 et n’ont aucune raison de changer.

    Sources : Amazon, Andree Toonk, adoption IPv6 selon Google, Facebook

    Et vous ?

    Que pensez-vous de la nouvelle politique de tarification d’Amazon pour les adresses IPv4 publiques ?
    Selon vous, quels sont les avantages et les inconvénients de passer à l’IPv6 ?
    Comment gérez-vous la pénurie et le coût croissant des adresses IPv4 dans votre activité ou votre usage personnel ?
    Pensez-vous qu’Amazon profite de sa position dominante sur le marché du cloud pour imposer ses prix ?
    Quelles sont les alternatives possibles à AWS pour les utilisateurs qui cherchent à réduire leurs dépenses en adresses IPv4 ?
    Contribuez au club : Corrections, suggestions, critiques, ... : Contactez le service news et Rédigez des actualités

  4. #24
    Chroniqueur Actualités

    Homme Profil pro
    Administrateur de base de données
    Inscrit en
    Mars 2013
    Messages
    9 460
    Détails du profil
    Informations personnelles :
    Sexe : Homme
    Localisation : Canada

    Informations professionnelles :
    Activité : Administrateur de base de données

    Informations forums :
    Inscription : Mars 2013
    Messages : 9 460
    Par défaut Le scientifique en chef de l'APNIC estime que IPv6 pourrait déjà être obsolète
    Le scientifique en chef de l'APNIC estime que IPv6 pourrait déjà être obsolète,
    mais se montre également sceptique quant à la nécessité de se débarrasser de l'IPv4

    Le chef scientifique de l'Asia Pacific Network Information Center (APNIC), Geoff Huston, a récemment exprimé une opinion controversée sur l'avenir de l'IPv6. Selon lui, l'IPv6 pourrait déjà être obsolète, mais il est également sceptique quant à la nécessité de se débarrasser de l'IPv4. Cette perspective remet en question les efforts déployés depuis des années pour promouvoir l'adoption de l'IPv6, et soulève des interrogations sur la direction future de l'infrastructure Internet.

    Contexte et développement de l'IPv6

    L'IPv6 a été conçu principalement pour répondre à la crainte d'un épuisement des adresses IPv4, ce qui aurait pu freiner la croissance d'internet. Le protocole IPv4, avec ses 4,3 milliards d'adresses uniques, avait atteint ses limites face à l'explosion du nombre d'appareils connectés. L'IPv6, avec sa capacité quasi illimitée d'adresses, promettait une solution durable à ce problème. Cependant, Huston souligne que l'IPv6 n'a apporté aucune fonctionnalité nouvelle par rapport à l'IPv4, à l'exception de l'augmentation de la taille des adresses.

    La transition vers l'IPv6 n'a pas été aussi simple que prévu. L'explosion de l'utilisation d'internet mobile a nécessité une mise à l'échelle rapide des réseaux, ce qui a pris le pas sur la migration vers l'IPv6. De plus, les fournisseurs de contenu n'ont pas adopté l'IPv6 de manière massive, ce qui a permis aux opérateurs de réseaux de continuer à utiliser l'IPv4. Cette réticence à adopter l'IPv6 a créé une situation où les deux protocoles coexistent, entraînant des complications supplémentaires en termes de maintenance et de gestion.

    Nom : ipv.png
Affichages : 38674
Taille : 14,1 Ko

    « « En fin de compte, l'IPv6 n'offrait aucune nouvelle fonctionnalité qui n'était pas déjà présente dans l'IPv4 »

    Le responsable scientifique de l'Asia Pacific Network Information Center a une théorie sur les raisons pour lesquelles le monde n'est pas passé à l'IPv6. Dans un long billet publié sur le blog du centre, Geoff Huston explique que la principale raison du développement de l'IPv6 était la crainte que le monde ne manque d'adresses IP, ce qui entraverait la croissance de l'internet.

    Mais, selon lui, l'IPv6 représentait une évolution, pas une révolution :

    « En fin de compte, l'IPv6 n'offrait aucune nouvelle fonctionnalité qui n'était pas déjà présente dans l'IPv4. Il n'a pas introduit de changements significatifs dans le fonctionnement de l'IP. Il s'agissait simplement d'IP, avec des adresses plus grandes », a écrit Huston.

    L'état de la transition vers IPv6 au sein de l'internet public continue de nous déconcerter. Le RFC 2460, première spécification complète du protocole IPv6, a été publié en décembre 1998, il y a plus de 25 ans. La raison d'être d'IPv6 était de spécifier un protocole succédant à IPv4 en raison de la perspective d'épuisement de la réserve d'adresses IPv4. Nous avons épuisé le pool d'adresses IPv4 disponibles il y a plus d'une décennie, et pourtant l'internet est largement soutenu par l'utilisation de l'IPv4. La transition vers l'IPv6 est en cours depuis 25 ans, et alors que l'épuisement des adresses IPv4 aurait dû créer un sentiment d'urgence, nous vivons avec cette situation depuis si longtemps que nous sommes devenus insensibles au problème. Il est sans doute temps de se reposer la question : Combien de temps la transition vers l'IPv6 va-t-elle encore durer ?
    Les concepteurs de l'IPv6 pensaient que le protocole décollerait parce que la demande d'IPv4 montait en flèche. Toutefois, dans les années qui ont suivi le lancement de l'IPv6, observe Huston, « il n'a pas été nécessaire de réfléchir à la transition ». Les spécialistes de l'interopérabilité pensaient que les applications, les hôtes et les réseaux deviendraient à double pile et prendraient en charge l'IPv6 en même temps que l'IPv4, avant d'abandonner progressivement ce dernier.

    Mais l'utilisation de l'internet mobile a explosé et les opérateurs de réseaux ont dû s'adapter pour répondre à la demande sans précédent créée par des appareils tels que l'iPhone.

    « Nous pouvions soit concentrer nos ressources sur la satisfaction des demandes incessantes de mise à l'échelle, soit travailler au déploiement de l'IPv6 », a écrit Huston.

    Nom : avance.png
Affichages : 10856
Taille : 47,3 Ko

    L'avènement des réseaux de diffusion de contenu (CDN) signifie qu'il n'est pas nécessaire d'adopter l'IPv6

    Le passage à l'échelle est devenu la priorité des listes de choses à faire. Les premiers réseaux mobiles reposaient sur l'IPv4, associé à la traduction d'adresses de réseau (NAT) pour permettre à un plus grand nombre d'appareils de se connecter sans avoir besoin d'une adresse IP unique. Toutes les implémentations NAT n'étaient pas identiques, cependant les opérateurs de réseaux ont appris à s'en accommoder. L'avènement de la sécurité de la couche transport dans les serveurs web a également contribué à maintenir la viabilité de la NAT.

    Les fournisseurs de contenu, constatant la persistance de l'IPv4, n'ont pas pris la peine d'adopter l'IPv6, ce qui signifie que les opérateurs de réseau n'ont pas eu besoin de le faire non plus.

    Environ 40 % de l'internet a néanmoins fini par prendre en charge l'IPv6. Huston a déjà expliqué que l'une des principales raisons de cette situation était la faible quantité d'IPv4 allouée à la Chine et à l'Inde, où l'ancien protocole ne pouvait tout simplement pas être utilisé de manière fiable pour répondre aux besoins de leurs populations d'utilisateurs massives.

    Mais dans l'ensemble, il pense qu'il est temps d'arrêter de suggérer qu'une transition réussie d'IPv4 à IPv6 signifie que l'ancien protocole a été éliminé.

    « Peut-être devrions-nous adopter une approche plus pragmatique et [...] considérer que la transition est terminée lorsque l'IPv4 n'est plus nécessaire. Cela signifierait que lorsqu'un fournisseur de services peut exploiter un service internet viable en utilisant uniquement IPv6 et en ne disposant d'aucun mécanisme d'accès IPv4 pris en charge, alors nous aurions achevé la transition ».

    Pour atteindre cet objectif, les FAI, les réseaux périphériques connectés et les hôtes de ces réseaux doivent tous prendre en charge l'IPv6. Il en va de même pour tous les sites web.

    Mais Huston soutient que l'avènement des réseaux de diffusion de contenu (CDN) - qui permettent à la majorité des contenus et des services d'atteindre les utilisateurs finaux - signifie qu'il n'est pas nécessaire d'adopter l'IPv6.

    Selon lui, les CDN reposent sur les noms de domaine, et non sur les adresses IP. C'est le DNS qui est de plus en plus utilisé pour diriger les utilisateurs vers le « meilleur » point de fourniture de contenu ou de service. De ce point de vue, les adresses, IPv4 ou IPv6, ne sont pas la ressource essentielle d'un service et de ses utilisateurs. La « monnaie » de cette forme de réseau CDN, ce sont les noms », explique M. Huston.

    « L'implication de ces observations est que la transition vers l'IPv6 progresse très lentement, non pas parce que cette industrie est chroniquement myope », ajoute le scientifique de l'APNIC. « Il y a quelque chose d'autre qui se passe ici. L'IPv6 seul n'est pas essentiel pour un grand nombre d'environnements de fourniture de services aux utilisateurs finaux.

    En effet, il pense que nous sommes déjà en train de « tout faire sortir du réseau pour le transférer aux applications ».

    « L'infrastructure de transmission devient une denrée abondante. La technologie de partage de réseau (multiplexage) est de moins en moins pertinente. Nous disposons de tellement de réseaux et de ressources informatiques que nous n'avons plus besoin d'amener les consommateurs vers les points de fourniture de services. Au lieu de cela, nous amenons les services vers les consommateurs et utilisons les cadres de contenu pour répliquer les serveurs et les services. Avec autant de ressources informatiques et de stockage, l'application devient le service plutôt qu'une simple fenêtre sur un service exploité à distance.

    Déjà obsolète ?

    Cette tendance amène Huston à se demander si les réseaux auront encore de l'importance à l'avenir.

    « Au cours des deux dernières décennies, nous avons supprimé les fonctionnalités centrées sur le réseau et les avons remplacées par un support de transport de paquets sans distinction. C'est rapide et bon marché, mais c'est aux applications de superposer à ce service de base commun leurs propres exigences ». Le résultat est que les réseaux deviennent de « simples tuyaux stupides ».

    Dans ces conditions, Huston se demande s'il n'est pas temps de revoir la définition de l'internet en tant que réseau utilisant une structure de transmission partagée commune, une suite commune de protocoles et un ensemble commun d'adresses de protocole.

    Il se demande plutôt si le réseau d'aujourd'hui ne ressemble pas plutôt à une collection disparate de services qui partagent des mécanismes de référence communs utilisant un espace de noms commun.

    Une vision pragmatiste ou une myopie technologique?

    Huston propose une approche plus pragmatique : considérer la transition comme complète uniquement lorsque les services Internet peuvent fonctionner exclusivement avec l'IPv6, sans aucune nécessité d'accès IPv4. Selon lui, il est temps de reconnaître que l'IPv4 continuera probablement à être utilisé pendant encore un certain temps. Toutefois, cette perspective peut être critiquée pour son manque de vision à long terme et sa complaisance envers une technologie obsolète.

    Critiques et experts dans le domaine soulignent que cette approche pourrait freiner l'innovation et la croissance future de l'internet. En s'appuyant sur l'IPv4, nous pourrions être en train de nous enfermer dans une infrastructure vétuste qui ne pourra pas soutenir les besoins croissants en connectivité et en sécurité. L'IPv6 offre non seulement plus d'adresses, mais aussi des améliorations en termes de routage et de sécurité, qui sont cruciales pour l'avenir de l'internet des objets (IdO) et d'autres technologies émergentes.

    IPv4 est comme une petite ville avec seulement 4,3 milliards d'adresses disponibles, et on commence à manquer de place. IPv6, c'est comme une énorme ville moderne avec environ 340 sextillions (3.4 x 1038) d'adresses, donc pas de risque de pénurie. En plus, IPv6 offre une meilleure sécurité et une efficacité améliorée.

    Quelques points intéressants :

    Adressage : la taille des adresses
    IPv4:
    • Format : 32 bits
    • Représentation : 192.0.2.1
    • Nombre d'adresses : 4,3 milliards

    IPv6:
    • Format : 128 bits
    • Représentation : 2001:0db8:85a3:0000:0000:8a2e:0370:7334
    • Nombre d'adresses : 340 sextillions (3.4 x 1038)

    Conclusion : Avec la croissance exponentielle des appareils connectés, l'épuisement des adresses IPv4 est inévitable, d'où la nécessité et l'avantage de l'IPv6.

    Efficacité et performance
    IPv4 :
    • Fragments de paquets : Doit être géré par l'envoyeur et le destinataire
    • En-tête : Plus simple mais moins flexible
    • Configuration : Peut nécessiter DHCP

    IPv6 :
    • Fragments de paquets : Géré uniquement par l'envoyeur
    • En-tête : Plus complexe mais plus efficace
    • Configuration : Supporte l'auto-configuration (stateless autoconfiguration)

    Conclusion : IPv6 permet une gestion plus efficace et simplifie la configuration des réseaux.

    Sécurité
    IPv4 :
    • Sécurité : Non intégrée par défaut
    • Dépend de : Protocole IPsec ajouté

    IPv6 :
    • Sécurité : IPsec intégré dès le départ
    • Protocole : Inclut des mécanismes de chiffrement et d'authentification avancés

    Conclusion : IPv6 offre une sécurité intégrée, ce qui renforce la protection des données et des communications.

    Mobilité et connectivité
    IPv4 :
    • Mobilité : Moins adaptée aux réseaux mobiles
    • NAT : Utilisé pour pallier le manque d'adresses

    IPv6 :
    • Mobilité : Conçu pour les environnements mobiles
    • NAT : Non nécessaire, grâce à la vaste plage d'adresses disponibles

    Conclusion : IPv6 est conçu pour un monde connecté et mobile, facilitant la mobilité des appareils et des utilisateurs.

    Conclusion

    En résumé, Geoff Huston de l'APNIC plaide pour une réévaluation de l'importance de l'IPv6 et suggère que la transition vers ce protocole pourrait ne pas être aussi cruciale que prévu. Il préconise une approche plus réaliste et pragmatique face à l'avenir des protocoles Internet. Toutefois, il est essentiel de ne pas perdre de vue les bénéfices potentiels et les améliorations que l'IPv6 pourrait apporter à long terme. La discussion reste ouverte entre pragmatisme à court terme et vision à long terme, et le débat sur l'avenir des protocoles Internet est loin d'être tranché.

    Source : Geoff Huston

    Et vous ?

    Dans quelle mesure pensez-vous que l'adoption de l'IPv6 est cruciale pour l'avenir de l'Internet?
    Croyez-vous que le maintien de l'IPv4 pourrait freiner l'innovation et la croissance à long terme?
    Quels sont, selon vous, les principaux avantages et inconvénients de l'IPv6 par rapport à l'IPv4?
    Pensez-vous que l'argument de Geoff Huston pour une approche plus pragmatique est valable? Pourquoi ou pourquoi pas?
    À votre avis, quelles seraient les conséquences d'une transition totale et rapide vers l'IPv6 pour les entreprises et les particuliers?
    Contribuez au club : Corrections, suggestions, critiques, ... : Contactez le service news et Rédigez des actualités

  5. #25
    Membre confirmé
    Homme Profil pro
    Architecte réseau
    Inscrit en
    Février 2024
    Messages
    246
    Détails du profil
    Informations personnelles :
    Sexe : Homme
    Âge : 44
    Localisation : Allemagne

    Informations professionnelles :
    Activité : Architecte réseau

    Informations forums :
    Inscription : Février 2024
    Messages : 246
    Par défaut
    L'IPv6 est surtout imbitable(là où les adresses IPv4 s'écrivent toujours de la même manière), et a été conçu pour répondre à des problèmes qui n'existent plus depuis les années 90 (genre avoir l'entête de paquet la plus courte possible).

  6. #26
    Membre très actif
    Homme Profil pro
    bricoleur par les mots
    Inscrit en
    Avril 2015
    Messages
    744
    Détails du profil
    Informations personnelles :
    Sexe : Homme
    Âge : 80
    Localisation : France, Seine Maritime (Haute Normandie)

    Informations professionnelles :
    Activité : bricoleur par les mots
    Secteur : Distribution

    Informations forums :
    Inscription : Avril 2015
    Messages : 744
    Par défaut
    on m’aurais mentis en me disant que l'ipv6 était plus sécurisé que l'ipv4 !!?

    +1 pour les adresses imbitable

  7. #27
    Responsable Systèmes


    Homme Profil pro
    Gestion de parcs informatique
    Inscrit en
    Août 2011
    Messages
    18 229
    Détails du profil
    Informations personnelles :
    Sexe : Homme
    Localisation : France, Paris (Île de France)

    Informations professionnelles :
    Activité : Gestion de parcs informatique
    Secteur : High Tech - Matériel informatique

    Informations forums :
    Inscription : Août 2011
    Messages : 18 229
    Par défaut
    IPv6 est plus sécurisé que ipv4 dans le sens ou il intègre IPSec. Ça a tellement bien marché qu'IPSec est maintenant utilisé avec IPV4.

    Le 1er objectif était de dépasser la lmite des adresses. Ils en on profiter pour simplifier l'en-tête.

    Ils auraient pu garder la notation décimale, mais la taille de l'adr aurait quand même doublé.
    Ma page sur developpez.com : http://chrtophe.developpez.com/ (avec mes articles)
    Mon article sur le P2V, mon article sur le cloud
    Consultez nos FAQ : Windows, Linux, Virtualisation

Discussions similaires

  1. Réponses: 1
    Dernier message: 05/07/2023, 11h07
  2. Réponses: 0
    Dernier message: 12/01/2022, 15h40
  3. Réponses: 3
    Dernier message: 09/11/2011, 18h30
  4. Réponses: 12
    Dernier message: 04/01/2011, 12h28
  5. Réponses: 103
    Dernier message: 08/06/2010, 14h12

Partager

Partager
  • Envoyer la discussion sur Viadeo
  • Envoyer la discussion sur Twitter
  • Envoyer la discussion sur Google
  • Envoyer la discussion sur Facebook
  • Envoyer la discussion sur Digg
  • Envoyer la discussion sur Delicious
  • Envoyer la discussion sur MySpace
  • Envoyer la discussion sur Yahoo