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Intelligence artificielle Discussion :

Les entreprises réembauchent d'anciens employés, l'IA ne répondant pas aux attentes


Sujet :

Intelligence artificielle

  1. #101
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    Ça dépend par ce qu'on appelle la fin de l'âge d'or. Alors certes, il risque d'y avoir un sacré dégraissage parmi les développeurs "full stack" d'applis qui ne servent pas à grand-chose. Un peu à cause de l'IA, mais surtout parce que les entreprises rationalisent leurs dépenses IT et ne feront pas marche arrière.

    Par contre, pour ceux ayant un bon niveau scientifique de base, tout reste à faire.

  2. #102
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    Par défaut La Silicon Valley a vendu un rêve de carrière en info qui se transforme en cauchemar pour une génération
    Le poids des grandes entreprises de la tech dans l'éducation :
    comment la Silicon Valley a vendu un rêve de carrière en informatique qui se transforme en cauchemar pour une génération

    On leur avait promis un avenir radieux. Pendant des années, les leaders de la Silicon Valley, relayés par les écoles et les médias, ont martelé aux jeunes Américains : « Apprenez à coder, et votre futur sera assuré. » Pourtant, en 2025, des milliers de diplômés en informatique se retrouvent sans emploi, désemparés face à un marché saturé et à l’irruption de l’intelligence artificielle qui bouleverse le métier même de développeur. Derrière le rêve du « golden ticket », c’est une désillusion nationale qui se dessine.

    À l'occasion du podcast The Daily, les journalistes du New-York Times sont revenus sur un sujet d'actualités qui perturbe : le chômage galopant de la génération Z. L'informatique, pourtant l'une des filières les plus populaires, connaît à l'ère de l'IA l'un des taux de chômage les plus élevés chez les jeunes diplômés.

    Et Michael Barbaro d'introduire le sujet : « Au cours de la dernière décennie, un message simple a été transmis à toute une génération d'étudiants américains : si vous apprenez à coder et obtenez un diplôme en informatique, vous trouverez un emploi avec un salaire à six chiffres. Mais comme l'a découvert ma collègue Natasha Singer, des milliers d'étudiants qui ont suivi ce conseil se rendent compte aujourd'hui que cette promesse était vaine. »

    Au début des années 2010, les géants du numérique tirent la sonnette d’alarme. Eric Schmidt, alors président exécutif de Google, ou Brad Smith chez Microsoft, affirment que les États-Unis risquent de perdre leur suprématie technologique face à l’Asie s’ils ne forment pas massivement de nouveaux programmeurs. Le discours est clair : apprendre à coder, c’est accéder à une carrière prestigieuse, bien rémunérée, et indispensable à l’avenir du pays.

    Pour populariser ce message, les entreprises s’appuient sur des campagnes spectaculaires. L’association code.org, fondée par Hadi Partovi en 2013, devient la vitrine de ce mouvement. Ses vidéos, portées par Bill Gates, Mark Zuckerberg et d’autres icônes, sont vues par des millions d’élèves. Son initiative Hour of Code, où des millions d’écoliers réalisent simultanément un exercice de programmation, transforme le codage en phénomène culturel. Très vite, les États américains modifient leurs programmes scolaires : la programmation devient une matière centrale, plus un simple choix optionnel.

    Le résultat est impressionnant : en 2023, près de 170 000 étudiants suivent une formation universitaire en informatique, soit trois fois plus qu’en 2012. Le pari de la Silicon Valley semble gagné.


    Une réalité brutale pour les diplômés

    Mais cette expansion ne se traduit pas par l’embauche massive promise. Au contraire, selon la Réserve fédérale de New York, les jeunes diplômés en informatique et en génie logiciel affichent désormais des taux de chômage deux fois supérieurs à ceux des diplômés en biologie. Une absurdité apparente : ceux qui se sont formés dans « la discipline de l’avenir » peinent plus que les autres à décrocher un emploi stable.

    Selon un rapport de la Banque fédérale de réserve de New York, parmi les diplômés universitaires âgés de 22 à 27 ans, les étudiants en informatique et en génie informatique connaissent les taux de chômage les plus élevés, respectivement 6,1 % et 7,5 %. Ce taux est plus de deux fois supérieur à celui des diplômés récents en biologie et en histoire de l'art, qui n'est que de 3 %.

    « Je suis très inquiet », a déclaré Jeff Forbes, ancien directeur de programme pour l'enseignement de l'informatique et le développement de la main-d'œuvre à la National Science Foundation. « Les étudiants en informatique qui ont obtenu leur diplôme il y a trois ou quatre ans auraient dû repousser les offres des meilleures entreprises, alors qu'aujourd'hui, ces mêmes étudiants ont du mal à trouver un emploi, quel qu'il soit. »

    Derrière les chiffres, les témoignages sont édifiants. En réponse aux questions du New York Times, plus de 150 étudiants et jeunes diplômés — issus d'établissements publics tels que les universités du Maryland, du Texas et de Washington, ainsi que d'universités privées comme Cornell et Stanford — ont partagé leurs expériences. Certains ont déclaré avoir postulé à des centaines, voire des milliers, d'emplois dans le secteur technologique auprès d'entreprises, d'organisations à but non lucratif et d'agences gouvernementales. D’autres, faute d’opportunités, se résignent à travailler dans la restauration rapide, la grande distribution ou à retourner vivre chez leurs parents. Le fameux « six-figure salary » (salaire à six chiffres) promis par les vidéos promotionnelles s’est transformé en « tarnished ticket » : un diplôme prestigieux qui n’ouvre plus aucune porte.

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    Résultats sur le marché du travail des diplômés de l'enseignement supérieur par spécialité (du taux de chômage le plus élevé vers le moins élevé)

    « Je viens d'obtenir mon diplôme en informatique, et la seule entreprise qui m'a contactée pour un entretien est Chipotle »

    Ayant grandi près de la Silicon Valley, Manasi Mishra se souvient avoir vu des dirigeants du secteur technologique inciter les étudiants à étudier la programmation informatique sur les réseaux sociaux. « Le discours était le suivant : si vous apprenez à coder, travaillez dur et obtenez un diplôme en informatique, vous pouvez prétendre à un salaire de départ à six chiffres », se souvient Mishra, aujourd'hui âgée de 21 ans, qui a grandi à San Ramon, en Californie.

    Ces promesses en or de l'industrie ont incité Mishra à coder son premier site web à l'école primaire, à suivre des cours d'informatique avancés au lycée et à se spécialiser en informatique à l'université. Mais après un an de recherche d'emplois et de stages dans le domaine technologique, Mishra a obtenu son diplôme de l'université Purdue en mai sans avoir reçu d'offre.

    « Je viens d'obtenir mon diplôme en informatique, et la seule entreprise qui m'a contactée pour un entretien est Chipotle », a déclaré Mishra dans une vidéo TikTok intitulée « Get Ready With Me » (Préparez-vous avec moi) publiée cet été, qui a depuis été visionnée plus de 147 000 fois.

    Les raisons d’un échec annoncé

    Plusieurs dynamiques se superposent et expliquent cette crise.

    Des critères d’embauche exclusifs. Les grandes entreprises, qui ont encouragé les jeunes à apprendre à coder, n’ouvrent en réalité leurs portes qu’à une élite. Les tests techniques complexes, les stages valorisés et les projets personnels demandés comme critères de recrutement favorisent les étudiants issus de milieux aisés, capables de consacrer temps et ressources à l’apprentissage hors cadre scolaire.

    Le surrecrutement pandémique. Pendant la crise sanitaire, les géants de la tech ont embauché à tour de bras pour répondre à l’explosion des usages numériques. À partir de 2022, le retournement économique a conduit à des vagues massives de licenciements, gelant de facto l’entrée de nouveaux talents.

    La concurrence internationale. Les visas H-1B, qui permettent aux entreprises américaines de recruter des travailleurs étrangers à moindre coût dans des emplois spécialisés (souvent liés aux STEM — sciences, technologie, ingénierie, mathématiques), ont accentué la pression sur les jeunes diplômés locaux, réduisant leurs chances d’insertion. Donald Trump tente d'obliger les entreprises technologiques à favoriser les emplois locaux en ajoutant des frais de 100 000 USD par année pour chaque visa H-1B. Mais plusieurs experts se montrent sceptiques face à cette approche : ils avertissent que les nouveaux frais de visa nuiront aux entreprises et rendront les États-Unis moins compétitifs dans les domaines de la science, de la technologie, de l'ingénierie et de la médecine, à un moment où le pays ne peut pas se permettre de prendre du retard. Les entreprises pourraient massivement délocaliser vers des pays comme l'Inde ou le Mexique.

    La révolution de l’intelligence artificielle. Enfin, le facteur décisif est l’automatisation croissante. Les outils comme GitHub Copilot ou Claude Code d’Anthropic peuvent désormais générer du code fonctionnel en quelques secondes. Là où un junior servait de renfort pour des tâches répétitives, l’IA prend désormais le relais. Salesforce a déjà licencié des milliers d’agents de support, et les départements de développement réduisent leurs embauches de débutants.

    Nathan Spencer, symbole d’une génération sacrifiée

    L’introduction massive de l’IA dans le processus de développement ne supprime pas seulement des postes : elle redéfinit les contours du métier. Là où l’étudiant apprenait à créer un programme de A à Z, il lui est désormais demandé de vérifier, corriger et orienter du code produit par une machine. Une analogie résume bien cette frustration : « Former une génération à cuisiner des plats raffinés, puis leur demander de vérifier des gâteaux en poudre. »

    Pour beaucoup, cette mutation retire l’essence même de la programmation : le plaisir de créer, d’innover, de bâtir quelque chose de concret. Ce glissement vers un rôle de supervision fragilise l’attractivité du métier, en particulier chez ceux qui s’étaient tournés vers l’informatique par passion autant que par intérêt économique.

    L’histoire de Nathan Spencer, jeune diplômé de l’Ohio qui a participé au podcast, illustre cette désillusion. Élève passionné par le codage dès le lycée, major de sa promotion, assistant de cours en université, il a suivi toutes les étapes du parcours idéal. Pourtant, après avoir envoyé près de 160 candidatures, il n’a décroché qu’un stage temporaire dans une agence publique.

    Nathan confie son amertume : « On nous a répété que les emplois seraient abondants. Mais quand tout le monde suit ce chemin, le marché se retrouve saturé. Et si l’IA élimine les postes juniors, comment pourra-t-on former les seniors de demain ? » Face à ce constat, il envisage une reconversion vers l’architecture, pour retrouver ce qu’il aime le plus : la création.


    Un système éducatif à contretemps

    Le problème ne réside pas seulement dans la saturation du marché. Il tient aussi au décalage structurel entre l’évolution fulgurante de la technologie et la lenteur de l’institution éducative. Alors que les universités formaient encore des cohortes entières à la programmation « classique », le marché s’était déjà déplacé vers l’IA générative. Aucun cursus ne préparait réellement les étudiants à ces outils.

    Les grandes entreprises ont d’ailleurs déjà pivoté. Microsoft a promis 4 milliards de dollars pour introduire l’IA dans les écoles et universités, Google 1 milliard. Une nouvelle campagne, presque identique à celle du « coding », est lancée : il faut former des millions d’élèves à l’IA, au nom de la compétitivité nationale. Le cycle se répète, sans véritable débat public, ni garantie que les emplois suivront cette fois-ci.

    Le poids unique de la Silicon Valley sur l’éducation

    Ce phénomène révèle un déséquilibre inédit : aucun autre secteur industriel n’a jamais eu un tel pouvoir sur les programmes scolaires. Les laboratoires pharmaceutiques ne dictent pas ce que l’on enseigne en biologie, ni les constructeurs automobiles ce que l’on enseigne en physique. La tech, elle, occupe une place centrale : elle fournit aux écoles les ordinateurs, les logiciels, les plateformes de communication. Elle s’impose donc naturellement comme prescriptrice des savoirs.

    Ce pouvoir d’influence, rarement remis en cause, interroge : les programmes scolaires doivent-ils vraiment s’aligner sur les priorités stratégiques des entreprises privées ? Ou doivent-ils préparer les citoyens à être flexibles, critiques et capables de naviguer dans un monde technologique en perpétuelle mutation ?

    Pour les diplômés actuels, le constat est amer : la voie royale vantée il y a dix ans s’est transformée en impasse. Pour les générations à venir, l’enjeu est d’éviter de répéter le même piège avec l’IA. Former massivement à un outil sans réflexion globale sur les besoins réels du marché et sur la place de l’humain dans le processus productif revient à préparer la prochaine désillusion.

    Conclusion

    Le cas du codage est un avertissement. Pendant une décennie, la Silicon Valley a dicté l’agenda éducatif au nom de la compétitivité et de l’innovation. Mais la promesse du « golden ticket » n’a pas tenu. Aujourd’hui, l’histoire se répète avec l’IA. Reste à savoir si les institutions, les enseignants et les gouvernements tireront les leçons de ce précédent, ou si une nouvelle génération d’étudiants se retrouvera, dans dix ans, à constater une nouvelle promesse non tenue.

    Source : podcast The Daily (vidéo dans le texte)

    Et vous ?

    La situation est-elle pareille dans votre pays ? Qu'est-ce qui pourrait, selon vous, l'expliquer ?

    L’éducation doit-elle suivre les injonctions de Big Tech ou construire une vision indépendante de l’avenir des compétences ?

    Les États devraient-ils diversifier les filières plutôt que concentrer leurs efforts sur des « modes technologiques » ?

    Quelle place donner aux compétences créatives et transversales, moins exposées à l’automatisation que la programmation brute ?

    L’IA peut-elle réellement remplacer l’ingénieur logiciel ou ne fera-t-elle qu’accroître le besoin de profils hybrides ?
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  3. #103
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    Le cauchemar n'est pas que pour les jeunes qui ont cru à une carrière heureuse dans l'informatique...

    Microsoft et ses copains comme Google ou Méta font vivre un cauchemar à leur utilisateurs depuis que les mots d'ordre de ces managers sont "non respect des utilisateurs et de leur vie privée", "espionnage de masse des données de l’utilisateur", "imposer de l'IA que les utilisateurs ne veulent pas", etc, etc, etc...

  4. #104
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    Citation Envoyé par Stéphane le calme Voir le message
    Face à ce constat, il envisage une reconversion vers l’architecture, pour retrouver ce qu’il aime le plus : la création.
    lol
    je sais pas si c'est différent aux usa, en france un architecte dans 90% des cas c'est juste un salarié à 2000-2200€/mois qui bosse dans un cabinet façon esn pour bâtir des "cités radieuse" à la chaine.
    La France est un pays qui redistribue tout sauf de l'espoir.

  5. #105
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    Par défaut Les entreprises d'IA affirment qu'elles n’arrivent pas à trouver les talents qu’elles recherchent vraiment
    Malgré l’abondance de talents tech, seules quelques centaines de personnes dans le monde seraient capables d'entraîner des modèles d’IA complexes, avec des salaires pouvant atteindre 500 000 dollars

    L'industrie technologique fait face à une contradiction frappante : malgré l’abondance de diplômés et de professionnels, les entreprises d'IA peinent à trouver les profils qu’elles recherchent. Les postes liés à l’IA restent souvent vacants pendant des semaines, voire des mois. Les entreprises expliquent qu’il existe très peu de personnes capables de construire et d’optimiser des modèles d’IA complexes. Seules quelques centaines de personnes dans le monde possèderaient les compétences nécessaires pour accomplir ce travail hautement spécialisé. Face à cette rareté, les entreprises se livrent une véritable guerre des talents, proposant des rémunérations élevées.

    Un fossé s'est creusé sur le marché de l'emploi technologique entre ceux qui possèdent des compétences en IA et tous les autres. Selon les analystes, il est rare, voire inédit, que le marché de l'emploi offre autant de talents technologiques. Pourtant, de nombreuses entreprises affirment avoir du mal à trouver de bons spécialistes pour construire leurs modèles d'IA. Elles se livrent une bataille acharnée pour arracher les quelques meilleurs talents disponibles.

    Selon un récent rapport du Wall Street Journal, qui s'appuie sur des données fédérales, les universités américaines ont plus que doublé le nombre de diplômes en informatique délivrés entre 2013 et 2022. Puis sont venues les vagues successives de licenciements chez Google, Meta, Amazon et d'autres entreprises. Le Bureau of Labor Statistics prévoit que les entreprises emploieront 6 % de programmeurs informatiques en moins en 2034 par rapport à l'année dernière.

    En théorie, tout cela devrait signifier qu'il existe une offre abondante d'ingénieurs motivés et compétents prêts à être embauchés. Mais dans leur quête effrénée de la suprématie dans le secteur d'IA, les employeurs affirment qu'il n'y a pas assez de personnes possédant les compétences les plus demandées par les entreprises. Les rares personnes considérées comme des spécialistes en IA peuvent prétendre à des salaires de plusieurs millions de dollars par an.

    Au deuxième niveau de compétence en IA, ces experts peuvent gagner près d'un million de dollars par an. Pour la plupart des autres, trouver un emploi est difficile. Désormais, tout le monde a du mal à décrocher un emploi en informatique, un secteur qui garantissait jadis presque automatiquement des débouchés prestigieux.

    Les demandeurs d'emploi jugent les critères de recrutement trop rigides

    Les demandeurs d'emploi frustrés affirment que les entreprises pourraient élargir le vivier de talents en IA avec un peu d'imagination. L'argument est que les entreprises devraient accepter que relativement peu de personnes aient une expérience spécifique en IA, car cette technologie est très récente. Elles devraient plutôt se concentrer sur l'identification de candidats possédant des compétences transférables et laisser ces personnes apprendre sur le tas.


    Souvent, cependant, les entreprises technologiques semblent attendre les candidats idéaux ayant une solide expérience en apprentissage automatique. Cette rigidité exclut de nombreux candidats pourtant compétents et capables d’évoluer rapidement, ce qui entretient la pénurie de talents. De nombreux postes liés à l'IA restent vacants pendant des semaines, voire des mois, ou sont retirés des sites d'emploi pour être republiés peu de temps après.

    « Nous parlons de quelques centaines de personnes dans le monde, tout au plus », selon Cristóbal Valenzuela, directeur général de Runway, qui fabrique des outils d'IA pour les images et les vidéos. Son entreprise est prête à payer des centaines de milliers de dollars aux meilleurs talents en IA.

    Runway propose des salaires de base pouvant atteindre 440 000 $ pour un responsable de l'ingénierie et 490 000 $ pour un directeur du machine learning. Selon Cristóbal Valenzuela, une offre d'emploi comme celle-ci peut attirer 2 000 candidats en une semaine et il y a de fortes chances qu'il n'en retienne aucun. Beaucoup de personnes qui prétendent maîtriser l'IA ne produisent que du « workslop », c'est-à-dire des travaux génériques et de mauvaise qualité.

    Cristóbal Valenzuela passe beaucoup de temps à lire des revues universitaires et à parcourir les portfolios GitHub, et à recruter des personnes dont le travail l'impressionne. Les startups doivent faire face à la concurrence féroce des grandes entreprises comme Meta qui dépensent des milliards dans le recrutement.

    Les entreprises exigent des travailleurs un engagement à toute épreuve

    En plus de compétences hors du commun, les entreprises qui tentent de s'imposer dans le domaine hyperconcurrentiel de l'IA recherchent un engagement frôlant le fanatisme. Daniel Park recherche trois nouveaux membres pour sa startup de neuf personnes. Il affirme qu'il attendra un an ou plus s'il le faut pour pourvoir des postes dont le salaire de base annoncé peut atteindre 500 000 $. Il recherche des « prodiges » prêts à travailler sept jours sur sept.

    La plupart des membres de l'équipe de Daniel Park vivent ensemble dans une maison de six chambres à San Francisco. Si cela semble être une existence solitaire, les membres de l'équipe de Daniel Park pourraient être en mesure de résoudre leur propre problème. Son entreprise, appelée Pickle, vise à développer des compagnons IA personnalisés similaires à Jarvis, le compagnon de Tony Stark dans la saga de science-fiction « Iron Man ».

    « Il y a une course à l'IA, et le fait est que les débutants ne vous aideront pas à la gagner », explique Matt Massucci, PDG de la société de recrutement technologique Hirewell. « Il existe ce concept d'ingénieur 10x, c'est-à-dire un ingénieur capable de faire le travail de 10 personnes. C'est ce que les entreprises recherchent vraiment et ce pour quoi elles sont prêtes à payer ». Mais dans la communauté, les travailleurs dénoncent ces critères de recrutement.

    Il ajoute que les entreprises peuvent automatiser certaines tâches d'ingénierie de bas niveau, ce qui leur permet de libérer davantage de fonds pour recruter des talents hautement qualifiés. Cette dynamique crée une poignée de privilégiés grassement rémunérés et un grand nombre de laissés-pour-compte.

    Mark Zuckerberg a procédé à un braconnage intensif de spécialistes de l'IA au cours des douze derniers mois. Le PDG de Meta a recruté à prix d’or des chercheurs de premier plan, parfois avec des offres de plusieurs centaines de millions de dollars et d'autres avantages alléchants. Son objectif est de rassembler les meilleurs talents au sein d'une même équipe afin d'améliorer la position de Meta dans la course à l'IA, voire dominer le secteur.

    Les travailleurs du secteur de la technologie perdent le pouvoir face à l'IA

    L'essor de l'IA générative permet aux entreprises d'automatiser des tâches et de rationaliser les opérations. Amazon prévoit de réduire son effectif au cours des prochaines années en raison de « l'efficacité accrue » permise par l'IA. Des entreprises comme Shopify et Duolingo ont indiqué que les futures embauches dépendraient de la possibilité d'automatiser les tâches, bien que certaines entreprises font marche arrière dans leur stratégie en matière d'IA.

    En avril, la plateforme d'apprentissage Duolingo a annoncé qu'elle va remplacer ses travailleurs contractuels par l'IA. Le PDG a informé que le recrutement ne se fera que si une équipe ne peut pas automatiser une plus grande partie de son travail. Mais il a adouci son message après le tollé suscité par sa note de service sur les réseaux sociaux, précisant que son entreprise continue à recruter au même rythme qu'auparavant.

    De nombreuses entreprises s'orientent vers l'utilisation des agents d'IA, c'est-à-dire des robots autonomes capables de prendre des décisions et d'accomplir des tâches à la place des humains, comme payer une facture ou réacheminer des stocks si une catastrophe naturelle perturbe un itinéraire de transport routier. Ainsi, Walmart déploierait de tels agents d'IA afin de réduire jusqu'à 18 semaines le délai de production de ses vêtements en interne.

    Le secteur est frappé par ce que les experts appellent la « Grande Hésitation ». Ce phénomène succède à la « Grande Démission » et se caractérise par une prudence accrue des entreprises en matière d'embauche, exacerbée par l'incertitude économique et l'essor de l'IA. Les entreprises prolongent leurs processus d'embauche, font appel à des travailleurs contractuels ou attendent les candidats qui remplissent toutes les conditions, et même plus.

    Les entreprises remplacent massivement leurs travailleurs par l'IA

    Selon un rapport de Goldman Sachs en 2023, les systèmes d'IA générative comme ChatGPT pourraient avoir un impact sur 300 millions d'emplois à temps plein dans le monde. Selon la banque d'investissement, les systèmes autonomes capables de créer un contenu indiscernable de la production humaine pourraient déclencher un boom de la productivité qui finirait par augmenter le produit intérieur brut mondial annuel de 7% sur une période de 10 ans.

    Le PDG d'Amazon, Andy Jassy, a déclaré que les effectifs de l'entreprise diminueront dans les années à venir, à mesure qu'elle adopterait davantage d'outils et d'agents d'IA générative. « Il est difficile de savoir exactement où cela mènera à terme, mais au cours des prochaines années, nous prévoyons que cela réduira l'effectif total de notre entreprise, car nous gagnerons en efficacité en utilisant largement l'IA dans toute l'entreprise », a déclaré Andy Jassy.

    Chez Salesforce, cette réalité a déjà pris forme. Le PDG Marc Benioff a admis que l'IA a permis de réorganiser son service client et réduire ses effectifs de 9 000 à 5 000 personnes. Il a qualifié les huit derniers mois de « plus passionnants » de sa carrière, même si l'entreprise a supprimé des milliers d'emplois.

    Marc Benioff, qui a cofondé Salesforce en 1999, a déclaré que les agents IA, qui décomposent les tâches complexes en étapes plus petites et peuvent accomplir des missions de manière indépendante, ont remodelé les opérations de l'entreprise. « Si nous avions eu cette conversation il y a un an et que vous aviez appelé Salesforce, vous auriez été en contact avec 9 000 personnes à travers le monde sur notre service cloud », a-t-il déclaré.

    Le marché de l’emploi pour les développeurs en France est en nette contraction. Le nombre d’offres d’emploi pour développeur publiées sur Indeed en France a fortement baissé en deux ans. L’indice montre que les annonces ont dégringolé de plus de 80 % entre janvier 2023 et juillet 2025. La situation en France reflète la tendance globale du marché de l'emploi dans l'industrie, confrontée à des vagues de licenciements massifs depuis 2022.

    Conclusion

    Les entreprises affirment qu'elles ont du mal à trouver les spécialistes en IA qu’elles recherchent vraiment, tout en licenciant un nombre record d'employés. Cette situation crée une fracture nette dans le monde du travail. D’un côté, une minorité d’experts hautement qualifiés, surpayés et très recherchés. De l’autre, une majorité de diplômés ou de techniciens compétents, mais incapables d’accéder aux postes les plus valorisés faute d’expérience spécifique.

    Et vous ?

    Quel est votre avis sur le sujet ?
    Que pensez-vous de la pénurie de talents dans le secteur de l'IA ?
    Comment les entreprises peuvent-elles remédier à cette pénurie de spécialistes en IA ?
    Les entreprises licencient les employés qui ne peuvent pas les aider à participer à la course à l'IA. Selon vous, est-ce la bonne approche ou faut-il les laisser apprendre sur le tas ?

    Voir aussi

    L'essor de l'IA pousse les guerres de talents de la Silicon Valley à de nouveaux extrêmes : les entreprises proposent des packages de rémunération d'1 Mn $ par an et recrutent des équipes entières

    Le PDG de Ford met en garde contre la pénurie de travailleurs manuels capables de construire des centres de données IA et d'exploiter des usines : « rien ne vient soutenir cette ambition »

    La taxe invisible de la productivité d'un code d'IA « presque correct » : 84% des développeurs utilisent l'IA... mais 46% ne lui font pas confiance, selon une enquête

  6. #106
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    Automatiser, licencier, puis réembaucher : les entreprises réembauchent d'anciens employés, l'IA ne répondant pas aux attentes
    selon des données de Visier. Le MIT estime que 95 % des entreprises n'ont pas encore réalisé de retours financiers mesurables sur leurs investissements dans l'IA

    L’intelligence artificielle devait tout révolutionner. Automatiser, rationaliser, rendre les entreprises plus agiles et plus rentables. Mais la promesse s’est rapidement heurtée à la réalité. Alors que l'engouement pour l'intelligence artificielle continue d'influencer la stratégie des entreprises, de nombreuses organisations qui avaient réduit leurs effectifs dans un contexte économique incertain recommencent discrètement à embaucher. De nouvelles données fournies par la société d'analyse du milieu de travail Visier montrent que les entreprises réembauchent une part croissante des employés qu'elles avaient licenciés, ce qui indique que les technologies d'automatisation ne remplacent pas encore les travailleurs à l'échelle prévue par certains dirigeants.

    Visier a analysé les données relatives à l'emploi de 2,4 millions de travailleurs dans 142 entreprises à travers le monde. Environ 5,3 % des employés licenciés ont ensuite réintégré leur ancien employeur, un taux qui est resté stable pendant plusieurs années, mais qui a récemment commencé à augmenter.

    Andrea Derler, directrice chez Visier, a déclaré que ces données suggèrent que de nombreuses organisations sont confrontées à la réalité pratique de ce que les outils d'IA peuvent – et ne peuvent pas – faire. Elle a décrit l'intelligence artificielle comme une explication pratique des licenciements, mais pas encore tout à fait justifiée.

    Cette tendance souligne l'inadéquation entre les attentes envers la technologie et les résultats opérationnels. Alors que les agents alimentés par l'IA et les systèmes de main-d'œuvre numérique se développent dans tous les secteurs, les conclusions de Visier suggèrent que ces systèmes remplacent rarement des emplois dans leur intégralité. Au contraire, ils ont tendance à automatiser certaines parties des tâches, laissant souvent les entreprises à court de l'expertise humaine nécessaire pour gérer ou compléter les nouveaux outils. Cet écart a conduit certaines entreprises à réembaucher des travailleurs expérimentés, alors que les coûts et la complexité de l'intégration de l'IA augmentent.

    MIT : environ 95 % des organisations n'ont pas encore réalisé de retours financiers mesurables sur leurs investissements dans l'IA

    Selon Derler, de nombreux cadres supérieurs n'ont tout simplement pas eu le temps d'évaluer les coûts réels d'un déploiement à grande échelle de l'IA ni de déterminer quels rôles peuvent réellement être automatisés. La mise en place d'une infrastructure d'IA (matériel, systèmes de données et cadres de sécurité) nécessite d'importantes dépenses d'investissement. Ces coûts dépassent souvent les prévisions initiales, ce qui oblige les équipes de direction à reconsidérer le retour sur investissement réel par rapport au maintien en poste d'employés qualifiés.

    Ses commentaires concordent avec les recherches du MIT, qui montrent qu'environ 95 % des organisations n'ont pas encore réalisé de retours financiers mesurables sur leurs investissements dans l'IA. Steve Sosnick, stratège en chef chez Interactive Brokers, a déclaré que les récentes tendances en matière de dépenses dans le secteur suggèrent que « peut-être que tout cet argent n'est pas dépensé de manière très judicieuse ».

    Même les mesures standard de réduction des coûts, telles que les licenciements, ont des conséquences cachées. Les données d'Orgvue, une plateforme logicielle de planification des effectifs, estiment que les entreprises dépensent environ 1,27 dollar pour chaque dollar économisé grâce à la réduction des effectifs. Ce chiffre comprend les indemnités de licenciement, l'assurance chômage et d'autres dépenses indirectes qui peuvent temporairement compenser les économies réalisées sur la masse salariale.

    Selon Derler, ces conclusions mettent en évidence un déficit de planification plus important auquel de nombreuses équipes de direction doivent remédier rapidement. Les licenciements peuvent apporter un soulagement à court terme pour les bilans ou l'image auprès des investisseurs, mais ils simplifient rarement les stratégies à long terme en matière de main-d'œuvre ou de technologie. En fin de compte, les organisations qui sous-estiment le potentiel d'économies de l'IA pourraient se retrouver à rappeler les talents qu'elles ont laissés partir.

    La fintech Klarna embauche de nouveau après s'être vantée que l'IA lui a permis de réduire ses effectifs

    En août, Klarna a fait les gros titres lorsqu'elle a annoncé se préparer à réduire ses effectifs de près de 50 % à mesure que l'automatisation par l'intelligence artificielle devient plus répandue. L'entreprise de paiement direct a réduit ses effectifs de plus de 1 000 personnes au cours de l'année écoulée, en partie à cause de l'utilisation accrue de l'intelligence artificielle. Elle prévoyait de procéder à d'autres suppressions d'emplois, ce qui se traduisait par une réduction de près de 2 000 postes. À ce moment-là, le nombre d'employés de Klarna est passé d'environ 5 000 à 3 800 par rapport à celui de l'année précédente.

    Un porte-parole de l'entreprise a déclaré que le nombre d'employés devrait être ramené à environ 2 000 dans les années à venir, sans toutefois fournir de calendrier précis. Dans son rapport financier intermédiaire, Klarna a attribué les suppressions d'emplois à sa dépendance croissante à l'égard de l'intelligence artificielle, ce qui lui a permis de réduire sa main-d'œuvre humaine.

    Klarna affirmait que son chatbot alimenté par l'IA peut gérer la charge de travail auparavant gérée par 700 agents de service à la clientèle à temps plein. L'entreprise a réduit le temps de résolution moyen des demandes de service à la clientèle de 11 minutes à deux, tout en maintenant des taux de satisfaction de la clientèle constants par rapport aux agents humains.

    « Notre assistant d'IA sert désormais également d'assistant d'achat puissant qui aide les consommateurs à découvrir et à choisir des produits adaptés, transformant ainsi davantage l'expérience d'achat et les aidant à économiser du temps et de l'argent », a déclaré l'entreprise.

    En décembre, le PDG de Klarna Group Plc, Sebastian Siemiatkowski, a déclaré que son entreprise avait pu cesser d'embaucher un an auparavant, car elle avait investi dans l'intelligence artificielle qui fait le travail de centaines de personnes dans l'entreprise.

    Et pourtant...

    Le directeur général de Klarna Group Plc estime que sa politique de réduction des coûts, alimentée par les progrès de l'intelligence artificielle, est allée trop loin.

    À cette fin, Sebastian Siemiatkowski a préparé une campagne de recrutement afin que les clients de la société « buy-now-pay-later » aient toujours la possibilité de parler à une personne réelle, signe que l'engagement de la fintech suédoise en faveur de l'intelligence artificielle a ses limites.


    Une désillusion face aux promesses de l'IA

    Malgré l'enthousiasme initial, de nombreuses entreprises constatent que les projets d'IA n'atteignent pas les résultats escomptés. Il s'avère que Klarna est loin d'être la seule. Selon une récente enquête d'IBM menée auprès de 2 000 PDG, seul un projet d'IA sur quatre donne les résultats escomptés en termes de retour sur investissement.

    Une proportion encore plus faible (16 %) est mise en œuvre à l'échelle de l'entreprise, selon l'enquête.

    Malgré ce triste taux de réussite, les entreprises se lancent à corps perdu dans l'IA, principalement parce qu'elles sont convaincues que tout le monde le fait. Selon l'étude, près de deux tiers des PDG (64 %) déclarent que « le risque d'être à la traîne les pousse à investir dans certaines technologies avant d'avoir une compréhension claire de la valeur qu'elles apportent à l'organisation ».

    L'approche « tech-first -ask-questions-later » a donné lieu à quelques ratés mémorables. Air Canada a utilisé un chatbot qui avait inventé une politique de remboursement lors d'une conversation avec un client ; l'entreprise a été contrainte de rendre 880 dollars au client bien qu'elle ait tenté de faire valoir qu'elle n'était pas responsable des actions du chatbot. McDonald's a essayé pendant trois ans un système piloté par l'IA pour ses drive-thrus avant de mettre fin à ses efforts. Au cours de ces années, le système a commis des erreurs, par exemple en essayant d'ajouter du bacon à une commande de crème glacée et en donnant à un client une commande de 260 Chicken McNuggets.

    Dans le cas de Klarna, les évaluations réalisées par des ingénieurs externes suggèrent que le robot n'était pas mauvais, mais simplement limité.

    Une tendance observée par d'autres baromètres

    Selon une étude de S&P Global Market Intelligence, la proportion d'entreprises abandonnant la majorité de leurs initiatives en IA est passée de 17 % en 2024 à 42 % en 2025. Les principales raisons invoquées incluent les coûts élevés, les risques liés à la confidentialité des données et les difficultés d'intégration technologique.

    Sylvain Duranton, directeur mondial de BCG X, souligne que 75 % des dirigeants considèrent l'IA comme une priorité majeure, mais seulement 25 % en retirent une valeur significative. Il recommande une répartition des investissements avec 10 % consacrés aux algorithmes, 20 % à l'infrastructure technologique et 70 % à la gestion du changement et à la transformation des processus métier.

    Outre Klarna, d'autres entreprises ont connu des revers similaires. Par exemple, des projets d'IA ont été abandonnés en raison de données de mauvaise qualité, d'une compréhension insuffisante des capacités de l'IA ou d'une focalisation excessive sur des technologies à la mode sans application pratique claire.

    De plus, une étude de Gartner révèle que 85 % des projets d'IA échouent, soulignant l'importance d'une gestion rigoureuse des données et d'une planification stratégique précise.

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    Salesforce recrute davantage à l'étranger pour réduire les coûts : après avoir vanté son IA supposée gérer des tâches sans supervision

    Salesforce et Workday, deux grandes enseignes du cloud computing et des logiciels de gestion d’entreprise, ont récemment intensifié leurs efforts de recrutement à l’international. L’objectif est clair : réduire les coûts liés aux salaires et aux charges sociales en délocalisant une partie de leur main-d'œuvre vers des pays où le coût du travail est plus bas. Cette démarche n’est pas nouvelle. De nombreuses entreprises technologiques, notamment Google, Meta ou Microsoft, ont déjà adopté des stratégies similaires, en transférant une partie de leurs effectifs vers des hubs technologiques en Inde, en Europe de l’Est ou en Amérique latine.

    Toutefois, ce choix stratégique est particulier dans un contexte où les entreprises vantent leurs investissements dans l'IA, Salesforce proposant même des « agents » IA, supposés gérer des tâches sans supervision humaine, comme le service client ou la planification de réunions. Les entreprises du secteur tech sont confrontées à un ralentissement économique, des licenciements de masse et une pression accrue des actionnaires pour améliorer la rentabilité.

    Source : Visier

    Et vous ?

    Trouvez-vous ces données crédibles ou pertinentes ?

    Les travailleurs réembauchés doivent-ils se méfier de ces retours opportunistes, ou y voir une revanche symbolique sur la déshumanisation du travail ?

    Ce retour massif des anciens salariés signe-t-il la fin du mythe d’une automatisation totale du travail par l’IA ?

    Les entreprises ont-elles mal compris le rôle réel de l’intelligence artificielle ou ont-elles été victimes d’un engouement médiatique et boursier ?

    Peut-on parler d’un échec de la transformation numérique lorsqu’une entreprise doit rappeler ceux qu’elle a licenciés au nom de l’efficacité algorithmique ?

    L’IA est-elle vraiment moins performante que les humains, ou les entreprises l’ont-elles simplement mal utilisée ?

    Quelles compétences humaines deviennent aujourd’hui les plus recherchées dans un monde dominé par les outils d’IA ?
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