La NASA accorde un contrat de 3,4 milliards $ à Blue Origin, l’entreprise du milliardaire de la Tech Jeff Bezos,
pour faire atterrir des astronautes sur la lune en 2029
Depuis vendredi, les dirigeants de l’entreprise Blue Origin ont le sourire. Et pour cause, l’entreprise américaine créée par le milliardaire de la Tech Jeff Bezos a été sélectionnée par l’agence spatiale de la NASA pour construire un second système d’atterrissage humain pour son programme Artemis V. En plus du privilège de faire partie de cette mission qui constitue la passerelle pour la mission sur la planète Mars, Blue Origin encaissera la coquette somme de 3,4 milliards de dollars à travers ce contrat à prix fixe avec la NASA.
Selon le communiqué de la NASA, Blue Origin se chargera de concevoir, développer, tester et vérifier son atterrisseur Blue Moon pour répondre aux exigences du système d’atterrissage humain de la NASA pour les expéditions récurrentes d’astronautes à la surface lunaire, y compris l’amarrage avec Gateway, une station spatiale où l’équipage effectuera des transferts en orbite lunaire. En plus des travaux de conception et de développement, le contrat comprend une mission de démonstration non visitée sur la surface lunaire avant une démonstration avec équipage lors de la mission Artemis V en 2029. En termes plus concis, Blue Origin et ses partenaires de l’équipe nationale développeront et piloteront à la fois un atterrisseur lunaire pour effectuer des atterrissages de précision n’importe où à la surface de la lune ainsi qu’un transporteur cislunar en 2029.
Avec les missions Artemis, la NASA envisage dans un premier temps de construire un camp de base Artemis à la surface de la lune et Gateway en orbite lunaire dans le but d’explorer la surface de la lune ainsi que l’espace qui l’entoure. Cela se fera avec des actions d’envergure comme un équipage composé pour la première fois d’une femme et d’un homme de couleur. Avec ce que les astronautes auront appris sur et autour de la lune, l’agence spatiale se préparera pour envoyer les premiers astronautes sur Mars. Dis ainsi, cela paraît assez facile. Mais il faut savoir que plusieurs missions sont prévues afin d’atteindre cet objectif.
C’est dans ce cadre que SpaceX a obtenu en avril 2021 son premier contrat d’une valeur de 2,9 milliards de dollars pour la construction d’un atterrisseur lunaire baptisé Starship et chargé de transporter deux prochains astronautes américains à la surface de la lune. Parmi ces deux astronautes, au moins un entrera dans l’histoire en tant que première femme sur la lune. Pour y parvenir, la fusée SLS (Space Launch System) de l’agence spatiale américaine lancera quatre astronautes à bord du vaisseau spatial Orion pour leur voyage de plusieurs jours en orbite lunaire. Là, deux membres d’équipage seront transférés vers le système d’atterrissage humain de SpaceX pour la dernière étape de leur voyage à la surface de la Lune. Cela sous-entend que Starship serait lancé à vide depuis la terre pour aller s’amarrer au vaisseau Orion qui lui-même sera connecté à Gateway. Après environ une semaine d’exploration de la surface lunaire, les astronautes embarqueront sur l’atterrisseur de SpaceX pour leur court voyage retour en orbite lunaire où ils retourneront à Orion pour retrouver leurs collègues avant de revenir sur terre. Cet atterrisseur devrait être lancé dès 2025 lors de la mission Artemis III. En novembre dernier, la NASA a à nouveau accordé à SpaceX un autre contrat pour la construction d’un atterrisseur lunaire pour la mission Artemis IV. Pour cette mission, Starship s’accosterait également avec Gateway, la station spatiale destinée à orbiter autour de la lune. Ce contrat évalué à 1,15 milliard de dollars est prévu pour 2027.
Pour ce qui concerne le contrat de Bue Origin, il fait partie de la mission Artemis V. Lors de cette mission, la fusée SLS (Space Launch System) de la NASA lancera quatre astronautes en orbite lunaire à bord du vaisseau spatial Orion. Une fois Orion accosté avec Gateway, deux astronautes seront transférés au système d’atterrissage humain de Blue Origin pour environ une semaine de voyage dans la région du pôle Sud de la Lune où ils mèneront des activités scientifiques et d’exploration. « Artemis V est à l’intersection de la démonstration des capacités d’exploration lunaire initiales de la NASA et de la mise en place des systèmes fondamentaux pour soutenir les missions complexes récurrentes en orbite lunaire et à la surface dans le cadre de l’exploration de la Lune vers Mars », soutient l’agence spatiale.
Bien que le calendrier semble prometteur, il faut souligner que rien n’est joué d’avance. Starship a explosé le mois dernier après sa tentative de lancement de test inaugural. Mais avec cette seconde entreprise sélectionnée pour la construction d’un second système d’atterrissage, la concurrence pourrait faire avancer les choses. « Avoir deux conceptions d’atterrisseurs lunaires distinctes, avec des approches différentes de la façon dont elles répondent aux besoins de la mission de la NASA, offre plus de robustesse et assure une cadence régulière des atterrissages sur la Lune, » a déclaré Lisa Watson-Morgan, directrice du programme de système d’atterrissage humain au Marshall Space Flight Center de la NASA à Huntsville en Alabama. « Cette approche compétitive stimule l’innovation, fait baisser les coûts et investit dans les capacités commerciales pour développer les opportunités commerciales qui peuvent servir d’autres clients et favoriser une économie lunaire », a-t-elle ajouté.
Il faut noter que Blue Origin se bat depuis des années pour un rôle dans les contrats d’atterrissage lunaire Artemis. Après que SpaceX a remporté son contrat de 2021, Blue Origin a poursuivi le gouvernement américain en justice, en déclarant que la NASA a injustement favorisé SpaceX tout en faisant valoir que l’agence spatiale serait mieux servie en finançant également Blue Origin pour développer des véhicules capables d’atterrir sur la lune. Mais un juge a finalement statué contre Blue Origin, en pointant du doigt le fait que SpaceX proposait un meilleur plan à un prix abordable. Pour convaincre la NASA, Blue Origin a fait une offre similaire à SpaceX en proposant une version de Blue Moon entièrement réutilisable, comme Starship de SpaceX.En sus, il se raconterait qu’une partie du contrat obtenu par Blue Origin serait financée par l’entreprise.
L’annonce de vendredi marque un changement radical pour le programme, ajoutant officiellement un deuxième fournisseur de système d'atterrissage lunaire pour concurrencer SpaceX dans des missions au-delà d’Artemis V.
Source : NASA, Blue Origin
Et vous ?
Selon vous, la NASA pourra-t-elle véritablement atteindre ses objectifs à travers ces différentes missions Artemis ?
Ces investissements ne sont-ils pas des dépenses inutiles ?
De SpaceX et Blue Origin, quelle entreprise pensez-vous pourrait mieux satisfaire les attentes de la NASA ?
Voir aussi
Jeff Bezos prédit que seule une poignée de personnes sera autorisée à rester sur Terre pendant que l'humanité déplacera la plupart des industries dans l'espace
Jeff Bezos offre de couvrir 2 milliards de dollars de coûts pour la NASA en échange du contrat d'atterrissage lunaire des astronautes, il veut absolument faire triompher Blue Origin
SpaceX prévoit connecter son réseau Internet par satellite, Starlink, aux véhicules en mouvement : des voitures, aux camions, en passant par les avions à réaction et aux navires
Elon Musk a déclaré que SpaceX ferait atterrir des humains sur Mars avec sa fusée Starship dans 10 ans dans le pire des cas
Partager