Kanye West achète la plateforme de médias sociaux conservatrice Parler,
d’après Parler, cette acquisition permettra de créer un "écosystème où toutes les voix sont les bienvenues"
Kanye West, qui se fait désormais appeler Ye, a accepté d'acheter Parler, une application de médias sociaux conservatrice. Parler est l'une des nombreuses plateformes de médias sociaux favorables à la droite à émerger sous l'ère de Donald Trump. Cette décision intervient après que Ye ait été exclu des plateformes Twitter et Instagram pour avoir tenu des propos antisémites.
Kanye West, le musicien désormais connu sous le nom Ye, est en train de racheter Parler, une plateforme de médias sociaux qui se présente comme une alternative de "libre expression" à Twitter. L'acquisition a été annoncée par Parler dans un communiqué de presse, qui précise que la plateforme a conclu avec Ye un accord de principe qui devrait être finalisé dans le courant de l'année. « Dans un monde où les opinions conservatrices sont considérées comme controversées, nous devons nous assurer que nous avons le droit de nous exprimer librement », a déclaré Ye dans le communiqué de presse.
Pour le moment, aucun détail financier n’a encore été révélé, et on ne connaît pas le montant du rachat. Mais la valeur nette de Ye s'élèverait à 2 milliards de dollars. Une grande partie de sa fortune provient de sa marque de baskets Yeezy et de ses partenariats avec Gap et Adidas. Cependant, Ye a récemment rompu ses liens commerciaux avec Gap, et Adidas a déclaré qu'elle réexaminait également sa relation commerciale avec lui.
Parler a cherché à réduire sa dépendance à l'égard des technologies d'autres entreprises en établissant sa propre infrastructure en interne. La société a créé une nouvelle société mère en septembre, appelée Parlement Technologies, dans le but de fournir son propre service de cloud pour le commerce en ligne. La partie technique sera donc assurée par Parlement Technologies, qui continuera également de s’occuper des serveurs et de la partie cloud. La société mère de Parler, Parlement Technologies, a déclaré que l'acquisition contribuerait à créer « un écosystème de non-censure où toutes les voix sont les bienvenues ».
L'accent mis par Parler sur la liberté d'expression en a fait un pôle d'attraction pour les théoriciens de la conspiration. La plateforme a été accusée d'avoir aidé les organisateurs d'émeutes à planifier et à coordonner la prise d'assaut du Capitole qui a eu lieu le 6 janvier 2021. À la suite des émeutes, Google et Apple ont retiré Parler de leurs magasins d'applications respectifs. Apple a cité les « menaces de violence et d'activités illégales » sur Parler, et a déclaré que le réseau de médias sociaux n'avait « pas pris de mesures adéquates pour faire face à la prolifération de ces menaces pour la sécurité des personnes ». Le même mois, Amazon a également exclu Parler de son service d'hébergement Web.
Parler a ensuite été réintégré sur les deux magasins d'applications après avoir accepté de modérer plus étroitement les messages. Son site web a été remis en ligne en février 2021. Le communiqué de presse de Parlement Technologies indique que l'entreprise continuera à fournir un « support technique continu » et à proposer des services de cloud computing via son « infrastructure de cloud computing privé et de centre de données » après l'acquisition. La société a précédemment laissé entendre que ces services de cloud computing sont « non résiliables ».
Dans un communiqué de presse, George Farmer, PDG de Parlement Technologies, a déclaré que l'opération allait « changer le monde, et changer la façon dont le monde pense à la liberté d'expression ». Il a ajouté : « Ye fait une avancée révolutionnaire dans l'espace médiatique de la liberté d'expression et n'aura plus jamais à craindre d'être retiré des médias sociaux. Une fois de plus, Ye prouve qu'il a une longueur d'avance sur les médias traditionnels. Le Parlement sera honoré de l'aider à atteindre ses objectifs ».
Parler est l'une des nombreuses plateformes favorables à la droite qui ont vu le jour sous l'ère Donald Trump, les partisans de l'ancien président américain dénonçant un traitement injuste de la part de Twitter et d'autres applications. Il y a aussi Gettr, qui est dirigée par l'ancien conseiller de Trump Jason Miller, et la propre application de Trump, Truth Social, dont la société mère fait l'objet d'une enquête fédérale alors qu'elle cherche à entrer en bourse. La plateforme vidéo Rumble, favorable aux conservateurs, est entrée en bourse le mois dernier.
Elon Musk, quant à lui, a laissé entendre qu'il aimerait que Twitter assouplisse ses politiques de modération sous sa direction, et éventuellement rétablir le compte de Donald Trump. Le PDG de Tesla a déclaré avoir parlé à Ye après son message antisémite pour lui faire part de ses inquiétudes. Après avoir essayé de se retirer de l'achat de Twitter, Musk a récemment déclaré qu'il était prêt à procéder à l'achat, bien que le processus soit toujours en cours.
La nouvelle de l'acquisition intervient un peu plus d'une semaine après que Ye a été bloqué de son compte Instagram puis de son compte Twitter (ce dernier pour avoir publié un tweet antisémite). Ces dernières années, Ye a exprimé un soutien croissant aux causes de droite, mais ses déclarations basculent aussi fréquemment dans la controverse et la conspiration. Au début du mois, il a été critiqué pour avoir porté un t-shirt portant le slogan "White Lives Matter" lors de la Fashion Week de Paris et pour des commentaires faits lors d'une interview de Tucker Carlson sur Fox News.
Le réseau social qui est connu pour son refus de modérer les contenus même les plus racistes ou les plus dangereux sur sa plateforme pourra compter sur la notoriété du rappeur pour redorer son image. En effet le réseau social avait ainsi été le repaire de choix de l’alt-right américaine, mais aussi de l’extrême droite française : Marion Marèchal Le Pen s’était vanté en 2020 d’avoir un compte sur Parler.
Source : PR Newswire
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