Hello
Encore vu passer sur LinkedIn un post sur un comparatif écologique entre applications compilées (Delphi ou autres, peu importe, ce n'est pas réellement le sujet) et applications web : https://www.linkedin.com/feed/update...86178681319424
Il était illustré avec cette étiquette écolabel que l'on trouve dans les magasins (et que certains aimeraient bien diffuser dans nos métiers après le débile calcul de CO2 de l'accès Internet) :
C'est une approche intéressante mais ça m'agace et j'aimerais avoir vos avis sur le sujet, votre ressenti sur votre impact sur l'environnement lorsque vous choisissez une techno et si vous vous posez la question.
Pour moi le vrai problème n'est pas de rappeler que le moindre site Internet ou application web est un désastre environnemental, c'est aussi de savoir pourquoi on repart sur des sites Internet au lieu de faire du client serveur. S'arrêter au coût environnemental des applications web c'est oublier le coût matériel et humain de la maintenance de "vrais" logiciels.
Application web, client serveur "database" ou client serveur "logiciel" (API), il faut un réseau et des sécurités sur ce réseau. Donc pas de différence entre les trois. Internet ou réseaux local sont utilisés partout.
Il faut aussi des serveurs (pas forcément dimensionnés de la même façon). Dire qu'un serveur est plus important qu'un serveur d'application client/serveur n'a aucun sens. Ca dépend beaucoup de l'application.
Il faut des ordinateurs chez les utilisateurs (pas forcément puissants).
Sur le web les données transitent plus ou moins en format texte (JSON/XML, généralement compressé de façon transparente par le serveur si le navigateur l'y autorise) alors que sur un logiciel client / serveur les mêmes données peuvent être transférées directement en formats binaires (éventuellement compressées si serveur et client ont été codés pour).
Dans les deux cas on peut (= doit) avoir des traitements effectués côté serveur afin de ne récupérer que les données utiles.
Les deux vraies différences se font au niveau de la consommation de bande passante et du travail sur le poste client :
=> faire transiter les codes sources des programmes/pages web (plus ou moins) à chaque fois qu'on y accède contre avoir transféré le programme exécutable une fois et envoyer ses mises à jours quand c'est nécessaire
=> les ressources nécessaires à l'exécution des navigateurs web à opposer à celles nécessaires à faire tourner un programme qui ne fait que ce qui a été prévu dedans et peut être optimisé pour le faire correctement
Je suis plutôt dans le camp de ceux qui font des logiciels compilés parce que j'ai les outils pour ça et que je n'ai pas trouvé d'équivalent permettant de faire des application web de façon confortable (et franchement, faire du web "front", ça me saoule) mais je peux comprendre que certains trouvent le web plus facile et plus pratique. Après tout n'avoir que le serveur à maintenir pour que tous les utilisateurs soient à jour et puissent utiliser une application depuis n'importe quel poste partout sur la planète, c'est quand même plus sympa que leur imposer d'installer un programme, sur un OS précis et ne pouvoir l'utiliser que sur des ordinateurs à eux.
Alors oui, écologiquement les applications en ligne sont une vraie saloperie (et je ne parle même pas des applications mobiles qui utilisent des moteurs d'affichage web), mais faudrait peut-être s'attaquer à la vraie raison de ça : les navigateurs qui bouffent des ressources de façon aberrante pour afficher la moindre page ou exécuter du JavaScript !
Il faut aussi en comprendre raisons qui expliquent que les navigateurs sont de telles calamités : pour afficher des pages ils doivent interpréter du texte qui peut prendre tout un tas de formes et être très complexe (notamment avec les CSS ou des fichiers sources écrits n'importe comment, parfois syntaxiquement délirants).
Dire "arrêtez de faire des trucs en web, faites des programmes compilés pour sauver la planète" est trop simpliste (même si c'est vrai) par contre on devrait tous être conscients qu'en choisissant la facilité de déploiement et de maintenance en faisant du web, on choisit aussi la moins bonne solution en terme de consommation énergétique.
Reste à voir si ce sujet fait partie des programmes scolaires en écoles spécialisées et si les intervenants dans des formations de développement (quelle que soit la techno) abordent le sujet. Et d'ailleurs est-ce un vrai sujet ?
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