Le droit de ne pas avorter est un droit négatif, dont le pendant positif ne peut être réduit à celui de mener à bien la grossesse. Il repose sur le fait que l’avortement est une violence, pour l’enfant, pour la femme et pour la famille, et que les causes de cette violence sont largement sociales. Ce droit est donc essentiellement celui, pour toute femme, d’être protégée de la violence générée par des circonstances qui la conditionnent largement. Il s’agit de protéger la femme non seulement contre la violence actuelle de l’avortement, mais aussi contre le risque de réalisation de cette violence, contre le risque d’être placée en situation de devoir avorter, et donc contre les causes sociales de l’avortement.
Ce droit s’exerce contre tout ce qui, dans la société, structurellement, contraint les femmes à avorter. Affirmer, comme une vérité officielle, que l’avortement est une liberté individuelle ne sert qu’à éliminer la question de ses causes réelles et conduit finalement à culpabiliser la femme, puisque cette violence résulterait de sa seule volonté, de sa seule liberté. Si l’avortement n’est qu’une liberté, un choix individuel, alors la femme est pleinement responsable, pleinement coupable. C’est la laisser seule face à une violence : coupable et victime à la fois, dans une situation psychologique inextricable, alors que cette violence est largement générée, structurellement, par la société.
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