Les Matins d'été reçoivent le réalisateur Pierre Jolivet, la journaliste Inès Léraud et l'éleveur Yves de Fromentel à l'occasion de la sortie du film "Les Algues vertes" ce mercredi 12 juillet.
Avec
- Pierre Jolivet Réalisateur français
- Inès Léraud Journaliste
- Yves De Fromentel Dirigeant d'exploitation
C'est un film qui a fait du bruit avant même d'être sorti, tant il suscite des débats nécessaires sur notre modèle agricole, sur les enjeux écologiques qui en découlent, sur ses implications politiques, sans oublier les enjeux de santé qu’il soulève. Ce film s'intitule Les Algues vertes et il est sorti ce mercredi 12 juillet.
Une enquête rocambolesque
Nourries par les nitrates issus de l’agriculture intensive, des algues prolifèrent au point de créer des marées vertes en Bretagne.
Inès Léraud, la journaliste d'investigation incarnée dans le film par Céline Sallette, précise : "Elles sont apparues à la fin des années 1960 sur le littoral breton, quelques années après l’installation de l’agriculture intensive dans cette région." Lorsqu’elles pourrissent, elles libèrent un gaz nommé H2S, un hydrogène sulfuré. Très irritant, ce gaz peut, à certaines doses, tuer un homme en quelques minutes. Si elles ne sont pas toujours mortelles, elles le deviennent lorsqu’elles se décrochent des roches et s’accumulent sur les plages.
Pour le réalisateur,
Pierre Jolivet, l’histoire lui parait tout de suite digne du grand écran. Il la découvre en lisant la bande dessinée Algues vertes, l'histoire interdite (Delcourt, 2019) publiée par la journaliste après l’évènement, qui était déjà un grand succès. Malgré une histoire qui aurait tout aussi bien pu se prêter à un documentaire, le réalisateur choisit la fiction : "J’ai tout de suite compris que je voulais raconter cette histoire avec elle comme héroïne." Pour lui, cette enquête devait être racontée sans artifices : "Je n’avais pas besoin d’en rajouter, il y avait tout pour en faire un film de cinéma."
Les agriculteurs, injustement pointés du doigt
"La Fabrique du silence", c’est ainsi qu'Inès Léraud décide de nommer son enquête qu’elle diffuse sur France Culture pour "Les Pieds sur terre". Selon elle, "Tout l’argent passe par les dirigeants de l’agroalimentaire qui ont, aussi, des postes politiques dans les mairies." Elle réalise vite que les agriculteurs se sentent muselés. Notamment après avoir été agressée violemment par la plupart d’entre eux à la simple évocation de l’affaire.
Yves de Fromental, dirigeant d’une exploitation agricole, réagit : "On a détruit l’équilibre naturel qu’il y avait, tout ça pour cette course d’économie d'échelle. Je me suis rendu compte de la problématique lorsque j’ai vu disparaître les techniques agricoles de mes parents." Il ajoute : "Je me suis dit qu’il fallait retrouver cette agriculture à circuit court."
Partager