On est un peu loin du sujet initial, mais mon avis sur le transport :

Constat historique :
* on part d'un monde sans voiture. Globalement, dans l'entre deux guerre, le moyen de transport était les pieds, le vélo, le rail. La voiture n'est qu'un moyen de déplacement anecdotique réservé à une élite, et les rares voitures ne peuvent circuler facilement dans les métropoles car elles sont bloquées par le flux de vélos. Le vélo est le moyen de transport par excellence à travers toutes les couches sociales. Il est bon marché et accessible à tous (usage très économique par rapport à un cheval). Pour info, on croit que les pays bas sont les champions historique du vélo. En fait, leur taux d'usage du vélo dans l'entre deux guerres n'est que de quelques % supérieur à celui de la France. Ils suivent ensuite le même effondrement au profit de la voiture puis inversent leur politique suite au scandale "Stop de kindermoord" dans les années 70 (suite à des accidents de la route impliquant des enfant, la population s'oppose à l'hégémonie de la voiture, et les politiquent appuient le mouvement pour diverses raisons, aboutissant au retour de l'usage du vélo).
* dans les 30 glorieuses, le pétrole à bas coût et les progrès industriels permettent de produire des voitures à bas coût, permettant à M. tout le monde d'acheter une belle auto comme les élites.
* les distances parcourues augmentent mais le temps quotidien passé dans les transports stagne voire augmente. C'est donc contre-productif. Que s'est-il passé ? La voiture a détruit un urbanisme énergétiquement efficace. Ex le Paris haussmannien. Tous les transports sont faisables à pied ou en transports en communs. C'est un monde optimal. Les magasin sont en bas des immeubles, la ville est multicentrique, toutes ce dont on peut avoir besoin est d'accès facile. Les logement étaient assez abordables autrefois pour un ouvrier. Les employeurs construisent au besoin des logements voire des villes ouvrières entières pour prendre en charge la vie des ouvriers (l'ex. le plus avancé étant le familistère de Godin mi 19ème siècle, un anti-monde de Zola)
* En Union Soviétique, des villes sont crées ex-nihilo en Sibérie, jusqu'à 200 000 habitants SANS voiture. Comme à Paris, la ville est multi-centrique est tout est organisé pour que tout soit à 30 mn de marche. Les employés vont au travail en train.
* À l'opposé, via la voiture, le tissu urbains de la plupart des villes est détruit : le centre ville ferme et des horribles zones d'activités économiques prospèrent, loin, accessibles en voiture.
* Le réseau ferré qui était disponible dans de nombreuses villes et villages est victime de la concurrence avec la voiture et est fermé. Le tram de nombreuses villes est fermé (aux USA, les fabricants de voitures achètent carrément les compagnies de tram puis les ferment, éliminant ainsi directement la concurrence).

Résumé du problème :
* la voiture coûte très cher (4000-8000€/ an selon, avec l'amortissement), sans compter le coût public d’entretien et construction des routes.
* la voiture utilise des ressources qui ne seront plus disponibles dans le futur (les gisements de pétrole sont en déclin, et les pétroliers annoncent que dans 10-15 ans, les 3/4 des fournisseurs de l'€ seront en déclin rapide). Donc, soyez heureux du carburant à 2€le L, vous vivez encore dans le bonheur...
* l'usage de la voiture a déstructuré un urbanisme optimisé, conduisant à des temps de transports en allongement (via l'étalement urbain, la centralisation de l'offre...). Tout cela est basé non pas sur une planification, mais sur les forces du marché, qui ont optimisé en effet le problème à court moyen terme, sous l'hypothèse que le carburant reste éternellement abondant et bon marché.

Que va-t-il se passer si on laisse le marché agir ? (c'est à dire si le politique ne fait rien)
* Les prix des carburants et donc de toutes les denrées vont augmenter (car le fossile produit 50% de l'énergie totale en France et beaucoup plus dans les pays sans le complexe hydro-nucléaire)
* tout le monde sera affecté, mais les plus pauvres en souffriront car ils n'ont plus beaucoup de marges voir plus du tout.
* l'économie basée sur les transports va ralentir faute d'énergie créant une boucle de rétroaction négative.
* les villes étalées, les maisons éloignées en campagnes seront encore plus affectées par les difficultés logistiques (et le télétravail ne sera qu'un amortisseur, car les flux physiques ne se limitent pas au déplacement des individus), mais à terme les métropoles sans réseau de transport ferré auront des difficultés d'approvisionnement (nourriture, matériaux etc.)

Que faudrait-il faire ?
* à mon avis il faudrait repasser en économie planifiée pour agir avant de taper dans le mur.
* en reconstruisant un réseau de transport électrique avec les centrales associées, jusqu'au fond du territoire avec un maillage intelligent.
* en finissant les derniers km et les quelques % de territoires peu peuplés en effet par des voitures, (électriques idéalement, libre service etc.)
* en refaisant tout l'urbanisme et en décentralisant tout, pour raccourcir les distances de trajets quotidiens et en refaisant les villes pour que tout soit faisable à pied. (ça a déjà été fait et ça existe encore donc c'est faisable).
* en passant en modèle vélo autant que possible comme aux Pays-Bas. En France, 50% des trajets quotidiens de 1km sont faits en voiture, c'est insensé. Les parents ont été transformés en taxi pour amener les enfants à l'école etc, alors que dans des pays voisins ils y vont à pied ou vélo en toute sécurité. Le gain en santé est majeur au passage. Pour info, même à la campagne, sachez que les meilleurs vélos du marché (fabrication artisanale, ex, le Milan GT peuvent rouler à 50km/h sur du plat, par seule force musculaire, par un cinquantenaire en forme). Néanmoins, il est possible de fabriquer divers véhicules légers avec assistance électrique etc. avec peu de ressources physiques.
* le financement pourrait en partie venir du budget annuel consacré aux voitures par les particuliers, de la baisse d'usure de la voirie...