Le ministère français des Transports autorise les véhicules EasyMile à circuler en niveau 4 d’autonomie (sans accompagnateur humain à bord) en trafic mixte,
sur la voie publique
Le monde des technologies de transport autonome est un espace très actif et l'entreprise française EasyMile est l'une de celles qui couvrent le plus de terrain.La startup a testé et développé sa navette sans conducteur à différents endroits dans le monde et vient d'ajouter une nouvelle corde à son arc en devenant le premier véhicule autorisé à fonctionner sans conducteur humain sur les routes publiques en France. En effet, la start-up toulousaine Easymile vient de décrocher la première autorisation en Europe pour opérer ses navettes en niveau 4 d’autonomie sur le site du campus médical de l'Oncopole à Toulouse. Cette autorisation d’expérimentation a été délivrée par décision du ministère chargé des Transports et du ministère de la Transition écologique, après avis du ministre de l’Intérieur et des autorités locales. Elle a été dévoilée à l'occasion de la visite, la semaine dernière, de Jean-Baptiste Djebarri à Toulouse.
Délivrée à titre expérimental, cette autorisation préfigure la mise en œuvre du cadre réglementaire définitif fixé par décret du 29 juin 2021 autorisant la circulation de véhicules autonomes sur la voie publique en France, à partir de septembre 2022. Pour y arriver, le Toulousain EasyMile est passé par des tests et des essais à blanc rigoureux, pour s'assurer de la sécurité et de la fiabilité de sa technologie.
Depuis son apparition en 2015 avec son véhicule de transport de personnes EZ10, EasyMile a testé son véhicule dans plus de 30 pays à travers le monde, la plupart du temps sans personne à bord mais sous la supervision d'un opérateur à distance. Il s'agit notamment de tests à Singapour, aux États-Unis, en Finlande et en Australie, alors que l'entreprise s'efforce de positionner son véhicule comme une solution de transport autonome pour les campus privés, les usines, les aéroports et les communautés organisées. La dernière version de EZ10 peut accueillir 15 personnes, avec des sièges rembourrés et des ceintures de sécurité. L'entreprise a également ajouté récemment une rampe automatisée et des points d'ancrage pour les fauteuils roulants des passagers handicapés. Elle a aussi récemment mis à niveau la suite de capteurs de l'EZ10 et s'est associée à la startup allemande Sono Motors pour intégrer des cellules solaires et étendre l'autonomie du véhicule.
Dès à présent, la navette EZ10 d'Easymile qui assure depuis mars 2021 une liaison de 600 mètres entre le parking de l'oncopole et l'hôpital peut donc circuler sans aucune présence humaine ni pour conduire ni pour contrôler. La navette circule le long d'une route à trafic mixte partagée entre vélos, piétons, voitures et bus. Après avoir prouvé la sécurité et la fiabilité du service, l'entreprise est devenue la première en Europe à recevoir l'autorisation d'autonomie de niveau 4 sur la voie publique, délivrée par le gouvernement français.
Il s'agit d'un haut niveau d'automatisation qui permet au véhicule de fonctionner sans humain à bord et l'approbation porte à sept le nombre total de déploiements de niveau 4 d'EasyMile dans le monde. La réglementation ouvre la voie aux véhicules autonomes qui pourront commencer à circuler sur les routes publiques en France en septembre 2022. La navette doit en effet être capable de comprendre l'environnement qui l'entoure, détecter les obstacles et les autres véhicules pour s'insérer dans le trafic et s'adapter automatiquement au flux de circulation.
« La France est ainsi le premier pays en Europe et au sein du G7, à disposer d’un cadre réglementaire aussi avancé dans ce domaine, permettant le développement de la mobilité automatisée. Sans attendre sa mise en place, des entreprises innovantes françaises comme EasyMile développent les technologies qui permettront de faire de la mobilité automatisée une réalité » a déclaré le ministre Jean-Baptiste Djebbari à l’occasion d’une visite sur le site de l’entreprise à Toulouse-Francazal, la semaine dernière.
Pour la start-up toulousaine, l'avancée toulousaine est majeure. « Il s'agit d'une étape importante vers la commercialisation réelle de la conduite autonome, tant sur les grands sites privés, que sur les routes publiques. Les applications de notre technologie pour le déplacement des personnes et des marchandises continuent de croître, en particulier dans des endroits comme les campus, les parcs d'affaires, les sites industriels et les communautés planifiées. Je suis enthousiasmé par l'avenir, car de plus en plus de personnes adoptent le transport intelligent et partagé », a réagi Benoit Perrin, directeur général d'EasyMile.
L’entreprise toulousaine est le fournisseur le plus avancé dans le monde en matière de navettes autonomes sans chauffeur de niveau 4 en service sur des sites privés. C'est le cas pour la livraison d'une banque alimentaire en Amérique du Nord, de déploiements dans les pays nordiques, du service BusBot (bus robot) totalement sans opérateur dans le jardin botanique de Coffs Harbour en Australie. Avec le feu vert décroché pour l'oncopole de Toulouse, Easymile va pouvoir faire rouler sa navette sur routes ouvertes et montrer que son système est déployable à grande échelle grâce à un superviseur déporté capable de surveiller plusieurs véhicules simultanément.
Source : EasyMile
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