Le sénat brésilien pourrait d’autoriser la culture de canne à sucre comme biocarburant en Amazonie.
Un projet contesté par les écologistes, mais aussi par l’Association de l’industrie de la canne à sucre.
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Une étude publiée le 21 février dans la revue Science Advances montre à quel point la question de la production de canne à sucre en Amazonie est cruciale et controversée. Elle souligne que l’Amazonie est à un point de basculement, ce qui signifie que la déforestation est si avancée qu’elle dégrade le cycle hydrologique de la forêt tropicale au point de l’empêcher de soutenir les écosystèmes de la forêt tropicale.
« La gravité des sécheresses de 2005, 2010 et 2015-16 pourrait bien représenter les premiers événements de ce point de basculement écologique. Tout comme les graves inondations de 2009, 2012 (et 2014 dans le sud-ouest de l’Amazonie), ils suggèrent que l’ensemble du système oscille », avertissent les auteurs de l’étude.
Ils estiment le point de basculement à 20-25 % de déforestation. Selon le rapport publié le 26 mars par l’IPBES, 17 % de la forêt amazonienne a déjà été exploitée. L’étude appelle donc les autorités à mettre un terme à la déforestation et à planter davantage d’arbres.
« Nous pensons qu’il serait judicieux non seulement de limiter strictement la déforestation, mais aussi de reconstituer une marge de sécurité contre le point de basculement de l’Amazonie […] pour la bonne raison qu’il est inutile de découvrir le point de basculement précis en en étant des témoins directs », mettent-ils en garde, rappelant que « lors de la Conférence de Paris en 2015, le Brésil s’est engagé à reboiser 12 millions d’hectares d’ici 2030. »
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