Google se fait un nouveau rival avec l'ouverture au public de Brave Search,
La version bêta est désormais disponible et a dépassé les 32 millions d'utilisateurs actifs
Alors que les utilisateurs recherchent le contrôle et la confiance dans les alternatives aux anciens moteurs de recherche, qui traquent et profilent les utilisateurs, ils peuvent désormais essayer le moteur de recherche de Brave. Brave a lancé une version bêta de son moteur de recherche, à la fois en tant qu'option dans tous ses navigateurs et sur le Web pour tous les autres utilisateurs. Comme vous pouvez vous y attendre, il s'agit d'une plateforme axée sur la confidentialité et la transparence, qui ne suit pas votre activité et n'utilise pas d'algorithmes "secrets" pour sélectionner les résultats. Vous aurez éventuellement la possibilité de choisir une version sans publicité si vous êtes prêt à payer, mais pour l’heure, la version bêta ne contient pas de publicités.
Les utilisateurs désireux de découvrir le moteur de recherche sans traçage de Brave, qui repose sur un index indépendant et est présenté comme une alternative respectueuse de la vie privée aux produits technologiques de surveillance tels que Google Search, le trouveront via les navigateurs de bureau et mobiles de Brave. Il est également accessible depuis d'autres navigateurs via search.brave.com – il n'est donc pas nécessaire de passer au navigateur Brave pour l'utiliser.
« À partir d'aujourd'hui, les utilisateurs en ligne disposent d'une nouvelle option indépendante de recherche qui leur offre une protection inégalée de leur vie privée. Qu'ils soient déjà utilisateurs du navigateur Brave, qu'ils cherchent à étendre la protection de leur vie privée en ligne grâce à la recherche Brave Search intégrée au navigateur Brave, ou qu'ils utilisent d'autres navigateurs à la recherche du meilleur moteur de recherche préservant la vie privée, ils peuvent tous utiliser la nouvelle version bêta de Brave Search, qui donne la priorité aux utilisateurs et leur donne le contrôle total de leur expérience en ligne », a déclaré dans un communiqué Brendan Eich, PDG et cofondateur de Brave.
Brave Search est proposé comme l'une des nombreuses options de recherche parmi lesquelles les utilisateurs du navigateur éponyme de la société peuvent choisir (y compris le moteur de recherche de Google). Mais Brave affirme qu'il en fera la recherche par défaut dans son navigateur plus tard dans l'année. Brave Search est basé sur Tailcat (que Brave a acquis en mars), le moteur de recherche ouvert créé par l'équipe qui a travaillé sur le navigateur Cliqz, axé sur la protection de la vie privée. Cette initiative s'inscrit dans la continuité de la démarche de Brave visant à créer une alternative concurrentielle et respectueuse de la vie privée aux autres navigateurs, Brave News étant un autre ajout récent.
Le moteur de recherche a été testé par plus de 100 000 "utilisateurs en accès anticipé" à ce jour, selon Brave. La société a récemment dépassé les 32 millions d'utilisateurs actifs mensuels (contre 25 millions en mars) pour sa suite de produits plus large qui, outre son navigateur phare favorable à la protection de la vie privée, comprend un service de pare-feu et de VPN. Brave propose également des publicités Brave Ads préservant la vie privée pour les entreprises qui souhaitent toucher sa communauté d'utilisateurs privilégiant la confidentialité.
Les technologies respectueuses de la vie privée boostée par la sensibilisation aux modèles fondés sur la surveillance
Brave Search est une sorte de pari. Google domine toujours le secteur de la recherche avec plus de 92 % des parts dans le monde, selon les données de mai 2021 de Statcounter, et les navigateurs axés sur la protection de la vie privée comme DuckDuckGo ne figurent même pas dans sur la liste.
Mais depuis plusieurs années, la sensibilisation croissante du public aux modèles commerciaux fondés sur la surveillance a donné un élan aux technologies grand public respectueuses de la vie privée. Et plusieurs acteurs qui ont commencé par se concentrer sur un produit particulier favorable à la protection de la vie privée (comme un navigateur, un moteur de recherche ou une messagerie électronique) se sont étendus à une suite complète de produits – tous sous le même parapluie de non-traçage.
Outre Brave, on peut citer DuckDuckGo, qui propose une recherche sans traçage, mais aussi un bloqueur de traceurs et un outil de protection de la boîte aux lettres électronique, entre autres produits, et qui estime avoir entre 70 et 100 millions d'utilisateurs au total ; et Proton, le fabricant du service de courrier électronique chiffré de bout en bout ProtonMail, mais aussi d'un calendrier dans le Cloud et d'un stockage de fichiers, ainsi que d'un VPN. Ce dernier a récemment confirmé avoir dépassé les 50 millions d'utilisateurs dans le monde.
Il y a aussi Apple, bien sûr, un géant de la technologie qui rivalise avec Google et le complexe publicitaire en promettant aux utilisateurs une prime de confidentialité pour stimuler les ventes de son matériel et de ses services. Pourtant, Apple n'essaie pas de concurrencer la recherche Google, ce qui souligne peut-être l'ampleur du défi à relever pour tenter de débaucher les utilisateurs du mastodonte de la recherche. L’année dernière, le département américain de la Justice a porté plainte contre un accord secret de 15 ans entre Google et Apple pour contrôler Internet. Selon l’accord, Google verserait plusieurs milliards de dollars à Apple pour être le moteur de recherche par défaut sur les appareils Apple.
Parmi les autres signes de l'appétit croissant du public pour la protection des informations personnelles contre les fouineurs commerciaux, citons la montée en flèche de l'utilisation des alternatives chiffrées de bout en bout à WhatsApp, propriété de Facebook, comme Signal, qui a connu un pic de téléchargement au début de l'année, après que le géant de la publicité a annoncé des changements unilatéraux aux conditions de service de WhatsApp.
Les acteurs crédibles qui ont rassemblé une communauté d'utilisateurs engagés autour d'une promesse centrale de protection de la vie privée sont bien placés pour surfer sur chaque nouvelle vague d'intérêt pour la protection de la vie privée, et pour vendre une série de produits de consommation où ils ont pu étendre leur utilité. C'est pourquoi Brave pense que le moment est venu pour lui de se lancer dans la recherche.
Dans son communiqué, le PDG de Brave a déclaré : « Brave Search est le moteur de recherche le plus privé du secteur, ainsi que le seul moteur de recherche indépendant, offrant aux utilisateurs le contrôle et la confiance qu'ils recherchent dans les alternatives à Big Tech. Contrairement aux anciens moteurs de recherche qui traquent et profilent les utilisateurs, et aux nouveaux moteurs de recherche qui ne sont qu'un habillage des anciens moteurs et ne possèdent pas leur propre index, Brave Search offre une nouvelle façon d'obtenir des résultats pertinents grâce à un index alimenté par la communauté, tout en garantissant la confidentialité. Brave Search comble un vide évident sur le marché actuel, alors que des millions de personnes ont perdu confiance dans l'économie de la surveillance et recherchent activement des solutions pour avoir le contrôle de leurs données ».
Le propre index de Brave pour marquer la différence par rapport à ses rivaux
S'attaquer à Google est une entreprise énorme. Google fait la course en tête dans le secteur de la recherche et Bing arrive loin derrière, avec moins de 3 %, selon StatCounter. Mais une opportunité s'est peut-être présentée alors que Google est soumis à une pression croissante pour protéger la vie privée des consommateurs et que les gouvernements du monde entier renforcent la surveillance antitrust. L'opinion publique, les actions en justice et la législation pourraient aider les petits challengers à s'attaquer aux grandes entreprises technologiques.
Brave vante son offre de recherche éponyme comme ayant un certain nombre de caractéristiques différenciatrices par rapport à ses rivaux, même les plus petits – comme son propre index, qui, selon lui, lui donne également une indépendance par rapport aux autres fournisseurs de recherche.
A propos de l’importance d’un index indépendant, Josep M. Pujol, responsable de la recherche chez Brave, a déclaré : « Il existe de nombreuses incitations à la censure et aux préjugés, qu'ils soient intentionnels ou, ce qui est encore plus difficile à combattre, non intentionnels ». Il poursuit : « Nous avons besoin de plus de choix, non pas pour remplacer Google ou Bing, mais pour offrir des alternatives. Plus de choix implique plus de liberté et permet de revenir à une véritable concurrence, avec des freins et des contrepoids ».
« Le choix ne peut être obtenu qu'en étant indépendant, car si nous n'avons pas notre propre index, nous ne sommes qu'une couche de peinture sur Google et Bing, incapable de changer grand-chose aux résultats des requêtes des utilisateurs. Le fait de ne pas avoir son propre index, comme c'est le cas avec certains moteurs de recherche, donne l'impression d'avoir le choix, mais en réalité, ces "habillages" de moteurs sont les mêmes acteurs que les deux grands. Ce n'est qu'en construisant notre propre index, ce qui est une proposition coûteuse, que nous serons en mesure d'offrir un véritable choix aux utilisateurs, pour le bénéfice de tous, qu'ils soient utilisateurs de Brave Search ou non ».
Cependant, pour l'instant, pour des requêtes spécifiques et dans des domaines tels que la recherche d'images, Brave dit qu'il récupère les résultats de Bing, propriété de Microsoft – pour s'assurer que ses résultats sont suffisamment pertinents. La startup fait également appel à la collaboration des utilisateurs de Brave qui, s'ils acceptent de partager leurs données, peuvent fournir à Brave des informations sur ce qu'ils recherchent et sur les résultats de recherche sur lesquels ils cliquent, a expliqué Eich. Ces données "clickstream" sont rendues anonymes afin qu'il soit impossible de les relier à des utilisateurs individuels, a-t-il précisé.
Dans une autre mesure de transparence, Brave indique le pourcentage de requêtes des utilisateurs qui sont indépendantes en affichant ce qu'elle présente comme « la première métrique d'indépendance de recherche du secteur ». Ce qui signifie qu'elle affiche le ratio de résultats provenant exclusivement de son propre index. « Elle est dérivée de manière privée en utilisant le navigateur de l'utilisateur, car nous ne construisons pas de profils d'utilisateurs », a noté Brave dans son communiqué.
En ce qui concerne la monétisation, Brave affirme qu'il proposera "bientôt" une version de recherche payante sans publicité et une version gratuite avec publicité, tout en promettant une recherche « totalement anonyme ». Brave précise toutefois qu'il n'y aura pas de publicité pendant la phase bêta initiale.
Source : Brave
Et vous ?
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Quels moteurs de recherche utilisez-vous actuellement ? Allez-vous basculer sur Brave ?
Voir aussi :
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