Je pensais avoir vécu le "brown-out" mais apparemment la définition employée n'est pas la même que ce que j'ai ressenti - je comprends très bien d'ailleurs la définition sur le lien qui a été donné ci-dessus. Juste peut-être d'être sous-employé par rapport à ses compétences, ne pas comprendre en quoi ce qu'on fait impacte de manière bénéfique l'entreprise et ses process.
Lors de cette ladite mission où je n'étais pas bien, il y avait quand même une finalité : générer une liasse de reportings qui est consultée. Le problème c'est que les utilisateurs la veulent le début de mois alors que le dernier fichier intégré arrive vers le 10 du mois. Il faut donc intégrer en quasi temps-réel les fichiers uns à uns. Ceci, j'entendais bien, sauf que les traitements étaient tellement pourris qu'ils prenaient parfois plus de 24h, donc intégrer une dizaine de fichiers prenaient trop de temps. Donc d'un qu'un fichier apparaissait, il fallait l'intégrer ; et si un autre apparaissait 2h après alors que les traitements étaient en cours, il fallait demander à arrêter le traitement en cours, intégrer le deuxième (qui s'accumulait au premier) et relancer la chaine, pour voir qu'un troisième apparaissait...
On avait proposé plein de solutions :
- Cumuler les fichiers les uns après les autres et les lancer seulement tous les deux jours
- Optimiser les traitements
- Optimiser les processus en les chainant au lieu d'envoyer un ticket, attendre que ça finisse, envoyer un autre ticket, passer une heure au téléphone avec un gars qui t'engueule "pourquoi t'as envoyé un deuxième ticket ? On t'a pas donné le go après le premier ticket", heu mec j'ai rien d'autres à faire, je fais des F5 dès que j'ai vu que j'avais mes 100 lignes je me doutais bien que la chaine est terminée...
Le résultat était le suivant (on n'était pas chargé d'études mais on voulait faire changer les choses pour envoyer un mail à la place de 10...)
Bref, sur le graphique ci-dessous (du lien ci-dessus) j'étais plutôt en haut à gauche : beaucoup de tâches, de mauvaise qualité, mais avec un but précis et visible (avoir tous les reporting le 20 du mois).
A part ça, le ressenti est également le même. Quelques années après, j'ai eu un peu le ressenti en voyant ça :
J'ai vraiment eu l'impression que les chefs de projet recrutaient non pas pour faire des tâches, mais pour 1/ signifier qu'ils ont de l'importance (j'ai une équipe de 20 personnes, toi 10, j'ai la plus grosse) 2/ mieux attaquer (j'ai recruté Alphonse pour qu'il défonce l'équipe de Bernard en surveillant leurs horaires, et j'ai recruté Alexandre pour qu'il regarde leurs mails et dès qu'il y a une phrase ambiguë on va s'en servir pour mieux les défoncer encore).
Partager