L'ancien directeur de la CIA affirme que la technologie blockchain derrière le bitcoin est une "aubaine pour la surveillance",
Elle pourrait être utilisée pour arrêter les criminels
La croissance exceptionnellement rapide du bictoin a eu comme conséquence un attrait sur de nombreuses personnes qui ont parfois investi des ressources financières considérables dans l’optique de tirer également profit des gains que pourrait procurer cette monnaie. Dans le même temps, d’autres personnes, y compris les autorités gouvernementales, critiquent les cryptomonnaies parce qu’elles suscitent des inquiétudes quant à leur implication dans des activités illégales. Mais selon un nouveau rapport, le récit selon lequel les criminels utilisent le bitcoin pour des activités illicites est "exagéré". Pour Michael Morell, plutôt que d'éviter le bitcoin parce qu’il est la monnaie de choix des criminels, la technologie derrière le bitcoin peut être utilisée pour les arrêter.
L'ancien directeur de la CIA, Michael Morell, a récemment critiqué le point de vue selon lequel les criminels utilisent le bitcoin et la technologie qui le sous-tend pour des activités illégales. Il a affirmé dans un rapport publié il y a une semaine que la technologie blockchain derrière le bitcoin est sous-utilisée en tant qu'outil médico-légal. Selon sa déclaration, cette technologie ne devrait pas être évitée par les gouvernements, mais appréciée.
Morell a déclaré dans son rapport publié dans "An Analysis of Bitcoin's Use in Illegal Finance" (Analyse de l'utilisation de bitcoin dans le financement illégal) : « La technologie blockchain est un outil médico-légal puissant, mais sous-utilisé, permettant aux gouvernements d'identifier les activités illicites et de traduire les criminels en justice ».
Les coauteurs sont Thomas Schoenberger et Josh Kirshner et le rapport était apparemment piloté comme une défense du bitcoin. Pour être précis, il s'agissait : « Une réponse aux préoccupations croissantes concernant les implications financières illicites de l'écosystème des cryptomonnaies ».
Publié par le Crypto Council for Innovation récemment formé, dirigé par Coinbase et Square, entre autres, le rapport conclut que l'utilisation criminelle du bitcoin est « considérablement exagérée » – plutôt que d'être la monnaie de choix des criminels, elle peut être utilisée pour les attraper. « En termes simples, l'analyse de la blockchain est un outil très efficace de lutte contre la criminalité et de collecte de renseignements », peut-on lire dans le rapport.
Pourquoi la blockchain permettrait-elle d’arrêter les criminels ? Selon le rapport, la technologie sur laquelle fonctionne le bitcoin signifie que toutes les transactions sont enregistrées sur un grand livre public, décentralisé et immuable. Selon les coauteurs, il est donc plus facile de suivre les transactions illicites en bitcoins que de suivre les fonds illégaux déplacés à travers les frontières au moyen de « transactions bancaires traditionnelles » et « beaucoup plus facile » que d'essayer de suivre l'argent liquide.
Une source du rapport aurait déclaré que « si tous les criminels utilisaient la blockchain, nous pourrions éradiquer l'activité financière illicite ».
Une analyse qui s’oppose au récit des autorités gouvernementales
L’analyse de l'ancien directeur par intérim de la CIA va à l'encontre du récit que les autorités des États-Unis et de l'Europe en ce moment, ainsi que des rapports récents de sociétés de traçage de cryptomonnaies telles que Chainalysis. En décembre 2020, Chainalysis (qui travaille en étroite collaboration avec les forces de l'ordre du monde entier) a déclaré que les marchés darknet avaient ratissé plus que jamais en crypto.
Plus récemment, en janvier, la secrétaire d'État américaine au Trésor, Janet Yellen, s'est inquiétée du fait que le bitcoin était utilisé « souvent pour des financements illicites ». « Les cryptomonnaies sont une préoccupation particulière. Je pense que beaucoup sont utilisées – au moins dans un sens transactionnel – principalement pour le financement illicite », a-t-elle déclaré lors de l'audition de confirmation alors qu’elle était candidate au poste de secrétaire au Trésor. « Et je pense que nous devons vraiment examiner les moyens de réduire leur utilisation et de veiller à ce que le blanchiment d'argent ne se fasse pas par ces canaux », a-t-elle ajouté.
La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a déclaré plus tôt dans le même mois que le bitcoin était utilisé pour des « affaires loufoques » et le blanchiment d'argent. « Pour ceux qui avaient supposé qu'elle pourrait se transformer en monnaie – désolé, mais c'est un atout et c'est un actif hautement spéculatif qui a mené des activités malveillantes ainsi que des activités de blanchiment d'argent lucratives et totalement répréhensibles », a déclaré Lagarde lors d’un événement en ligne.
Le bitcoin offre aux utilisateurs un certain degré d'anonymat, ce qui en fait un véhicule populaire pour les comportements criminels. Par exemple, les opérateurs derrière des ransomwares demandent généralement à leurs victimes d'effectuer des paiements en bitcoins. Selon Lagarde, « il doit y avoir une réglementation, qui doit être appliquée et approuvée[...] au niveau mondial, car s’il y a des failles, alors ces failles doivent être comblées ». Elle estime que la réglementation du bitcoin pourrait être initiée au niveau du G7, puis transférée au G20, et ensuite étendue à d’autres pays.
La valeur des cryptomonnaies a bondi ces derniers temps, le bitcoin ayant atteint un prix record de plus de 61 000 dollars en mars. Le mardi 13 avril, le bitcoin a atteint un nouveau sommet qu'il n'avait jamais atteint auparavant. Le prix ayant dépassé les 62 000 dollars et voyait ainsi sa valeur grimper de 114 % depuis le début de l'année 2021. Mais Jesse Powell, PDG de Kraken, a averti cette semaine que les gouvernements du monde entier pourraient commencer à réprimer l'utilisation du bitcoin et d'autres cryptomonnaies.
Pour lui, l'incertitude réglementaire entourant la cryptomonnaie n'est pas prête de disparaître. À l’image d’une récente règle anti-blanchiment d'argent proposée par le gouvernement américain qui obligerait les personnes qui détiennent leur cryptomonnaie dans un portefeuille numérique privé à se soumettre à des contrôles d'identité si elles effectuent des transactions de 3 000 dollars ou plus. « Quelque chose de similaire pourrait vraiment nuire à la cryptomonnaie et en quelque sorte détourner l’objectif d’utilisation initial, qui était juste de rendre les services financiers accessibles à tous », a déclaré Powell.
Bien que l’analyse de l'ancien directeur de la CIA ait montré que le bitcoin ne devrait pas être évité, Morell admet que les pièces de monnaie privées comme Monero, en revanche, sont privilégiées par les criminels – et « l'activité illicite en pourcentage du volume total des transactions est "beaucoup plus importante" que pour le bitcoin » avec ces actifs numériques, selon les conclusions.
Le rapport note également que l'ancien secrétaire adjoint au Trésor pour le financement du terrorisme et des crimes financiers, Daniel Glaser, a déclaré cette année que la réglementation des cryptomonnaies de la « manière appropriée » était nécessaire pour que « les organismes d'application de la loi puissent retracer les transactions ».
Néanmoins, il a mentionné les difficultés posées par les échanges décentralisés. « Bien que les DEX ne soient responsables que d'une petite partie du volume global des transactions en cryptomonnaies, leur nature décentralisée, essentiellement open source, ajoute une couche supplémentaire d'anonymat et offre ainsi des possibilités accrues de déplacement de fonds illicites », indique le rapport.
L’analyse de Michael Morell conclut en disant que le bitcoin est pointé du doigt pour une seule et unique raison, à savoir que « les gens ont généralement peur de ce qu'ils ne comprennent pas ». Et vous, qu’en pensez-vous ?
Source : Rapport d’analyse
Et vous ?
Que pensez-vous de cette analyse ?
Pensez-vous vous aussi que le récit selon lequel les criminels utilisent le bitcoin pour des activités illicites est exagéré ?
Que pensez-vous de la conclusion du rapport selon laquelle les gens pointent les cryptomonnaies du doigt uniquement parce qu’ils ont « généralement peur de ce qu'ils ne comprennent pas » ?
Voir aussi :
Christine Lagarde préoccupée par le rôle du Bitcoin dans la facilitation des activités criminelles, la présidente de la Banque centrale européenne voudrait une régulation mondiale de la cryptomonnaie
Le PDG de Kraken, une importante plateforme web d'échange de Bitcoin, met en garde : la répression des cryptomonnaies est peut-être imminente, même si celles-ci continuent de gagner en valeur
La candidate au poste de secrétariat au Trésor Janet Yellen cherche à réduire l'utilisation de la cryptomonnaie, soutenant qu'elle est utilisée « principalement pour le financement illicite »
Le bitcoin franchit la barre des 60 000 dollars pour la première fois de son histoire, doublant sa valeur en moins de trois mois
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