Il n’y a pourtant aucune raison qu’ils arrêtent de pousser tant qu’on continue à les arroser. C’est ce que ne cessent de faire les banques centrales grâce à leur politique d’assouplissement quantitatif (quantitative easing), qui consiste à racheter massivement de la dette publique et des actifs financiers pour injecter de l’argent dans l’économie afin de stimuler la croissance.
Le compte Twitter Documenting Bitcoin, qui regroupe 150 000 fans de la « monnaie » électronique, résume la situation d’une formule assassine : «
Si vous pensez que le bitcoin est cher, attendez de voir comment le gouvernement [des Etats-Unis] va imprimer 1 900 milliards de dollars à partir de rien. » La saillie fait référence au gigantesque plan de relance que le nouveau président des Etats-Unis, Joe Biden, compte faire prochainement adopter au Congrès.
La création monétaire nécessaire à l’exécution de ce plan vient s’ajouter aux injections de liquidités colossales déjà décidées par la Fed. Depuis le début de la pandémie, le bilan de la banque centrale américaine est passé de 4 700 milliards à 7 400 milliards de dollars (3 880 milliards à 6 100 milliards d’euros). Pour mémoire, avant la crise de 2008, il était inférieur à 1 000 milliards de dollars. Et, à ce stade,
ni la Fed ni la BCE n’ont l’intention de stopper la planche à billets.
Si ces politiques monétaires accommodantes ont permis aux marchés financiers d’encaisser le choc de la récession et aux Etats d’organiser leur relance budgétaire, la contrepartie est loin d’être neutre. L’argent, trop abondant, ne sait plus où se placer, incitant les investisseurs à se précipiter sur tout ce qui brille, tout en creusant des inégalités entre les détenteurs de capitaux et le reste de la population.
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