DuckDuckGo a franchi la barre des 100 millions de recherches effectuées en une journée durant le mois de janvier 2021,
déjà plus de 1,2 milliard de requêtes en deux semaines
Lancé en 2008, DuckDuckGo se distingue par le respect de la vie privée des internautes et se positionne comme un concurrent direct du moteur Google. Le moteur de recherche utilise d’ailleurs le slogan « Google vous piste, pas nous », et avait effectué des enquêtes pour montrer qu’il n’existe plus de résultats standards sur Google. Il a profité des critiques lancées entre autres par le président Donald Trump contre Google pour attirer des utilisateurs. Rappelons que Trump a estimé que l’entreprise a truqué les résultats de recherches pour donner la priorité aux « fake news » sur lui.
Selon les statistiques disponibles, DuckDuckGo a franchi la barre des 100 millions de recherches effectuées en une journée durant le mois de janvier 2021, la moyenne actuelle étant à 90 millions de recherches journalières. Le nombre total de recherches a dépassé 1,2 milliard en un peu moins de deux semaines. À titre de comparaison, l'année dernière, DuckDuckGo a affiché une moyenne de 51,9 millions de recherches journalières et 1,6 milliard de recherches sur tout le mois.
Le moteur de recherche DuckDuckGo s’appuie sur Bing, des sites développés par des communautés tels que Wikipedia, et la société a développé son propre robot d'exploration pour générer son index de résultats de recherches.
Pour attirer l’attention des internautes, DuckDuckho a proposé un mode qui ne garde aucune information personnelle sur les utilisateurs, ce qui fait que toutes les instances sont anonymes. Du côté de Google, les internautes disposent d’un identifiant et, en fonction de leurs recherches, ils peuvent voir généralement des annonces ciblées. Les internautes ne disposant pas d’identifiants chez DuckDuckGo, ils ne sont donc théoriquement pas suivis. Par la même occasion, ils n’ont pas d’historique de recherches (puisque les pages recherchées ne sont pas enregistrées).
En plus de son moteur de recherche, la société a également développé une application de confidentialité qui empêche les scripts de suivre les visiteurs, et il est possible que d’autres applications axées sur la confidentialité soient en cours de développement.
D'autre part, Google s'est fait le champion des normes Web et son moteur de recherche ignorerait les normes de confidentialité et suivrait les gens sur ses plateformes.
Même si DuckDuckGo se développe rapidement, il contrôle toujours moins de 2 % de tout le volume de recherches en France. D'ailleurs son pourcentage d'utilisation a diminué puisqu'en août 2020 il était de 1,09 % contre 0,62 % en décembre 2020 selon StatCounter.
L'épreuve du feu
Début 2019, le moteur de recherche DuckDuckGo a nié une affirmation faite dans un message de forum suggérant qu’il se servait du fingerprinting du navigateur pour identifier les utilisateurs.
Disposant de paramètres variés, le fingerprinting, une technique d'identification et de pistage de l'internaute ou du mobinaute basée sur une empreinte numérique unique, est souvent utilisé par des sites web par exemple pour diffuser de la publicité ciblée. Parmi ces paramètres, nous pouvons citer l’énumération des plugins du navigateur, la variable “user-agent”, la liste des polices de votre système, etc.
Un utilisateur a affirmé que :
« DuckDuckGo utilise l’API Canvas DOMRect sur son moteur de recherche. Canvas est utilisé pour effectuer des mesures de géométrie uniques sur les navigateurs cibles, et l'API DOMRect utilise des rectangles. Ceci peut être vérifié avec l'add-on CanvasBlocker Firefox de Korbinian Kapsner. DDG a récemment redirigé certaines navigations de sites Web vers de jolies images avec des remarques sur leurs promesses de confidentialité. L'organisation cherche maintenant à élargir sa présence sur Internet. DDG est sans aucun doute un courtier en données, et les sites Web commerciaux qui font des promesses telles que DDG ne survivront pas longtemps s'ils les tiennent réellement ».
Brian Stoner, le responsable de la recherche de DuckDuckGo, a réfuté l'accusation en ces termes :
« Nous ne faisons absolument aucun fingerprinting. S'il vous plaît, pensez à parcourir notre politique de confidentialité, elle est assez claire à ce sujet : "Nous ne recueillons pas ou ne partageons pas les informations personnelles." https://duckduckgo.com/privacy
« Nous utilisons diverses API de navigateur pour offrir une expérience de recherche compétitive par rapport à celle de Google. De nombreuses extensions de protection contre le "fingerprinting" adoptent une approche de terre brûlée, bloquant toute API de navigateur susceptible d'être exploitée par un mauvais acteur. »
Gabe Weinberg, PDG de DuckDuckGo, lui a fait écho et a déclaré que cet avertissement est un faux positif :
« Les bibliothèques de détection de fingerprinting créent malheureusement des faux positifs, car elles n'anticipent pas les bons acteurs qui utilisent certaines API de navigateur à des fins non néfastes pour lesquelles ils ont été conçus. Nous le savons non seulement parce que nous avons été faussement identifiés ici (et l’avons été ailleurs), mais parce que nous intégrons ce type de détection dans notre application mobile et dans notre extension de navigateur, et nous ne voulons pas non plus faire de fausses déclarations ».
L'indignation face à Google en Europe au sujet de son système d'enchères pour figurer sur la liste des moteurs
En réponse à une amende de 5 milliards de dollars qui lui a été infligée par la Commission européenne pour abus de position dominante avec son système d’exploitation pour appareils mobiles Android, Google a prévenu en mars 2019 son intention de demander aux utilisateurs d’Android en Europe quel moteur de recherche ils veulent utiliser par défaut sur leurs mobiles. L'entreprise a procédé à un système d'enchères pour figurer sur la liste des moteurs proposés par défaut sur Android.
Avec d'autres moteurs de recherche alternatifs (notamment les Français Lilo et Qwant, le Tchèque Seznam et l'Allemande Ecosia), DuckDuckGo a demandé à la Commission européenne une réunion tripartite avec Google. Dans une lettre ouverte, les moteurs de recherche déclarent :
« Cher vice-président exécutif Vestager,
« Nous sommes des entreprises exploitant des moteurs de recherche qui rivalisent avec Google. Comme vous le savez, nous sommes profondément mécontents du prétendu remède créé par Google pour remédier aux effets néfastes de son comportement anticoncurrentiel dans l'affaire Android. Nous comprenons que Google vous informe régulièrement de ses enchères payantes, mais il semble que vous ne receviez peut-être pas des informations complètes ou exactes.
« Nous vous écrivons pour demander une réunion trilatérale avec votre bureau, nous-mêmes et Google, dans le but d'établir un menu de préférences efficace. Nos délégués respectifs pourraient travailler à l'avance pour créer un ordre du jour serré pour cette réunion afin de garantir qu'elle soit productive et collaborative.
« Nous soutenons de tout cœur l’ambition de la Commission de remédier aux préjudices enracinés de la concurrence de Google. Nous vous demandons de mettre ces intentions en pratique dès maintenant, en utilisant pleinement vos outils existants. »
Source : DuckDuckGo, StatCounter
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