Covid-19 : Anthony Fauci, membre du groupe de travail sur le coronavirus de la Maison Blanche,
estime que les médias sociaux ont eu un impact plus négatif que positif en alimentant la propagation de la désinformation

Anthony Fauci a déclaré que les médias sociaux avaient eu un impact plus négatif que positif sur la pandémie de COVID-19 en alimentant la propagation de la désinformation.

Fauci, le directeur de l'Institut national des allergies et des maladies infectieuses, a été interviewé par des étudiants de l'UC Berkeley jeudi. Il lui a été demandé quel était l'impact des médias sociaux et d'autres plateformes numériques sur la réponse du public au COVID-19, compte tenu de la quantité d'informations erronées sur la maladie qui s'est propagée en ligne.

« Cela a eu un impact, je pense à certains égards, plus négatif que positif », a déclaré le membre du groupe de travail sur le coronavirus de la Maison Blanche. « Les médias sociaux [...] sont un moyen extraordinaire de diffuser rapidement et largement des informations. L'un des problèmes est que lorsque la désinformation passe par ce canal, elle a un moyen de se propager au point où vous ne savez pas ce qui est vrai et ce qui n'est pas vrai. »

Fauci a déclaré que certaines théories du complot et la désinformation gênaient les gens qui suivent les directives de santé publique. Il a souligné les individus qui ne portent pas de masques, croyant qu'ils ne seront pas infectés dans une foule, ou que s'ils sont infectés, cela n'aura aucun sens, car il s'agit d'une « épidémie insignifiante ».

« Comment pourrait-il s'agir d'une épidémie insignifiante si elle a déjà tué 210 000 personnes aux États-Unis et un million de personnes dans le monde ? », a demandé Fauci. « Mais il y a des gens qui pensent que tout cela est un gros complot, que nous l'avons inventé. »


Les États-Unis sont le pays qui a signalé le plus de personnes atteintes de coronavirus et de décès depuis des mois. D’après les statistiques de l’outil de Microsoft, sur les 36,7 millions de cas dans le monde, les États-Unis en comptent 7,7 millions. Plus de 217 000 personnes sont mortes aux États-Unis sur un total d'un million dans le monde.

Les commentaires de Fauci sont publiés après une semaine tumultueuse pour les États-Unis dans le contexte de la pandémie de COVID-19, tandis que le pays prête attention à l’état de santé de son Président Donald Trump afin de savoir s’il se remettra complètement de la maladie (il a été testé positif au coronavirus il y a quelques jours).

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Après trois nuits d’hospitalisation pour avoir été détecté positif au Covid-19, Donald Trump est sorti lundi 5 octobre des unités de soins du centre médical militaire Walter Reed. Il a signé son retour avec une sortie à controverse selon laquelle on ne met pas à l’arrêt les USA en entier lorsqu’une épidémie de grippe sévit alors qu’elle est plus mortelle que le coronavirus. Facebook a, sans détour, procédé à la suppression de la publication de sa plateforme arguant que le message ne suit pas les directives en matière de désinformation sur le coronavirus. Le dispositif de modération de contenus sur Twitter pour sa part masque par défaut le message et lui appose la mention : « Ce tweet a enfreint les règles de Twitter sur la diffusion d’informations trompeuses et potentiellement nuisibles liées au Covid-19. Cependant, Twitter a déterminé qu’il pourrait être dans l’intérêt du public que le tweet reste accessible. »

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Mercredi, Trump a partagé une vidéo sur Facebook et Twitter dans laquelle il décrivait à tort un médicament expérimental qui lui avait été administré comme un « remède ». Avant d'être libéré du Walter Reed Medical Center lundi après un séjour de trois jours, Trump a minimisé le virus en tweetant: « Je me sens vraiment bien! N'ayez pas peur de Covid. Ne le laissez pas dominer votre vie. Nous avons développé, sous l'administration Trump, de très bons médicaments et connaissances. Je me sens mieux qu'il y a 20 ans!  »

Les médecins ont traité Trump avec des médicaments dont la dexaméthasone, un stéroïde anti-inflammatoire; une thérapie par anticorps monoclonaux qui imite une partie de la réponse immunitaire; et le remdesivir, un médicament antiviral. Cette combinaison de traitements ne semble pas avoir été administrée auparavant à un patient atteint de coronavirus.

Cassandra Pierre, médecin spécialiste des maladies infectieuses et épidémiologiste hospitalière au Boston Medical Center a déclaré que ce cocktail de médicaments « déforme la pensée du public sur ce qui peut être offert et disponible comme traitement du COVID-19 ».

Elle a dit que cela pourrait faire penser aux gens « qu'un arrêt rapide à votre hôpital local pour un cocktail de médicaments expérimentaux est suffisant pour retourner au travail ».

Bill Gates rend les réseaux sociaux en partie responsables de la propagation du virus

Bill Gates a en partie blâmé les sociétés de médias sociaux telles que Facebook et Twitter, affirmant qu'elles peuvent mieux faire pour freiner la propagation de la désinformation sur le virus.

« Les sociétés de médias sociaux ne peuvent-elles pas être plus utiles sur ces questions ? Malheureusement, les outils numériques ont probablement contribué à la diffusion de ce que je considère comme des idées folles. »

Le cofondateur de Microsoft et coprésident de la Fondation Bill & Melinda Gates (qui aide les responsables de la santé à lutter contre COVID-19 avec plus de 350 millions de dollars de financement) a du mal avec l'aversion de certaines personnes à porter des masques pendant la pandémie mondiale de COVID-19, notant une montée en popularité des théories du complot sur les vaccins pour lutter contre la maladie.

« Je suis un peu perplexe de savoir pourquoi porter un masque est devenu si politisé et pourquoi il n’y a pas une plus grande conformité. Ce n’est pas cher et ce n’est pas si gênant, donc c’est surprenant » a noté Gates, regrettant que « certaines personnes pensent que ne pas en porter un est un signe de liberté ou quelque chose qui s’y rapporte, malgré le risque d'infecter d'autres personnes ».

Le compte de la virologue suspendu

Notons qu’en septembre, Twitter a suspendu le compte d'un virologue chinois qui a suggéré que le Covid-19 est un virus qui a été « créé artificiellement » dans un laboratoire de Wuhan et intentionnellement diffusé. Le Dr Li-Meng Yan, une virologue ancienne chercheuse postdoctorale à l'École de santé publique de l'Université de Hong Kong, a vu son compte Twitter suspendu par le site. Elle comptait plus de 60 000 abonnés sur Twitter avant la suspension de son compte et a fait les gros titres cette semaine lorsqu'elle a affirmé avoir des preuves que le gouvernement chinois était impliqué dans la création du virus.

Twitter a introduit une politique en mai pour étiqueter les publications contenant des informations sur Covid-19, qui a été contestée ou controversée. Le site a déclaré que la politique avait été introduite pour « fournir des explications ou des clarifications supplémentaires dans les situations où les risques de préjudice associés à un tweet sont moins graves, mais où les gens peuvent encore être confus ou induits en erreur par le contenu ». En clair, dans une publication sur Covid-19 qui peut prêter à confusion, le site apporte des clarifications qui seront associées au tweet problématique.

Mais Twitter a choisi de ne pas procéder ainsi avec les tweets du Dr Yan, optant plutôt pour la suspension de son compte. Un porte-parole a déclaré que Twitter ne fournissait aucun commentaire sur la situation des comptes individuels.

Le rapport, qui n'a pas fait l'objet d'un examen par les pairs, indiquait que « la théorie de l'origine naturelle, bien que largement acceptée, manque de soutien substantiel. La théorie alternative selon laquelle le virus pourrait provenir d'un laboratoire de recherche est cependant strictement censurée dans les revues scientifiques à comité de lecture. »

Source : statistiques liées à l'évolution du COVID-19 dans le monde, entretien avec le Docteur Anthony Fauci

Et vous ?

Quel est votre perspective sur ce sujet ? Les réseaux sociaux ont-ils eu un impact plus positif que négatif ou plus négatif que positif ? Dans quelle mesure ?

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