Reed Hastings s'exprime sur le salaire élevé des ingénieurs en logiciel de Netflix,
« nous nous sommes concentrés sur la recherche des meilleurs sur le marché », a déclaré le PDG de l'entreprise
Fondé le 29 août 1997, Netflix est devenu un géant mondial du streaming vidéo depuis le lancement, dix ans plus tard, de son service de vidéo à la demande par abonnement. De plus, l'entreprise continue à connaître un succès auprès de ses abonnés. Et si la multinationale américaine de Scotts Valley, en Californie, poursuit sur la même voie, c'est notamment grâce à la qualité de travail qu'offrent les ingénieurs en logiciel dont elle dispose, d'après Reed Hastings. Il est donc normal que ces employés gagnent un salaire élevé, poursuit le PDG et co-fondateur de Netflix. En effet, une étude publiée en 2019 indique qu'un ingénieur informatique de Netflix gagne plus de 300 000 dollars par an, soit 32 % de plus que ce que paie Facebook.
Reed Hastings, PDG et co-fondateur de Netflix
« Au cours des premières années de Netflix, nous avons connu une croissance rapide et avons dû embaucher davantage d’ingénieurs en logiciel. Avec ma nouvelle compréhension du fait qu’une forte densité de talents serait le moteur de notre succès, nous nous sommes concentrés sur la recherche des meilleurs sur le marché », a déclaré Reed Hastings.
En effet, la plupart des ingénieurs en logiciel de Netflix ont également fait carrière chez d'autres géants de la technologie tels que Google, Apple ou encore Facebook. Dans ces entreprises, ils ont perçu des rémunérations très importantes alors que Netflix, qui disposait à l'époque d'un fonds limité, n'avait pas les moyens de les attirer en grand nombre.
Netflix recrute des « rock stars »
Pour les attirer, l'entrepreneur et ingénieur Reed Hastings a fait appel à un concept créé en 1968, baptisé « principe de la rock star ». Il s'agit d'un principe qui consiste à sélectionner le programmeur le plus compétent.
« Le principe de la rock star est enraciné dans une étude célèbre qui a eu lieu dans un sous-sol de Santa Monica, en Californie. À 6 h 30, neuf programmeurs stagiaires ont été conduits dans une salle avec des dizaines d’ordinateurs. Chacun a reçu une enveloppe en papier cartonné, expliquant une série de tâches de codage et de débogage dont il aurait besoin pour accomplir au mieux ses capacités dans les 120 prochaines minutes. Les chercheurs s’attendaient à ce que le meilleur programmeur surclasse son homologue moyen d’un facteur deux ou trois. Mais il s’est avéré que le programmeur le plus compétent surpassait de loin le pire. Il était 20 fois plus rapide au codage, 25 fois plus rapide au débogage et 10 fois plus rapide à l’exécution du programme que le programmeur avec les notes les plus basses », a expliqué l’entrepreneur milliardaire américain.
Cette expérience a permis à Reed Hastings, qui pratiquait un montant fixe pour les salaires dans le cadre de son projet, de faire le choix entre engager 10 ou 25 ingénieurs de niveau moyen, ou engager une « rock star » en la payant beaucoup plus qu'il devrait payer aux autres. Et bien sûr, il a opté pour la deuxième. Ce choix lui a également donné l'occasion de réaliser au cours des années que le meilleur programmeur n'ajoute pas seulement dix fois plus de valeur, mais plus de 100 fois.
Voilà une opinion qu'il partage aussi avec Bill Gates, qui irait même beaucoup plus loin. En effet, le co-fondateur de Microsoft a l'habitude de citer qu’ « un grand opérateur de tour commande plusieurs fois le salaire d’un opérateur de tour moyen, mais un grand écrivain de code logiciel vaut 10 000 fois le prix d’un éditeur de logiciel moyen ».
« J’ai commencé à réfléchir à l’application de ce modèle en dehors de l’industrie du logiciel. La raison pour laquelle l’ingénieur rock star est tellement plus précieux que ses homologues n’est pas unique à la programmation. Le grand ingénieur logiciel est incroyablement créatif et peut voir des modèles conceptuels que les autres ne peuvent pas », a poursuivi Reed Hastings.
Comme il l'a également souligné, une rock star est dotée d'une perspective ajustable qui lui permet de trouver des moyens de se pousser, de se tirer ou de se dépasser lorsqu'elle est bloquée dans telle ou telle façon de penser. Par la suite, le PDG de Netflix a décidé de trouver un moyen de mettre en œuvre ce principe au sein de son entreprise. Et pour ce faire, une division des emplois avait eu lieu chez Netflix. Les emplois ont été répartis en deux catégories : les postes opérationnels et les postes créatifs.
« Chez Netflix, la plupart de nos publications reposent sur la capacité des employés à innover et à exécuter de manière créative. Dans tous les rôles créatifs, le meilleur est facilement 10 fois meilleur que la moyenne. Le meilleur expert en publicité peut imaginer une cascade qui attire des millions de clients de plus que la moyenne. En 2003, nous n’avions pas beaucoup d’argent, mais nous avions beaucoup à accomplir. Nous avons dû réfléchir soigneusement à la façon dont nous dépenserions le peu que nous avions. Nous avons déterminé que pour tout type de rôle opérationnel, où il y avait un plafond clair sur la qualité du travail, nous paierions le taux moyen du marché », a raconté l’entrepreneur de 59 ans.
En ce qui concerne les emplois créatifs, Netflix préfère consacrer une énorme somme d'argent à un seul employé de valeur bien supérieure que de dépenser pour une douzaine d'artistes. Son principe est donc de compter sur une personne exceptionnelle pour faire le travail de plusieurs, tout en la rémunérant énormément.
Source : CNBC
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