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  1. #181
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    Pendant ce temps là, la Chine sanctionne le fournisseur américain de drones à l'Ukraine, Skydio. En raison des restrictions, l’entreprise a déclenché une crise dans sa chaîne d’approvisionnement.
    La Chine a interdit à ses entreprises de lui fournir des composants critiques, comme les batteries.

  2. #182
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    Par défaut Joe Biden vient de protéger sa législation CHIPS Act contre Donald Trump en concluant un accord avec TSMC
    Joe Biden vient de protéger sa législation phare CHIPS Act contre Donald Trump grâce à un accord de 6,6 Mds $ avec TSMC
    pour la construction de trois usines de fabrication de puces de pointe en Arizona

    L'administration Biden a annoncé avoir conclu un accord de 6,6 milliards de dollars avec TSMC pour la construction de trois usines de fabrication de puces de pointe près de Phoenix, Arizona. Les fonds proviennent de la loi « CHIPS and Science Act » qui prévoit une subvention de 52,7 milliards de dollars pour l'installation d'usines de fabrication de puces aux États-Unis. Ils vont permettre à TSMC de fabriquer des puces ultramodernes aux États-Unis. Les analystes estiment que cet accord permet à Joe Biden de protéger le CHIPS Act contre Donald Trump, qui a critiqué ouvertement la législation, des républicains ayant menacé de l'abroger si ce dernier est réélu.

    Joe Bien conclut un accord avec TSMC qui renforce la législation CHIPS Act

    « Il s'agit d'une grande annonce. Il s'agit de l'un des investissements les plus importants que nous réalisons en tant que pays pour faire progresser notre économie et notre sécurité nationale », a déclaré la secrétaire d'État au Commerce, Gina Raimondo. L'accord de l'administration Biden avec TSMC a été initialement annoncé en avril 2024. Il prévoit notamment 6,6 milliards de dollars de subventions au géant taïwanais et 5 milliards de dollars sous forme de prêts.


    En vertu de l'accord, TSMC construira trois usines de fabrication de semiconducteurs de pointe près de Phoenix, ce qui créera des milliers d'emplois en Arizona. TSMC est le plus grand fabricant de puces sous contrat au monde. Il fabrique des puces pour des entreprises de premier plan telles qu'Apple, Nvidia, Qualcomm et AMD. TSMC prévoit d'investir 65 milliards de dollars dans la construction de trois usines de fabrication de puces ultramodernes en Arizona.

    Ces nouvelles installations devraient renforcer la position des États-Unis dans la chaîne d'approvisionnement mondiale en semiconducteurs. La première usine de TSMC devrait être pleinement opérationnelle d'ici quelques mois. « Pour la première fois depuis des décennies, une usine américaine produira les puces de pointe utilisées dans nos technologies les plus avancées », a déclaré le président américain Joe Biden, qui considère cet accord comme une victoire.

    Les fonds alloués à TSMC proviennent de la loi « CHIPS and Science Act », promulguée par le président Joe Biden en 2022. Cette loi alloue 52,7 milliards de dollars à la recherche sur les puces, à la recherche sur les semiconducteurs, à la fabrication et au développement de la main-d'œuvre aux États-Unis. Il s'agit en effet de l'une des principales réalisations en matière de législation de l'administration Biden. Mais la législation n'est pas du goût de tout le monde.

    Le moment de l'attribution de cette subvention à TSMC est crucial ; les déclarations antérieures de Donald Trump ont suscité des inquiétudes quant à la possibilité que sa future administration tente de faire dérailler les subventions destinées à encourager l'industrie nationale des puces électroniques.

    Donald Trump s'oppose aux subventions aux fabricants de puces étrangers

    Le nouveau président élu, Donald Trump, a attaqué la législation, affirmant en avril dernier que « les États-Unis ne devraient pas donner [à Taïwan] des milliards de dollars pour construire des puces ». « Cet accord CHIPS est tellement mauvais », a-t-il déclaré. Donald Trump a accusé Taïwan d'avoir avalé l'industrie américaine des puces et s'est interrogé sur le bien-fondé de l'octroi de « milliards de dollars pour construire des puces » à des sociétés étrangères.

    « Taïwan nous a pris notre secteur des puces. Je veux dire, à quel point sommes-nous stupides ? Ils ont pris toutes nos activités dans le domaine des puces. Ils sont immensément riches », a déclaré Donald Trump à Bloomberg Businessweek en juillet 2024. La position de Donald Trump a conduit le président de la Chambre des représentants, Mike Johnson, à déclarer peu avant les élections de 2024 qu'il tenterait d'abroger la législation si Donald Trump est élu.

    Il a toutefois fait marche arrière après que ses collègues républicains l'ont alerté sur les emplois en jeu dans leurs circonscriptions en cas d'abrogation de la loi. (Mike Johnson avait voté contre le projet de loi.) Le ministre taïwanais de l'Économie, Kuo Jyh-huei, a rejeté les allégations de Donald Trump en déclarant : « Taïwan ne vole pas l'industrie des puces des États-Unis. Il se peut que M. Trump ait des malentendus sur ces questions, et nous les clarifierons ».

    Selon l'administration Biden, l'accord avec l'Arizona est le plus gros investissement étranger de ce type dans l'histoire des États-Unis et sa finalisation signifie que le gouvernement est obligé de tenir ses promesses de financement à TSMC, ce qui rend très difficile, voire pratiquement impossible, pour Donald Trump de saborder le CHIPS Act. « Il s'agit d'un contrat contraignant », selon Ryan Harper, coordinateur de la mise en œuvre du CHIPS Act à la Maison-Blanche.

    Il a ajouté : « l'entreprise, tant qu'elle respecte les étapes fixées, bénéficie d'un accord contractuel contraignant de la part du gouvernement pour aller de l'avant ». Pour rappel, le CHIPS vise à revitaliser la production américaine de puces, à réduire la dépendance à l'égard des fournisseurs étrangers et à renforcer la sécurité nationale grâce à des initiatives telles que l'octroi d'un crédit d'impôt de 25 % pour les investissements en capital dans la fabrication de puces.

    « L'Amérique a inventé le semiconducteur et produisait près de 40 % des puces sur le plan mondial, mais aujourd'hui, nous ne produisons qu'environ 10 % de l'offre mondiale et aucune des puces les plus avancées », a déclaré la Maison Blanche dans un communiqué daté de 2022.

    Un précédent accord avec une entreprise taïwanaise qui avait mal tourné

    Lors de son premier mandat, Donald Trump a soutenu les efforts du gouverneur du Wisconsin de l'époque, Scott Walker, pour faire venir l'entreprise taïwanaise Foxconn dans le Badger State. Le républicain Scott Walker a offert à l'entreprise 3 milliards de dollars de subventions en échange de la promesse de 10 000 nouveaux emplois et d'un investissement de 10 milliards de dollars dans l'État. Mais le projet de loi n'a pas permis de créer les emplois promis.

    Les subventions ont atteint plus de 4,5 milliards de dollars, Foxconn a réduit de moitié la taille prévue de l'usine et des robots se sont chargés de la majeure partie du travail. Scott Walker a été démis de ses fonctions à cause de cet accord, que son successeur démocrate, Tony Evers, a été contraint de remanier.

    Aujourd'hui, l'usine construite n'emploie plus que 1 000 personnes, et le Wisconsin espère désormais que le CHIPS Act financera quelque chose de nouveau. L'accord conclu par Joe Biden en Arizona signifie probablement qu'il pourra quitter ses fonctions avec le CHIPS Act comme l'une de ses réalisations phares.

    Selon les analystes, le CHIPS Act de Joe Biden constitue probablement une petite lueur d'espoir face à la victoire électorale de Donald Trump. Joe Biden pourra également souligner le fait que, si tout se déroule comme prévu dans le contrat, il a réussi là où Donald Trump et les républicains ont échoué.

    Source : le ministère américain du Commerce

    Et vous ?

    Quel est votre avis sur le sujet ?
    Que pensez-vous de l'accord conclu par la Maison Blanche avec la société taïwanaise TSMC ?
    Cet accord permettra-t-il réellement aux États-Unis de produire sur leur sol les puces de dernière génération ?
    Que pensez-vous des griefs de Donald Trump contre la loi « CHIPS and Science Act » ? Ses critiques sont-elles fondées ?
    Selon vous, les partisans de Donald Trump essaieront-ils toujours d'abroger malgré les contraintes juridiques et les milliers d'emplois en jeu ?
    Quid de la France et de l'Europe ? Comment la France et l'Europe doivent-elles se comporter dans cette guerre technologique entre la Chine et les États-Unis ?

    Voir aussi

    CHIPS Act : les subventions US dans l'industrie des semi-conducteurs ont provoqué un boom inattendu des investissements, les fabricants de puces ont injecté 327 Mds $, multipliant par 15 leurs investissements

    Les États-Unis vont augmenter de 100 % les droits de douane sur les semi-conducteurs chinois en 2025, pour protèger les 53 milliards de dollars consacrés à la loi CHIPS, mais la Chine promet des représailles

    Intel reçoit une aide de 3,5 milliards de dollars du gouvernement américain pour la fabrication de puces destinées à l'armée, ce qui fera d'Intel un acteur de premier plan sur le marché de la défense

  3. #183
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    La société taïwanaise de fabrication de semi-conducteurs (TSMC) a été accusée par un groupe de ses employés américains d'avoir élaboré un « système discriminatoire » favorisant les travailleurs étrangers taïwanais.

    https://www.forbes.com/sites/sarahem...iscrimination/

  4. #184
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    Ces 3 usines verront-elles vraiment le jour où TSMC se barrera-t-il avec l'argent du contribuable américain ? Les paris sont ouverts !

  5. #185
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    Je prenais le temps de lire les publications régulièrement sur ce site, sans commenter, mais je vois qu'il y a de moins en moins d'impartialité.
    Je suis très déçu de la direction que prend depuis quelques temps developpez.com

    Si nous avons choisi la technique, c'est que nous sommes intéressés (pour ma part en tout cas) par les faits, par la science, et non par les frasques des uns et des autres, et surtout pas par le choix d'un camp.

    Je suis un lecteur francophone de France, j'ai d'autres camarades de mon pays qui fréquentent developpez.com, et ces jeux de pouvoir dont la narration est biaisée nous exaspèrent.
    Je n'ai aucune idée si notre esprit est majoritaire ici mais je souhaitais en faire part, à toutes fins utiles.

  6. #186
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    Il faut dissocier les actualités des commentaires effectués.

    Tout le monde peut donner son avis, des personnes compétentes sur le sujet ou non pour l'aspect technique, des personnes objectives et de bonne foi ou non. Il faut donc trier les commentaires. C'est comme dans un débat, il y a des gens qui exposent des arguments avec lesquels tu n'es pas forcément d'accord mais qui créent justement le débat, et ceux qui parlent pour ne rien dire.

    Selon les sujets et les participants, on peut se retrouver avec des discussions intéressantes ou stériles. Ce n'est pas spécifiques à DVP.
    Ma page sur developpez.com : http://chrtophe.developpez.com/ (avec mes articles)
    Mon article sur le P2V, mon article sur le cloud
    Consultez nos FAQ : Windows, Linux, Virtualisation

  7. #187
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    En lisant cet article, cala m'a fait penser qu'en Europe, on est très à la traine en matière de puce de tout genre. Il nous manque l'autonomie.

  8. #188
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    Par défaut Les États-Unis pourraient sanctionner 200 entreprises chinoises supplémentaires dans le domaine des puces
    Les États-Unis pourraient sanctionner 200 entreprises chinoises supplémentaires dans le domaine des puces électroniques
    ils pourraient aussi interdire les exportations de mémoires à large bande vers la Chine

    Les États-Unis ne sont pas près d'assouplir leurs politiques de sanctions commerciales strictes à l'égard de la Chine. Un nouveau rapport révèle que la Maison Blanche envisage d'introduire une nouvelle série de sanctions touchant au moins 200 fabricants chinois de puces. Les nouvelles restrictions interdiraient à la plupart des fournisseurs américains d'expédier des marchandises aux entreprises ciblées. La liste des restrictions devrait être annoncée fin novembre 2024 et s'inscrit dans la politique de Washington visant à empêcher la Chine d'accéder aux puces de pointe pour faire avancer son industrie et pour des usages militaires.

    Les entreprises chinoises face à de nouvelles restrictions commerciales

    Les potentielles nouvelles restrictions commerciales visant les entreprises chinoises ont été annoncées dans un courriel adressé par la Chambre de commerce des États-Unis à ses membres. La Chambre de commerce des États-Unis (AmCham) est le plus grand groupe de lobbying du pays. Le courriel adressé par l'organisation à ses membres laisse également entrevoir une interdiction prochaine des exportations de mémoires à large bande passante (HBM).


    Cette mise à jour, si elle est exacte, montre que l'administration Biden poursuit ses projets visant à restreindre l'accès de la Chine aux semiconducteurs de dernière génération, alors même que le début du second mandat du président républicain élu Donald Trump, le 20 janvier 2025, approche. De nombreux experts affirment qu'il est fort probable que les nouvelles restrictions soient maintenues, ou même intensifiées, sous la future administration Donald Trump.

    « Une autre série de règles visant à limiter les livraisons de puces de mémoire à large bande vers la Chine devrait être dévoilée le mois prochain dans le cadre d'un paquet plus large sur l'IA », indique le courriel de l'AmCham. L'administration Biden a imposé à la Chine une série de contrôles à l'exportation visant à freiner ses avancées technologiques, craignant que ces technologies ne soient utilisées pour renforcer les capacités militaires de l'armée chinoise.

    D'après des sources informées, la première série de réglementations devrait inclure des restrictions sur les livraisons d'outils de fabrication de puces à la Chine. En juillet 2024, des rapports ont signalé que les États-Unis prévoient de dévoiler un nouveau paquet de mesures de contrôle des exportations vers la Chine, y compris l'ajout d'environ 120 nouvelles entreprises chinoises à leur liste de commerce restreint. Le projet semble être arrivé à maturation.

    « Le département du commerce, qui supervise la politique d'exportation des États-Unis, prévoit de publier les nouvelles réglementations avant les vacances de Thanksgiving, jeudi prochain», a écrit la Chambre de commerce des États-Unis dans son courriel.

    Une guerre commerciale technologique qui n'a de cesse de s'intensifier

    Depuis quelques années, les États-Unis sont engagés dans une guerre des puces avec la Chine. Washington a mis en place un ensemble de politiques strictes visant à restreindre les exportations d'équipements fabriqués sur le sol américain. Ces politiques ont mis à mal les ambitions de la Chine de se hisser au sommet dans le secteur des puces. Dans le même temps, les restrictions ont également impacté négativement les fabricants américains de semiconducteurs.

    Les finances des acteurs mondiaux tels que Nvidia a notamment été touché, car ces derniers ne peuvent plus exporter de GPU à haute performance vers la Chine. Cependant, certains rapports suggèrent que l'industrie chinoise des puces rattrape rapidement son retard. La Chine s'efforce de parvenir à une sorte d'autarcie des puces, mais cela s'accompagne de son lot de réserves, car elle devrait non seulement concevoir ses propres puces, mais aussi les fabriquer.

    Sur le plan mondial, seule une poignée de géants, dont Intel et Samsung, disposent de leurs propres départements de conception et de fabrication de puces. Et même dans ce cas, les derniers processeurs d'Intel sont sous-traités à TSMC. Cela signifie que la Chine doit concevoir ses propres puces en interne, mais qu'elle doit ensuite fabriquer des puces basées sur ces conceptions sur des plaques de silicium fabriquées en Chine par des entreprises telles que SMIC.

    L'impact des restrictions américaines se matérialise par le fait que les SoC Kirin et les accélérateurs d'IA Ascend de Huawei resteront apparemment bloqués à la technologie 7nm jusqu'en 2026, car SMIC (Semiconductor Manufacturing International Corp) ne parvient pas à se procurer des machines Extreme Ultraviolet (EUV) de pointe auprès d'ASML. Après la technologie 7nm, la Chine doit impérativement surmonter l'obstacle des machines Extreme Ultraviolet.

    Cela est nécessaire si la Chine veut acquérir des capacités de fabrication de puces de moins de 5nm et être compétitive à l'échelle mondiale. Selon un rapport paru en mars 2024, la Chine prépare un fonds de 27 milliards de dollars à injecter dans son industrie de puce afin de contrer les restrictions croissantes imposées par les États-Unis. De leur côté, les États-Unis ont voté une subvention de 52 milliards de dollars visant à renforcer leur industrie des puces.

    La Chine pourrait riposter face aux restrictions commerciales américaines

    « Les États-Unis feront tout ce qu'il faut pour freiner l'industrie chinoise de la technologie », a déclaré la secrétaire américaine au Commerce, Gina Raimondo, en mars 2024. Gina Raimondo a ajouté que les États-Unis évaluent en permanence la nécessité d'étendre les contrôles à l'exportation pour empêcher la Chine d'acquérir des puces avancées nécessaires au développement de l'IA et aux applications militaires. Mais Pékin pourrait riposter avec des restrictions.

    L'intensification de la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis pourrait avoir un impact sur la chaîne d'approvisionnement mondiale des puces. Le Japon et les Pays-Bas, les deux principaux pays où sont développés les équipements de fabrication de puces, se sont joints aux efforts des États-Unis pour empêcher la Chine d'accéder aux puces de pointe. Toutefois, malgré les efforts de Washington et de ses alliés, des failles subsistent.

    La Chine dénonce ces mesures unilatérales des États-Unis et a déclaré qu'elle prendrait toutes les mesures nécessaires pour sauvegarder ses droits et ses intérêts et a exhorté Washington à lever les contrôles à l'exportation. En août 2023, en réponse aux restrictions de Washington et ses alliés, la Chine a brièvement cessé d'exporter deux minéraux rares, notamment le germanium et le gallium, dont les fabricants de microprocesseurs du monde entier ont besoin.

    La Chine est le leader mondial dans la production de ces deux minéraux. Ces minéraux n'existent pas à l'état naturel. Ils sont des sous-produits du raffinage d'autres métaux. Le germanium est utilisé dans les produits solaires et les fibres optiques, mais peut être employé dans des applications militaires telles que les lunettes de vision nocturne. Le gallium est utilisé pour fabriquer le composé chimique « arséniure de gallium » (composé de gallium et d'arsenic).

    Critical Raw Materials Alliance, une initiative de l'UE, estime que la Chine produit environ 80 % du gallium et 60 % du germanium dans le monde. Bien qu'il existe d'autres producteurs, les analystes alertent sur le fait qu'à long terme, cette guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis pourrait avoir des conséquences dévastatrices sur l'industrie mondiale de la technologie. Cela pourrait affecter durablement la chaîne d'approvisionnement des puces.

    Et vous ?

    Quel est votre avis sur le sujet ?
    Que pensez-vous des efforts déployés par les États-Unis pour freiner l'industrie chinoise des puces ?
    Les actions des États-Unis sont-elles justifiées ? Quels sont les impacts de ces restrictions sur l'industrie technologie ?
    La Chine pourrait riposter avec des restrictions sur l'exportation des terres rares et autres. Quels seraient les impacts sur l'industrie ?
    Comment la France devrait-elle se comporter dans cette géopolitique des semiconducteurs de pointe pour en tirer pleinement avantage ?

    Voir aussi

    La Chine acquiert des puces Nvidia malgré l'interdiction des États-Unis, notamment la puce A100 et la puce plus puissante H100, dont les exportations vers la Chine et Hong Kong ont été interdites

    La Chine prépare un fonds de 27 milliards de dollars à injecter dans son industrie de puces afin de contrer les restrictions croissantes imposées par les États-Unis

    La Chine est-elle en train de perdre la guerre des semiconducteurs ? Les États-Unis pourraient produire 28 % des puces de moins de 10 nm d'ici à 2032, alors que la Chine ne devrait en produire que 2 %

  9. #189
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    Si c'est la guerre commerciale avec la Chine, pourquoi nous autres pauvres contribuables Français avons refilés, encore pour 2020/2024, 200 millions d'€ d'aide au développement/an ?

    Chine qui a plus de robot dans ses usines que l'Allemagne. Si on n'avait pas en tête le PIB par habitant la Chine est plus forte que l'Europe... La démographie quand ça arrange.

    Pays tellement en développement qu'il vient de déployer la plus grande machine à gravité du monde. Me demandez pas à quoi ça sert.

  10. #190
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    Par défaut L'administration Biden réduit de plus de 600 Mns $ la subvention accordée à Intel dans le cadre du CHIPS Act
    L'administration Biden réduit de plus de 600 millions de dollars la subvention accordée à Intel dans le cadre du CHIPS Act, en citant un contrat militaire de 3 milliards de dollars qu'Intel a également obtenu

    L'administration Biden a réduit le financement du CHIPS Act d'Intel de 8,5 milliards de dollars à 7,865 milliards de dollars, citant un contrat du Pentagone de 3 milliards de dollars récemment attribué à l'entreprise. Malgré cette réduction, le projet de semi-conducteurs d'Intel à New Albany, dans l'Ohio, recevra 1,5 milliard de dollars en financement direct, a annoncé le ministère du Commerce.

    La réduction de la subvention accordée à Intel au titre du CHIPS Act s'inscrit dans le cadre de la stratégie plus large de l'administration Biden visant à revitaliser la production nationale de semi-conducteurs. À l'origine, le président américain Joe Biden avait accordé 8,5 milliards de dollars à Intel dans le cadre du programme Build Chip Plants, conçu pour renforcer la compétitivité des États-Unis dans la fabrication de puces, dans un contexte de demande croissante d'IA et de concurrence avec la Chine. Ce financement soutient les projets d'Intel d'investir plus de 100 milliards de dollars dans des installations américaines au cours des cinq prochaines années, notamment dans des sites de fabrication de puces en Arizona, au Nouveau-Mexique, dans l'Ohio et dans l'Oregon. En outre, l'entreprise était également éligible à 11 milliards de dollars de prêts fédéraux ainsi que d'importants crédits d'impôt à l'investissement.

    Plus de deux ans après la signature par le président Joe Biden du CHIPS Act, les fonds fédéraux se dirigent vers l'Ohio, où ils soutiendront les nouvelles usines de fabrication de puces d'Intel à New Albany. En effet, le mardi 26 novembre 2024, l'administration Biden a débloqué 7,865 milliards de dollars pour Intel dans le cadre du CHIPS Incentives Program. Le projet de New Albany recevra 1,5 milliard de dollars de financement direct, selon le ministère américain du Commerce.


    Le lieutenant-gouverneur Jon Husted, qui, avec le gouverneur Mike DeWine, a contribué à l'implantation des futures usines d'Intel dans l'Ohio, a salué cette annonce comme un développement « essentiel » qui contribuera à renforcer la chaîne d'approvisionnement en haute technologie du pays. Mais si Jon Husted a qualifié la journée de mardi de « bonne journée » pour l'Ohio et Intel, il a déploré le temps qu'il a fallu pour que le financement soit débloqué.

    « Cela fait plus de deux ans que nous attendons de voir ces fonds affluer vers ce projet, et maintenant qu'Intel reçoit cet argent, cela peut aider à consolider et à accélérer le rythme », a déclaré Jon Husted. « Cela nous permet de faire un pas de plus vers notre objectif. »

    Selon le ministère du commerce, les fonds alloués au titre de la loi « Creating Helpful Incentives to Produce Semiconductors Act », signée par Joe Biden en août 2022, permettront de soutenir les projets d'Intel en Arizona, au Nouveau-Mexique, en Ohio et en Oregon, ainsi que d'autres projets menés par d'autres fabricants de microprocesseurs. La loi a été créée pour stimuler la recherche et la fabrication de semi-conducteurs aux États-Unis, après que les dirigeants eurent déclaré que le pays était en retard par rapport à d'autres nations.

    Bien qu'Intel ait déjà commencé à construire ses deux usines de semi-conducteurs dans le comté de Licking, la société a précédemment déclaré que le projet de 28 milliards de dollars était retardé dans l'attente d'un financement au titre du CHIPS Act.

    Mardi, Mike DeWine s'est réjoui de l'annonce du financement du CHIPS Act, qu'il a qualifié d'« étape indispensable dans la réalisation de l'objectif important que constitue la fabrication des puces informatiques les plus avancées en Amérique ».

    « Le travail de construction du Silicon Heartland avance maintenant avec encore plus de certitude, faisant progresser notre sécurité économique et nationale au profit des travailleurs de l'Ohio et de l'Amérique », a déclaré Mike DeWine.

    Jusqu'à présent, plus de 36 milliards de dollars de financement au titre du CHIPS Act ont été annoncés, selon le ministère du Commerce.

    L'annonce de mardi est intervenue un jour après que le New York Times a rapporté pour la première fois que le gouvernement américain prévoyait de réduire la subvention de 8,5 milliards de dollars accordée à Intel à moins de 8 milliards de dollars, en citant un contrat de 3 milliards de dollars proposé à Intel pour la fabrication de puces pour le Pentagone.

    Jon Husted a déclaré que l'annonce de mardi était une bonne nouvelle, mais qu'il était déçu qu'Intel n'ait pas reçu le montant total et que les entreprises basées en dehors des États-Unis aient reçu un financement important dans le cadre du CHIPS Act.

    « Je pense qu'Intel méritait le montant total et il est regrettable qu'elle ne l'ait pas obtenu », a déclaré M. Husted. « Mais nous allons de l'avant. [L'annonce de mardi] est une bonne nouvelle pour l'avenir des usines dans l' Ohio ».

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    Outre le financement fédéral, Intel bénéficie également de plus de 2 milliards de dollars d'incitations de la part de l'État et de New Albany.

    Intel affirme être la seule entreprise américaine qui conçoit et fabrique des puces logiques de pointe utilisées dans les technologies avancées.

    Ces puces sont utilisées dans tous les domaines, des téléphones aux voitures, en passant par les appareils médicaux, etc. Selon le ministère du Commerce, la production de ces puces aux États-Unis à l'avenir devrait également renforcer la sécurité nationale à mesure que la technologie progresse.

    « Le fort soutien bipartisan au rétablissement du leadership américain en matière de technologie et de fabrication est à l'origine d'investissements historiques qui sont essentiels à la croissance économique à long terme et à la sécurité nationale du pays », a déclaré Pat Gelsinger, PDG d'Intel, dans un communiqué. « Intel s'engage profondément à faire progresser ces priorités communes en développant davantage ses activités aux États-Unis au cours des prochaines années. »

    Le président-directeur général de la Chambre de commerce de l'Ohio, Steve Stivers, a salué le déblocage du financement du programme CHIPS mardi, déclarant qu'il s'agissait d'un « grand jour pour être un Buckeye ».

    Steve Stivers a remercié l'administration Biden et a déclaré que la fabrication de micropuces aux États-Unis contribuerait à renforcer la sécurité nationale. En septembre, Intel a reçu une subvention fédérale de 3 milliards de dollars pour la fabrication de puces électroniques destinées à l'armée.

    « La Chambre de l'Ohio souhaite remercier Intel pour son engagement dans l'Ohio, le Silicon Heartland, où nous continuons à fabriquer des choses tous les jours », a déclaré M. Stivers dans un communiqué préparé à l'avance. « Nous sommes impatients de travailler avec la nouvelle administration pour poursuivre la mission impérative du CHIPS Act, à savoir améliorer notre sécurité nationale et économique en fabriquant davantage de puces électroniques aux États-Unis. »

    Cet ajustement du financement d'Intel intervient à peine quelques jours après que l'administration Biden a annoncé avoir conclu un accord de 6,6 milliards de dollars avec TSMC pour la construction de trois usines de semi-conducteurs de pointe en Arizona, ceci afin de protéger sa législation phare CHIPS Act contre Donald Trump. Les fonds proviennent de la loi « CHIPS and Science Act » qui prévoit une subvention de 52,7 milliards de dollars pour l'installation d'usines de fabrication de puces aux États-Unis. Ils vont permettre à TSMC de fabriquer des puces ultramodernes aux États-Unis. Selon les analystes, cet accord permettrait à Joe Biden de protéger le CHIPS Act contre Donald Trump, qui a critiqué ouvertement la législation, des républicains ayant menacé de l'abroger lorsque ce dernier entrera en fonction.

    Et vous ?

    Quel est votre avis sur le sujet ?
    Trouvez-vous cette initiative de l'administration Biden cohérente et pertinente ?

    Voir aussi :

    Intel reçoit une aide de 3,5 milliards de dollars du gouvernement américain pour la fabrication de puces destinées à l'armée, ce qui fera d'Intel un acteur de premier plan sur le marché de la défense

    Les États-Unis vont augmenter de 100 % les droits de douane sur les semi-conducteurs chinois en 2025, pour protèger les 53 milliards de dollars consacrés à la loi CHIPS, mais la Chine promet des représailles

    CHIPS Act : les subventions US dans l'industrie des semi-conducteurs ont provoqué un boom inattendu des investissements, les fabricants de puces ont injecté 327 Mds $, multipliant par 15 leurs investissements
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  11. #191
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    Par défaut La Chine décide d'interdire les exportations aux États-Unis des minéraux critiques pour les puces
    La Chine interdit les exportations de minéraux critiques utilisés dans la fabrication de semi-conducteurs et demande aux entreprises d'éviter les puces américaines, en réponse aux restrictions des États-Unis.

    La Chine décide d'interdire les exportations aux États-Unis des minéraux critiques utilisés dans la fabrication de semi-conducteurs. Ces mesures ont été annoncées en réponse aux nouvelles restrictions des États-Unis à l'accès de la Chine à des composants essentiels de l'IA. En outre, plusieurs groupes industriels chinois ont appelé leurs membres à acheter des semi-conducteurs fabriqués dans le pays, car les "puces américaines n'étaient plus sûres ni fiables". Toutes ces nouvelles interdictions viennent aggraver les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis.

    Les États-Unis ne sont pas près d'assouplir leurs politiques de sanctions commerciales strictes à l'égard de la Chine. Un nouveau rapport révèle que la Maison Blanche envisage d'introduire une nouvelle série de sanctions touchant au moins 200 fabricants chinois de puces. Les nouvelles restrictions interdiraient à la plupart des fournisseurs américains d'expédier des marchandises aux entreprises ciblées.

    Fin novembre, le gouvernement des États-Unis a annoncé ces nouvelles restrictions à l'accès de la Chine aux puces avancées nécessaires à la création de modèles d'intelligence artificielle. Les nouvelles restrictions à l'exportation de ces composants essentiels ont suscité de vives critiques de la part de Pékin, mais ces dernières mesures s'inscrivent dans le cadre d'une campagne permanente visant à limiter la croissance chinoise et, en particulier, à ralentir les progrès susceptibles d'être utilisés à des fins militaires.

    Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale, a déclaré : "Les États-Unis ont pris des mesures importantes pour éviter que nos technologies ne soient utilisées par nos adversaires d'une manière qui menace notre sécurité nationale." En réponse, l'administration chinoise s'est engagée à protéger ses intérêts, un porte-parole du ministère du commerce affirmant que les restrictions américaines "abusent des mesures de contrôle des exportations", ce qui a "entravé les échanges économiques et commerciaux normaux".

    Dans le cadre de cette réponse, la Chine a décidé d'interdire les exportations de minéraux essentiels vers les États-Unis et plusieurs groupes industriels conseillent aux entreprises d'éviter les puces américaines. Les minéraux critiques interdits sont le gallium, le germanium et l'antimoine, qui ont de nombreuses applications militaires. Cette mesure vient aggraver les tensions commerciales entre les deux pays.


    La Chine interdit les exportations aux États-Unis des minéraux critiques

    Les restrictions annoncées par la Chine renforcent l'application des limites existantes sur les exportations de minéraux critiques que Pékin a commencé à mettre en place en 2023, mais qui ne s'appliquent qu'au marché américain. Il s'agit de la dernière escalade des tensions commerciales entre les deux plus grandes économies du monde avant que le président américain élu Donald Trump ne prenne ses fonctions en janvier 2025.

    Une directive du ministère chinois du commerce sur les biens à double usage, qui ont des applications à la fois militaires et civiles, a invoqué des préoccupations de sécurité nationale pour justifier l'interdiction d'exportation. L'ordonnance, qui prend effet immédiatement, exige également un examen plus strict de l'utilisation finale des articles en graphite expédiés aux États-Unis. "En principe, l'exportation de gallium, de germanium, d'antimoine et de matériaux superdurs vers les États-Unis ne sera pas autorisée", a déclaré le ministère.

    Le gallium et le germanium sont utilisés dans les semi-conducteurs, tandis que le germanium est également utilisé dans la technologie infrarouge, les câbles à fibres optiques et les cellules solaires. L'antimoine est utilisé dans les balles et autres armes, tandis que le graphite est le composant le plus important en volume des batteries de véhicules électriques.

    Cette mesure a suscité de nouvelles inquiétudes quant à la possibilité que Pékin s'attaque ensuite à d'autres minéraux essentiels, y compris ceux dont l'utilisation est encore plus large, tels que le nickel et le cobalt. "La Chine signale depuis un certain temps qu'elle est prête à prendre ces mesures, alors quand les États-Unis vont-ils retenir la leçon ?", a demandé Todd Malan, de Talon Metals, qui tente de développer une mine de nickel dans le Minnesota et qui explore le métal dans le Michigan. La seule mine de nickel américaine sera épuisée d'ici 2028.

    Les États-Unis évaluent les nouvelles restrictions, mais prendront les "mesures nécessaires" pour y répondre, a déclaré un porte-parole de la Maison Blanche, sans donner de détails. "Ces nouveaux contrôles ne font que souligner l'importance de renforcer nos efforts avec d'autres pays pour réduire les risques et diversifier les chaînes d'approvisionnement essentielles en les éloignant de la RPC", a déclaré le porte-parole, faisant référence à la République populaire de Chine, le nom officiel de la Chine.

    Ces nouvelles interdictions aggravent les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis

    Les données douanières chinoises montrent qu'il n'y a pas eu d'expéditions de germanium ou de gallium, sous forme brute ou non, vers les États-Unis en 2024 jusqu'au mois d'octobre, bien que ce pays ait été le quatrième et le cinquième marché mondial pour ces minéraux, respectivement, un an plus tôt. En octobre, les expéditions chinoises de produits à base d'antimoine ont chuté de 97 % par rapport à septembre, après l'entrée en vigueur de la décision de Pékin de limiter les exportations de ce minéral.

    En 2023, la Chine représentait 48 % de l'antimoine extrait dans le monde, qui est utilisé dans les munitions, les missiles à infrarouge, les armes nucléaires et les lunettes de vision nocturne, ainsi que dans les batteries et les équipements photovoltaïques. Cette année, la Chine a assuré 59,2 % de la production de germanium raffiné et 98,8 % de la production de gallium raffiné, selon le cabinet de conseil Project Blue.

    "Cette décision constitue une escalade considérable des tensions dans les chaînes d'approvisionnement où l'accès aux unités de matières premières est déjà limité en Occident", a déclaré Jack Bedder, cofondateur de Project Blue. Les prix du trioxyde d'antimoine à Rotterdam ont grimpé de 228 % depuis le début de l'année pour atteindre 39 000 dollars la tonne fin novembre 2024, selon les données du fournisseur d'informations Argus.

    L'annonce de la Chine intervient après que Washington a lancé sa troisième campagne de répression en trois ans contre l'industrie chinoise des semi-conducteurs, en réduisant les exportations de 140 entreprises. "Il n'est pas surprenant que la Chine ait répondu aux restrictions croissantes des autorités américaines, actuelles et imminentes, par ses propres restrictions sur l'approvisionnement de ces minéraux stratégiques", a déclaré Peter Arkell, président de l'Association minière mondiale de Chine (Global Mining Association of China). "C'est une guerre commerciale qui n'a pas de vainqueur", a-t-il ajouté.

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    La Chine élargit ces mesures de représailles

    Par ailleurs, plusieurs groupes industriels chinois ont appelé leurs membres à acheter des semi-conducteurs fabriqués dans le pays, l'un d'entre eux affirmant que les puces américaines n'étaient plus sûres ni fiables. Les déclarations, publiées peu de temps après l'une et l'autre, ne précisent pas pourquoi les puces américaines ne sont pas sûres ou fiables.

    "La Chine avait agi assez lentement ou prudemment en termes de représailles contre les mesures prises par les États-Unis, mais il semble assez clair que maintenant les gants sont jetés", a déclaré Tom Nunlist, directeur associé de la société de recherche Trivium China. Les associations couvrent certaines des plus grandes industries chinoises - notamment les télécommunications, l'économie numérique, l'automobile et les semi-conducteurs - et comptent ensemble 6 400 entreprises membres.

    L'Internet Society of China a exhorté les entreprises nationales à réfléchir attentivement avant d'acheter des puces américaines et à chercher à développer la coopération avec des entreprises de puces de pays et de régions autres que les États-Unis, selon son compte WeChat officiel. Elle a également encouragé les entreprises nationales à utiliser "proactivement" des puces produites par des entreprises nationales et étrangères en Chine. Les contrôles américains sur les exportations de puces ont causé un "préjudice substantiel" à la santé et au développement de l'Internet Society of China, a-t-elle ajouté.

    Cependant, ces conseils pourraient affecter les géants américains de la fabrication de puces, tels que Nvidia, AMD et Intel, qui, malgré les contrôles à l'exportation, ont réussi à continuer à vendre des produits sur le marché chinois. Selon des rapports, des organismes militaires chinois, des instituts de recherche sur l'intelligence artificielle gérés par l'État et des universités ont acheté en 2023 de petits lots de semi-conducteurs Nvidia malgré l'interdiction d'exportations.

    Et vous ?

    Pensez-vous que ces mesures sont crédibles ou pertinentes ?
    Quel est votre avis sur la situation entre les État-Unis et la Chine ?

    Voir aussi :

    La Chine a dépassé les États-Unis en tant que force dominante dans le domaine de la recherche sur les technologies essentielles, selon un rapport de l'Institut Australien de Politique Stratégique

    Les États-Unis vont augmenter de 100 % les droits de douane sur les semi-conducteurs chinois en 2025, pour protèger les 53 milliards de dollars consacrés à la loi CHIPS, mais la Chine promet des représailles

    La Chine séduit les talents IT occidentaux dans la course à la suprématie dans le domaine des puces électroniques. Elle cible les employés ayant accès aux technologies sensibles et sophistiquées occidentales
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  12. #192
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    Par défaut La Chine a ouvert une enquête sur Nvidia pour violation de la loi anti-monopole du pays
    La Chine a ouvert une enquête sur Nvidia pour violation de la loi anti-monopole du pays, une mesure de rétorsion contre les dernières restrictions imposées par les États-Unis.

    Nvidia a été pris au piège des frictions entre les États-Unis et la Chine. La Chine a déclaré qu'elle enquête sur Nvidia au sujet de l'accord avec Mellanox. Cette mesure intervient quelques jours après les dernières restrictions imposées par les États-Unis au secteur des puces.

    Malgré l'interdiction des États-Unis, la Chine a réussi à acquérir des puces Nvidia, notamment la puce A100 et la puce plus puissante H100. Des rapports ont confirmé que des organismes militaires chinois, des instituts de recherche sur l'intelligence artificielle gérés par l'État et des universités ont acheté en 2023 de petits lots de semi-conducteurs Nvidia dont l'exportation vers la Chine est interdite par les États-Unis.

    Même si l'achat ou la vente de puces américaines haut de gamme n'est pas illégal en Chine, la Chine a annoncé avoir lancé une enquête sur Nvidia, pour des violations présumées de la loi anti-monopole du pays. L'enquête est largement perçue comme une mesure de rétorsion contre les dernières restrictions imposées par les États-Unis au secteur chinois des puces électroniques.

    La déclaration de l'Administration d'État pour la régulation du marché annonçant l'enquête ne précise pas comment l'entreprise américaine, connue pour ses puces d'intelligence artificielle et de jeu, aurait pu violer les lois anti-monopoles chinoises. Elle a indiqué que le fabricant de puces américain était également soupçonné d'avoir violé les engagements qu'il avait pris lors de l'acquisition du concepteur de puces israélien Mellanox Technologies, selon les conditions énoncées dans l'approbation conditionnelle de l'opération par l'autorité de régulation en 2020.


    Cette annonce est la dernière salve en date d'une guerre commerciale de longue haleine entre la Chine et les États-Unis, qui se disputent la supériorité technologique. Début décembre 2024, 4 des principales associations industrielles chinoises ont publié une réponse rare et coordonnée indiquant que les entreprises chinoises devraient se méfier des puces américaines car elles ne sont "plus sûres" et qu'elles devraient plutôt acheter des produits locaux.

    Après cette annonce d'enquête, les actions de Nvidia ont clôturé en baisse de 2,5 % le 9 décembre. Un porte-parole de Nvidia a déclaré que la société travaillait dur pour "fournir les meilleurs produits possibles dans chaque région et honorer nos engagements partout où nous faisons des affaires", ajoutant que "nous sommes heureux de répondre à toutes les questions que les régulateurs pourraient avoir au sujet de nos activités".

    Bob O'Donnell, analyste en chef de TECHnalysis Research, a déclaré qu'il était peu probable que l'enquête ait un impact important sur l'entreprise, en particulier à court terme, car la plupart des puces les plus avancées de Nvidia ne peuvent déjà plus être vendues en Chine.

    La dernière fois que la Chine a lancé une enquête anti-monopole sur une entreprise technologique étrangère de premier plan, c'était en 2013, lorsqu'elle a enquêté sur la filiale locale de Qualcomm pour surfacturation et abus de sa position sur le marché des normes de communication sans fil. Qualcomm a ensuite accepté de payer une amende de 975 millions de dollars, la plus importante que la Chine ait jamais infligée à une entreprise à l'époque.

    Nvidia pris au piège entre les États-Unis et la Chine

    Nvidia est l'une des nombreuses entreprises prises au piège des frictions entre les États-Unis et la Chine. Les sanctions américaines de 2022 ont interdit les livraisons de puces d'intelligence artificielle A100 et H100 à la Chine, ce qui a conduit Nvidia à développer des versions modifiées. Ces variantes spécifiques à la Chine ont ensuite été restreintes dans le cadre de contrôles américains renforcés en octobre 2023, ce qui a incité Nvidia à publier une autre série de puces modifiées pour le marché chinois.

    "Il est clair que le gouvernement chinois tente de réagir aux récentes restrictions imposées par les États-Unis, mais sa capacité à influencer l'industrie américaine des semi-conducteurs continue de diminuer avec le temps", a déclaré O'Donnell.

    Nvidia dominait le marché chinois des puces d'intelligence artificielle avec une part de plus de 90 % avant ces restrictions. Toutefois, elle est confrontée à une concurrence croissante de la part de ses rivaux nationaux, au premier rang desquels Huawei. La Chine a représenté environ 17 % du chiffre d'affaires de Nvidia au cours de l'année qui s'est achevée fin janvier, contre 26 % deux ans plus tôt.

    En 2020, l'entreprise a obtenu l'approbation de la Chine pour l'acquisition de Mellanox Technologies, au grand soulagement des investisseurs qui craignaient que les frictions commerciales entre la Chine et les États-Unis ne compliquent le processus. Nvidia et l'entité fusionnée ont été soumises à de nombreuses conditions, les obligeant à fournir des accélérateurs de GPU sur le marché chinois à des conditions "équitables, raisonnables et non discriminatoires".

    Les entreprises doivent également donner aux clients et aux distributeurs la possibilité d'acheter jusqu'à un an de stocks d'accélérateurs de GPU Nvidia et d'équipements de réseau Mellanox à ces conditions. Les conditions interdisent également le regroupement forcé de produits, les conditions commerciales déraisonnables, les restrictions d'achat et le traitement discriminatoire des clients qui achètent des produits séparément.

    L'enquête intervient alors que les États-Unis ont lancé également leur troisième campagne de répression en trois ans contre l'industrie chinoise des semi-conducteurs, au cours de laquelle Washington a réduit les exportations de 140 entreprises, dont des fabricants d'équipements pour puces. Peu après l'annonce de Washington, Pékin a interdit les exportations vers les États-Unis des minéraux essentiels que sont le gallium, le germanium et l'antimoine.

    Et vous ?

    Pensez-vous que cette enquête est crédible ou pertinente ?
    Quel est votre avis sur le sujet ?

    Voir aussi :

    Les États-Unis pourraient sanctionner 200 entreprises chinoises supplémentaires dans le domaine des puces électroniques. Ils pourraient aussi interdire les exportations de mémoires à large bande vers la Chine

    Les puces d'IA de Nvidia se louent moins cher en Chine qu'aux États-Unis : les prix bas indiquent que l'offre de puces Nvidia est abondante en Chine et que l'interdiction américaine a échoué

    La Chine a dépassé les États-Unis en tant que force dominante dans le domaine de la recherche sur les technologies essentielles, selon un rapport de l'Institut Australien de Politique Stratégique
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  13. #193
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    Au-delà de l'intérêt opportun pour la Chine, les pratiques anti-concurentielles de Nvidia posent quand-même de sérieux problèmes.

  14. #194
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    Par défaut Les États-Unis préparent de nouvelles restrictions contre la Chine sur les puces d'IA
    Les États-Unis préparent la guerre des puces en imposant de nouvelles restrictions afin de fermer les portes dérobées de la Chine, en plafonnant les expéditions de puces d'IA vers les pays alliés de la Chine

    Les États-Unis préparent la guerre des puces en imposant de nouvelles restrictions sur les puces d'IA afin de fermer les portes dérobées de la Chine. Ces nouvelles règles plafonneraient les expéditions de puces d'IA vers les pays alliés de la Chine, tandis que les alliés des États-Unis ne seront pas soumis à des restrictions.

    Depuis quelques années, les États-Unis sont engagés dans une guerre des puces avec la Chine. Washington a mis en place un ensemble de politiques strictes visant à restreindre les exportations d'équipements fabriqués sur le sol américain. Ces politiques ont mis à mal les ambitions de la Chine de se hisser au sommet dans le secteur des puces. Dans le même temps, les restrictions ont également impacté négativement les fabricants américains de semiconducteurs.

    La dernière vague de restrictions prévoit de toucher au moins 200 fabricants chinois de puces. Les restrictions interdisent à la plupart des fournisseurs américains d'expédier des marchandises aux entreprises ciblées. Mais ces restrictions à l'exportation de ces composants essentiels ont suscité de vives critiques de la part de Pékin.

    Malgré cela, le Wall Street Journal a rapporté que le gouvernement des États-Unis prépare des règles qui restreindraient la vente de puces d'intelligence artificielle avancées dans certaines parties du monde afin de limiter la capacité de la Chine à y accéder. Ces nouvelles règles plafonneraient les expéditions de puces d'IA vers les pays alliés de la Chine, tandis que les alliés des États-Unis ne seront pas soumis à des restrictions.


    Ces nouvelles règles s'inscrivent notamment dans la politique de Washington visant à empêcher la Chine d'accéder aux puces de pointe pour faire avancer son industrie et pour des usages militaires. En réponse à toutes ces restrictions, la Chine a décidé d'interdire les exportations de minéraux essentiels vers les États-Unis et plusieurs groupes industriels conseillent aux entreprises d'éviter les puces américaines. Les minéraux critiques interdits sont le gallium, le germanium et l'antimoine, qui ont de nombreuses applications militaires.

    En plus de cela, la Chine a également annoncé avoir lancé une enquête sur Nvidia, pour des violations présumées de la loi anti-monopole du pays. Elle a indiqué que le fabricant de puces américain était également soupçonné d'avoir violé les engagements qu'il avait pris lors de l'acquisition du concepteur de puces israélien Mellanox Technologies, selon les conditions énoncées dans l'approbation conditionnelle de l'opération par l'autorité de régulation en 2020.

    Les nouvelles règles que les États-Unis préparent viendront donc aggraver les tensions commerciales entre les deux pays. Cependant, ce genre de mesure n'est pas toujours efficace. Par exemple, la Russie aurait trouvé le moyen d'accéder aux puces de fabrication américaine malgré les restrictions strictes à l'exportation. Les armes russes retrouvées sur les champs de bataille en Ukraine sont remplies de matériel provenant de sociétés telles qu'Intel et Analog Devices. Ces matériels contribuent à la production de drones, de bombes planantes, de systèmes de communication de précision et de missiles Iskander utilisés par la Russie. Le rapport souligne que cette chaîne d'approvisionnement est étonnamment résiliente.

    Source : Wall Street Journal

    Et vous ?

    Pensez-vous que ces restrictions sont crédibles ou pertinentes ?
    Quel est votre avis sur le sujet ?

    Voir aussi :

    « Les États-Unis feront tout ce qu'il faut pour freiner l'industrie chinoise de la technologie », affirme la secrétaire américaine au Commerce, mais Pékin pourrait riposter avec des restrictions

    La Chine a dépassé les États-Unis en tant que force dominante dans le domaine de la recherche sur les technologies essentielles, selon un rapport de l'Institut Australien de Politique Stratégique

    Guerre des puces entre les États-Unis et la Chine : l'Europe rejoint les États-Unis dans la guerre. Les Pays-Bas prennent des mesures pour restreindre certaines exportations technologiques
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  15. #195
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    Je pense que c'est une guerre perdue d'avance par les USA. Ils ont tout délocalisé en Chine, et maintenant ils disent "STOP" ! Les chinois sont très doués pour copier les technologies qu'on leur demande de fabriquer. Ils ont les matières premières, la population et la puissance industrielle pour faire vite et bien.
    Je pense que cette "guerre" ne va que permettre à la Chine de devenir réellement indépendante des techno occidentales et devenir la première puissance mondiale.
    On voit bien que la "ré-industrialisation" des USA n'est pas à la hauteur. Difficile pour des entreprises nourries depuis des décennies de coût main d'œuvre bas en délocalisant la production (pour le bien des actionnaires) de revenir au pays. Entre les coûts nécessaires pour refaire le tissu industriel et les coûts de main d'œuvre qui seront forcément plus fort. Les actionnaires ne sont pas prêts à perdre leurs rentes.

    Les gouvernements US me font penser à Don Quichotte, dans cette histoire.
    Au nom du pèze, du fisc et du St Estephe
    Au nom du fric, on baisse son froc...

  16. #196
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    Citation Envoyé par Jon Shannow Voir le message
    Je pense que cette "guerre" ne va que permettre à la Chine de devenir réellement indépendante des techno occidentales et devenir la première puissance mondiale.
    Exactement
    C'est le genre de chose qui peut renforcer la Chine.
    Ça va pousser la Chine à innover et peut-être que dans le futur des entreprises chinoises vont concevoir des puces plus performantes que les meilleures puces US.

    Citation Envoyé par Jade Emy Voir le message
    Ces nouvelles règles s'inscrivent notamment dans la politique de Washington visant à empêcher la Chine d'accéder aux puces de pointe pour faire avancer son industrie et pour des usages militaires. En réponse à toutes ces restrictions, la Chine a décidé d'interdire les exportations de minéraux essentiels vers les États-Unis et plusieurs groupes industriels conseillent aux entreprises d'éviter les puces américaines. Les minéraux critiques interdits sont le gallium, le germanium et l'antimoine, qui ont de nombreuses applications militaires.
    C'est de bonne guerre

    Citation Envoyé par Jade Emy Voir le message
    Les nouvelles règles que les États-Unis préparent viendront donc aggraver les tensions commerciales entre les deux pays. Cependant, ce genre de mesure n'est pas toujours efficace. Par exemple, la Russie aurait trouvé le moyen d'accéder aux puces de fabrication américaine malgré les restrictions strictes à l'exportation. Les armes russes retrouvées sur les champs de bataille en Ukraine sont remplies de matériel provenant de sociétés telles qu'Intel et Analog Devices. Ces matériels contribuent à la production de drones, de bombes planantes, de systèmes de communication de précision et de missiles Iskander utilisés par la Russie. Le rapport souligne que cette chaîne d'approvisionnement est étonnamment résiliente.
    Ah bon ?
    Pourtant les médias mainstream disaient que la Russie achetait des lave-linge car elle manquait de semiconducteur.

    Guerre en Ukraine : pourquoi les machines à laver sont-elles si importantes pour l'armée russe ?
    Non, les Russes ne se sont pas soudainement passionnés pour les lave-linge. La raison de l'augmentation des acquisitions de ces appareils se trouve auprès du gouvernement russe. Il utiliserait ces machines afin de récupérer leurs matériaux semi-conducteurs, explique TF1 Info.
    Il faudrait que la Russie développe sa production de puces, ce n'est jamais bon de dépendre d'autres pays.
    Parce que si ils te sanctionnent tu peux te retrouver dans une situation extremement grave.
    Keith Flint 1969 - 2019

  17. #197
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    Par défaut Le PDG d'ASML déclare que la Chine a 10 à 15 ans de retard en matière de fabrication de semiconducteurs
    Le PDG d'ASML déclare que la Chine a 10 à 15 ans de retard en matière de fabrication de puces, mais les entreprises chinoises travaillent des machines EUV
    afin d'échapper aux restrictions occidentales

    De nombreux rapports indiquent que l'industrie chinoise des semiconducteurs a réalisé des progrès remarquables ces dernières années. Toutefois, le PDG de la société néerlandaise ASML estime que la Chine a encore 10 à 15 ans de retard en matière de fabrication de puces sur ses rivaux tels que TSMC, Samsung et Intel. Il a souligné que les restrictions américaines à l'exportation sont parmi les principaux facteurs à l'origine du retard des fabricants chinois de puces, car les sanctions ont privé le pays des outils de lithographie EUV de pointe comme ceux construits par ASML. Les entreprises chinoises travaillent toutefois sur leurs propres machines EUV.

    Les restrictions ralentissent considérablement l'industrie chinoise des puces

    La rivalité technologique entre la Chine et les États-Unis a des racines profondes, mais elle s'est intensifiée lors de la dernière décennie. En 2018, le président américain Donald Trump lance une guerre commerciale contre la Chine, imposant des droits de douane et des restrictions sur les exportations de technologies de pointe, notamment contre Huawei. Ces mesures ont été maintenues par son successeur Joe Biden et certaines se sont retrouvées renforcées.


    Lors d'une récente interview accordée au média néerlandais NRC, le PDG du géant néerlandais ASML, Christophe Fouquet, a expliqué que ces restrictions ont contribué à ralentir la montée en puissance de la Chine dans le domaine de la fabrication de puces. En raison des restrictions imposées par les États-Unis et leurs alliés, les entreprises chinoises de fabrication de puces n'ont pas accès aux équipements de lithographie EUV (extreme ultraviolet) de pointe.

    Citation Envoyé par Christophe Fouquet, PDG d'ASML

    Bien que les progrès réalisés par SMIC et Huawei dans le secteur des semiconducteurs au cours des dernières années soient assez impressionnants, ces entreprises ont 10 à 15 ans de retard sur les géants de l'industrie tels qu'Intel, TSMC et Samsung. En interdisant l'exportation de l'EUV, la Chine aura 10 à 15 ans de retard sur l'Occident. Cela a vraiment un effet.
    ASML est la seule entreprise au monde à fabriquer des machines de lithographie EUV qui coûtent des centaines de millions de dollars chacune. Elles permettent de placer des circuits complexes sur des tranches de silicium en utilisant des lignes plus fines qu'un cheveu humain. La toute dernière version, la High-NA EUV, permet aux fabricants de puces de placer des schémas de circuits encore plus complexes sur les tranches pour produire des puces plus avancées.

    Selon les experts, même avec les meilleures machines de lithographie DUV (deep ultraviolet), les entreprises chinoises, telles que SMIC (Semiconductor Manufacturing International Corp) et Huawei, ne seront pas en mesure d'égaler les technologies de traitement de TSMC de manière rentable. SMIC et Huawei ont été en mesure de produire une puce de 7 nm qui prend en charge la 5G. Toutefois, Christophe Fouquet souligne qu'ils sont encore très en retard.

    Même si SMIC est la troisième fonderie au monde après TSMC et Samsung Foundry, les sanctions imposées par les États-Unis et leurs alliés empêchent les fabricants chinois de puces d'obtenir des machines EUV, ce qui signifie que le pays est incapable de produire des semiconducteurs de dernière génération.

    La Chine développe des alternatives aux machines DUV et EUV avancées d'ASML

    ASML n'a jamais expédié ses machines EUV en Chine en raison de l'accord de Wassenaar, bien que SMIC ait commandé une machine EUV. Les détails ne sont pas clairs, mais ASML n'a pas livré la machine à la société chinoise en raison des sanctions américaines. Mais ASML a continué à livrer des machines de lithographie DUV avancées, telles que le Twinscan NXT:2000i, qui sont capables de produire des puces sur des technologies de processus de classe 5nm et 7nm.

    Ayant compris que les outils EUV ne viendraient pas en Chine, Huawei et ses partenaires explorent eux-mêmes la lithographie EUV en vue de construire leurs propres machines et écosystèmes de fabrication de puces lithographiques, ce qui pourrait prendre au mieux 10 à 15 ans. À titre de référence, il a fallu plus de 20 ans à ASML et à ses partenaires pour construire l'écosystème EUV, depuis les travaux de base jusqu'aux machines commerciales complètes.

    Selon les experts, en gardant à l'esprit que de nombreuses technologies développées au début et au milieu des années 1990 sont connues de tous, les entreprises chinoises n'auront pas à tout développer à partir de zéro. Toutefois, le temps que l'industrie chinoise des semiconducteurs mette au point des outils EUV Low-NA, l'industrie occidentale des puces disposera d'équipements de lithographie EUV High-NA et même de machines de lithographie EUV Hyper-NA.

    Dans le cadre de ses sanctions contre l'industrie chinoise des puces, le gouvernement américain fait pression sur ASML pour qu'elle arrête la maintenance et la réparation de ses systèmes DUV avancés en Chine. Toutefois, le gouvernement néerlandais n'a pas encore accédé à cette demande pour un certain nombre de raisons. Par exemple, ASML souhaite conserver le contrôle de ses machines en Chine afin d'éviter le risque de fuite d'informations sensibles.

    Cela pourrait se produire si des entreprises chinoises prenaient en charge la maintenance pour maintenir leurs fonderies en activité. Pour l'instant, les entreprises chinoises comptent parmi les principaux clients d'ASML, qui gagne des milliards en vendant des outils de lithographie DUV à SMIC, Hua Hong et YMTC.

    On ne sait pas ce qui se passera si (ou plutôt quand) les fabricants chinois d'équipements de lithographie construisent leurs propres systèmes de lithographie DUV (ou se contentent de copier ceux mis au point par le géant néerlandais). D'une part, ils pourraient simplement réduire leurs achats auprès d'ASML.

    Mais d'autre part, ils pourraient commencer à vendre ces outils en dehors de la Chine, entrant ainsi en concurrence avec ASML. S'il est peu probable que la Chine construise bientôt une machine semblable au Twinscan NXT:2000i, il pourrait être beaucoup plus facile de reproduire quelque chose de moins avancé.

    Source : Christophe Fouquet, PDG d'ASML

    Et vous ?

    Quel est votre avis sur le sujet ?
    Que pensez-vous des déclarations du PDG d'ASML sur le retard de l'industrie chinoise des puces ?
    Selon vous, la Chine est-elle en mesure de rattraper son retard malgré les restrictions occidentales ? Pourquoi ?
    La Chine travaille sur ses propres systèmes de lithographie DUV et EUV ? Quelles seraient les implications potentielles en cas de succès ?

    Voir aussi

    Les États-Unis préparent la guerre des puces en imposant de nouvelles restrictions afin de fermer les portes dérobées de la Chine en plafonnant les expéditions de puces d'IA vers les pays alliés de la Chine

    La Chine interdit les exportations de minéraux critiques utilisés dans la fabrication de semi-conducteurs et demande aux entreprises d'éviter les puces américaines en réponse aux restrictions des États-Unis

    Les États-Unis pourraient sanctionner 200 entreprises chinoises supplémentaires dans le domaine des puces électroniques, ils pourraient aussi interdire les exportations de mémoires à large bande vers la Chine

  18. #198
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    on verra dans 10 ans..

    mais le pdg a pas trop le choix de dire que la chine est en retard... asml perd un gros marché et ne devrait pu les avoir comme client... la chine sera autonome

    huawei ainsi que de nombreuse autre entreprise sont sur le coup... parions qu'avec les plus de 600 000 ingénieur qui sorte des universités chinoises... qu'ils parviendront à rattraper leur retard...

  19. #199
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    Par défaut Les États-Unis vont se lancer dans la fabrication de puces hautes performances
    Les États-Unis vont se lancer dans la fabrication de puces hautes performances : une usine TSMC ouvrira en Arizona en 2025,
    en réponse aux tensions avec la Chine

    Les États-Unis se lancent dans un pari ambitieux pour relocaliser la fabrication de semi-conducteurs avancés, symbolisé par l’ouverture prévue en 2025 de la première usine de Taiwan Semiconductor Manufacturing Co. (TSMC) en Arizona. Ce projet, soutenu par la loi CHIPS and Science Act de 2022, vise à réduire la dépendance critique envers Taïwan, où 90 % des puces de pointe sont actuellement produites. Alimentée en énergie solaire et affichant des rendements déjà prometteurs, cette usine marque une avancée stratégique dans la sécurisation des chaînes d’approvisionnement, tout en répondant aux besoins de grandes entreprises américaines comme Apple et Nvidia. Avec l’ajout de nouvelles installations prévues pour 2028 et au-delà, ce projet ambitionne de placer les États-Unis au cœur de l’innovation technologique mondiale.

    Cependant, cette relocalisation soulève des défis majeurs. La main-d'œuvre américaine, en nombre insuffisant et parfois en décalage culturel avec les pratiques taïwanaises, freine la montée en puissance de ces projets. Les coûts élevés de fabrication, combinés à une dépendance croissante aux subventions publiques, posent également la question de la viabilité économique à long terme. Bien que l’initiative reflète une réponse audacieuse aux risques géopolitiques et aux tensions avec la Chine, son succès dépendra de la capacité des États-Unis à harmoniser les compétences locales, à soutenir durablement ces investissements et à s'adapter à un marché mondial hyper compétitif.


    Nom : TSMC.PNG
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    Les États-Unis intensifient leur guerre des puces contre la Chine en imposant de nouvelles restrictions sur les exportations de puces d'intelligence artificielle afin de limiter l'accès de Pékin à ces technologies stratégiques. Ces mesures, qui ciblent notamment 200 fabricants chinois, interdisent à la plupart des fournisseurs américains de livrer des composants essentiels aux entreprises visées, tout en exemptant les alliés des États-Unis de telles restrictions. Depuis plusieurs années, Washington met en place des politiques strictes pour freiner les ambitions chinoises dans le secteur des semi-conducteurs, impactant non seulement l'industrie chinoise, mais aussi les fabricants américains. Cette dernière initiative, rapportée par le Wall Street Journal, plafonnerait les expéditions vers les pays alliés de la Chine, suscitant de vives critiques de Pékin, alors que les tensions autour de la domination technologique mondiale continuent de s’intensifier.

    En octobre 2024, TSMC a révélé que les rendements de son usine en Arizona surpassaient de 4 % ceux de ses sites à Taïwan, marquant une avancée prometteuse dans l'efficacité de la production. Actuellement, cette usine est capable de produire des puces au nœud de 4 nanomètres, une technologie clé pour les GPU haut de gamme de Nvidia. Une deuxième usine, prévue pour 2028, devrait permettre la fabrication de puces utilisant des nœuds encore plus avancés, de 2 et 3 nanomètres. Alors que les technologies de 4 nm et 3 nm sont déjà produites à grande échelle dans d'autres installations de TSMC depuis 2022, la production de masse de puces à 2 nm devrait débuter à Taïwan cette année. Par ailleurs, TSMC envisage d’ouvrir une troisième usine aux États-Unis, intégrant des technologies encore plus sophistiquées.

    La relocalisation des semi-conducteurs entre financement public et échecs de gestion

    Le projet en Arizona bénéficie d’un soutien significatif, avec 6,6 milliards de dollars alloués par la loi CHIPS. Cependant, ce financement public n’est qu’un des moteurs de la relocalisation de la fabrication de semi-conducteurs aux États-Unis. TSMC, qui produit 90 % des puces de pointe au niveau mondial, est un fournisseur clé pour des géants américains comme Apple, Nvidia, Google, Amazon et Qualcomm. Les pénuries de puces durant la crise économique liée à la pandémie de COVID-19, combinées aux tensions géopolitiques croissantes, notamment les discours menaçants du président chinois Xi Jinping à l’égard de Taïwan, ont accentué les inquiétudes des clients de TSMC et des décideurs internationaux, renforçant l'urgence de diversifier les chaînes d'approvisionnement.

    Les réactions à l'Arizona fab à Taïwan ont été mitigées. Une enquête publiée dans Rest of World en avril 2024 montrait des travailleurs américains envoyés à Taïwan pour se former pendant un an et se plaignant de mauvaises conditions de travail et d'une formation inadéquate ; dans le même article, des travailleurs taïwanais se plaignaient que les Américains étaient arrogants et n'avaient pas l'éthique de travail nécessaire pour une usine de semi-conducteurs.

    Bruce, un jeune ingénieur américain, pensait avoir trouvé le travail de ses rêves en rejoignant TSMC, leader mondial de la fabrication de puces de pointe. Recruté en 2020, il a été séduit par l'opportunité de contribuer à l'expansion de l'entreprise en Arizona. Après une formation à Taïwan, il a rejoint l'usine de Phoenix, encore en construction. Cependant, Bruce a vite déchanté, confronté à des heures de travail exténuantes, une hiérarchie rigide et des différences culturelles marquées. Initialement prévue pour 2024, la mise en service de l'usine a été reportée à 2025.

    Cette déception est partagée par d'autres employés américains, qui dénoncent un management rigide et des attentes incompatibles avec la culture locale. TSMC, de son côté, peine à concilier les pratiques taïwanaises avec celles des États-Unis, malgré le transfert de nombreux employés taïwanais pour encadrer le projet. Alors que le site, financé en partie par la loi CHIPS, représente un investissement colossal de 40 milliards de dollars, des doutes subsistent sur sa capacité à rivaliser en efficacité avec les usines asiatiques.

    Fondée en 1987 par Morris Chang, TSMC a révolutionné l'industrie en se concentrant sur la fabrication à façon. L'entreprise est devenue un acteur clé de l'économie mondiale, mais son expansion aux États-Unis soulève des défis techniques, culturels et stratégiques. Certains experts, comme Morris Chang lui-même, jugent cette initiative coûteuse et difficilement viable, illustrant les tensions entre les impératifs économiques et géopolitiques dans le secteur des semi-conducteurs.

    « TSMC fonctionne comme une organisation militaire. Les décisions sont prises d'en haut et il est interdit de poser des questions », explique Chang-Tai Hsieh, professeur d'économie à l'université de Chicago, qui a travaillé dans l'entreprise.

    D'un autre côté, de nombreux ingénieurs américains adoptent l'attitude de la Silicon Valley, qui consiste à « aller vite et à tout casser », explique Jason Hsu, un ancien législateur taïwanais aujourd'hui spécialiste de l'industrie technologique indo-pacifique à l'Institut Hudson, un groupe de réflexion de Washington. Mais il n'est pas facile de s'adapter à un processus qui peut être perturbé par un simple grain de poussière.

    Hutcheson explique qu'il faut s'attendre à ce genre de chocs culturels et que TSMC semble les avoir surmontés. Le problème réside peut-être dans le fait que l'entreprise s'est fixé des objectifs et des délais irréalistes. TSMC a considéré la construction d'une usine aux États-Unis « comme un simple problème technologique », explique Hutcheson. « Ils considèrent qu'il s'agit d'un ensemble de compétences universelles, mais ce n'est pas le cas. Cela dépend beaucoup de la culture et de la législation ». Chaque ville des États-Unis peut avoir des codes de construction et des processus d'autorisation différents, par exemple, et cela diffère de la façon dont les choses fonctionnent à Taïwan, ajoute-t-il. Avec l'ouverture de nouvelles fabriques, les États-Unis sont également confrontés à une pénurie d'ingénieurs et de techniciens.

    La fragilité du modèle de relocalisation des semi-conducteurs

    Le projet de relocalisation de la fabrication de semi-conducteurs aux États-Unis, avec l’ouverture prochaine de l’usine de TSMC en Arizona, constitue une réponse stratégique aux défis géopolitiques et industriels contemporains. Soutenue par le CHIPS and Science Act de 2022, cette initiative vise à réduire la dépendance envers Taïwan, où 90 % des puces de pointe sont produites. En s’appuyant sur des infrastructures alimentées en énergie solaire et affichant des rendements prometteurs, le projet ambitionne de positionner les États-Unis comme un acteur majeur de l’innovation technologique mondiale, tout en sécurisant les chaînes d’approvisionnement critiques pour des entreprises comme Apple et Nvidia.

    Cette relocalisation comporte toutefois des défis de taille. L’insuffisance de main-d'œuvre qualifiée aux États-Unis et les différences culturelles dans les méthodes de travail freinent la montée en puissance de ces nouvelles installations. La fabrication de semi-conducteurs, nécessitant des compétences techniques avancées, pourrait pâtir de la difficulté à recruter et former suffisamment de travailleurs compétents sur le territoire américain. En outre, les coûts de production élevés, exacerbés par des réglementations strictes et des salaires plus élevés qu’en Asie, soulèvent des doutes sur la viabilité économique de ces projets à long terme.


    Par ailleurs, la dépendance croissante aux subventions publiques pour soutenir ces initiatives interroge sur leur pérennité. Plusieurs commentateurs expriment des inquiétudes quant à la capacité politique des États-Unis à maintenir ces financements sur plusieurs cycles législatifs. Si ces usines peinent à rivaliser en termes de coûts ou de rendements avec leurs homologues taïwanaises, elles risquent de devenir des projets coûteux, vulnérables aux changements de priorités politiques et économiques.

    Malgré ces obstacles, le projet reflète une vision audacieuse face à des enjeux géopolitiques et économiques complexes. En diversifiant les lieux de production et en réduisant la concentration des capacités en Asie, les États-Unis renforcent leur résilience stratégique. Cependant, pour garantir le succès à long terme, il sera essentiel de développer une main-d'œuvre qualifiée, d’adopter des politiques de soutien stables et de trouver un équilibre entre compétitivité économique et exigences réglementaires. En somme, cette initiative est un pari ambitieux qui, bien qu’essentiel, nécessite une planification rigoureuse et un engagement durable.

    Sources : IEEE, Rest of World

    Et vous ?

    Les États-Unis peuvent-ils réellement réduire leur dépendance envers Taïwan, ou ce projet n’est-il qu’une diversification partielle ?
    Comment ce projet s'inscrit-il dans une stratégie globale pour contrer les tensions avec la Chine sans provoquer d'escalade ?
    Quels sont les risques géopolitiques si cette initiative échoue ou ne progresse pas suffisamment vite ?

    Voir aussi :

    La secrétaire américaine au commerce déclare que la saisie de TSMC à Taïwan par la Chine serait "absolument dévastatrice", car les États-Unis achètent 92 % de leurs puces de pointe à TSMC à Taïwan

    Les États-Unis préparent la guerre des puces en imposant de nouvelles restrictions afin de fermer les portes dérobées de la Chine, en plafonnant les expéditions de puces d'IA vers les pays alliés de la Chine

    Les États-Unis accordent 6,4 milliards de dollars à Samsung pour la construction de nouvelles usines de fabrication de puces au Texas, la dépendance à l'égard de TSMC expose les États-Unis
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  20. #200
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    Les Etats-Unis vont rien faire du tout!!!

    Est-il nécessaire de préciser que TSMC = Taiwan Semiconductor Manufacturing Company ???


    Il s'agit simplement de voir une entreprise chinoise (Et oui Taiwan = chinois même si ce n'est pas la Chine populaire et communiste) installer une usine sur territoire américain!!!


    Cela en dit long sur la perte de leadership des pays occidentaux!!! Même la première puissance du monde, les USA ne sont pas capables de reprendre leur autonomie sur le point de la fabrication technologique...

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