TikTok : 83 % des utilisateurs ne sont pas préoccupés par le fait que la Chine collecte potentiellement leurs données personnelles,
selon un sondage de TruePublic
L'application TikTok a déjà fait couler beaucoup d'encre récemment. En mars, deux développeurs ont révélé que des applications dans iOS 13.3, parmi lesquelles TikTok, pouvaient lire votre presse-papiers iOS sans autorisation. Les développeurs ont noté que « l'accès au presse-papiers dans iOS et iPadOS ne nécessite aucune autorisation d'application depuis iOS 13.3. Bien que le presse-papiers offre la facilité de partager des données entre diverses applications, il présente un risque d'exposer des données privées et personnelles à des applications suspectes. Nous avons étudié de nombreuses applications populaires dans l'App Store et constaté qu'elles accèdent fréquemment au presse-papiers à l'insu de l'utilisateur. Notre enquête confirme que de nombreuses applications populaires lisent le contenu textuel du presse-papiers. Cependant, ce que les applications font avec les données n'est pas clair. Pour empêcher les applications d'exploiter le presse-papiers, Apple doit agir ».
Aussi, dans iOS 14, Apple a intégré une fonction de sécurité qui permet d'alerter l'utilisateur lorsqu'une application a un comportement douteux ou dangereux. En l'occurrence, iOS 14 détecte les applications qui ont accès au presse-papier. Au grand regret de TikTok, qui avait promis en mars dernier d’arrêter, mais a été pris en juin 2020 en train de vérifier le presse-papiers toutes les deux à trois frappes.
Face au tollé que cette découverte a provoqué, TikTok est sorti de son silence et a indiqué avoir déjà envoyé une mise à jour vers l’App Store, en attente de validation. La fonction a été décrite comme une mesure « anti-spam », sans que l’on n’en sache plus, assurant que dans la mise à jour la fonctionnalité a été supprimée.
Le gouvernement indien a décidé de bloquer 59 applications développées par des entreprises chinoises, craignant que ces applications ne se livrent à des activités qui menaceraient « la sécurité nationale et la défense de l'Inde, qui finissent par empiéter sur la souveraineté et l'intégrité de l'Inde ». Parmi les applications que le ministère indien de l'Électronique et des TIC a ordonné d'interdire, on peut citer TikTok de ByteDance, qui considère l'Inde comme son plus grand marché à l'étranger.
Le Ministère indien des technologies de communication et de l’électronique a déclaré :
« Sur la base de ces éléments et après avoir reçu des informations crédibles récentes selon lesquelles ces applications constituent une menace pour la souveraineté et l'intégrité de l'Inde, le gouvernement indien a décidé d’interdire l'utilisation de certaines applications, utilisées dans les appareils mobiles et non mobiles compatibles avec Internet.
« Cette décision protégera les intérêts de nombreux utilisateurs indiens mobiles et Internet. Cette décision est une mesure ciblée pour garantir la sécurité et la souveraineté du cyberespace indien. »
Du côté des États-Unis, en décembre 2019, la Cour fédérale de Californie a accusé le réseau social d'avoir transféré des données privées d'utilisateurs à des serveurs en Chine. De plus, ByteDance, l'éditeur de TikTok, est soupçonné par Washington de partager ces données avec Pékin. Fin juillet, le président américain a déclaré : « Nous observons TikTok. Nous pourrions interdire TikTok. Nous pourrions faire d'autres choses ». Joignant la parole à l'acte Donald Trump a publié un décret visant à interdire les transactions américaines avec ByteDance, propriétaire de TikTok, dans les 45 jours.
Le décret sur la lutte contre la menace posée par TikTok indique ce qui suit à propos de l'application : « TikTok capture automatiquement de vastes étendues d'informations de ses utilisateurs, y compris Internet et d'autres informations sur l'activité du réseau telles que les données de localisation et les historiques de navigation et de recherche. Cette collecte de données menace de permettre au Parti communiste chinois d'accéder aux informations personnelles et exclusives des Américains - permettant potentiellement à la Chine de suivre les emplacements des employés et des sous-traitants fédéraux, de constituer des dossiers d'informations personnelles pour le chantage et de mener de l'espionnage d'entreprise. »
La mesure venait mettre plus de pression sur l'entité chinoise afin qu'elle cède au plus vite son activité américaine à une entreprise américaine, sous peine de cesser toute activité sur le territoire. Actuellement, Microsoft est l'entreprise américaine la mieux placée pour son acquisition.
Quelle est la perspective des utilisateurs ?
Donald Trump a signé un décret qui paralyserait l'application vidéo TikTok en interdisant aux magasins d'applications américains, aux sociétés de cartes de crédit et aux fournisseurs de logiciels de travailler avec elle. Pourtant, malgré le bannissement imminent, la majorité des utilisateurs de l'application lui restent fidèles ; ils ne veulent pas que TikTok disparaisse et ne sont intéressés par aucune des alternatives.
C'est en tout cas ce qui ressort d'une enquête de TruePublic qui a interrogé 10 562 personnes de la génération Z (personnes nées à partir de l'an 2000) et de la génération Y (personnes nées entre 1980 et 2000, les âges dans le panel variaient de 16 à 35 ans) sur ce qu'ils pensent du bannissement imminent de TikTok, et cette décision est loin d'enchanter les utilisateurs. Parmi les répondants, 51 % étaient mécontents du bannissement imminent et seulement 21 % l'ont soutenue. 28 % du panel a déclaré ne même pas s'en soucier.
Le plus intéressant est le fait que 83 % des utilisateurs déclarent ne pas être préoccupés par le fait que le gouvernement chinois collecte potentiellement leurs données personnelles pour envisager de supprimer l'application. Seulement 41 % des personnes interrogées disent que TikTok devrait être interdit en raison des risques pour la vie privée.
Les utilisateurs ne sont pas très intéressés par les alternatives américaines à TikTok. Lorsqu'il leur a été demandé s'ils passeraient à une autre application et surtout laquelle, 28 % ont indiqué qu'ils allaient passer à Triller (une application d'édition vidéo qui a franchi la barre des 10 millions de téléchargement sur Android) et 27 % ont préféré Byte (une application lancée par le fondateur de Vine qui en reprend les principes ; ce réseau social permet de mettre en ligne des vidéos passant en boucle et dont la durée ne dépasse pas six secondes). Mais 45 % des répondants ont déclaré qu'ils utiliseraient une autre application non spécifiée ou aucune des alternatives proposées. Interrogés spécifiquement sur l'application vers laquelle se porterait leur choix entre TikTok et Triller, les répondants ont massivement choisi TikTok (88 %).
Source : TruePublic
Et vous ?
Disposez-vous d'un compte TikTok ? Que pensez-vous de cette application ?
Que pensez-vous des alternatives proposées au panel comme Triller et Byte ?
Y a-t-il, selon vous, une alternative plus intéressante ? Si oui, laquelle ?
Qu'est-ce qui pourrait expliquer la raison de son succès ? Ces éléments gagneraient-ils à être repris par une application française ?
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