Afin d’éviter des sanctions américaines, Huawei a masqué son implication dans une opération commerciale en Iran
des documents internes à l’entreprise le prouvent

Des documents internes à Huawei, récemment obtenus, ont permis de mettre la lumière sur certains agissements passés de la société. D’après ces documents, il s’avère qu’en 2013, alors que Reuters avait signalé qu’il existait des liens étroits entre la directrice financière de Huawei et une certaine entreprise, Huawei avait agi pour masquer une opération commerciale de cette entreprise en Iran. L’entreprise dont il s’agit se nomme Skycom Tech Co Ltd et cette dernière avait tenté de vendre en Iran du matériel informatique américain interdit.

Les Etats-Unis accusent Huawei et Meng Wanzhou, sa directrice financière, d’avoir monté un stratagème frauduleux pour obtenir des technologies et produits américains interdits pour les activités de Huawei en Iran via Skycom, ainsi que pour avoir déplacé de l'argent hors d'Iran en trompant une grande banque. Les documents internes à Huawei parmi lesquels figurent des notes de service, des lettres et des accords contractuels, montrent clairement que Huawei avait un contrôle total sur Skycom. Pourtant, le titan technologique chinois ne cessait de prétendre qu’il ne s’agit que d’un partenaire commercial local distinct en Iran.

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C’est donc ainsi qu’en 2013, après que Reuters ait produit un rapport mentionnant le fait que Meng avait siégé au conseil d'administration de Skycom entre février 2008 et avril 2009, Huawei a tout tenté pour essayer de se séparer de Skycom. Cette série d’actions de Huawei était dans le but d’éviter des sanctions commerciales contre Téhéran.

Parmi les mesures qui ont été prises par Huawei, on peut citer le remplacement des dirigeants de Skycom. En effet, les documents montrent que Huawei avait installé l'un de ses propres employés pour gérer Skycom en Iran. Le nommé Hu Mei qui figurait en tant qu'employé de Huawei dans un annuaire interne de la société, avait également été nommé comme étant directeur général de Skycom en Iran, à compter du 10 mars 2013.

Une autre des mesures prises par Huawei était la fermeture du bureau de Skycom à Téhéran. Les documents révèlent que dans une lettre datée du 2 novembre 2013, Song, l'employé de Huawei nommé en remplacement de Hu Mei pour gérer Skycom, a déclaré à un important client iranien que Skycom avait décidé de mettre fin à ses activités commerciales et de dissoudre la filiale en Iran. Et comme dernière mesure pouvant être citée, il y a la création d’une autre entreprise en Iran pour reprendre des dizaines de millions de dollars de contrats Skycom.

Huawei et Meng ont nié les accusations criminelles qui pèsent sur eux, mais depuis décembre 2018, la directrice financière de la société est aux arrêts au Canada et les États-Unis tentent de l’en faire extrader. Un juge canadien a autorisé la semaine dernière la poursuite de l'affaire. Cependant, le ministère chinois des Affaires étrangères s’est aussi prononcé à ce sujet en déclarant : « Nous exhortons les États-Unis à mettre immédiatement fin à leur répression déraisonnable des entreprises chinoises, y compris Huawei ». Il est donc clair qu’on n’a pas fini d’en entendre parler.

Source : Reuters

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