Sauf que cette phrase, sortie de son contexte, semble mal interprétée. En fait, comme l'explique l'Académie, il pourrait effectivement y avoir un lien entre la vaccination et la diffusion d'un certain variant. Mais pas dans le sens où l'entend Alexandra Henrion-Claude. Le vaccin pourrait en effet mettre une pression sur tel ou tel variant. "Ça s'appelle tout simplement l'évolution", lance, d'entrée de jeu, Vincent Maréchal, professeur de virologie et chercheur au Centre de recherche Saint Antoine (Inserm/Sorbonne Université), à qui LCI a soumis l'hypothèse émise par la généticienne. Pour l'émettre, il faut déjà accepter deux postulats. Premièrement, que certains variants échappent à la vaccination. Pour rappel, cela pourrait être le cas pour celui détecté en Afrique du sud, selon certains résultats encore très préliminaires. Deuxièmement, que le vaccin ne neutralise pas la réplication du virus. C'est-à-dire qu'il n'évite pas la transmission. Là encore, des études sont en cours.
Dans ce cas de figure, un vaccin pourrait en effet permettre l'émergence d'un certain variant. Car il va venir mettre "
une pression de sélection sur une famille du virus". En somme, il va opérer uniquement sur la variante sur laquelle il est effectif. Laissant l'autre, qui n'est pas neutralisée par le produit, continuer à se répliquer. "Naturellement, le deuxième variant présent à ce moment-là, vous risquez effectivement de le sélectionner", comme le veut la théorie de l'évolution. Mais ici, on voit bien que la prolifération d'une certaine forme du virus n'est que la conséquence logique de la disparition de l'autre. "Ce n'est en rien le vaccin qui précède le variant", résume Vincent Maréchal. En réalité, cette généticienne fait donc "une lecture à l'envers de la biologie et de ses fonctionnements", analyse le chercheur.
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