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    Par défaut L'amende antitrust d'un milliard de dollars infligée à Apple en France est réduite à 366 millions de dollars
    L’Autorité de la concurrence sanctionne Apple à hauteur de 1,1 milliard d’euros
    pour s’être rendue coupable d’ententes au sein de son réseau de distribution et d’abus de dépendance économique

    Saisie en 2012 par eBizcuss, distributeur de produits Apple spécialisé haut de gamme (dit APR pour Apple Premium Reseller), l’Autorité de la concurrence a sanctionné Apple à hauteur de 1,1 milliard d’euros, ainsi que les grossistes Tech Data et Ingram Micro à hauteur de 76,1 millions d’euros et 62,9 millions respectivement. Cette décision de sanction fait suite à des opérations de visite et saisie réalisées aux sièges d’Apple et de ses grossistes et dont le contentieux a pris fin en décembre 2017.

    Il a été reproché à Apple d’avoir mis en œuvre, en France, au sein de son réseau de distribution de produits électroniques (hors iPhone), trois pratiques anticoncurrentielles.

    Une répartition de produits et de clientèle entre ses deux grossistes Tech Data et Ingram Micro

    L’Autorité a constaté que, de 2005 à mars 2013, Apple avait procédé à des répartitions de produits et de clientèles entre ses deux grossistes, Tech Data et Ingram Micro. Alors que ces deux grossistes étaient des entreprises indépendantes.

    Apple procédait à une allocation fine de la distribution de ses produits, en précisant aux deux grossistes les quantités exactes des différents produits devant être livrées à chaque revendeur. Les revendeurs APR ont ainsi pu être freinés dans leur activité commerciale, étant totalement dépendants des stocks décidés par Apple, tant au niveau des grossistes qu’à leur niveau.

    L’Autorité note que :

    « si un fournisseur est libre d’organiser son réseau de distribution en distinguant plusieurs canaux et en recourant à des grossistes pour démarcher certains détaillants, tout en assurant lui‑même l’approvisionnement direct d’autres détaillants, c’est sous réserve que cette répartition des tâches n’occasionne pas de pratique anticoncurrentielle. En tant qu’opérateurs économiques autonomes sur le marché, les grossistes auraient dû avoir la possibilité de déterminer librement leur politique commerciale, et notamment, de déterminer librement les produits qu’ils souhaitaient distribuer, puis la manière dont ils allaient livrer leurs clients détaillants, sans l’interférence d’Apple.

    « En l’espèce, Apple a restreint la liberté commerciale de ses grossistes, en les cantonnant à l’exécution des allocations de produits décidées par elle. Ces derniers ont acquiescé à cette politique en mettant en œuvre les allocations décidées par Apple. La restriction de la concurrence qui en a résulté est d’autant plus problématique que ceux‑ci se trouvent être en concurrence directe avec Apple elle-même pour l’approvisionnement d’un certain nombre de revendeurs premium, dits APR « directs » (revendeurs réalisant un chiffre d’affaires élevé en produits Apple et qui ont de ce fait la possibilité de choisir de se fournir directement auprès d’Apple ou bien auprès des grossistes).

    « Ce dispositif a donc abouti à fausser la concurrence sur le marché de gros en contrôlant totalement les ventes réalisées par les grossistes et en permettant à Apple d’avantager son propre canal de distribution, en contrôlant la façon dont sont alimentés en produits d’une part, les revendeurs directs et, d’autre part, les revendeurs dits « indirects » (c’est-à-dire ceux qui s’alimentent exclusivement auprès des grossistes).

    « Ainsi, la concurrence qui aurait dû en principe pouvoir exister en France pour la vente de produits de marque Apple entre les différents canaux de distribution – ce que l’on appelle la concurrence « intramarque » - n’a pu s’exercer pleinement sur le marché de gros. La pratique d’entente a aussi conduit à annihiler la concurrence entre les deux grossistes eux-mêmes, ainsi qu’entre les grossistes et Apple. Elle a aussi limité la concurrence entre les détaillants finaux en les empêchant de faire jouer la concurrence qui aurait dû exister, en amont, entre les grossistes ».

    Ces pratiques ont en quelque sorte « stérilisé » le marché de gros des produits Apple, en gelant les parts de marché et en empêchant la concurrence entre les différents canaux de distribution de la marque Apple.

    Les deux grossistes concernés ont également été sanctionnés à hauteur de 139 millions d’euros pour avoir accepté et mis en œuvre les mécanismes d’allocation de produits et de clientèle élaborés et pilotés par Apple, au lieu de déterminer librement leur politique commerciale.

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    Des prix de vente imposés aux détaillants revendeurs premium (APR)

    L’Autorité a également sanctionné Apple pour avoir fortement incité les revendeurs APR à pratiquer les mêmes prix que ceux pratiqués dans les Apple Stores. Outre la communication des prix, le contrôle des promotions et la surveillance des prix pratiqués, les éléments au dossier montrent qu’Apple a élaboré un écheveau de clauses contractuelles et mis en œuvre un ensemble de comportements qui n’ont laissé aucune marge de manœuvre aux APR.

    En premier lieu, Apple diffusait les prix de ses Apple Retail Stores (présentés comme des prix « conseillés »), sur de nombreux supports, et notamment, sur son site Internet, accessibles aux consommateurs finals.

    En deuxième lieu, plusieurs clauses contractuelles très contraignantes relatives à l’usage de la marque dans les supports de communication et marketing encadraient de manière très stricte les conditions dans lesquelles les APR pouvaient organiser une opération promotionnelle. Ces stipulations, qui obligeaient en particulier les APR à recourir à des supports et des matériels imposés par Apple lorsqu’ils souhaitaient mettre en œuvre des promotions, étaient de nature à brider toute initiative en la matière, et ce d’autant plus que leur non-respect constituait un motif de rupture immédiate et sans préavis du contrat d’APR. En pratique, les APR ne pratiquaient que peu de promotions, et toujours sous le contrôle d’Apple.

    En troisième lieu, un système de surveillance des prix faisait également peser un risque de représailles -sous la forme notamment de défaut de livraison - en cas de promotions non autorisées par Apple.

    Ainsi, par exemple, l’APR Youcast a indiqué « Si nous appliquions des remises trop systématiques et si le commercial de notre secteur le savait, nos concurrents pouvaient être privilégiés dans leurs livraisons ».

    Ou encore, eBizcuss : « Nous constatons qu’Apple réalise une police des prix au consommateur. En cas de pratique de prix inférieurs à celui des prix publics Apple, nous sommes contactés par les Apple Sales Local Représentatives pour nous demander de remonter les prix ».

    Enfin, l’instruction a mis en évidence qu’Apple - qui disposait d’une connaissance approfondie de la situation des APR et maîtrisait leur approvisionnement ainsi que l’octroi des remises auxquelles ils pouvaient prétendre - était en mesure de contrôler leur profitabilité. Ce manque d’espace économique et cette situation d’incertitude ont également fortement contribué à dissuader les APR de dévier des prix « conseillés » par Apple.

    À cet égard, on peut citer le témoignage de Corsidev, qui a indiqué : « Aucune marge de manœuvre n’est réellement possible. Ils ne nous empêcheraient pas de baisser les prix, mais les marges sont si faibles que ce serait suicidaire de le faire ».

    Ou encore celui d’Informatique et Prévention, qui a déclaré: « Pour les produits Apple, notre référentiel de prix est la matrice des produits Apple avec la liste de prix associés : libre à nous d’appliquer en fonction du contexte concurrentiel une remise, c’est tout de même compliqué et dangereux de remiser nos ventes compte tenu de la faiblesse de notre marge ».

    Cette pratique a entraîné, pour les consommateurs finaux, un alignement des prix de vente des produits Apple sur près de la moitié du marché de détail des produits Apple.

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    L’autorité rappelle que :

    « la distribution de détail des produits Apple en France emprunte aujourd’hui deux canaux distincts : d’une part, les magasins « intégrés » détenus en propre par Apple (Apple Store et Internet) et d’autre part, quelque 2000 revendeurs indépendants (qui se fournissent via les grossistes ou directement auprès d’Apple). Ces revendeurs sont des acteurs économiques autonomes et doivent par conséquent pouvoir déterminer librement leur politique commerciale (choix des produits et des quantités commandés, choix du fournisseur, prix pratiqués, promotions, etc.).

    « Fortement contraints, les APR ont reconnu pratiquer les prix « conseillés » par Apple, ce que corroborent par ailleurs les relevés de prix versés au dossier. Cette pratique a par conséquent abouti à un parfait alignement des prix de vente aux consommateurs finals, pour ce qui concerne près de la moitié du marché de détail des produits Apple (hors iPhone).

    « En restreignant la liberté tarifaire des APR, Apple a été en mesure de limiter non seulement la concurrence qui peut s’exercer entre les APR eux‑mêmes, mais également la concurrence entre ces derniers et ses propres canaux de distribution (physiques), lorsqu’ils étaient présents dans la même zone géographique, ou en ligne (Apple Online Store). Cette pratique a enfin nui aux consommateurs qui ont été privés d’une réelle concurrence sur les prix dans l’ensemble des canaux de distribution des produits Apple ».

    Un abus de dépendance économique vis-à-vis des revendeurs premium (pour la plupart des PME)

    Les éléments au dossier mettent en évidence le fait que les APR se trouvaient dans une situation de dépendance économique par rapport à Apple et que cette dernière en a abusé. Cette situation, rarement observée dans la pratique décisionnelle du Conseil, puis de l’Autorité de la concurrence3, résulte d’un enchevêtrement complexe de multiples clauses contractuelles et de pratiques.

    La situation de dépendance économique des APR vis-à-vis d’Apple

    L’Autorité a relevé que les contrats des APR leur imposaient la vente quasi exclusive des produits Apple et leur interdisaient, pendant leur durée, et jusqu’à six mois après leur terme, d’ouvrir tout magasin spécialisé dans la vente exclusive d’une marque concurrente sur tout le territoire européen. Par ailleurs, l’absence d’alternative à la distribution des produits Apple a été mise en évidence par les déclarations des APR : tous ont souligné que leur clientèle était fortement attachée à la marque Apple et que la sortie de l’univers Apple se traduirait, pour eux, par la perte totale de valeur de leur fonds de commerce, par des investissements irrécupérables ainsi que par des coûts de réaménagement des magasins et de formation du personnel importants, impossibles à réaliser à court terme pour des opérateurs se trouvant dans des situations déjà fragiles.

    L’abus

    L’article L. 420 2, alinéa 2 du code de commerce, prohibe, dès lors qu’elle est susceptible d’affecter le fonctionnement ou la structure de la concurrence, l’exploitation abusive par une entreprise ou un groupe d’entreprises de l’état de dépendance économique dans lequel se trouve à son égard une entreprise cliente ou fournisseur.

    En l’espèce, l’Autorité a identifié un ensemble de règles et de comportements mis en œuvre par Apple qui, pris ensemble, constituent un abus en restreignant de manière anormale et excessive la liberté commerciale des APR. Ces différents éléments ont impacté directement l’activité des APR au-delà de ce qu’un acteur économique peut raisonnablement attendre d’un partenaire commercial et ont instauré un déséquilibre dans leurs relations avec Apple.

    Les comportements constatés ont notamment consisté en des difficultés d’approvisionnement, des traitements discriminatoires, l’instabilité des conditions de rémunération de l’activité des APR (remises et encours), et la mise en œuvre discrétionnaire de certaines règles.

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    Les retards ou absences d’approvisionnement, résultant du système d’allocations mis en place par Apple et le désavantage subi par les APR par rapport aux Apple Stores et au site de vente en ligne d’Apple, toujours alimentés, pour leur part, en temps et en heure, en produits Apple.

    La plupart des revendeurs APR ont déclaré rencontrer régulièrement des problèmes de livraison, particulièrement lors du lancement de nouveaux produits ou en période de fin d’année. Ils ont été confrontés à des restrictions d’approvisionnement, du fait de la politique d’allocation des clients mise en œuvre par Apple, soit directement, soit par l’intermédiaire de ses grossistes. Certaines références se sont avérées totalement indisponibles pour les APR.

    Par ailleurs, lors du lancement de nouveaux produits, les APR se sont souvent trouvés privés de stocks de sorte qu’ils n’ont pu répondre aux commandes qui leur étaient faites tandis que le réseau des Apple Stores et les « Retailers » étaient pour leur part régulièrement approvisionnés.

    L’Autorité a démontré que ces retards ou refus d’approvisionnement n’ont pas été la conséquence de ruptures de stock, puisque ces derniers étaient disponibles dans les « Apple Stores », sur l’« Apple Online Store » et chez les « Retailers ».

    Ce traitement discriminatoire des APR était d’autant plus grave compte tenu de leur situation particulière à l’égard du fabricant. En effet, les APR, d’une part, sont des opérateurs indépendants commercialement, contrairement aux « Apple Stores », et doivent acheter la marchandise pour pouvoir exercer leur activité de distribution. D’autre part, ils sont contraints de s’approvisionner en produits Apple (qui doivent représenter 70 % de leurs ventes pour pouvoir conserver le statut de revendeur APR) et sont placés sous sa dépendance économique, contrairement aux «  Retailers  », qui exercent une activité de distribution généraliste et ne sont pas dans une position de dépendance par rapport à Apple.

    L’incertitude sur les conditions commerciales, compte tenu de la politique de remises et d’encours mise en œuvre par Apple

    Maintenus dans l’incertitude sur le volume de leur approvisionnement, les APR l’étaient également sur les conditions des remises pratiquées par Apple. En effet, le système de remises consenties aux APR présentait un caractère discrétionnaire, de sorte qu’il était source d’incertitudes s’agissant du montant des remises versé aux APR, qui s’ajoutaient à l’incertitude sur leurs livraisons. Compte tenu du poids important et croissant des remises dans la profitabilité des APR et dans leur capacité à dégager une marge positive, l’imprévisibilité du système des remises, découlant des clauses contractuelles et de leurs conditions de mise en œuvre, est constitutive d’un abus de dépendance économique.

    À titre illustratif, parmi les nombreux témoignages des APR, on peut citer celui d’Acti Mac qui a déclaré : « Étant régulièrement alimentés de manière minimaliste, nous ne pouvons nous engager à livrer nos clients qui, de guerre lasse, finissent par ne même plus nous solliciter en commandant soit sur le Store, soit en allant dans l’ARS [Apple Store]le plus proche ».

    Un APR a également relevé : « Nous ne savons jamais quand un nouveau produit va être lancé, en général il y a des rumeurs (…). En dehors des iPad et iPhone, les lancements de produits ne sont pas annoncés. Pour les autres produits il n’y a pas d’annonce, nous sommes en général informés par la presse, ou nous pouvons déduire qu’il va y avoir une annonce produit lorsque certains APPLE STORE vont annoncer un lancement de nouveau produit (…). Pour les iPad nous n’avons pas le droit de communiquer autour du lancement ».

    La situation particulière de la société eBizcuss vient démontrer l’impact concret et effectif de l’abus de dépendance de la société Apple. Dans l’impossibilité de recevoir les produits Apple nécessaires pour satisfaire la demande de ses propres clients ou pouvoir concurrencer les Apple Stores par les prix ou par le niveau de services, les magasins d’eBizcuss situés à Paris ou à Lyon ont été placés dans une position commerciale désavantageuse par rapport aux Apple Stores, ce qui a entraîné une baisse du chiffre d’affaires de ces magasins de l’ordre de 15 % .

    Le président de l’association des APR s’est, également plaint d’une véritable « stratégie d’éviction de la part d’Apple » à l’encontre des APR, de même que la société Alis Informatique qui évoque une « chronique d’une mort planifiée ». La société You Cast impute ses difficultés financières et sa procédure de liquidation, notamment à ses « soucis de décalage de trésorerie liés à des problèmes de livraison des produits Apple ».

    Pour l’Autorité :

    « Lorsqu’un fabricant maintient ses distributeurs dans une situation de dépendance à son égard, il doit veiller à ne pas en abuser, c’est-à-dire à ne pas limiter leur liberté commerciale au‑delà des limites tolérables et à ne pas les désavantager par rapport à son propre réseau de distribution interne.

    « Apple a profité, avec les APR, d’un réseau dont les obligations mises à la charge des distributeurs s’apparentaient à celles de franchisés, sans être elle‑même soumise aux obligations d’un franchiseur, les privant ainsi des contreparties attachées à cette forme de distribution. La mise en place de ce réseau l’a dispensée de développer des magasins en propre dans toute la France, ce qui lui a permis de concentrer l’implantation des Apple Stores dans les zones les plus rentables. Soumis à des conditions de sujétion comparables à celles d’un opérateur intégré, tout en ayant à assumer les risques commerciaux et financiers d’une entreprise indépendante, les APR ont permis à Apple de distribuer ses produits sur tout le territoire, sans qu’elle ait à investir dans des magasins en propre et sans que ses ventes directes (en ligne et en magasin) n’en subissent la concurrence.

    « Ces pratiques ont abouti à l’affaiblissement et, dans un certain nombre de cas, à l’éviction de certains APR, comme eBizcuss ».

    Source : Autorité de la concurrence

    Et vous ?

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  2. #2
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    Enfin une condamnation d'Apple ! Mais il faudrait que ces amendes profitent aux acheteurs et non en totalité l'état.

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  3. #3
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    Par défaut France : Apple indique son intention de faire appel de l'amende de 1,1 milliard d'euros
    France : Apple indique son intention de faire appel de l'amende de 1,1 milliard d'euros
    infligée par l'Autorité de la concurrence pour ses pratiques antitrust

    Saisie en 2012 par eBizcuss, distributeur de produits Apple spécialisé haut de gamme (dit APR pour Apple Premium Reseller), l’Autorité de la concurrence a sanctionné Apple à hauteur de 1,1 milliard d’euros, ainsi que les grossistes Tech Data et Ingram Micro à hauteur de 76,1 millions d’euros et 62,9 millions respectivement. Cette décision de sanction fait suite à des opérations de visite et saisie réalisées aux sièges d’Apple et de ses grossistes et dont le contentieux a pris fin en décembre 2017.

    Au total, les sanctions s’élèvent à 1,24 milliard d’euros et se décomposent de la manière suivante :
    • Apple : 1 101 969 952 € ;
    • Tech Data : 76 107 989 € ;
    • Ingram Micro : 62 972 668 €.

    Isabelle de Silva, Présidente de l’Autorité de la concurrence a déclaré : « l’Autorité a décrypté, à l’occasion de cette affaire, les pratiques très particulières qui avaient été mises en oeuvre par Apple pour la distribution de ses produits en France (hors iPhone), tels que l’iPad. En premier lieu, Apple et ses deux grossistes se sont entendus pour ne pas se faire concurrence et empêcher les distributeurs de faire jouer la concurrence entre eux, stérilisant ainsi le marché de gros des produits Apple. En deuxième lieu, les distributeurs dits Premium ne pouvaient sans risque pratiquer des promotions ou baisses de prix, ce qui a conduit à un alignement des prix de détail entre les distributeurs intégrés d’Apple et les distributeurs Premium indépendants. Enfin, Apple a exploité abusivement la dépendance économique de ces distributeurs Premium à son égard, en les soumettant à des conditions commerciales inéquitables et défavorables par rapport à son réseau de distributeurs intégrés. Au regard du fort impact de ces pratiques sur la concurrence dans la distribution des produits Apple via les Apple premium resellers, l’Autorité inflige la sanction la plus élevée jamais prononcée dans une affaire (1,24 milliard d’euros). C’est également la plus lourde sanction prononcée à l’encontre d’un acteur économique, en l’espèce Apple (1,1 milliard d’euros), dont la dimension extraordinaire a été dûment prise en compte. Enfin, l’Autorité a estimé, qu’en l’espèce, Apple avait commis un abus de dépendance économique, à l’égard de ses détaillants premium, pratique que l’Autorité considère comme particulièrement grave ».

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    Apple a déclaré qu'il était fortement en désaccord avec l'amende et prévoyait de faire appel : « Apple est présent en France depuis plus de 40 ans et nous sommes fiers de nos nombreuses contributions à la création d'emplois et au développement économique. Notre investissement et notre innovation soutiennent plus de 240 000 emplois à travers le pays. La décision de l'Autorité de la concurrence est décourageante », a déclaré un porte-parole. « Elle se rapporte à des pratiques d'il y a plus d'une décennie et balaie trente ans de précédent juridique sur lequel s'appuient toutes les entreprises en France avec une ordonnance qui va créer le chaos pour les entreprises de tous les secteurs. Nous sommes fortement en désaccord avec eux et prévoyons de faire appel. Nous sommes extrêmement fiers de servir nos clients français et pensons qu'ils devraient être autorisés à choisir le produit qu'ils souhaitent, soit via Apple Retail, soit via notre vaste réseau de revendeurs à travers le pays. Nous continuerons à travailler dur pour fournir les meilleurs produits et services sur le marché. »

    La défense d'Apple mettra probablement en évidence le fait que l'affirmation selon laquelle Apple a contribué à réduire la concurrence entre les distributeurs et les revendeurs de produits Apple n'a pas été prouvée et que ses ambitions collectives sont les mêmes: de meilleurs prix et un meilleur service.

    L'annonce fait suite à des informations la semaine dernière selon lesquelles l'amende était imminente et met un terme à des années de travail : les enquêtes sur l'affaire ont commencé dès 2012, à la suite de l'effondrement du plus gros vendeur d'Apple en France, eBizcuss, en 2011, et d'un procès ultérieur intenté par la société accusant Apple de le priver de stocks après que son PDG a publiquement accusé la société de concurrence déloyale sur les prix. Les litiges liés à cette affaire ont pris fin en 2017.

    Dans l'affaire en cause, il y a les trois types de revendeurs qui distribuent généralement la technologie de marque Apple: les grands détaillants, les petits revendeurs (qui ont tendance à être des entreprises indépendantes qui fournissent également des services parallèlement aux ventes) et Apple lui-même, via ses Apple Stores en ligne et dans les zones de shopping. Apple délivre des badges « autorisés » et « premium » à ses revendeurs, donnant à ces derniers un accès spécial aux produits et services à condition qu'ils respectent des règles plus spécifiques dans la façon dont ils vendent et évaluent les articles. C’est cette dernière catégorie qui a été en cause dans cette affaire. EBizcuss en est un exemple.

    Le commissaire à la concurrence a noté qu'Apple et ses partenaires avaient violé trois domaines spécifiques:
    • Apple et les deux grossistes ont convenu de ne pas se faire concurrence et également d'empêcher d'autres distributeurs de concurrencer sur le prix, « stérilisant ainsi le marché de gros des produits Apple ».
    • Deuxièmement, les distributeurs premium ont été contraints de maintenir des prix élevés pour les maintenir au même niveau que ceux des distributeurs intégrés.
    • Troisièmement, Apple a « abusé de la dépendance économique » de ces distributeurs premium, en les soumettant à des conditions commerciales déloyales et défavorables par rapport à son réseau de distributeurs intégrés. (Ces deux derniers points concernent spécifiquement les accusations que eBizcuss avait déposées contre la société.)

    La commission note que les actions d’Apple ont entraîné « des difficultés d’approvisionnement, un traitement discriminatoire, des conditions de rémunération instables pour leur activité », ce qui à son tour a eu pour effet de réduire leurs marges.

    L'amende survient à un moment critique pour la grande enseigne de technologie étant donné que l'industrie technologique dans son ensemble est aux prises avec les conséquences de la pandémie de coronavirus.

    Apple a annoncé la semaine dernière qu'il fermerait tous ses magasins de détail en dehors de la Grande Chine jusqu'au 27 mars, compte tenu de l'aggravation de la propagation du virus.

    La société avait précédemment averti qu'elle ne s'attendait pas à respecter les prévisions de revenus pour le trimestre en cours qui ont été annoncé par les analystes dans une fourchette comprise entre 63 et 67 milliards de dollars, le coronavirus limitant la production d'iPhone pour les ventes mondiales et réduisant la demande de ses produits en Chine.

    La mesure adoptée par l'Autorité française de la concurrence pourrait ajouter une pression supplémentaire aux relations déjà tendues entre l'Union européenne et les États-Unis après que des entreprises américaines de premier plan soient devenues le centre d'intérêt de l'autorité antitrust de l'UE.

    Google d'Alphabet Inc. cherche à annuler trois décisions antitrust qu'il a perdues contre l'UE et qui ont totalisé plus de 9 milliards de dollars d'amendes.

    Source : Reuters
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  4. #4
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    Au vu du comportement d'Apple qui se refuse de reconnaître ses tords et qui tente de se dérober de ses responsabilités ainsi que de cette décision de justice, j'espère qu'ils vont augmenter le montant de cette amende et la leur faire payer jusqu'au dernier centime !!!

  5. #5
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    Par défaut Apple conteste l'amende de 1,1 milliard d'euros infligée par l'Autorité française de la concurrence
    Apple conteste l'amende de 1,1 milliard d'euros infligée par l'Autorité française de la concurrence pour pratiques commerciales déloyales
    et attribue cette sanction à une manœuvre politique contre les GAFA

    Saisie en 2012 par eBizcuss, distributeur spécialisé haut de gamme de produits Apple (dit APR pour Apple Premium Reseller), l’Autorité de la concurrence a sanctionné Apple à hauteur de 1,1 milliard d’euros, ainsi que les grossistes Tech Data et Ingram Micro à hauteur de 76,1 millions d’euros et 62,9 millions respectivement en mars 2020. Cette décision de sanction fait suite à des opérations de visite et saisie réalisées aux sièges d’Apple et de ses grossistes et dont le contentieux a pris fin en décembre 2017.

    Il a été reproché à Apple d’avoir mis en œuvre, en France, au sein de son réseau de distribution de produits électroniques (hors iPhone), trois pratiques anticoncurrentielles.

    Apple, qui avait déjà indiqué le lendemain son intention de faire appel, a accusé début novembre l’Autorité française de la concurrence de lui infliger une amende essentiellement pour des raisons politiques de lutte contre les GAFA. Dans la foulée, ses grossistes Tech Data et Ingram Micro ont eux aussi contesté leurs amendes.

    Melanie Thill-Tayara, l'avocate d'Apple, a avancé devant les juges de la cour d’appel de Paris que « l’Autorité de la concurrence française n’a jamais caché son "objectif de s’emparer d’un GAFA" ». Elle a déclaré que les fonctionnaires s’étaient emparés d’une plainte mal rédigée émanant d’un revendeur de produits haut de gamme « pour monter un dossier contre Apple ».

    Juste avant d’entrer en liquidation judiciaire, Ebizcuss, principal Revendeur Premium Apple (APR) en France à l’époque, avait attaqué Apple au tribunal de commerce pour concurrence déloyale, abus de position dominante et abus de dépendance. Son PDG et fondateur, François Prudent, en avait également déposé une autre à l’Autorité de la concurrence pour abus de position dominante et abus de dépendance. Il reprochait à Apple de l’avoir sous-approvisionné volontairement pour l’exclure du marché, car Ebizcuss n’aurait pas voulu appliquer les nouvelles règles commerciales d’Apple.

    Voici ce que l'Autorité a constaté.

    Une répartition de produits et de clientèle entre ses deux grossistes Tech Data et Ingram Micro

    L’Autorité a constaté que, de 2005 à mars 2013, Apple avait procédé à des répartitions de produits et de clientèles entre ses deux grossistes, Tech Data et Ingram Micro. Alors que ces deux grossistes étaient des entreprises indépendantes.

    Apple procédait à une allocation fine de la distribution de ses produits, en précisant aux deux grossistes les quantités exactes des différents produits devant être livrées à chaque revendeur. Les revendeurs APR ont ainsi pu être freinés dans leur activité commerciale, étant totalement dépendants des stocks décidés par Apple, tant au niveau des grossistes qu’à leur niveau.

    L’Autorité note que :

    « si un fournisseur est libre d’organiser son réseau de distribution en distinguant plusieurs canaux et en recourant à des grossistes pour démarcher certains détaillants, tout en assurant lui-même l’approvisionnement direct d’autres détaillants, c’est sous réserve que cette répartition des tâches n’occasionne pas de pratique anticoncurrentielle. En tant qu’opérateurs économiques autonomes sur le marché, les grossistes auraient dû avoir la possibilité de déterminer librement leur politique commerciale, et notamment, de déterminer librement les produits qu’ils souhaitaient distribuer, puis la manière dont ils allaient livrer leurs clients détaillants, sans l’interférence d’Apple. »

    « En l’espèce, Apple a restreint la liberté commerciale de ses grossistes, en les cantonnant à l’exécution des allocations de produits décidées par elle. Ces derniers ont acquiescé à cette politique en mettant en œuvre les allocations décidées par Apple. La restriction de la concurrence qui en a résulté est d’autant plus problématique que ceux-ci se trouvent être en concurrence directe avec Apple elle-même pour l’approvisionnement d’un certain nombre de revendeurs premium, dits APR "directs" (revendeurs réalisant un chiffre d’affaires élevé en produits Apple et qui ont de ce fait la possibilité de choisir de se fournir directement auprès d’Apple ou bien auprès des grossistes). »

    « Ce dispositif a donc abouti à fausser la concurrence sur le marché de gros en contrôlant totalement les ventes réalisées par les grossistes et en permettant à Apple d’avantager son propre canal de distribution, en contrôlant la façon dont sont alimentés en produits d’une part, les revendeurs directs et, d’autre part, les revendeurs dits "indirects" (c’est-à-dire ceux qui s’alimentent exclusivement auprès des grossistes). »

    « Ainsi, la concurrence qui aurait dû en principe pouvoir exister en France pour la vente de produits de marque Apple entre les différents canaux de distribution – ce que l’on appelle la concurrence "intramarque" - n’a pu s’exercer pleinement sur le marché de gros. La pratique d’entente a aussi conduit à annihiler la concurrence entre les deux grossistes eux-mêmes, ainsi qu’entre les grossistes et Apple. Elle a aussi limité la concurrence entre les détaillants finaux en les empêchant de faire jouer la concurrence qui aurait dû exister, en amont, entre les grossistes. »

    Ces pratiques ont en quelque sorte « stérilisé » le marché de gros des produits Apple, en gelant les parts de marché et en empêchant la concurrence entre les différents canaux de distribution de la marque Apple.

    Les deux grossistes concernés ont également été sanctionnés à hauteur de 139 millions d’euros pour avoir accepté et mis en œuvre les mécanismes d’allocation de produits et de clientèle élaborés et pilotés par Apple, au lieu de déterminer librement leur politique commerciale.

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    Des prix de vente imposés aux détaillants revendeurs premium (APR)

    L’Autorité a également sanctionné Apple pour avoir fortement incité les revendeurs APR à pratiquer les mêmes prix que ceux pratiqués dans les Apple Stores. Outre la communication des prix, le contrôle des promotions et la surveillance des prix pratiqués, les éléments au dossier montrent qu’Apple a élaboré un écheveau de clauses contractuelles et mis en œuvre un ensemble de comportements qui n’ont laissé aucune marge de manœuvre aux APR.

    En premier lieu, Apple diffusait les prix de ses Apple Retail Stores (présentés comme des prix « conseillés »), sur de nombreux supports, et notamment, sur son site Internet, accessibles aux consommateurs finaux.

    En deuxième lieu, plusieurs clauses contractuelles très contraignantes relatives à l’usage de la marque dans les supports de communication et marketing encadraient de manière très stricte les conditions dans lesquelles les APR pouvaient organiser une opération promotionnelle. Ces stipulations, qui obligeaient en particulier les APR à recourir à des supports et des matériels imposés par Apple lorsqu’ils souhaitaient mettre en œuvre des promotions, étaient de nature à brider toute initiative en la matière, et ce d’autant plus que leur non-respect constituait un motif de rupture immédiate et sans préavis du contrat d’APR. En pratique, les APR ne pratiquaient que peu de promotions, et toujours sous le contrôle d’Apple.

    En troisième lieu, un système de surveillance des prix faisait également peser un risque de représailles -sous la forme notamment de défaut de livraison - en cas de promotions non autorisées par Apple.

    Ainsi, l’APR Youcast a indiqué « Si nous appliquions des remises trop systématiques et si le commercial de notre secteur le savait, nos concurrents pouvaient être privilégiés dans leurs livraisons ».

    Ou encore, eBizcuss : « Nous constatons qu’Apple réalise une police des prix au consommateur. En cas de pratique de prix inférieurs à celui des prix publics Apple, nous sommes contactés par les Apple Sales Local Représentatives pour nous demander de remonter les prix ».

    Enfin, l’instruction a mis en évidence qu’Apple - qui disposait d’une connaissance approfondie de la situation des APR et maîtrisait leur approvisionnement ainsi que l’octroi des remises auxquelles ils pouvaient prétendre - était en mesure de contrôler leur profitabilité. Ce manque d’espace économique et cette situation d’incertitude ont également fortement contribué à dissuader les APR de dévier des prix « conseillés » par Apple.

    À cet égard, on peut citer le témoignage de Corsidev, qui a indiqué : « Aucune marge de manœuvre n’est réellement possible. Ils ne nous empêcheraient pas de baisser les prix, mais les marges sont si faibles que ce serait suicidaire de le faire ».

    Ou encore celui d’Informatique et Prévention, qui a déclaré : « Pour les produits Apple, notre référentiel de prix est la matrice des produits Apple avec la liste de prix associés : libre à nous d’appliquer en fonction du contexte concurrentiel une remise, c’est tout de même compliqué et dangereux de remiser nos ventes compte tenu de la faiblesse de notre marge ».

    Cette pratique a entraîné, pour les consommateurs finaux, un alignement des prix de vente des produits Apple sur près de la moitié du marché de détail des produits Apple.

    L’abus

    L’article L. 420 2, alinéa 2 du code de commerce, prohibe, dès lors qu’elle est susceptible d’affecter le fonctionnement ou la structure de la concurrence, l’exploitation abusive par une entreprise ou un groupe d’entreprises de l’état de dépendance économique dans lequel se trouve à son égard une entreprise cliente ou fournisseur.

    En l’espèce, l’Autorité a identifié un ensemble de règles et de comportements mis en œuvre par Apple qui, pris ensemble, constituent un abus en restreignant de manière anormale et excessive la liberté commerciale des APR. Ces différents éléments ont impacté directement l’activité des APR au-delà de ce qu’un acteur économique peut raisonnablement attendre d’un partenaire commercial et ont instauré un déséquilibre dans leurs relations avec Apple.

    Les comportements constatés ont notamment consisté en des difficultés d’approvisionnement, des traitements discriminatoires, l’instabilité des conditions de rémunération de l’activité des APR (remises et encours), et la mise en œuvre discrétionnaire de certaines règles.

    Les retards ou absences d’approvisionnement, résultant du système d’allocations mis en place par Apple et le désavantage subi par les APR par rapport aux Apple Stores et au site de vente en ligne d’Apple, toujours alimentés, pour leur part, en temps et en heure, en produits Apple.

    La plupart des revendeurs APR ont déclaré rencontrer régulièrement des problèmes de livraison, particulièrement lors du lancement de nouveaux produits ou en période de fin d’année. Ils ont été confrontés à des restrictions d’approvisionnement, du fait de la politique d’allocation des clients mise en œuvre par Apple, soit directement, soit par l’intermédiaire de ses grossistes. Certaines références se sont avérées totalement indisponibles pour les APR.

    Sources : Bloomberg, Autorité de la concurrence

    Et vous ?

    Que pensez-vous de la ligne de défense d'Apple qui n'y voit qu'une manœuvre politique ?
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  6. #6
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    Par défaut L'amende antitrust d'un milliard de dollars infligée à Apple en France est réduite à 366 millions de dollars
    L'amende antitrust d'un milliard de dollars infligée à Apple en France est réduite à 366 millions de dollars,
    mais Apple est insatisfait et pourrait à nouveau faire appel pour essayer de l'annuler

    Une Cour d'appel française a réduit jeudi l'amende infligée Apple en 2020 pour comportement anticoncurrentiel présumé, la ramenant à 372 millions d'euros contre 1,1 milliard d'euros précédemment. L'amende initiale avait été infligée par l'Autorité française de la concurrence pour ce qu'il décrivait à l'époque comme un comportement anticoncurrentiel d'Apple envers son réseau de distribution et de détail. Alors que l'amende vient d'être réduite de 2/3, Apple et l'Autorité française de la concurrence pourraient tous deux tenter de modifier à nouveau la décision, le fabricant de l'iPhone désirant l'annuler complètement.

    Saisie en 2012 par eBizcuss, distributeur de produits Apple spécialisé haut de gamme (dit APR pour Apple Premium Reseller), l’Autorité de la concurrence a sanctionné Apple à hauteur de 1,1 milliard d’euros, ainsi que les grossistes Tech Data et Ingram Micro respectivement à hauteur de 76,1 millions d’euros et 62,9 millions. La décision fait suite à des opérations de saisie réalisées aux sièges d’Apple et de ses grossistes et dont le contentieux a pris fin en décembre 2017. Il est reproché à Apple d’avoir mis en œuvre, en France, au sein de son réseau de distribution de produits électroniques (hors iPhone), trois pratiques anticoncurrentielles.

    Selon l'autorité, Apple avait accepté de ne pas faire concurrence à Tech Data et Ingram Micro, et avait empêché certains détaillants de baisser les prix de ses produits. Elle a également accusé l'entreprise de limiter la quantité d'iPad qu'elle donnait à certains détaillants par rapport à celle qu'elle donnait à ses propres magasins. L’Autorité a constaté que, de 2005 à mars 2013, Apple avait procédé à des répartitions de produits et de clientèles entre ses deux grossistes, alors qu'ils étaient des entreprises indépendantes. Les autorités françaises ont déclaré que ces pratiques ont en quelque sorte « stérilisé » le marché de gros des produits Apple.

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    En novembre de l'année dernière, Apple a fait appel de la décision, accusant l'Autorité française de la concurrence de lui infliger une amende essentiellement pour des raisons politiques de lutte contre les GAFA. Dans la foulée, ses grossistes Tech Data et Ingram Micro ont eux aussi contesté leurs amendes. L'avocate d'Apple, Melanie Thill-Tayara, a déclaré devant les juges de la Cour d’appel de Paris que "l’Autorité n’a jamais caché son objectif de s’emparer d’un GAFA". Thill-Tayara a déclaré que les fonctionnaires s’étaient emparés d’une plainte mal rédigée émanant d’un revendeur de produits haut de gamme pour monter un dossier contre Apple.

    Environ un an après, des sources proches du dossier ont rapporté ce jeudi que la Cour d'appel a soutenu l'accusation de l'Autorité antitrust selon laquelle Apple a abusé de la dépendance économique des détaillants à l'égard de l'entreprise, mais a rejeté les frais de fixation des prix. La Cour d'appel a également réduit la portée temporelle de l'accusation de restriction présumée de la clientèle des grossistes. Enfin, elle a également décidé de baisser significativement le taux appliqué pour calculer l'amende globale. L'autorité antitrust française avait utilisé un taux élevé en 2020 compte tenu de la taille et de la puissance de feu financière d'Apple.

    L'amende a été réduite à 372 millions d'euros (366,31 millions de dollars) contre 1,1 milliard d'euros précédemment. Cependant, Apple a déclaré qu'il ferait appel de la décision. Il n'a pas mentionné le montant de l'amende émise par le tribunal. « Si la Cour a correctement annulé une partie de la décision de l'Autorité française de la concurrence, nous pensons qu'elle devrait être annulée dans son intégralité et nous prévoyons de faire appel. La décision concerne des pratiques datant d'il y a plus de dix ans que même l'autorité (française) a reconnu ne plus utiliser », a déclaré l'entreprise américaine dans un communiqué transmis à Reuters.

    Un porte-parole de la Cour d'appel a refusé de commenter le contenu exact de la décision, mais a confirmé que la Cour avait "partiellement confirmé" la décision de l'organisme de surveillance des ententes. Par ailleurs, la France n'est pas le seul pays où Apple fait l'objet d'une action antitrust ; l'Union européenne (UE) poursuit la société pour sa politique en matière d'App Store, ainsi que pour son refus de laisser des portefeuilles tiers utiliser la fonctionnalité NFC de l'iPhone pour les paiements. Bruxelles a également accusé Apple d'avoir prétendument empêché ses rivaux d'utiliser Apple Pay, son système de paiement mobile.

    Si les accusations sont confirmées, le fabricant de l'iPhone devrait encourir de lourdes amendes pouvant atteindre 10 % de son chiffre d'affaires mondial. L'affaire, qui a été déposée en 2020, serait l'une des nombreuses enquêtes lancées contre Apple à Bruxelles. En fait, Apple s'est retrouvé dans le collimateur des autorités européennes de réglementation à plusieurs reprises ces dernières années. Fin février 2022, l'autorité néerlandaise de surveillance des marchés (ACM) a infligé à Apple une amende de 5 millions d'euros (montant total : 25 millions d'euros), la cinquième sanction de ce type en plusieurs semaines consécutives.

    Cette amende s'inscrit dans le cadre d'un litige sur l'accès à des méthodes de paiement autres que celles d'Apple pour les abonnements à des applications de rencontre. L'ACM a déclaré que le fabricant de l'iPhone abuse d'une position dominante sur le marché en ne permettant pas aux fabricants d'applications logicielles aux Pays-Bas d'utiliser d'autres méthodes de paiement pour les applications de rencontre accessibles via son App Store. L'ACM inflige des amendes hebdomadaires de 5 millions d'euros depuis qu'Apple n'a pas respecté la date limite du 15 janvier pour effectuer les changements exigés par l'organisme de surveillance.

    Enfin, aux États-Unis, plusieurs affaires antitrust impliquant Apple sont en cours devant les tribunaux, dont celles intentées par Epic Games et le créateur de l'application Cydia. Dans le cas d'Epic Games, le développeur de la franchise Fortnite accuse Apple d'abuser de sa position dominante sur l'App Store, et l'écosystème iOS en général. Epic Games et ses pairs cherchent à contraindre Apple à réduire sa commission sur les paiements in-app, qui est actuellement de 30 %. Et selon la rumeur, il semblerait que le ministère américain de la Justice envisage également de porter plainte contre le géant technologique.

    Et vous ?

    Quel est votre avis sur le sujet ?

    Voir aussi

    Apple conteste l'amende de 1,1 milliard d'euros infligée par la France pour pratiques commerciales déloyales et attribue cette sanction à une manœuvre politique contre les GAFA

    Antitrust : Apple Pay dans le viseur de la Commission européenne, l'entreprise devra faire face à de nouvelles accusations antitrust à Bruxelles

    Les autorités antitrust indiennes ordonnent une enquête sur Apple pour abus présumé du marché des applications, en forçant les développeurs à utiliser son système propriétaire d'achat in-app

    Altroconsumo, une association de consommateurs italienne, poursuit Apple pour l'obsolescence planifiée de l'iPhone et réclame des dommages et intérêts de 60 millions d'euros
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  7. #7
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    Citation Envoyé par Bill Fassinou Voir le message
    L'amende antitrust d'un milliard de dollars infligée à Apple en France est réduite à 366 millions de dollars
    mais Apple est insatisfait et pourrait à nouveau faire appel pour essayer de l'annuler
    C'est malheureusement un classique... La commission européenne fait pareil. De temps en temps ils infligent une amende massive à un maxi fraudeur d'impôt et quelques années plus tard, bim magie, réduction de l'amende.

    Mystères de la vie...

  8. #8
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    Apple c'est 1,35 milliards de revenus par jour
    https://www.tradingsat.com/apple-US0...e-1004087.html

    L’amende devrait être de 100 milliards ferme pour commencer à être dissuasive...

    La commission européenne c'est de la poudre aux yeux !

  9. #9
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    Citation Envoyé par juju26 Voir le message
    Apple c'est 1,35 milliards de revenu par jour
    https://www.tradingsat.com/apple-US0...e-1004087.html
    L’amende devrait être de 100 milliards ferme pour commencer à être dissuasive...
    La commission européenne c'est de la poudre aux yeux !
    Si tu te mets du coté de la commission européenne c'est de l'argent facile qui rentre, je ne suis pas sur que dissuader soit vraiment leur priorité.

  10. #10
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    Par défaut France : l'Autorité de la concurrence envisage à nouveau une action antitrust contre Apple
    France : l'Autorité de la concurrence envisage à nouveau une action antitrust contre Apple,
    suite à des plaintes liées à des modifications apportées en 2021 à ses politiques de suivi des applications

    L'Autorité française de la concurrence devrait bientôt ouvrir une enquête antitrust à l'encontre d'Apple à la suite de plaintes liées à des modifications apportées en 2021 à ses politiques de suivi des applications. Mercredi dernier, Patently Apple a publié un rapport intitulé « Là où l'organisme antitrust britannique a échoué, le régulateur antitrust allemand a maintenant ouvert les portes pour freiner la "dominance du marché" d'Apple ». Aujourd'hui, nous apprenons que la France envisage, elle aussi, de prendre des mesures antitrust contre Apple, mais sur un autre front.

    L'autorité de régulation Bundeskartellamt a désigné Apple comme une « entreprise d'une importance capitale pour la concurrence sur les marchés ». « L'entreprise, à commencer par ses appareils mobiles tels que l'iPhone, est l'opérateur d'un écosystème numérique complet qui revêt une grande importance pour la concurrence non seulement en Allemagne, mais aussi en Europe et dans le monde entier », a déclaré le président du Bundeskartellamt, Andreas Mundt.

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    Sur la base de la décision de l'autorité de régulation, celle-ci peut cibler les pratiques « qui constituent une menace pour la concurrence et les pratiques et les empêcher efficacement », a-t-il ajouté. Le porte-parole d'Apple aurait déclaré que « la désignation (de l'office des cartels) reflète mal la concurrence féroce à laquelle Apple est confronté en Allemagne et ne tient pas compte de la valeur d'un modèle commercial qui place la confidentialité et la sécurité des utilisateurs au centre de ses préoccupations ».

    Selon Sara Flscher, journaliste à Axios, l'Autorité de la concurrence française est susceptible d'ouvrir prochainement une enquête antitrust à l'encontre d'Apple à la suite de plaintes liées à des modifications apportées en 2021 à ses politiques de suivi des applications. Selon des analystes, une enquête formelle constituerait la première mesure gouvernementale majeure prise à l'échelle mondiale à l'encontre d'Apple en ce qui concerne les modifications des règles de confidentialité qui ont bouleversé le monde de la publicité numérique.

    Les régulateurs français seraient favorables à l'émission d'une « communication des griefs » formelle aux parties impliquées dans l'affaire dans les semaines à venir. Cette étape indiquerait aux groupes qui ont émis des plaintes initiales sur les actions d'Apple et à Apple que l'autorité a trouvé des preuves d'un comportement anticoncurrentiel illégal dans son examen initial des plaintes qu'elle a reçues.

    La Commission européenne adresse une communication des griefs à Apple

    La Commission européenne a adressé une communication des griefs à Apple afin de clarifier ses préoccupations concernant les règles de l'App Store applicables aux fournisseurs de musique en continu. Cette étape procédurale fait suite à la communication des griefs de la Commission, dans laquelle cette dernière exposait sa conclusion préliminaire selon laquelle Apple abusait de sa position dominante :

    • en imposant sa propre technologie de paiement intégrée aux développeurs d'applications de diffusion de musique en continu (ci-après l'« obligation d'utiliser le système IAP ») ;
    • en restreignant la capacité des développeurs d'applications à informer les utilisateurs d'iPhone et d'iPad d'autres services de musique sur abonnement (ci-après les « obligations “anti-steering” »).

    La nouvelle communication des griefs précise que la Commission ne prend plus position quant à la légalité de l'obligation d'utiliser le système IAP aux fins de la présente enquête en matière de pratiques anticoncurrentielles, mais se concentre plutôt sur les restrictions contractuelles qu'Apple a imposées aux développeurs d'applications, qui les empêchent d'informer les utilisateurs d'iPhone et d'iPad d'autres possibilités de musique sur abonnement à des prix inférieurs en dehors de l'application et de la manière de les choisir effectivement.

    En mars de l’année dernière, un groupe d'ingénieurs en logiciels a annoncé vouloir lancer un groupe appelé Open Web Advocacy (OWA) pour aider les applications en ligne à concurrencer les applications natives et pour encourager ou contraindre Apple à assouplir ses restrictions en matière de navigateur iOS. Le groupe OWA vise à promouvoir un web plus ouvert en expliquant aux législateurs des détails techniques subtils et à les aider à comprendre les aspects anticoncurrentiels de la technologie web.

    Au cours des derniers mois, les membres du groupe ont communiqué avec l'autorité britannique chargée de la concurrence et des marchés (CMA) pour convaincre l'agence que la politique d'Apple en matière de navigateur iOS nuit à la concurrence.

    En même temps que le lancement du site web du groupe, l'OWA a annoncé un document technique intitulé Bringing Competition to Walled Gardens, qui résume la position du groupe et vise à aider les régulateurs à comprendre les conséquences des restrictions de la technologie web. Le groupe recherche des développeurs partageant les mêmes idées pour défendre sa cause.

    La Commission estime à titre préliminaire que les obligations « anti-steering » d'Apple constituent des conditions commerciales déloyales contraires à l'article 102 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (ci-après le « TFUE »).

    Plus particulièrement, la Commission craint que les obligations « anti-steering » imposées par Apple aux développeurs d'applications de musique en continu empêchent ces développeurs d'informer les consommateurs de l'endroit et de la marche à suivre pour s'abonner à des services de diffusion en continu à des prix inférieurs. Ces obligations « anti-steering » :
    1. ne sont ni nécessaires ni proportionnées pour la fourniture de l'App Store sur les iPhone et les iPad ;
    2. sont préjudiciables aux utilisateurs de services de diffusion de musique en continu sur les appareils mobiles d'Apple, qui pourraient en définitive payer davantage ;
    3. ont une incidence négative sur les intérêts des développeurs d'applications de musique en contenu en limitant le choix effectif des consommateurs.

    Dans le domaine du droit de la concurrence, la procédure visant à l’application des articles 101 et 102 TFUE devient contradictoire par l’envoi de la communication des griefs. Prescrite par le règlement n° 1/2003 et le règlement n° 773/2004, elle constitue « la garantie procédurale appliquant le principe fondamental du droit communautaire qui exige le respect des droits de la défense dans toute procédure ».

    Par cet acte préalable à toutes les décisions affectant les intérêts de leurs destinataires, notamment celles imposant une sanction pécuniaire, la Commission européenne « donne aux entreprises et associations d’entreprises visées par la procédure […] l’occasion de faire connaître leur point de vue au sujet des griefs retenus par [elle] ».

    Les griefs doivent être libellés dans des termes suffisamment clairs pour permettre aux intéressés de prendre effectivement connaissance des comportements reprochés par la Commission. C’est à cette condition que la communication des griefs peut remplir la fonction qui lui est attribuée par les règlements, à savoir fournir tous les éléments nécessaires aux entreprises pour qu’elles puissent faire valoir utilement leur défense avant que la Commission adopte une décision à leur égard.

    Selon certains analystes, la Commission ne peut fonder ses décisions « que sur les griefs au sujet desquels les parties concernées ont pu faire valoir leurs observations ». Ainsi, la communication des griefs détermine (et limite) l’étendue des infractions aux règles de concurrence que la Commission peut constater dans sa décision. En cas de recours, les juridictions de l’Union ne manqueraient pas de relever une violation des droits de la défense chaque fois que la Commission retient dans sa décision une infraction qui ne se trouvait pas dans le champ de la communication des griefs.

    Apple n'aurait pas respecté les mêmes normes de ciblage publicitaire que celles imposées à ses concurrents

    La plainte déposée en 2020 affirme que les modifications apportées par Apple au suivi des applications ne respectaient pas suffisamment les règles de l'Union européenne en matière de protection de la vie privée et qu'Apple n'a pas respecté les mêmes normes de ciblage publicitaire que celles imposées à ses concurrents parce qu'elle a ciblé les utilisateurs d'iOS avec des publicités basées sur les données de suivi des applications.

    Une enquête formelle constituerait la première mesure gouvernementale majeure prise à l'échelle mondiale à l'encontre d'Apple concernant les modifications des règles de confidentialité qui ont bouleversé le monde de la publicité numérique. Plus précisément, les autorités de régulation françaises sont favorables à l'émission d'une « communication des griefs » officielle aux parties impliquées dans l'affaire dans les semaines à venir.

    Les lobbies français de la publicité en ligne déposent une plainte antitrust contre Apple

    L'autorité française aurait trouvé des preuves de comportement anticoncurrentiel illégal dans son examen initial des plaintes qu'elle a reçues de quatre groupes professionnels français de la publicité -IAB France, Mobile Marketing Association (MMA), SRI et UDECAM.

    En 2021, l'Autorité a déclaré que les changements apportés par l'entreprise « ne semblent pas refléter un abus de position dominante de la part d'Apple ». Dans cette déclaration, l'autorité a indiqué qu'elle ne prendrait pas de mesures provisoires urgentes à l'encontre d'Apple, mais qu'elle poursuivrait son enquête. Ces changements ont coûté à leurs rivaux, notamment Meta, des milliards de dollars en recettes publicitaires, alors que l'activité publicitaire d'Apple n'a cessé de croître.

    Apple a déclaré que ces modifications avaient été conçues en tenant compte de la protection de la vie privée, mais ses concurrents affirment qu'Apple a profité de ces modifications pour développer son propre marché publicitaire.

    En 2020, ces quatre lobbies français de la publicité en ligne ont déposé une plainte antitrust contre Apple en raison des changements que le fabricant de l'iPhone va apporter aux fonctions de confidentialité dans la prochaine version de son système d'exploitation mobile, ont-ils déclaré dans un communiqué.

    Les quatre associations - IAB France, MMAF, SRI et UDECAM - ont déclaré que les changements apportés par Apple ne respectaient pas les règles de l'Union européenne en matière de protection de la vie privée. Elles ont ajouté qu'Apple ne s'imposait pas les mêmes normes, puisqu'elle serait toujours en mesure d'envoyer des publicités ciblées aux utilisateurs d'iOS sans leur demander leur consentement préalable.

    « Cette affaire n'a rien à voir avec la protection de la vie privée ; il s'agit d'Apple qui abuse de son pouvoir de marché pour fausser la concurrence », avaient déclaré les quatre associations dans un communiqué commun.

    Saisie en 2012 par eBizcuss, distributeur de produits Apple spécialisé haut de gamme (dit APR pour Apple Premium Reseller), l’Autorité de la concurrence a sanctionné Apple en 2020 à hauteur de 1,1 milliard d’euros, ainsi que les grossistes Tech Data et Ingram Micro à hauteur de 76,1 millions d’euros et 62,9 millions respectivement. Cette décision de sanction faisait suite à des opérations de visite et saisie réalisées aux sièges d’Apple et de ses grossistes et dont le contentieux a pris fin en décembre 2017.

    Apple a déclaré qu'il était fortement en désaccord avec l'amende et prévoyait de faire appel : « Apple est présent en France depuis plus de 40 ans et nous sommes fiers de nos nombreuses contributions à la création d'emplois et au développement économique. Notre investissement et notre innovation soutiennent plus de 240 000 emplois à travers le pays. La décision de l'Autorité de la concurrence est décourageante », a déclaré un porte-parole.

    « Elle se rapporte à des pratiques d'il y a plus d'une décennie et balaie trente ans de précédent juridique sur lequel s'appuient toutes les entreprises en France avec une ordonnance qui va créer le chaos pour les entreprises de tous les secteurs. Nous sommes fermement en désaccord avec eux et prévoyons de faire appel. Nous sommes extrêmement fiers de servir nos clients français et pensons qu'ils devraient être autorisés à choisir le produit qu'ils souhaitent, soit via Apple Retail, soit via notre vaste réseau de revendeurs à travers le pays. Nous continuerons à travailler dur pour fournir les meilleurs produits et services sur le marché. »

    Plutôt en 2022, une Cour d'appel française a réduit l'amende infligée Apple pour comportement anticoncurrentiel présumé, la ramenant à 372 millions d'euros contre 1,1 milliard d'euros précédemment.

    En novembre 2021, Apple a fait appel de la décision, accusant l'Autorité française de la concurrence de lui infliger une amende essentiellement pour des raisons politiques de lutte contre les GAFA. Dans la foulée, ses grossistes Tech Data et Ingram Micro ont eux aussi contesté leurs amendes. L'avocate d'Apple, Melanie Thill-Tayara, a déclaré devant les juges de la Cour d’appel de Paris que « l’Autorité n’a jamais caché son objectif de s’emparer d’un GAFA ». Thill-Tayara a déclaré que les fonctionnaires s’étaient emparés d’une plainte mal rédigée émanant d’un revendeur de produits haut de gamme pour monter un dossier contre Apple.

    Environ un an après, des sources proches du dossier ont rapporté que la Cour d'appel a soutenu l'accusation de l'Autorité antitrust selon laquelle Apple a abusé de la dépendance économique des détaillants à l'égard de l'entreprise, mais a rejeté les frais de fixation des prix. La Cour d'appel a également réduit la portée temporelle de l'accusation de restriction présumée de la clientèle des grossistes. Enfin, elle a également décidé de baisser significativement le taux appliqué pour calculer l'amende globale. L'autorité antitrust française avait utilisé un taux élevé en 2020 compte tenu de la taille et de la puissance de feu financière d'Apple.

    Source : Axios

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    Voir aussi :

    France : Apple indique son intention de faire appel de l'amende de 1,1 milliard d'euros, infligée par l'Autorité de la concurrence pour ses pratiques antitrust

    L'amende antitrust d'un milliard de dollars infligée à Apple en France est réduite à 366 millions de dollars, mais Apple est insatisfait et pourrait à nouveau faire appel pour essayer de l'annuler
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