IBM prévoit un bénéfice annuel supérieur aux estimations des analystes,
notamment grâce à de bons résultats sur le cloud

Le groupe informatique américain IBM, aux résultats en baisse durant cinq trimestres d'affilée, a réussi à renverser la vapeur fin 2019 et se montre convaincu de pouvoir croître cette année. En effet, IBM prévoit un bénéfice annuel supérieur aux attentes du marché après avoir annoncé mardi une croissance surprise de son chiffre d'affaires trimestriel, stimulée par son activité de cloud computing à marge élevée, faisant grimper ses actions de plus de 4 %.

Au cours des dernières années, le chef de la direction, Ginni Rometty, a tenté de porter plus d'attention aux activités sur le cloud par le biais d'acquisitions et également en vendant certaines des anciennes activités d'IBM. IBM a acheté le fabricant Linux Red Hat Inc dans le cadre d'un accord de 34 milliards de dollars l'année dernière, sa plus grande acquisition à ce jour, dans le but d'élargir son activité de logiciels par abonnement. Les deux entreprises ont déjà développé des solutions de cloud d’entreprise de premier plan qui ont aidé bon nombre d'organisations à faire leur transition vers le cloud ; des solutions qui connaissent d'ailleurs le succès avec une croissance constante et forte de revenus. L’acquisition de Red Hat par IBM pourrait donc redéfinir le marché du cloud pour les entreprises. Elle positionne IBM en tant que fournisseur de cloud hybride de premier plan et apportera les technologies open source de Red Hat à un plus grand nombre de clients.

« Ensemble, IBM et Red Hat souhaitent accélérer l’innovation en proposant une plateforme multicloud hybride de nouvelle génération. Basée sur des technologies open source, telles que Linux et Kubernetes, la plateforme permettra aux entreprises de déployer, d'exécuter et de gérer de manière sécurisée des données et des applications sur site, sur des clouds privés et publics multiples », explique Red Hat dans un billet de blog.

Cependant, bien que Red Hat fasse partie du segment Cloud et logiciels cognitifs d'IBM, il continue à être dirigé par Jim Whitehurst et son équipe de direction actuelle. Whitehurst a quant à lui rejoint l'équipe de direction d’IBM sous la responsabilité de la PDG Ginni Rometty. Notons que Red Hat a conservé son siège en Caroline du Nord, ainsi que ses installations, ses marques et ses pratiques. Red Hat fonctionne comme une unité distincte au sein d’IBM. Pour être plus précis, IBM réaffirme son engagement envers l'open source et la neutralité de Red Hat.

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« Nous avons fini 2019 sur une note forte, revenant à une hausse du chiffre d'affaires sur le trimestre grâce à une meilleure performance du cloud », s'est félicité Ginni Rometty. Au dernier trimestre de 2019, le chiffre d'affaires tiré de cette activité a augmenté de 21 % (hors taux de change et cessions) à 6,8 milliards de dollars, son plus important jusqu'ici. Sur l'ensemble de l'année la hausse a été de 11 à 21,2 milliards de dollars. Le recentrage d'IBM, sur des créneaux jugés plus porteurs, comme les services d'informatique à distance (« cloud »), l'analytique, le mobile et la sécurité, semble porter ses fruits. Rometty prévoit « une croissance soutenue du chiffre d'affaires en 2020 ».

La société prévoit un bénéfice ajusté d'au moins 13,35 $ par action pour l'année, comparativement à une estimation de 13,29 $. IBM a affiché une marge bénéficiaire brute ajustée de près de 52 % pour le trimestre, soit une augmentation de 230 points de base, son plus haut niveau en plus de 10 ans.

La société avait modifié sa structure de reporting l'année dernière - ses deux principaux segments sont désormais le cloud et les logiciels cognitifs, ainsi que les services technologiques mondiaux. Le chiffre d'affaires du segment cloud et logiciels cognitifs, qui comprend Red Hat, a augmenté de 8,7 % pour atteindre 7,2 milliards de dollars au quatrième trimestre clos le 31 décembre.

IBM a déclaré qu'il ne déclarerait qu'une partie des revenus réels de Red Hat pour certains trimestres, tout en enregistrant toutes ses dépenses comme l'exigent les normes comptables américaines. Le segment mondial des services technologiques, qui dessert certains des plus grands centres de données du monde, a déclaré 6,9 milliards de dollars de revenus, en baisse de 4,8% par rapport à l'année précédente.

Le chiffre d'affaires de l'éditeur a augmenté de 0,1 % (1 % si l'on ne tient pas compte des fluctuations de taux de change) à 21,8 milliards de dollars au dernier trimestre, un peu plus que ce qu'attendait Wall Street. Il faut noter qu'il s'agit de sa première hausse en six trimestres. En termes de bénéfice par action, la mesure favorite de performance des investisseurs, IBM a engrangé 2 cents de plus qu'attendu à 4,71 dollars. Sur l'ensemble de l'exercice 2019, IBM a vu son bénéfice augmenter de quelque 700 millions de dollars à 9,4 milliards par rapport à l'année précédente. Sur le quatrième trimestre seul, l'entreprise a engrangé un bénéfice net de 3,7 milliards de dollars contre un peu moins de 2 milliards un an plus tôt.

Source : Reuters

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