Une position qui trouve écho chez Cheikh Tidiane Dieye. L’économiste sénégalais dénonce «
une arnaque politique (…) une décision opportuniste, un vol. Ce sera une réforme du CFA et en aucun cas un avantage pour la création de l’éco, puisque ce dernier n’a jamais envisagé son existence par rapport à la France. » A contrario, Moubarack Lo, économiste en chef du premier ministre, voit dans cette réforme « une transition en douceur, qui facilitera la fusion avec les autres pays de la Cédéao ». Il assure que « rien n’empêche d’améliorer quelques éléments dès 2020 : l’ancrage sur un panier de devises, la préparation de l’impression des billets et pièces sur le continent » alors que la monnaie est toujours fabriquée à Chamalières, dans le Puy-de-Dôme. Même enthousiasme chez l’ancien premier ministre Abdoul Mbaye, qui loue une « réforme majeure, de grande intelligence en ce qu’elle allie changements historiques et maintien des fondamentaux pour conserver la confiance en notre monnaie ».
Au Burkina Faso, également, l’annonce de la fin du franc CFA a été diversement accueillie. « Enfin ! C’est une première étape », « Un jour historique ! », se sont félicités des internautes sur les réseaux sociaux. Mais dans le pays de l’ancien président révolutionnaire et anticolonialiste Thomas Sankara, dont on a célébré le 70e anniversaire de la naissance le 21 décembre, certains s’irritent déjà d’une «
arnaque » et d’un effet de «
poudre aux yeux ». «
Le roi est mort, vive le roi ! » ou encore «
On change le nom du bébé sans couper le cordon ombilical », se sont empressés de critiquer des Burkinabés sur la Toile, qui dénoncent notamment le maintien de la parité fixe avec l’euro. «
La France reste le maître d’œuvre de cette monnaie. Elle donne d’une main et retient de l’autre. Dans ces conditions, l’éco reste un sous-CFA ou un néo-CFA », observe, amer, l’économiste burkinabé Taladidia Thiombiano sur le site d’information lefaso.net.
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