Ce père emmène son fils en Mongolie juste pour pouvoir l’éloigner de son smartphone
Un appareil que certains experts en addiction assimilent à de la cocaïne
S’il y a une phrase qu’on peut se permettre de formuler de nos jours sans risque de se tromper de trop c’est : « les nouvelles technologies déstabilisent les familles. » En effet, le constat rapide qu’on est à même de faire est qu’elles permettent de maintenir le lien avec la famille à distance, mais grignotent de façon considérable le temps des échanges physiques entre membres de la famille, entre parents et enfants.
Smartphone, tablette, ordinateur, télévision… De nos jours, les familles dans les pays développés et même en voie de l’être possèdent des ratios de plus en plus impressionnants de ces appareils. Les durées d’exposition à ces « écrans » ne cessent elles aussi d’être revues à la hausse. Sur une journée de 24 heures, les membres de familles françaises passent entre 4 et 8 heures devant ces derniers. Les occasions où toute la famille est réunie deviennent de plus en plus rares. Avec le temps, la qualité du lien entre membres des familles s’amenuise. C’est le constat qu’a fait m. Clarke – un résident de l’Alberta au Canada – quant à ce qui concerne la situation au sein de sa famille, notamment, en ce qui concerne les relations avec son fils Khobe.
« M. Clarke avait eu l’impression de perdre le contact avec son fils Khobe qui était toujours au téléphone chez eux à Calgary en Alberta », rapporte la BBC. C’est ce qui l’a décidé à l’emmener en Mongolie histoire de le déconnecter de son smartphone. La manœuvre fait suite à un weekend de célébration du 50e anniversaire de m. Clarke dans une zone sans wifi et couverture de réseau cellulaire. « Je n’avais jamais vécu un weekend sans mon téléphone. C’était très bizarre pour moi », rapporte la BBC des propos de Khobe ; l’exemple type de contenu à l’oral qui résume bien ce qu’on appelle addiction.
Lors d’une conférence sur l’éducation qui s’est tenue à Londres en 2017, un thérapeute spécialisé dans le traitement des comportements addictifs tire la sonnette d’alarme : « donner un smartphone à un enfant c’est comme lui donner un gramme de cocaïne. » Dans le cas Khobe, il faut dire que son père lui a en quelque sorte montré la voie. En effet, la BBC rapporte que m. Clarke jouait aux jeux vidéo avec son fils sur son Blackberry lorsqu’il était en bas âge. L’aspect qu’il néglige en tant que parent est celui de la durée d’utilisation de l’appareil ; d’après Mandy Saligari, une spécialiste en sevrage et rééducation de la clinique de Harley Street, le temps passé devant l’écran est trop souvent négligé alors que cela contribue à potentialiser l’effet de dépendance chez les jeunes. « Je dis toujours aux gens que lorsqu’ils donnent une tablette ou un smartphone à un enfant, en réalité, c’est comme s’ils leur offraient une bouteille de vin rouge ou un gramme de coke. [...] Pourquoi accordons-nous si peu d’importance à ce phénomène alors que ses effets sur le cerveau de nos enfants sont comparables à ceux des drogues et de l’alcool que nous combattons ? », avait-elle ajouté.
Mais, parents comme enfants, tout le monde est concerné. En août 2018, une publication du quotidien britannique The Guardian faisait écho de 300 cas de noyades d’enfants en Allemagne, soit un peu plus d’un décès par jour depuis le début de ladite année. L’Association allemande des sauveteurs établissait alors les responsabilités…
« Trop peu de parents et de grands-parents tiennent compte des conseils : lorsque vos enfants et petits-enfants sont dans l'eau, rangez votre smartphone », rapportait le quotidien des propos du porte-parole de l’Association.
« Nous constatons tous les jours que les gens traitent les piscines comme un jardin d'enfants et ne font tout simplement pas attention. Par le passé, parents et grands-parents passaient plus de temps avec leurs enfants dans la piscine. Mais de plus en plus de parents sont obsédés par leurs smartphones et ne regardent pas à gauche ou à droite, sans parler de prêter attention à leurs enfants. C’est triste de voir que les parents exhibent tant de négligence de nos jours », déclarait un des responsables de la Fédération allemande des superviseurs de bassins.
Qu’on en arrive là dans des sociétés au sein desquelles même les enfants de tout juste trois ou quatre ans consomment déjà plus de six heures d’Internet par semaine n’est pas surprenant au finish (le cas de la Grande-Bretagne d’après des statistiques 2018). Les experts recommandent plus d’implication parentale, notamment, dans l’instauration de « périodes sans smartphones » dans tous lieux où cela s’avère nécessaire (maison, piscine,…). Grosso modo, il est question que les uns et les autres apprennent comment s’autoréguler.
Source : BBC
Et vous ?
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Avec du recul avez-vous l’impression que votre famille est en proie à l’addiction au smartphone ?
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