Au Capes et à l'agrégation, les recruteurs favorisent le sexe "minoritaire" dans leur discipline
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Les femmes sont sous-représentées en sciences, en particulier en physique et en mathématiques, y compris dans l'enseignement. Sont-elles l'objet d'une discrimination négative ? Est-ce la faute aux normes sociales qui les conduisent à éviter les disciplines réputées difficiles ou "masculines" ?
Nous utilisons comme "expérience naturelle" les trois concours publics externes de recrutement des enseignants français du primaire au supérieur : l'agrégation dans 11 disciplines distinctes, le Capes dans neuf disciplines distinctes, et le concours de recrutement des professeurs des écoles.
L'étude que nous avons menée et qui a été publiée dans la revue "Science" montre qu'
à niveau égal, les femmes bénéficient d'évaluations plus favorables lors des recrutements dans les disciplines où elles sont sous-représentées.En comparant les notes obtenues pour la période 2006-2013 par plus de 100.000 candidats aux oraux non anonymes et aux écrits anonymes de ces concours,
nous constatons l'existence de biais d'évaluation en faveur du genre minoritaire, biais qui augmentent fortement avec le degré de sous-représentation de ce dernier dans la discipline.
Ces biais sont légèrement favorables aux hommes en littérature et en langues étrangères et largement favorables aux femmes en mathématiques, physique ou philosophie. Dans ces dernières disciplines, la proportion de femmes suffisamment bien classées pour être admises au Capes et à l'agrégation augmente de 10 % à 20 % entre les écrits et les oraux.
Plusieurs tests complémentaires confirment que ces résultats reflètent bien une discrimination positive de la part des évaluateurs plutôt que des différences de compétences entre les candidats (ou d'éventuelles distorsions liées à l'interprétation des formes d'écriture comme masculine ou féminine).
https://www.letudiant.fr/educpros/op...iscipline.html
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