Les géants Google et Facebook ont dépouillé le journalisme de ses revenus
d'après l'ancienne rédactrice en chef du quotidien USA Today
L'accès à l'information a grandement été facilité ces dernières années. Les moyens traditionnels comme la presse écrite, ne sont plus les seuls moyens permettant d'accéder à l'information. Ceci a énormément fragilisé le secteur du journalisme et à en croire Joanne Lipman, l'ancienne rédactrice en chef du quotidien américain, USA Today, les grosses entreprises comme Google et Facebook, ont une grande part de responsabilité dans tout cela.
Pour justifier cette déclaration, Lipman s'appuie sur une étude de la News Media Alliance, qui révèle qu'en 2018, Google aurait réalisé 4,7 milliards de dollars sur le contenu de l'information. Ce qui représente presque autant que ce que toutes les agences de presse américaines combinées ont généré l'an dernier à partir de la publicité numérique. Et malgré cela, Google n'a rien eu à payer pour ce privilège, pendant que les revenus de l'industrie de l'information étaient en chute libre.
Comme on pouvait s'y attendre, Google conteste les chiffres avancés par la News Media Alliance, mais il n'en demeure pas moins vrai qu'avec Facebook, les 2 sociétés gèrent environ 60 % de tous les revenus de la publicité numérique aux États-Unis. Lipman les accuse donc d'avoir détourné des milliards de dollars qui autrefois, étaient la pierre angulaire des médias. Lipman manifeste sa volonté de voir les fournisseurs d'informations être rémunérés pour le journalisme qu'ils produisent. Elle montre également l'urgence de l'adoption de la loi sur la compétition et la préservation du journalisme.
Un projet de loi sera soumis au Congrès américain mardi prochain. apparemment, ce projet de loi accorderait un sursis de quatre ans aux lois antitrust fédérales, permettant ainsi aux agences de presse de négocier avec les plateformes numériques et créer un modèle de partage des revenus. Pour Lipman, de telles exemptions sont anticoncurrentielles et elle dénonce aussi le fait que ces plateformes numériques n'acceptent jamais de faire de compromis. Elle déclare s'être rendu à plusieurs reprises chez Google, Facebook, YouTube, et Snapchat et d'autres, pour des discussions, mais à chaque fois elle a toujours été confrontée à des menaces du genre : « Si vous ne suivez pas nos suggestions, vous en subirez les conséquences financières ».
Selon elle, les discussions entreprises jusqu'à présent entre les agences de presse et les plateformes numériques n'ont été qu'à l'avantage de ces plateformes numériques. Celles-ci auraient profité des informations que leur fournissaient ces agences de presse. Lipman appelle donc tous ceux qui croient en une presse juste et sans entrave, quelle que soit leur affiliation politique, à contribuer à garantir la survie financière des médias.
Source : USA Today
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