Scandale d'État : 50 000 œuvres d'art prêtées aux musées et aux administrations ont disparu
Tableaux, sculptures, vaisselle : plus de 500 000 pièces uniques sont prêtées en France. Un gigantesque inventaire vient de révéler que 10% restent manquantes
<< Ils sont 28 enquêteurs chevronnés - policiers et gendarmes - réunis dans le même bâtiment de Nanterre. Créé en 1975, l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC), réputé internationalement, traque les faussaires, re...
Stupeur au conseil municipal de Nice. Ce jour de 2017, les élus découvrent accablés le résultat d’un inventaire mené durant dix ans - le précédent datait de 1919 ! - au musée Masséna : un quart de ses collections, soit 2 466 pièces manquent à l’appel ! Ont-elles été volées ? Sont-elles éparpillées quelque part dans les caves et greniers des musées locaux ? Au bout de longs mois passés à soulever, fébriles, les toiles d’araignées, les services municipaux en retrouveront... 366, soit à peine 13%. Le vol d’au moins 61 objets d’art était, l’an passé, bel et bien établi.
Comment en est-on arrivé là ? Nice n’est hélas pas un cas à part. La Cour des comptes avait dénoncé, en 1997, dans un rapport cinglant, le manque de traçabilité des dépôts d’œuvre d’art effectués depuis le XIXe siècle. Début 2019, la Commission de récolement des dépôts d’œuvres d’art (CRDOA), créée à l’occasion de ce texte, a elle-même publié la synthèse nationale de vingt ans d’opérations d’inventaire menées par les dépositaires (Centre des monuments nationaux, Centre national des arts plastiques, manufacture nationale de Sèvres, Mobilier national, Service des musées de France, musée de l’Armée et musée national de la Marine) auprès des structures à qui ils ont confié des œuvres. Des milliers de mairies, ambassades, musées de province, préfectures, universités... Qui ont eu toutes les peines du monde à retrouver ce qui leur avait parfois été prêté cinquante ou cent ans plus tôt !
Résultat ? Ces investigations ont confirmé que des milliers d’œuvres d’art ont bel et bien disparu. Selon le résultat de ces dernières opérations de récolement, sur près de 500 000 objets déposés, 10% au moins sont introuvables, soit tout de même entre 50 000 et 60 000 pièces. À lui seul, l’Élysée a "égaré" un bon millier de meubles, céramiques ou tableaux et les facs, près de 40% des œuvres qui leur auraient été confiées. Mais la palme revient au réseau diplomatique français, incapable de localiser 60% des 110 000 œuvres dont il avait la garde.
Brisées, volées ou tout simplement impossibles à localiser, ces œuvres perdues sont une partie du trésor commun de la République qui fout le camp. Car mal inventoriées, des œuvres peuvent disparaître sans que personne ne s’en aperçoive, et même finir sur des sites de vente aux enchères : ce fut le cas en 2017, pour de la vaisselle du ministère de l’Intérieur. En 2011, l’ancienne préfète de Lozère avait aussi été condamnée à un an de prison ferme par le tribunal correctionnel de Mende pour avoir subtilisé meubles et tableaux de son logement de fonction. Le travail de récolement n’est pas terminé en France. La synthèse des départements du Vaucluse ou des Alpes-Maritimes, notamment, est attendue pour 2020 ; dans les Bouches-du-Rhône, seules 2 873 des 9 601 œuvres d’art déposées ont été récolées (soit 29,92%). Il reste notamment au musée de l’Armée à remonter la piste des 6 472 œuvres déposées au musée de l’Empéri, à Salon-de-Provence. La chasse au trésor continue. Suite de l'article >>
Toujours aussi performant et honnêtes les fonctionnaires et les politiques...
Il fallait certainement pas laisser ces œuvres entre les mains de fonctionnaires et de politiciens corrompus et voleurs.
Il y a des pays ou les fonctionnaires et les politiques utilisent le même mobilier de bureau standard que dans le secteur privé, et pas des pièces de musés. C'est quoi cet héritage monarchiste ou on doit donner du mobilier royal pour des politiciens, qui a eu cette idée débile ?
Ce pays est débile, 2000 milliards de dette de connerie pure.
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