Longtemps, Didier Bille a été un "serial licencieur". En 23 ans de carrière, ce directeur des ressources humaines a mis à la porte de grands groupes plus de 1.000 salariés. Jusqu'à raccrocher pour de bon. Dans "DRH, la machine à broyer", Didier Bille raconte comment les ressources "humaines" sont en fait devenues le bras armé de directions aux méthodes effroyables.
"Talent acquisition", "consulting", "compliance" : pince-sans-rire, Didier Bille éreinte tout le "bullshit" derrière lequel se retranchent les entreprises pour accomplir leurs basses œuvres. On croirait un sketch, sauf que des milliers de salariés en sont les victimes.
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Une entreprise est-elle vraiment plus productive lorsque les salariés sont sous pression ?
Oui. En faisant travailler les salariés dans la peur, on les presse comme des citrons et une fois qu'ils ont donné tout ce qu'on voulait d'eux, on les jette. Ce n'est pas l'entreprise qui paye les conséquences d'un tel management, mais Pôle Emploi, en versant des allocations chômage. Et quand c'est allé vraiment loin question brutalité, la Sécurité sociale est mise à contribution.
On appelle ça une externalité négative: faire payer à autrui les problèmes que l'on a créés. Si les entreprises devaient endosser le coût de leurs actions, se débarrasser des gens deviendrait nettement moins rentable.
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