Une des hypothèses les plus discutées est une prise de participation au capital de Boeing du gouvernement fédéral. "Les contribuables devraient avoir une part dans une entreprise en échange de leur assistance, de sorte que le grand public bénéficie de son investissement une fois que l'entreprise redeviendra stable", défend le parlementaire démocrate Earl Blumenauer. Ce qui passe, selon Michel Merluzeau, expert chez Air insight Research, par un dépôt de bilan via le chapitre 11, la loi sur les faillites permettant à une société de se restructurer à l'abri de ses créanciers et de faire émerger une "nouvelle" entreprise.
Ce scénario ressemble au schéma de sauvetage de GM et Chrysler lors de la crise financière. Outre les 17,4 milliards décaissés le 19 décembre 2008 par l'administration Bush, via l'impopulaire plan de sauvetage de la finance, connu sous l'acronyme barbare de TARP ("Troubled Assets Relief Program"), son successeur Barack Obama avait ensuite mis en place un mécanisme spécifique pour aider l'automobile américaine. Au total, le gouvernement fédéral a injecté 81 milliards de dollars en prêts et achats de titres pour sauver Chrysler et GM.
Ce dernier, qui a fait faillite en juin 2009, avait reçu au total 50 milliards et le gouvernement fédéral était devenu le principal actionnaire du "nouveau GM" avec 61% du capital. Cette nationalisation qui ne dit pas son nom a coûté 11,2 milliards de dollars aux contribuables, mais a permis de sauver 1,5 million d'emplois américains, selon le Center for Automotive Research. L'Etat fédéral a par la suite vendu Chrysler à Fiat et s'est désengagé de GM en décembre 2013.
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