Troisième argument de Greenpeace : « La France a quasiment triplé ses importations d’uranium enrichi russe en pleine invasion de l’Ukraine ». Les statistiques douanières montrent un chiffre de 110 tonnes en 2021 et de 312 tonnes en 2022.
EDF a confirmé que, si
son principal fournisseur était Orano, il avait, pour des raisons de robustesse de sa chaîne d’approvisionnement (ne pas dépendre d’une seule usine) diversifié ses achats de services d’enrichissement sur les usines d’Urenco et de Rosatom (avant la guerre). Il a déclaré que, en l’absence de sanctions internationales, il poursuit ses contrats de service signés avant le déclenchement du conflit, sans lever d’options ni passer de nouveau contrat. EDF n’importe pas d’uranium de Russie, n’a pas de recours aux services de conversion pour son uranium naturel. L’entreprise peut substituer les services d’enrichissement apportés par les filiales du groupe Rosatom par les options existantes dans ses contrats avec les autres industriels (Orano et Urenco)
EDF a aussi précisé à la presse, suite à la publication de Greenpeace, que la part de Rosatom dans ses achats de services d’enrichissement était minime et qu’elle n’avait pas augmenté. Il y a plusieurs manières d’interpréter les chiffres douaniers. Ces importations peuvent avoir été réalisées par un client de Framatome. Il se peut aussi qu’EDF ait réparti les livraisons stables d’uranium enrichi différemment entre les usines d’assemblages avec lesquelles il a des contrats (Suède, Royaume-Uni), avec une part plus grande vers l’usine de Framatome en France en 2022.
Rappelons en revanche que de nombreux pays occidentaux sont aujourd’hui dans une vraie situation de dépendance vis-à-vis de la Russie. C’est le cas en particulier des États-Unis, premier parc nucléaire du monde, qui dépendait encore en 2020 de Rosatom pour 25 % de l’enrichissement de son uranium. Le pays s’est fixé pour objectif de diminuer sa dépendance à 15 % d’ici 2030.
Partager