Google obtient le rejet d’un procès concernant la reconnaissance faciale
Le juge citant le manque de « préjudices concrets » infligés aux plaignants

Le samedi dernier, un procès pour violation de vie privée lié à une technologie de reconnaissance faciale intentée contre Google par des utilisateurs a été rejeté par un juge à Chicago. Le juge de district américain Edmond E. Chang, à Chicago, a évoqué le manque de « préjudices concrets » infligés aux plaignants, a rapporté Bloomberg.

Depuis mars 2016, Google est poursuivi par les utilisateurs alléguant que la collecte et le stockage des données biométriques par Google à partir de photographies en utilisant un logiciel de reconnaissance faciale, allait en l’encontre d’une loi unique de l’Etat de l’Illinois, selon Bloomberg.

La loi de l’Etat d’Illinois exige que les entreprises obtiennent l'autorisation expresse des personnes pour pouvoir effectuer des analyses biométriques de leurs corps et autorise les citoyens de l'Illinois qui estiment que leurs droits ont été transgressés de pouvoir intenter des poursuites en vertu de la loi. Cette loi unique sur la confidentialité des informations biométriques de l'Illinois a longtemps été un énorme obstacle pour les sociétés de technologie travaillant sur des initiatives de reconnaissance faciale.

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Cette victoire de Google intervient dans un contexte où les géants de la technologie font l’objet d’une surveillance à cause de leur mauvaise gestion des données confidentielles des utilisateurs. Facebook traverse une crise sans précédent à cause de son principe de partage des données client avec des entreprises tierces sans le consentement des utilisateurs. Par ailleurs, en plus des données recueillies par le réseau social, Facebook recueillerait des données personnelles provenant de plusieurs applications tierces, et tout ceci à l'insu des utilisateurs.

La technologie de reconnaissance faciale fait aussi l’objet de polémique chez les géants de la technologie depuis ces derniers temps. Google s’est retiré du projet Maven du Pentagone et a promis de ne pas utiliser l'IA pour le développement d'armes suite à des protestations de ses employés et des associations de protection de la vie privée. Par ailleurs, selon les informations que la société a partagées en décembre sur son blog, Google aurait renoncé temporairement à la vente de sa technologie de reconnaissance faciale afin de résoudre d'importantes questions technologiques et stratégiques avant.

« Comme de nombreuses technologies à usages multiples, la reconnaissance faciale mérite une attention particulière pour que son utilisation soit conforme à nos principes et à nos valeurs, et évite les abus et les conséquences néfastes », a déclaré jeudi Kent Walker, responsable des affaires mondiales de Google. « Contrairement à d'autres entreprises, Google Cloud a choisi de ne pas proposer d'API de reconnaissance faciale à usage général avant de résoudre d'importantes questions technologiques et stratégiques. »

Selon Bloomberg, le 11 décembre dernier, les députés républicains et démocrates ont mis la pression sur le président-directeur général de Google, Sundar Pichai, lors d'une audience devant le Congrès, pour, non seulement, entendre les détails de ses pratiques, mais également, exposer les risques auxquels l'entreprise pourrait faire face alors que la critique du public s'intensifiait contre la société.

Source : Bloomberg

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