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MIT Technology Review
L’équipement Huawei pourrait intégrer des kill switches ...
L'entreprise chinoise est le plus grand fabricant mondial de stations de base et d'antennes que les opérateurs mobiles utilisent pour exploiter des réseaux sans fil. Et ces réseaux transportent des données qui sont utilisées pour contrôler les réseaux électriques, les marchés financiers, les systèmes de transport et d'autres parties de l'infrastructure vitale des pays. On craint que les services militaires et les services de renseignements chinois n'intègrent des "portes dérobées" logicielles ou matérielles dans l'équipement d'Huawei qu'ils pourraient exploiter pour dégrader ou désactiver les réseaux sans fil étranger en cas de crise. Cela a conduit les États-Unis à bloquer l'utilisation de l'équipement chinois.
… que les procédures d’inspection même les plus serrées pourraient manquer
Depuis 2010, le Royaume-Uni gère un centre spécial, dont le personnel comprend des membres de l'agence de renseignements GCHQ pour vérifier l'équipement Huawei avant son déploiement. Mais plutôt cette année, elle a averti qu'elle n'avait "qu'une assurance limitée" que l'équipement de l'entreprise ne représentait pas une menace pour la sécurité. Selon des articles de presse, le centre avait constaté que le code d'Huawei se comportait différemment sur les réseaux réels que lors de ses tests, et que certains de ces fournisseurs de logiciels n'étaient pas soumis à des contrôles rigoureux.
Des portes dérobées pourraient être utilisées pour le siphonnage des données
Huawei affirme que ses équipements assurent la connexion de plus du tiers de la population mondiale. Il traite également de grandes quantités de données pour les entreprises. C'est pourquoi les milieux occidentaux du renseignement craignent que l'on puisse utiliser des portes dérobées pour accéder à des informations sensibles à l'aide de l'équipement de l'entreprise. Ce serait difficile à faire sans être détecté, mais pas impossible. Huawei ne se contente pas de construire de l'équipement ; il peut aussi s'y connecter sans fil pour émettre des mises à jour et des correctifs afin de corriger des bugs. On craint que cette connectivité à distance ne soit exploitée par des cyberespions chinois.La société est également l'un des plus grands fabricants mondiaux de téléphones intelligents et d'autres appareils grand public, ce qui a fait naître la perspective que la Chine pourrait exploiter ces produits à des fins d'espionnage. En mai, le ministère américain de la Défense a ordonné aux magasins de détail situés sur les bases militaires américaines de cesser de vendre des téléphones d'Huawei et de ZTE, un autre grand géant chinois de la technique, par crainte qu'ils ne soient piratés pour révéler les emplacements et les mouvements du personnel militaire.
Le déploiement des réseaux 5G va aggraver la situation
Les entreprises de télécommunications du monde entier sont sur le point de déployer la prochaine génération de la technologie sans fil cellulaire, connue sous le nom de 5G. En plus d'accélérer les transferts de données, les réseaux 5G permettront aux automobilistes de communiquer entre eux et avec des choses comme les feux de circulation intelligents. Ils connecteront et contrôleront également un grand nombre de robots dans les usines et à d'autres endroits. Et l'armée les utilisera aussi pour toutes sortes d'applications. Cela augmentera considérablement le nombre d'appareils connectés et le chaos qui peut être causé si les réseaux qui les supportent sont piratés. Il augmentera également la quantité de données d'entreprise et d'autres données que les pirates informatiques peuvent cibler. L'Australie et la Nouvelle-Zélande ont récemment interdit l'utilisation de l'équipement Huawei dans la nouvelle infrastructure sans fil 5G. Cette semaine, British Telecom a fait pareil.
Les entreprises chinoises vont transférer des technologies vers des pays au mépris de l’embargo commercial imposé par les États-Unis
Les États-Unis ont enquêté sur des allégations selon lesquelles Huawei aurait expédié des produits contenant des composants techniques américains en Iran et dans d'autres pays soumis à un embargo américain. Lors de l'audience, un avocat du gouvernement canadien a déclaré que Mme Meng est accusée d'avoir dit aux banquiers américains qu'il n'y avait aucun lien entre Skycom et Huawei, alors qu'en fait, il y en avait. La fraude alléguée a amené les banques à effectuer des transactions qui violaient les sanctions américaines contre l'Iran. Les responsables chinois ont déclaré à plusieurs reprises qu'ils ne considéraient pas les entreprises chinoises comme étant liées par les décrets commerciaux d'autres pays.
Huawei n'est pas autant à l'abri de l'influence du gouvernement chinois qu'il le prétend
Huawei a souligné à maintes reprises qu'il s'agit d'une entreprise privée qui appartient à ses employés. Il vient qu’elle n'a aucune raison de faire perdre à ses clients la confiance dans l'intégrité de ses produits. D'un autre côté, ses structures de gouvernance restent un mystère et son fondateur, Ren Zhengfei, qui a déjà été officier dans l'Armée de libération du peuple chinois, fait profil bas. De telles choses "font que l'on se demande à quel point elle jouit d'une indépendance réelle", affirme Adam Segal, expert en cybersécurité au Conseil sur les relations extérieures à New York.
Pour sa défense, Huawei peut souligner le fait qu'aucun chercheur en sécurité n'a trouvé de portes dérobées dans ses produits. "Il y a tout ce souci, mais il n'y a jamais eu de preuve irréfutable", dit Paul Triolo du groupe Eurasia. C'est vrai, mais cela ne changera pas l'opinion des États-Unis qui intensifient leurs efforts pour persuader leurs alliés de tenir Huawei à l'écart de tous leurs réseaux.
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