Des scientifiques ont connecté le cerveau de 3 personnes pour partager leurs pensées
et ceci pourrait être élargi à plus de personnes et via le Web
En 2014, Ray Kurzweil, alors directeur de l'ingénierie chez Google, figurait parmi les membres du CIO Network, une conférence organisée par « The Wall Street Journal » autour de l’innovation et des nouvelles technologies. Connu pour son attachement aux nanotechnologies et ses nombreuses prédictions sur notre futur, il avait été interviewé lors de la conférence et n’avait pas manqué de livrer sa propre vision du futur basée sur ses prédictions. En effet, il prédisait que des millions, voir des milliards de nanorobots investiront nos corps pour nous maintenir en bonne santé, améliorer notre système immunitaire et enfin rendre accessible notre cerveau dans le Cloud.
En 2017, c'est le géant américain du réseau social, Facebook, qui avait annoncé qu'il travaillait sur une interface cerveau-machine permettant d’interagir avec une application de messagerie par voie cérébrale. L'annonce a été faite par Regina Dugan, alors responsable du groupe Building 8 chargé de concevoir les systèmes matériels du futur chez Facebook. Elle disait que le géant des réseaux sociaux travaillait sur des capteurs permettant de lire les ondes cérébrales.
Il faut préciser que récemment, c'est Neuralink, une entreprise américaine de biotechnologie spécialisée en neuro-ingénierie, qui dit être en train de travailler activement sur un projet qui vise à développer des neuroprothèses pouvant être utilisées comme des interfaces cerveau-machine à très haut débit afin de connecter le cerveau humain et des ordinateurs via des implants cybernétiques et de permettre à l’esprit humain de s’interfacer avec des gadgets et des programmes.
Et bien, une équipe de neuroscientifiques vient de révéler à la face du monde les résultats de leur recherche. Un système baptisé « BrainNet », permet d'établir une connexion cérébrale « à trois voies » pour permettre à trois personnes de partager leurs pensées et donc, de pouvoir jouer à un jeu de style Tetris, un jeu vidéo de puzzle. L'équipe pense que cette expérience pourrait être étendue pour connecter des réseaux entiers de personnes et estime que leur expérience pourrait être menée à une plus grande échelle dans l’optique de connecter des réseaux entiers de personnes, même sur le Web.
« Nous présentons BrainNet qui, à notre connaissance, est la première interface directe dite cerveau-cerveau, non invasive pour une résolution collaborative de problèmes […]. L’interface permet à trois sujets humains de collaborer et de résoudre une tâche en utilisant une communication directe de cerveau à cerveau », annoncent-ils. Le système fonctionne grâce à l’utilisation d’une combinaison d’électroencéphalogrammes (EEG) qui repose sur la mesure de l'activité électrique du cerveau, et de stimulation magnétique transcrânienne (TMS), dans laquelle les neurones sont stimulés à l’aide de champs magnétiques.
En plus de donner accès à de nouvelles méthodes de communication, BrainNet pourrait permettre d’en apprendre plus sur le fonctionnement du cerveau humain à un niveau plus profond. Au cours de l'expérience, deux personnes étaient connectés à l'EEG alors qu'ils jouaient à un jeu de type Tetris. À chaque nouveau bloc, les participants devaient décider si celui-ci devait ou non subir une rotation. Pour signifier leur décision, ils devaient regarder vers l'une des deux lumières LED clignotant de part et d'autre de l'écran, l'une à une fréquence de 15 Hz (pas de rotation) et la seconde à une fréquence de 17 Hz (rotation), résultant en des signaux neuronaux distincts, mesurables par l'EEG.
Ces choix étaient ensuite transmis au troisième joueur grâce à l'appareil de TMS, capable de générer des phosphènes (un phénomène interne à l’œil qui se traduit par la sensation de voir une lumière ou par l'apparition de tâches dans le champ visuel) dans l'esprit du sujet. Ce dernier avait alors pour tâche de tourner le bloc ou non en fonction des instructions reçues. Bien entendu, durant cette tâche, le troisième participant n'avait pas accès à l'écran de jeu et devait donc se fier aux consignes de ses collaborateurs.
Sur cinq groupes différents de trois personnes, les chercheurs ont atteint une précision moyenne de 81,25 %, un résultat prometteur pour une première expérience. Leur étude doit encore être soumise à un comité de validation pour relecture, mais si leurs résultats se révèlent viables et reproductibles avec un plus grand nombre de sujets, c'est tout un nouveau pan de la communication qui pourrait voir le jour dans un futur proche.
Les internautes, réagissant sur la question, ont plutôt exprimé leur inquiétude sur les différentes conséquences sociales de l’application d'un tel système. Ils sont pour la plupart contre l'utilisation ou l'expérimentation de BrainNet surtout à une plus grande échelle. Pour eux, cela causera plus de mal que de bien de savoir ce que l'autre pense de soi surtout que parfois, la pensée « négative » peut ne pas forcément conduire à l'action.
Cependant, pour les scientifiques, BrainNet pourrait aider à mettre en commun nos ressources mentales afin de tenter de résoudre des problèmes majeurs. « Nos résultats soulèvent la possibilité de futures interfaces cerveau à cerveau permettant la résolution coopérative de problèmes par des humains, utilisant un "réseau social" de cerveaux connectés », explique l’équipe de recherche.
Source : Résultat de l'étude
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