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  1. #1
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    Par défaut Les scientifiques subventionnés n'auront-ils bientôt plus le droit de publier dans des revues payantes ?
    Des bailleurs de fonds européens créent une coalition pour interdire aux scientifiques bénéficiaires,
    de publier dans des revues payantes dès 2020

    La science ouverte (open science ou open research pour les anglophones) est un mouvement visant à rendre la recherche scientifique, les données et leur diffusion accessibles (à tous les niveaux d'une société « apprenante »).

    Pour cela la science ouverte s'appuie fortement sur le recours à l'Internet ouvert, à l'open data, aux outils de travail collaboratif (dont Wikipédia et Wikiversité ou Wikispecies font partie), au e-learning et au web social de manière à rendre la recherche scientifique et ses données accessibles à tous (amateurs et professionnels). Parce que pro-activement ouverte, elle peut aussi favoriser la multidisciplinarité de la recherche et éventuellement un caractère multilingue en considérant la science et les données comme un « bien commun ».

    La science ouverte a pour objectif de faire sortir la recherche financée sur fonds publics du cadre confiné des bases de données fermées. Elle réduit les efforts dupliqués dans la collecte, la création, le transfert et la réutilisation du matériel scientifique. Elle augmente ainsi l’efficacité de la recherche.

    La réaction de certains organismes

    Frustrés par la lenteur de la transition vers le libre accès dans les publications scientifiques, 11 organismes nationaux de financement de la recherche, avec le soutien de la Commission européenne, dont le Conseil européen de la recherche (CER), ont annoncé le lancement de cOAlition S ce mardi 4 septembre 2018, une initiative visant à concrétiser l'accès libre aux publications de recherche. Elle s’appuie sur le Plan S, qui comprend une cible et 10 principes.

    Le groupe, qui consacre conjointement environ 7,6 milliards d’euros à la recherche chaque année, a déclaré dans un communiqué qu’il ne permettrait plus les délais de 6 ou 12 mois que de nombreux journaux d’abonnement exigent désormais avant de pouvoir publier un article, et qu’il ne permettra pas la publication dans des revues dites hybrides, qui facturent des abonnements. mais aussi des papiers individuels OA (Open Access) moyennant un supplément.

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Taille : 16,2 Ko

    « D'ici 2020, les publications scientifiques issues de la recherche financée par des subventions publiques accordées par les conseils de recherche et les organismes de financement nationaux et européens participants devront être publiées dans des revues à accès libre conformes ou sur des plateformes Open Access conformes », a indiqué cOAlition S.

    Cette initiative signifie que les bénéficiaires de ces 11 bailleurs de fonds (dont les agences de financement nationales au Royaume-Uni, aux Pays-Bas et en France) ainsi que l’Institut national de physique nucléaire italien devront renoncer à publier dans des milliers de revues, y compris des revues telles que Nature, Science, Cell et The Lancet, à moins que ces revues ne modifient leur modèle économique. « Nous pensons que cela pourrait marquer un tournant », a déclaré Marc Schiltz, président de Science Europe, l'association des organisations scientifiques basée à Bruxelles qui a contribué à la coordination du plan. « L'idée était de faire un grand pas décisif, au lieu de se contenter de faire une autre déclaration ou exprimer des intentions ».

    Une initiative qui divise

    L'annonce a été bien accueillie par de nombreux défenseurs de l'OA. « Cela va exercer une pression accrue sur les éditeurs et sur la conscience individuelle des chercheurs qu'un changement d'écosystème est possible », a déclaré Ralf Schimmer, responsable de la fourniture d'informations scientifiques à la bibliothèque numérique Max Planck de Munich, en Allemagne. Peter Suber, directeur du Bureau de la communication savante de la bibliothèque de Harvard, qualifie ce plan « d’admirablement fort ».

    Mais les éditeurs traditionnels ne sont pas contents. Le plan « risque de compromettre l’ensemble du système de publication de la recherche », a écrit un porte-parole de Springer Nature, qui a déjà publié plus de 3000 revues. « Selon nous, la mise en œuvre d'un tel plan perturberait les communications scientifiques, nuirait aux chercheurs et porterait atteinte à la liberté universitaire », a ajouté un porte-parole de l'éditeur de Science, AAAS. « Ce serait également insoutenable pour la famille des revues scientifiques ».

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    La France s’est également engagée dans une voie similaire

    Depuis des années, le système historique de publication des résultats de la recherche est âprement critiqué par des institutions dont les budgets sont en baisse alors que les recherches, elles, se multiplient. Conséquence prévisible, les bibliothèques de recherche peinent de plus en plus à proposer des ressources pertinentes à leurs étudiants.

    À l'origine de ces difficultés, selon les professionnels, des tarifs d'accès devenus prohibitifs du côté des grands éditeurs d'articles scientifiques, qui gèrent des revues historiques dans différents secteurs. Et un système éditorial qui paraît bancal pour un certain nombre – y compris au sein de la communauté des chercheurs. En effet, les éditeurs de ces revues comptent sur les chercheurs pour en assurer les corrections, le plus souvent avec une rémunération moindre, voire inexistante.

    Enfin, notamment dans le domaine de la recherche publique, il apparaît contre-productif, pour certains chercheurs, de publier les résultats d'une recherche financée par l'argent public dans une revue privée qui en fera payer l'accès. Parmi ces éditeurs historiques, comme Elsevier, Springer ou encore Macmillan, la plupart ont mis en place des formules d'accès ouvert, que beaucoup jugent trop chères ou trop contraignantes. De leur côté, ces éditeurs mettent en avant la valeur ajoutée de leurs revues, ainsi que la crédibilité apportée aux résultats publiés dans leurs pages.

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    C'est dans ce contexte que la ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation Frédérique Vidal a annoncé le plan national pour la science ouverte à l'occasion du congrès annuel de la LIgue des Bibliothèques Européennes de Recherche (LIBER), organisé à Lille du 4 au 6 juillet. D'après elle, seules les universités les plus riches du monde et les groupes industriels profitent de l'état actuel des choses, et de l'inflation démesurée des prix des revues scientifiques. « Alors que les fausses nouvelles sont très facilement accessibles, les publications scientifiques sont protégées derrière des péages qui sont autant de barrières à l’accès au savoir. Il faut dix minutes pour inventer et diffuser une fausse nouvelle, croustillante, étonnante et facile à comprendre. Mais il faut dix ans pour produire une démonstration scientifique apportant une information scientifique de qualité », a ajouté Frédérique Vidal, saluant au passage l'encyclopédie libre et ouverte Wikipédia.

    Avec ce Plan, la France se dote d’une politique pour la science ouverte ambitieuse, qui s’inscrit pleinement dans les engagements internationaux qu’elle a pris au titre du Partenariat pour un gouvernement ouvert (OGP - Open government partnership), initiative associant 70 pays et visant à développer la transparence de l’action publique. Ce plan national répond également à l’ambition européenne de l’Amsterdam Call for Action on Open Science. La France se dote ainsi d’une politique qui prolonge et amplifie les efforts de l’Union européenne dans ce domaine.

    Sources : déclaration de la cOAlition S, SM

    Et vous ?

    Que pensez-vous de cette initiative ?

    Voir aussi :

    La France annonce le lancement d'un plan pour la science ouverte, pour favoriser les avancées scientifiques ainsi que l'innovation
    Contribuez au club : Corrections, suggestions, critiques, ... : Contactez le service news et Rédigez des actualités

  2. #2
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    C'est n'importe quoi.

    On s'en tape que la revue soit payante, ce qui importe, c'est que l'article puisse ensuite être accessible gratuitement et publiquement. En ce le fait de limiter par la loi la durée d'embargo définie par les éditeurs en cas de financement public, est bien plus efficace.

    Si on ne peut plus publier dans des revues payantes, où va-t-on publier ? Comment va-t-on "publish or perish" ?
    Si c'est trop enquiquinant, on ne va tout simplement plus demander ces subventions, et on ira chercher ailleurs.

  3. #3
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    Citation Envoyé par Neckara Voir le message
    C'est n'importe quoi.

    On s'en tape que la revue soit payante, ce qui importe, c'est que l'article puisse ensuite être accessible gratuitement et publiquement. En ce le fait de limiter par la loi la durée d'embargo définie par les éditeurs en cas de financement public, est bien plus efficace.

    Si on ne peut plus publier dans des revues payantes, où va-t-on publier ? Comment va-t-on "publish or perish" ?
    Si c'est trop enquiquinant, on ne va tout simplement plus demander ces subventions, et on ira chercher ailleurs.
    Bonjour

    De ce que je comprend, l'idée est de contourner ces revues dont la publication d'un article se révèle exhorbitante. Je peux comprendre que ces revues se repaissent du "Publish Or Perish" et donc font factuer à un tarif éhonté la publication d'articles.
    Je m'arrête une minute. Le "Publish or Perish" a aussi des effets pervers: on publie, parce qu'il faut publier, des articles qui sont parfois vides de sens ou présentant des défauts de methodes. Combien de fois a t'on assisté à des scandales ou des publications présentaient des 'résultats' avec une statistique plus que contestables ou des experiences ne pouvant être reproduites (voir à des experiences ne montrant finalement rien de ce que l'on veut démontrer?). Pour les cas les plus graves, réferez-vous à Wikipedia: https://fr.wikipedia.org/wiki/Fraude_scientifique.
    Je reviens sur le point principal. Dans l'absolu, je ne suis pas contre trouver des alternatives à ces revues. La science, par definition, c'est de la connaissance qui doit être ouverte. Par contre, je vois 2 écueils:
    1) De plus en plus, les recherches fondamentales (je parlerais plus de la biologie en general en connaissance de cause) se trouvent finances par des industries (pharma, chimie...). Evidémment, ces industries vont: a) prêcher pour leur paroisse; b) mais comme ells ont l'argent, ces revues peuvent être vues comme d'excellents supports publicitaires.
    2) En brossant un tableau moins noir de la recherché fondamentale, tu veux publier un article de qualité en 'Open-Science'. Quelle est alors ta visibilité? Combien d'articles ont été ignores alors qu'ils avaient 5 ou 10 ans d'avance sur un article suivant démontrant la meme chose mais publié dans une revue plus visible?
    Je n'ai pas la pretention d'avoir de solution à ce problem. Aux labos de faire pression sur les revues 'traditionnelles' pour faire baisser les tarifs. Ou doit-on revoir intégralement la manière de publier sinon meme de faire de la science?

    @++
    GLDavid
    Consultez la FAQ Perl ainsi que mes cours de Perl.
    N'oubliez pas les balises code ni le tag

    Je ne répond à aucune question technique par MP.

  4. #4
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    Avatar de Ryu2000
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    Citation Envoyé par Neckara Voir le message
    Si c'est trop enquiquinant, on ne va tout simplement plus demander ces subventions, et on ira chercher ailleurs.
    Il me semble qu'il arrive parfois que la recherche de financement occupe une grande partie du temps des chercheurs.
    Donc il ne vaut mieux pas se passer d'une subvention.

    À moins que rechercher des financements soit votre partie préférée dans le métier de chercheur.

    Apparemment la recherche c'est parfois compliqué :
    Quand la nouvelle génération de chercheurs français passe son temps à Pôle emploi et en contrats précaires
    Financement de la Recherche : « Malaise » dans les labos

    Heureusement que l'état soutient la recherche :
    Vis ma vie de chercheur en France
    Il a suffi du coup de gueule de huit grands chercheurs, d'une tribune dénonçant un « suicide scientifique et industriel », pour que le chef de l'État, dans une étonnante volte-face, renonce aux coupes budgétaires annoncées.
    Keith Flint 1969 - 2019

  5. #5
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    Citation Envoyé par GLDavid Voir le message
    De ce que je comprend, l'idée est de contourner ces revues dont la publication d'un article se révèle exhorbitante.
    L'article parle d'abonnements, pas de prix de publication (de ce que j'ai cru lire).

    Payer pour publier, il n'y a presque que les revues prédatrices qui font cela, et elles ne valent pas grand chose. Sinon, on peut parfois payer pour que l'article soit disponible gratuitement au publique, mais avec la législation française, on peut déposer un version pre-print sur HAL dès qu'on a au moins 50% de fonds publiques, en respectant une durée d'embargo dont la durée maximale est définie par la loi.

    Citation Envoyé par GLDavid Voir le message
    Le "Publish or Perish" a aussi des effets pervers [...]
    Je ne dis pas le contraire, mais si tu ne peux plus jouer à ce jeu, c'est à dire de pouvoir publier dans de bonnes revues, tu vas juste "perish".

    Il faut tout du moins nuancer le phénomène, la fraude scientifique reste très rare en proportion de l'ensemble des articles publiés chaque année.

    Citation Envoyé par GLDavid Voir le message
    Je reviens sur le point principal. Dans l'absolu, je ne suis pas contre trouver des alternatives à ces revues.
    Sachant qu'il y a aussi les conférences, qui sont déjà une bonne alternative, malheureusement moins bien considérées que les revues.

    Citation Envoyé par GLDavid Voir le message
    1) De plus en plus, les recherches fondamentales (je parlerais plus de la biologie en general en connaissance de cause) se trouvent finances par des industries (pharma, chimie...).
    Il faut bien faire la distinction entre recherche publique/labo indépendant et recherche privée.

    La recherche publique reste tout de même assez indépendante, et joui de diverses sources de financements (H2020, ANR, etc.).

    Citation Envoyé par GLDavid Voir le message
    Aux labos de faire pression sur les revues 'traditionnelles' pour faire baisser les tarifs.
    De mémoire la renégociation du CNRS (?) auprès des revues s'est soldée par un échec. La pression existe donc déjà.
    Déjà on essaye de faire pression pour avoir des postes, certains enseignants-chercheurs faisant le double de leur services d'enseignements en heures complémentaires, ce qui impacte donc leur capacité à faire de la recherche.

    Citation Envoyé par GLDavid Voir le message
    Ou doit-on revoir intégralement la manière de publier sinon meme de faire de la science?
    Pas tant que cela, on a HAL, on a des conférences, le seul problème est la trop grande importance qu'on donne aux revues, et le manque de moyens/supports dans les laboratoires. Un EC, fait tout :
    • enseignement ;
    • recherche ;
    • valorisation ;
    • vulgarisation ;
    • médiation ;
    • normalisation (à ce qu'il paraît, faut qu'on participe) ;
    • évaluation des pairs (reviews, jury, etc.) ;
    • préparation des soumissions ANR/H2020 / évaluations HCERES / gérer des projets industriels;
    • veille ;
    • administratif : e.g. resp. de spécialité/majeur, préparer les missions, etc.
    • encadrer des thèses ;


    On fait 11 métiers, même en bossant 70h par semaines, cela reste difficile de tout faire. Et on ne cesse de nous dire "il faudrait faire ça", "il faudrait faire ci".

    Avec les "classes inversées", il faudrait être disponible H24 pour gérer les élèves sur une plateforme en ligne (répondre aux questions, les guider, regarder leur activité). Au bout d'un moment faut arrêter de déconner, on ne peut pas tout faire. Si derrière il faut qu'on gère nous même les journaux comme on gère déjà les conférences, c'est autre chose qui en pâtira.

  6. #6
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    Je crois qu'on sera tous d'accord sur le fait que faire passer un article dans une revue de renom sert à la fois la visibilité de celui-ci et la publicité de celui-ci.
    Et le gros lot c'est que comme les revues de presses sont sensés trier/vérifier/contrôler à minima ce qu'elles publient, beaucoup s'en appuient inconsciemment pour mettre leurs esprits critiques de côté, en légitimant une crédibilité sans fond : " ...ça a même été publié dans machin-truc ! Donc c'est vrai. "
    ...qu'une étude financé à hauteur de 50% par du public produise des résultat public est logique, que le seuil inférieur soit discutable, je le comprend. Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi ce n'est pas systématiquement public.
    <troll> quelqu'un à dit "dérive" ? </troll>

    On en parle des études que lance le gouvernement (payé à 100% par le contribuable donc) et qui ne sont pas rendu public dès lors que ça le place dans une position mal à l'aise vis à vis de l'opinion publique, ou que ça ne lui donne pas raison ?

    Bien des choses devraient être "ouvertes", comme les normes (ex: NF C15-100 pour l'électricité domestique 60-100€ l'accès... les closes obligatoires sont, elles, censés être public)
    Cet exemple si je ne m'abuse concerne un organisme de norme, qui existe sous le statut d'association d'utilité publique, et bénéficie par conséquent d'aide financière de l’État.

    edit: j'entends part là que si de la doc' créé fait autorité, elle se devrait d'être au moins accessible numériquement. Sa réflexion et sa rédaction nécessite des fonds, c'est compréhensible, si ces fonds proviennent du contribuable, la légitimité d'accès gratuit n'en est que plus grand ...s'ils ne sont pas suffisant, il serait temps de comprendre pourquoi, et d'en faire écho. Le simple fait que ce soit d'utilité publique justifie cette analyse.
    Pensez à utiliser les pouces d’appréciation, pour participer à la visibilité de l'apport d'un propos, ou l'intérêt que vous y prêtez... qu'il soit positif ou négatif.

  7. #7
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    Par défaut la « parabole » d'Harnad
    Il y a plus de 10 ans que circule sur le Net la « parabole » d'Harnad
    que l'on peut retrouver ici
    https://urfist.unistra.fr/uploads/me...g-janv2012.pdf
    et que je ne résiste pas à rappeler:

    1. Un jeune chercheur ayant tout juste obtenu son doctorat annonce fièrement à
    sa mère qu'il vient de publier son premier article. Elle lui demande combien
    il a été payé. Il grimace, répond : « Rien » et se lance alors dans une
    explication longue et compliquée...

    2.Un chercheur de la même université repère cet article. Il se rend à la
    bibliothèque pour l'obtenir. On lui répond : « Nous ne sommes pas abonnés à
    cette revue, trop chère pour nous (notre budget d'abonnements, de droits, de
    prêt et de reproduction est déjà largement dépensé). »

    3. Un étudiant, dans la même université, voit le même article cité sur le Web.
    Il clique sur la citation. Le site de l'éditeur demande un mot de passe :
    « Accès refusé : seules les institutions autorisées et ayant souscrit un
    abonnement ont accès à la revue. »

    4. L'étudiant perd patience, s'ennuie et clique sur Napster pour mettre la
    main sur la version MP3 de son CD favori et se consoler ainsi de ses
    malheurs.

    5. Des années plus tard, la titularisation [recrutement] du docteur du point
    1 est envisagée. Ses publications sont bonnes, mais pas assez citées ; leur
    « impact sur la recherche » n'est pas suffisant. Titularisation refusée.

    6. Le même scénario se répète lorsqu'il essaie d'obtenir des crédits de
    recherche. Ses résultats scientifiques n'ont pas eu un impact suffisant. Trop
    peu de chercheurs les ont lus, s'en sont inspirés et les ont cités.
    Financement refusé.

    7. Il essaie alors d'écrire un livre. Les éditeurs refusent de le publier :
    « On n'en vendrait pas assez d'exemplaires car il y a trop peu d'universités
    ayant suffisamment d'argent pour en payer le prix (leurs budgets d'achat sont
    limités par le coût annuel, sans cesse croissant, de leurs abonnements,
    droits et prêts). »

    8. Il essaie de mettre ses articles sur le Web, en accès libre, afin
    d'augmenter leur impact [visibilité]. Son éditeur menace de le poursuivre,
    ainsi que son fournisseur d'accès, pour violation du copyright.

    9. Il demande à son éditeur : « Qui le copyright est-il censé protéger ? » Son
    éditeur lui répond : « Vous ! »

    => Qu'est-ce qui ne va pas dans cette histoire ?
    GraceGTK: a plotting tool at https://sourceforge.net/projects/gracegtk

  8. #8
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    Par défaut Plan S : les revues payantes continuent de garder la mainmise sur la publication de travaux
    Plan S : les revues payantes continuent de garder la mainmise sur la publication de travaux
    même ceux de scientifiques subventionnés par l'État

    Au cours des XIXe et XXe siècles, le nombre de revues scientifiques a fortement progressé, reflétant au passage la multiplication des domaines de compétence et de spécialisation. Par ailleurs, le chercheur s’est retrouvé face à une nouvelle contrainte imposée par le milieu académique, qui est celle de la nécessité de publier les résultats de travaux sous peine de devenir impertinent.

    Mais le problème est que cette nécessité a rendu l’industrie de publication académique beaucoup trop puissante, engorgeant des marges de profit vertigineuses, avoisinant les 40%, dépassant même la marge de profit d’autres industries comme les hydrocarbures et les banques.

    Nom : paywall.jpg
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Taille : 330,3 Ko

    La raison qui fait que cette industrie est si lucrative est simple, elle bénéficie pleinement de l’argent du contribuable qui paie une grande partie du contenu. Pour expliquer, le chercheur financé par l’argent public fait tout le travail, le rédige et juge ses mérites. Toutefois, la propriété intellectuelle du résultat revient en fin de compte aux mains des éditeurs. Pour aggraver encore les choses, ils imposent des formules d’abonnement et des paywalls à des prix exorbitants pour consulter les publications, et qui sont aussi souvent payés par l’argent du contribuable.

    Il faut le dire, assurer le traitement des publications évaluées par les pairs est une tâche fastidieuse qui nécessite beaucoup d’effort et une infrastructure importante. Certes, les revues et journaux abusent de leur pouvoir, mais ils assurent quand même un service qui est de filtrer et trier les publications scientifiques pour que les gens puissent s’en servir pour la production de travaux plus importants et de meilleure qualité.

    Des revues comme Nature assurent ce service gratuitement, mais il faudra payer pour consulter les publications. Mais les personnes qui assurent le processus d’évaluation des travaux ne sont pas payées, et la plupart du temps ils assurent ce service sans aucune contrepartie.

    À ce stade, il y a de plus en plus un sentiment fort que ce modèle économique devrait changer. Pratiquement tout le monde, même les parties qui profitent de cette situation reconnaissent qu’il y a des lacunes, mais la situation actuelle continue de se maintenir avec la résistance à tout changement.

    Pour remédier à cette situation, une énième initiative a été lancée dans le cadre du “Plan S”. Lancée par Science Europe pour promouvoir l'édition scientifique en libre accès, cette une initiative de la Commission européenne et de la "cOAlition S", un consortium soutenu par le Conseil Européen de la Recherche et les agences de financement de la recherche de douze pays européens. Le plan exige que les scientifiques et les chercheurs qui bénéficient d'un financement public pour leurs projets des organismes de recherche et institutions publient leurs travaux en accès libre d'ici à 2020.

    Le plan est structuré autour de dix principes :

    1. Les auteurs doivent conserver le droit d'auteur sur leurs publications, qui doivent être publiées sous une licence libre de droits telle que Creative Commons.
    2. Les membres de la coalition devraient établir des critères et prérequis solides pour déterminer la conformité du libre accès des revues et des plates-formes.
    3. Ils doivent également inciter à la création de revues et plates-formes en libre accès conformes, si elles n'existent pas encore.
    4. Les frais de publication doivent être payés par les bailleurs de fonds ou les universités, et pas par les chercheurs.
    5. Ces frais de publication doivent être normalisés et plafonnés.
    6. Les universités, les organismes de recherche et les bibliothèques doivent aligner leurs politiques et stratégies.
    7. Pour les livres et monographies, le délai peut être prolongé au-delà de 2020.
    8. Les archives et dépôts ouverts sont reconnus pour leur importance.
    9. Les revues en libre accès "hybrides" ne sont pas compatibles avec le principe-clé.
    10. Les membres de la coalition doivent surveiller et sanctionner la conformité avec le plan.

    Quand le Plan S a été dévoilé en septembre, ses parraineurs se sont attendus à un large soutien à cette initiative. Toutefois, seule une minorité des 43 organismes de financement de la recherche scientifique en Europe ont répondu à l’appel. Les organisateurs ont espéré aussi une participation des États-Unis qui ne s’est pas matérialisée en fin de compte. Pendant ce temps, une campagne lancée pour contrer le Plan S continue d’attirer plus de signataires.

    « Le Plan S mérite une chance, » a écrit la revue NewScientist. « Les scientifiques qui s’y opposent ont de réelles craintes, mais ils sont en train de laisser le mieux être l'ennemi du bien. Les organismes de financement de recherche aussi doivent laisser de côté leurs inquiétudes, au nom des contribuables qui remplissent leurs coffres. Le Plan S fonctionne seulement si tout le monte se met à bord ; s’il échoue, il est difficile de savoir comment peut être brisée l’emprise de fer des éditeurs académiques. »

    Source : NewScientist

    Et vous ?

    Qu’en pensez-vous ?
    Pensez-vous que les travaux de scientifiques subventionnés doivent être publiés en open source ?

    Voir aussi

    Des bailleurs de fonds européens créent une coalition pour interdire aux scientifiques bénéficiaires de publier dans des revues payantes dès 2020
    La France annonce le lancement d'un plan pour la science ouverte pour favoriser les avancées scientifiques ainsi que l'innovation
    Universités en France : les étudiants étrangers devront payer plus cher afin de relancer l'attractivité auprès des étudiants internationaux
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  9. #9
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    C'est une bonne idée mais il faut aller plus loin et penser à subventionner le peer review. Car si actuellement les revues payantes tiennent le haut du pavé c'est qu'elles ont un intérêt financier à faire correctement relire et valider leurs articles. Elles sont donc qualitativement supérieures aux revues 100% gratuites et aux revues "pay to publish" qui ont moins de motivation à contrôler la qualité de leurs articles, en particulier les "pay to publish" qui tendent à publier tout auteur qui les paie sans le moindre contrôle.

  10. #10
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    Triste constat.
    J'espère que ce plan finira par être adopté... et ne pas avoir à attendre 50 ans pour observer un changement de modèle répondant enfin aux maux que l'on constate depuis bien des années maintenant.
    Pensez à utiliser les pouces d’appréciation, pour participer à la visibilité de l'apport d'un propos, ou l'intérêt que vous y prêtez... qu'il soit positif ou négatif.

  11. #11
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    C'est bien pire que cela :
    - les éditeurs ne paient rien lorsque les chercheurs soumettent des articles
    - les éditeurs ne paient rien lorsque les chercheurs font les peer-reviews des articles soumis
    - les éditeurs font payer les chercheurs pour lire les articles que les chercheurs ont écrits
    - les éditeurs font payer les chercheurs pour présenter en conférence les articles que les chercheurs ont écrits
    - les éditeurs font payer les chercheurs pour assister aux conférences où les éditeurs font payer les chercheurs qui ont payé pour présenter les articles que les chercheurs ont soumis sans que les éditeurs paient...

    Pour résumer, les chercheurs ne sont pas payés pour faire les travaux d'écriture et de peer-review mais paient pour lire leurs articles et pour faire ou assister à leurs présentations en conférences. Les éditeurs, eux, ne paient jamais rien et font de l'argent sur le travail des chercheurs. Ah si, les éditeurs mettent les pdf sur une page web et louent une salle pour les conférences...

    Cependant il serait injuste de blamer les éditeurs car :
    - les chercheurs ont tout à fait le droit de diffuser leurs propres articles, même après publication. Et avec arxiv, hal, etc, ils en ont aussi les moyens, depuis au moins 10 ans.
    - les organismes d'évaluation des chercheurs (et donc d'avancement de carrières) sont mis en place par les politiques mais ne prennent en compte quasiment que les publications d'éditeurs payants (alors qu'il existe également des auto-éditions faites par les chercheurs, avec peer-reviews, gratuites et ouvertes)

    En conclusion, cette initiative "Plan S" a en toute probabilité le même avenir que les énièmes initiatives précédentes : aucun.

  12. #12
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    A moins de procéder à une véritable réforme, qui curieusement dégagera des fonds considérables pour la recherche fondamentale et appliquée à isobudget : toute recherche financée sur des fonds publics, quelle que soit l'origine de ces fonds voit ses résultats nécessairement publiés en open source et définitivement libre d'accès pour toutes les institutions ET tous les citoyens.

    C'est aussi simple que ça : une question de volonté politique. Et Obama avait amorcé une réforme en ce sens aux USA.
    "If the revolution ain't gon' be televised
    Then fuck, I'll probably miss it" - Aesop Rock

  13. #13
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    Citation Envoyé par Grogro Voir le message
    A moins de procéder à une véritable réforme, qui curieusement dégagera des fonds considérables pour la recherche fondamentale et appliquée à isobudget : toute recherche financée sur des fonds publics, quelle que soit l'origine de ces fonds voit ses résultats nécessairement publiés en open source et définitivement libre d'accès pour toutes les institutions ET tous les citoyens.

    C'est aussi simple que ça : une question de volonté politique. Et Obama avait amorcé une réforme en ce sens aux USA.
    Mais comment distinguerait-on les articles de qualité, soumis à un peer review strict, des articles pourris? Est-ce-que le chercheur pourra juste publier ses résultats sans les faire même relire? Parce que serait un désastre pire que la situation actuelle si cela se produit.

    Actuellement, tu sais que si un article est paru dans une revue d'Elsevier (donc payante) il a 99.99% de chances d'être rigoureux et tu peux te baser dessus. À l'inverse, s'il parait dans une revue prédatrice ou dans une revue qui a subi une intox style Sokal/Grievance Studies, tu sais que ce n'est pas la peine de lire (enfin, sauf si tu es un militant qui cherche à approfondir son biais de confirmation). Ça ne vaut pas les restrictions qu'imposent les revues payantes sur ce qui devrait être des recherches publiques, mais c'est quand même un filtrage très important.

    Les revues payantes, c'est un reliquat de l'époque pré-Internet, quand il y a avait de vrais frais importants pour la dissémination et l'archivage de la recherce. Aujourd'hui des plateformes comme arXiv montrent que ces choses peuvent être réalisées pour un coût dérisoire, et en soi c'est tant mieux. Mais il faut du coup une autre motivation à assurer la qualité de la publication, parce que dans le temps, les revues payantes avaient besoin de maintenir leur prestige pour s'assurer de bonnes ventes, et cette motivation disparait avec le gratuit.

    D'autre part, il y a un problème connexe qui est que des recherches biaisées et peu rigoureuses bénéficient de subventions, un problème qui trouve son origine dans les années 60 aux États-Unis, quand les universités ont répondu à une demande croissante d'éducation par la création de filières de faible qualité (notamment mais pas que les diverses studies) pour pouvoir engranger davantage de frais de scolarité sans pour autant compromettre la qualité et le prestige des filières historiques (par exemple, les meilleurs et les plus sérieux vont en sociologie, anthropologie, etc alors que les étudiants moins doués mais qui peuvent payer sont dirigés en ethnic studies, women's studies, etc). Avec le temps, ces nouvelles filières basse qualité sont devenues établies et peuvent bénéficier de subventions.

    Un troisième problème connexe est que dans certains sujets, surtout en "sciences molles", il y a un manque de sujets de recherche originaux. Les remises en question post-modernes sont indispensables pour des étudiants qui ne trouvent pas de sujets originaux dans leur branche. On deplace donc le sujet des recherches depuis le sujet d'étude vers le contexte des recherches précédentes, ce qui a parfois un intérêt mais abouti finalement à négliger le sujet d'étude lui-même.

    Donc, en conclusion, il faut absolument innover un nouveau modèle de garantie de la qualité avant le tout-gratuit, ou alors le peuple sera abreuvé d'inepties et sa confiance en la recherche scientifique, déjà mise à mal, va chuter encore davantage et les chercheurs auront du mal à distinguer le signal du bruit.

  14. #14
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    Par défaut Plus de 1400 chercheurs ont signé une lettre ouverte pour soutenir les principes du Plan S
    Plus de 1400 chercheurs ont signé une lettre ouverte pour soutenir les principes du Plan S
    qui promeut l'édition scientifique en libre accès

    La science ouverte (open science ou open research pour les anglophones) est un mouvement visant à rendre la recherche scientifique, les données et leur diffusion accessibles (à tous les niveaux d'une société « apprenante »). Pour cela la science ouverte s'appuie fortement sur le recours à l'Internet ouvert, à l'open data, aux outils de travail collaboratif (dont Wikipédia et Wikiversité ou Wikispecies font partie), au e-learning et au web social de manière à rendre la recherche scientifique et ses données accessibles à tous (amateurs et professionnels). Parce que pro-activement ouverte, elle peut aussi favoriser la multidisciplinarité de la recherche et éventuellement un caractère multilingue en considérant la science et les données comme un « bien commun ». La science ouverte a pour objectif de faire sortir la recherche financée sur fonds publics du cadre confiné des bases de données fermées. Elle réduit les efforts dupliqués dans la collecte, la création, le transfert et la réutilisation du matériel scientifique. Elle augmente ainsi l’efficacité de la recherche.

    Frustrés par la lenteur de la transition vers le libre accès dans les publications scientifiques, 11 organismes nationaux de financement de la recherche, avec le soutien de la Commission européenne, dont le Conseil européen de la recherche (CER), ont annoncé le lancement de cOAlition S ce le 4 septembre dernier, une initiative visant à concrétiser l'accès libre aux publications de recherche. Elle s’appuie sur le Plan S, qui comprend une cible et 10 principes. Le groupe, qui consacre conjointement environ 7,6 milliards d’euros à la recherche chaque année, a déclaré dans un communiqué qu’il ne permettrait plus les délais de 6 ou 12 mois que de nombreux journaux d’abonnement exigent désormais avant de pouvoir publier un article, et qu’il ne permettra pas la publication dans des revues dites hybrides, qui facturent des abonnements. mais aussi des papiers individuels OA (Open Access) moyennant un supplément.

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    « D'ici 2020, les publications scientifiques issues de la recherche financée par des subventions publiques accordées par les conseils de recherche et les organismes de financement nationaux et européens participants devront être publiées dans des revues à accès libre conformes ou sur des plateformes Open Access conformes », a indiqué cOAlition S. Quand le Plan S a été dévoilé en septembre, ses parraineurs se sont attendus à un large soutien à cette initiative. Toutefois, seule une minorité des 43 organismes de financement de la recherche scientifique en Europe ont répondu à l’appel. Les organisateurs ont espéré aussi une participation des États-Unis qui ne s’est pas matérialisée en fin de compte. Pendant ce temps, une campagne lancée pour contrer le Plan S continue d’attirer plus de signataires.

    « Le Plan S mérite une chance, » a écrit la revue NewScientist. « Les scientifiques qui s’y opposent ont de réelles craintes, mais ils sont en train de laisser le mieux être l'ennemi du bien. Les organismes de financement de recherche aussi doivent laisser de côté leurs inquiétudes, au nom des contribuables qui remplissent leurs coffres. Le Plan S fonctionne seulement si tout le monte se met à bord ; s’il échoue, il est difficile de savoir comment peut être brisée l’emprise de fer des éditeurs académiques ». Plus de 1400 chercheurs ont signé une lettre en ligne soutenant les principes de Plan S. « Nous, les soussignés, pensons que la littérature scientifique mondiale est une ressource publique qui n’atteint sa pleine valeur que si elle est librement accessible à tous. Nous avons trop longtemps toléré un modèle commercial payant pour l'accès aux revues savantes qui soit inéquitable, entrave le progrès dans nos domaines et prive le public du plein bénéfice de notre travail. Nous nous félicitons donc des efforts déployés par les bailleurs de fonds de la recherche publics et privés pour exiger que les publications basées sur le travail qu’elles financent soient faites immédiatement et librement, librement et sans restriction d’accès ou d’utilisation », peut-on lire dans la lettre ouverte.

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    La pétition, lancée le 28 novembre, survient alors que les scientifiques continuent de débattre des avantages et des inconvénients du plan européen, annoncé en septembre et soutenu par 16 organismes nationaux de financement de la science et de bienfaisance. « Le seul moyen d'obtenir un accès universel et ouvert à la littérature scientifique est que les bailleurs de fonds de la recherche l'exigent de leurs bénéficiaires », a tweeté l'organisateur de la lettre, Michael Eisen, généticien à l'Université de Californie, Berkeley, et défenseur de longue date de l'édition en libre accès. Notons que la lettre ne nomme pas spécifiquement Plan S, mais cite sa politique de base.

    « Nous comprenons qu'une communication scientifique efficace coûte de l'argent et encourage des investissements substantiels dans cette entreprise, mais uniquement si cela permet à tous d'accéder librement à la littérature scientifique et de l'utiliser. Nous reconnaissons que des problèmes subsistent, notamment en veillant à ce que tous les universitaires du monde entier aient la capacité absolue de partager librement leurs travaux et de faire reconnaître leurs contributions. Nous nous engageons donc à continuer de travailler avec les bailleurs de fonds, les universités, les instituts de recherche et les autres parties prenantes jusqu'à ce que nous ayons créé un système de communication scientifique stable, juste, efficace et ouvert », précise la lettre ouverte.

    Cependant, dans une autre lettre publiée trois semaines plus tôt, coordonnée par Lynn Kamerlin, biochimiste à l'Université d'Uppsala en Suède, plus de 1400 signatures qualifient Plan S de « violation grave de la liberté académique », car ces principes empêcheraient les chercheurs de publier à leur guise. La lettre d'Eisen réfute directement l'argument de la liberté académique. Bien que les mandats des bailleurs de fonds puissent « limiter superficiellement les options de publication à court terme », indique-t-il dans la lettre, ils aboutiront « finalement à un système qui maximise la portée de la recherche et sa valeur pour le milieu de la recherche et le public ». Eisen pense qu'il est « risible et dangereux » de suggérer que les mandats des bailleurs de fonds empiètent sur la liberté académique alors que, parallèlement, le système de publication actuel contraignait effectivement les chercheurs à publier dans des revues à fort impact et la communauté et donc, à dépenser plus d'argent, des milliards de dollars sur les abonnements.

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    Lynn Kamerlin

    En réponse, Kamerlin dit qu'elle soutient également le libre accès, mais préfère des efforts tels que ceux du ministère danois de la Science par exemple, qui a déclaré que les chercheurs peuvent choisir de publier derrière des murs de paiement tant qu'ils archivent leurs documents en ligne dans un délai de 12 mois. Depuis la lettre de Kamerlin, les bailleurs de fonds du Plan S ont précisé que leur initiative ne serait pas aussi restrictive que certains l’avaient craint. Dans son libellé initial, il semblait que le plan risquerait d'interdire la publication dans des revues "hybrides" - qui maintiennent le travail derrière des paywalls (un système qui sert à bloquer tout ou partie de l'accès à un site web à l'aide d'un système de paiements) mais offrent une option d'accès libre moyennant des frais.

    Cependant, le 27 novembre dernier, les bailleurs de fonds ont déclaré que tant que les chercheurs archivent leurs articles immédiatement et ouvertement en ligne, ils peuvent publier dans des revues hybrides - bien que les agences de Plan S ne paient pas de frais de publication pour le faire. Un examen des moyens par lesquels les chercheurs peuvent se conformer au plan et continuer à publier dans des revues hybrides est toutefois prévu pour 2023. Le plan est maintenant en consultation publique jusqu'au 1er février prochain. Une des premières analyses de Jeroen Bosman et Bianca Kramer, deux bibliothécaires et chercheurs spécialisés dans la communication à l'université d'Utrecht aux Pays-Bas, indique au moins neuf voies permettant aux chercheurs de se conformer à l'initiative.

    Les internautes en général ont abordé le sujet dans le même sens. Ils soutiennent pour la plupart les principes de Plan S et pensent que le scientifique ne devrait pas payer pour la publication de son oeuvre.

    Source : Nature

    Et vous ?

    Quel est votre avis sur les principes du plan S ?
    Êtes-vous pour ou contre ? Pourquoi ?

    Voir aussi

    Des bailleurs de fonds européens créent une coalition pour interdire aux scientifiques bénéficiaires de publier dans des revues payantes dès 2020

    Plan S : les revues payantes continuent de garder la mainmise sur la publication de travaux même ceux de scientifiques subventionnés par l'État

    Des bailleurs de fonds européens créent une coalition pour interdire aux scientifiques bénéficiaires de publier dans des revues payantes dès 2020

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  15. #15
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    A la lumière d'une vidéo explicative très complète de datagueule, j'avais déjà compris le problème il y a quelques mois. C'est triste pour la recherche.


  16. #16
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    Par défaut Le monde va-t-il s’arrimer au plan S
    Le monde va-t-il s’arrimer au plan S,
    L’initiative européenne qui promeut le libre accès aux publications scientifiques ?

    Science Magazine dresse un état des lieux du regard que le monde porte au Plan S. Le moins qu’on puisse dire c’est que 6 mois après son lancement sur le Vieux Continent, l’initiative n’en est qu’à ce qu’on peut considérer comme des balbutiements.

    Dans les chiffres, le Plan S est pourtant fort du ralliement d’un minimum de 1400 chercheurs, mais ne bénéficie (à date) que de très peu de soutien d’un maillon essentiel de la chaîne : les bailleurs de fonds. Science Magazine rapporte qu’on n’en dénombre que 16 répartis dans 13 pays. À l’échelle européenne qui compte 28 états membres et à minima 74 fonds de recherche, c’est un ratio de bailleurs de fonds très en dessous de l’unité. À l’échelle globale, 15 bailleurs de fonds représentent 3,5 % des articles de recherche d’après des chiffres 2017 de Delta Think – une firme d’analyse américaine. Science Magazine y va de son commentaire et écrit : « c'est encore loin de l'ambition du Plan S : convaincre les principaux bailleurs de fonds mondiaux de la recherche d'exiger un accès ouvert et immédiat à tous les articles publiés grâce à leurs subventions. »

    C’est là l’un des freins à l’expansion du plan S. « Nous n’arrimerons nos journaux au modèle libre accès que si tout le monde est preneur », commente un éditeur. Seulement, il semble que ce soit les bailleurs de fonds qui soient à même de porter le coup qui va transformer cette industrie, ce, au travers d’une adhésion en masse ; ce qui nous amène à un autre goulot d’étranglement : le montant des charges de traitement des articles sur les plateformes en accès libre. La Commission européenne est attendue sur ce point particulier et certains bailleurs de fonds précisent déjà qu’ils « ne sont pas prêts à s’engager si les frais sont trop élevés. »

    Nom : libre accès.png
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Taille : 18,9 Ko

    En dépit de la situation actuelle, le plan S attire des intervenants hors du Vieux Continent. D’après ce que rapporte Science Magazine, une agence africaine de financement va se joindre à l’initiative et la Chine (plus gros producteur de publications scientifiques devant les USA) a exprimé son soutien. « La Chine doit contribuer au libre accès international [et] ouvrir les résultats de ses recherches à sa propre population », commente un universitaire de l’empire du Milieu.

    Dans cette quête de libre accès aux publications scientifiques il y a le tandem Europe – Asie (au travers de la Chine et l’Inde qui a annoncé qu’elle devrait rejoindre l’initiative) et les autres. « Même si les organisations chinoises n'adhèrent pas officiellement au Plan S, des politiques similaires d’accès libre en Chine auraient un impact énorme, peut-être décisif, sur l'industrie de l'édition », commente MacKie-Mason. Pour le moment, l’Amérique du Nord (USA et Canada) va continuer de fonctionner selon des politiques qui ouvrent l’accès libre aux publications après un certain temps (12 mois après publication initiale dans le cas des états-unis) , ce, en attendant de voir en quoi le plan S peut être bénéfique pour leurs sphères respectives de la science et leurs économies. À contrario, le plan S prévoit que le contenu soit immédiatement accessible après réception de la subvention.

    Les dispositions du plan S prendront effet dès 2020. Avant, une réunion des bailleurs de fonds est prévue à Sao Paulo au Brésil à mi parcours de cette année.

    Source : Science Magazine

    Et vous ?

    Quel commentaire faites-vous de l’esprit du plan S ?

    Quels freins additionnels voyez-vous à l'adoption du plan S à l'échelle globale ?

    Voir aussi :

    La France annonce le lancement d'un plan pour la science ouverte pour favoriser les avancées scientifiques ainsi que l'innovation
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