Le Congrès US rejette un nouveau projet de loi visant à allouer plus de fonds aux États
Pour renforcer la cybersécurité des systèmes de vote
Le Congrès américain s’est prononcé hier sur la validité d’une mesure qui devait permettre d’allouer 250 millions USD supplémentaires au financement de la sécurité électorale. Il a finalement rejeté ce projet et infligé par la même occasion un camouflet au camp démocrate qui se disait préoccupé par le fait que les États n’ont pas forcément les ressources nécessaires pour sécuriser correctement leurs systèmes électoraux contre les menaces potentielles.
Les démocrates estimaient que le financement de 380 millions USD accordé cette année n’était pas suffisant et que des fonds supplémentaires étaient absolument nécessaires afin d’empêcher que le piratage ciblé observé à l’approche de l’élection présidentielle de 2016 ne se reproduise. Soutenus par les 55 États du pays, ils ont demandé au Congrès de valider une proposition qui aurait permis au gouvernement fédéral d’accorder un financement plus conséquent pour assurer le renforcement de la cybersécurité des systèmes de vote de l’ensemble du pays.
Cependant, les républicains, majoritaires au Congrès US, ont vraisemblablement fait abstraction de leur demande. Ces derniers ont estimé que le moment était inopportun pour procéder de la sorte. Ils reprochent aux États de faire des demandes hâtives alors qu’ils n’ont pas encore utilisé la totalité des fonds prévus à cet effet, soulignant qu’il est trop tôt pour affirmer que plus d’argent sera nécessaire. En outre, il semble que les États ont toujours la possibilité d’utiliser leurs propres fonds en prévision de cette situation alarmante et d’obtenir un remboursement plus tard.
Le sénateur républicain Blunt a déclaré que les États sont responsables de la tenue de leurs élections, mais pas le gouvernement fédéral, et que fournir davantage de fonds donnerait l’impression d’une intervention fédérale excessive.
De son côté, le sénateur Patrick Leahy qui défendait cet amendement a déclaré : « Il est temps que nous tenions compte de l'avertissement clair de la communauté du renseignement et prenions des mesures. Dans le même communiqué, il a jouté : « Il est de notre devoir de prendre au sérieux ces attaques contre nos Etats et d'intervenir avec les ressources nécessaires pour défendre nos élections ».
L’amendement a été rejeté par un vote de 50 voix contre 47, alors qu’il fallait au moins 60 voix pour qu’il puisse être adopté. Le sénateur Bob Corker a été le seul, côté républicain, à voter en faveur de la proposition. Trois autres sénateurs républicains, Richard Burr, Jeff Flake et John McCain, n’ont pas voté pour diverses raisons.
Cet échec du camp démocrate est le second après le rejet par la Chambre, le 19 juillet dernier, d’une proposition de loi similaire qui visait l’octroi d’une aide plus importante de 380 millions USD pour une meilleure sécurisation des élections dans le pays en 2018.
Cette annonce intervient 24 heures seulement après que Facebook ait averti de nouvelles tentatives d’ingérence électorale sur sa plateforme et une semaine après que la sénatrice Claire McCaskill ait déclaré que son bureau a été ciblé par des pirates travaillant pour le renseignement russe.
Le département de la sécurité intérieure a admis qu’au moins 21 systèmes de vote des États ont été ciblés par les pirates avant les élections de 2016 d’une manière ou d’une autre. De son côté, le Center for American Progress a estimé qu’un minimum de 1,25 milliard USD serait nécessaire au cours des dix prochaines années pour sécuriser correctement les systèmes de vote dans les 55 états et territoires éligibles.
Source : Axios
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