Le nouveau supercalculateur allemand, JUWELS (Jülich wizard for European leadership science), vient d’être lancé, il exécute pour le moment l’une des quatre-vingt-sept tâches qui ont été acceptées : il sera entièrement occupé à ces tâches pour les mois qui viennent, ce qui est un taux de remplissage très élevé.

JUWELS atteint “à peine” 6,18 Pflops (selon le test Linpack), mais est le supercalculateur allemand le plus puissant à ce jour. Il se classe à la vingt-troisième position du classement des superordinateurs, juste derrière l’Espagne. Sa particularité, cependant, est d’être issu d’un projet de recherche européen, DEEP (dynamical exascale entry platform). Il a été développé en collaboration avec Atos (France, pour le matériel) et ParTec (Allemagne, pour le logiciel) avec une architecture modulaire. L’objectif est de prévoir des machines à l’échelle de l’exaflops, tout en restant dans des limites budgétaires et énergétiques acceptables.


La partie qui vient d’être inaugurée est le premier “module”, de type grappe de calcul. Il s’agit de deux mille cinq cent septante-cinq nœuds de calcul, chacun disposant d’un processeur Intel Xeon de génération Skylake à vingt-quatre cœurs (une machine Atos Bull Sequana X1000). Quarante-huit nœuds disposent de cartes graphiques, à raison de quatre NVIDIA V100 par nœud, plus quatre nœuds dédiés à la visualisation, avec une carte NVIDIA P100 chacune. Ces machines sont reliées par un réseau Mellanox EDR InfiniBand. L’un des points forts de cette machine Atos est son refroidissement à eau tiède, qui limite les besoins en générateurs de froid : cette différence fait que JUWELS consomme bien moins d’énergie que son prédécesseur, JUQUEEN.

Ce premier module est prévu pour des tâches HPC traditionnelles, qui fonctionnent par mise à l’échelle horizontale (scale out). Ainsi, il peut accueillir tant des tâches à exécuter en série (sans parallélisme), en parallèle sur une machine (mémoire partagée) ou sur plusieurs machines (échange de messages). Le deuxième module sera plus spécifique : l’amplificateur sera prévu pour des algorithmes massivement parallèles (même si chaque cœur n’a pas une grande puissance de calcul — ce qui permet de réduire la consommation énergétique, par exemple). À l’origine, cette deuxième tranche devait utiliser les processeurs Intel Xeon Phi, mais la prochaine génération ne verra jamais le jour.

Pour exploiter au mieux la performance de ces futures différentes parties du supercalculateur, ParTec a développé ParaStation, qui analyse le code à exécuter et l’envoie sur le matériel le plus approprié. Ainsi, les parties les plus complexes du code seront exécutées sur la grappe de calcul (actuellement déployée), tandis que la partie la plus parallèle bénéficiera de l’amplificateur.

Source : JUWELS Becomes Germany’s Most Powerful Supercomputer, Fast and Innovative: Jülich Supercomputer is a New Development from Europe.