La France et l’Allemagne souhaitent mieux appréhender la portée des effets négatifs de l'usage des algorithmes sur la concurrence
à travers une étude conjointe
L’algorithmique est le domaine de la science qui étudie les algorithmes. Avec le développement de la technologie, les algorithmes sont utilisés dans quasiment tous les domaines aujourd’hui. Toutefois, il faut préciser que l’usage de l’algorithme n’est pas propre au domaine technologique. Se définissant comme une méthode générale servant à décrire les différentes étapes pour résoudre un problème, un algorithme peut donc être conçu aussi bien par des informaticiens que des personnes extérieures au domaine technologique.
Avec l’accroissement des technologies, de nombreux avantages sont tirés de l’usage des algorithmes. Cela part de la facilitation dans la résolution de problèmes les plus simples jusqu’à l’implémentation de solutions les plus complexes comme ceux liés au domaine de l’intelligence artificielle. Dans le commerce, les avantages de l’usage des algorithmes (soutenant les programmes) se traduisent par exemple pour les entreprises par la possibilité de prendre des décisions plus facilement et plus clairement sur la base des rapports plus précis. Ils pourraient également aider à mieux comprendre le marché et pourraient permettre d’offrir des produits avec des prix et une qualité qui se démarquent de la concurrence.
Isabelle de Silva, présidente de l’Autorité de la concurrence et Andreas Mundt, président du Bundeskartellamt sont de cet avis et soulignent que « les algorithmes sont sources de nombreuses opportunités pour l’économie, par exemple en favorisant les services innovants, réduisant les coûts de recherche et facilitant l’optimisation des stocks ». Toutefois, il n’y a pas que des avantages qui découlent de l’utilisation de ces procédés. En effet, « ils peuvent également être porteurs d’effets potentiellement anticoncurrentiels », précisent ces derniers.
Ils ajoutent que « dans un contexte d’interactions stratégiques, ils pourraient faciliter la collusion et servir de support à la réalisation d’ententes. Par ailleurs, il pourrait y avoir des interdépendances entre les algorithmes et le pouvoir de marché des entreprises les utilisant. Cela peut aboutir à la création de barrières additionnelles à l’entrée des marchés ».
En outre, l’Autorité de la concurrence française va plus loin en déclarant que « dans certains secteurs, l’utilisation des algorithmes pourrait également réduire la nécessité d’une intervention humaine. Plus particulièrement, le degré d’automatisation très élevé et la communication machine-à-machine y afférente pourraient soulever de nouvelles questions pour les autorités de concurrence ».
Ces craintes qui sont légitimes peuvent mieux s’apprécier à travers le cas de Google qui disposant de plus de 90 % de parts de marché a utilisé cette position dominante pour favoriser son service de comparaison de prix (Google Shopping) dans ses résultats de recherche. Après une enquête, la Commission de l’Union européenne a infligé une amende de 2,4 milliards d’euros au géant de la recherche.
Les dérives liées à l’utilisation des algorithmes pouvant être de tous ordres dans le domaine de la concurrence, l’Autorité de la concurrence française et le Bundeskartellamt allemand annoncent le lancement d’un projet conjoint visant à étudier les effets négatifs de l’usage des algorithmes sur la concurrence. Ce sera également l’occasion pour ces deux entités de s’attaquer plus en détail aux questions liées d’une part, aux implications et aux défis que posent les algorithmes et, d’autre part, d’identifier les approches conceptuelles permettant de les appréhender. À l’issue de ce projet, les deux autorités entendent publier un rapport.
Source : Autorité de la concurrence française
Et vous ?
Selon vous, cette étude aidera-t-elle à réduire les dérives liées à l’usage des algorithmes dans le domaine de la concurrence ?
Ou pensez-vous que ce n’est qu’une étude de plus qui finira dans le tiroir ?
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