Corée du Sud : Google réfute les accusations d'évasion fiscale
et assure être créateur d'emplois dans le pays
Naver est le plus important portail web en Corée du Sud géré par la société NHN. Naver a été lancé en juin 1999, c'était alors le premier portail en Corée à utiliser sa propre technologie de recherche. Parmi les innovations de Naver figure la « recherche intégrale » qui fournit des résultats de plusieurs catégories sur une seule page. D’ailleurs, Naver détient plus de 70 % des parts de marché des recherches effectuées sur les moteurs en Corée du Sud. En clair, il s’agit là du Google de la Corée du Sud.
Google, qui a longtemps fait l'objet de critiques pour ne pas avoir révélé combien il gagne en Corée du Sud, a riposté aux accusations publiques de son rival local Naver.
Plus tôt cette semaine, lors d’un audit parlementaire, le fondateur de Naver Lee Hae-jin (qui est maintenant responsable des investissements mondiaux) a été interrogé sur les dernières découvertes montrant que le portail de recherche avait manipulé ses actualités pour faire sortir des histoires controversées à la demande des personnes concernées. Il a également été interrogé au sujet du monopole de son entreprise dans les marchés locaux de recherche sur Internet et de publicité en ligne.
D’après les médias locaux, c’est par le site Web de Naver que la plupart des Coréens accèdent aux actualités de centaines de médias coréens. Aussi, la controverse de manipulations d’actualités qui apparaissent sur le portail a été jaugée suffisamment importante pour provoquer cet audit. L’un des cas dénoncés met en scène Naver qui aurait prétendument fait disparaître un article défavorable envers la ligue de football coréenne après qu'un responsable des sports a fait un appel sur le site Web.
En réponse aux critiques acerbes des politiciens à l'encontre de Naver Lee Hae-jin a déclaré qu'il était « personnellement d'accord » avec l'idée de publier l'algorithme du fil d'actualités du site, lundi lors d’une audience législative ordinaire.
« C'est une question socialement cruciale », a-t-il déclaré aux législateurs. « Si la possibilité que l'algorithme soit abusé par une force externe est exclue, fournir l'algorithme au public et le faire évaluer objectivement serait une bonne idée à long terme. »
Mais il en a profité pour tacler les Américains Google et Facebook au passage : « Facebook et Google réalisent d'énormes profits en Corée, mais personne ne sait combien d'argent ils gagnent. Ils ne paient pas d'impôts, ne créent pas d'emplois ou ne paient pas les coûts du trafic Web ». Il a continué en disant que « Google semble relativement plus propre parce que sa part de marché est plus petite ici. »
Ses remarques sont venues dans le contexte de la mise en évidence que les fournisseurs de services Internet, à la fois mondiaux et locaux, devraient être en concurrence sur un pied d'égalité et être soumis à une réglementation égale.
Google Corée a alors publié une déclaration réfutant les allégations de son rival. La société a déclaré qu'elle payait des impôts en conformité avec le code fiscal et le traité entre la Corée du Sud et les États-Unis, qu’elle a embauché des centaines d'employés, y compris des ingénieurs, du personnel de vente et de marketing.
« Google, qui accorde la priorité à ses utilisateurs, contribue à l'économie coréenne en aidant ses partenaires à se lancer sur les marchés mondiaux et à innover grâce aux différents services et plateformes de Google », a alors déclaré la société américaine. Cependant, l’entreprise s’est bien gardée de révéler le montant des taxes qu'elle a payées.
La plupart des entreprises étrangères, y compris Google, opèrent actuellement en Corée sous la forme d'une société à responsabilité limitée, qui ne sont pas tenues de divulguer publiquement les informations fiscales, notamment les revenus annuels et les bénéfices d'exploitation réalisés en Corée.
Il y a eu des appels répétés en Corée pour obliger les sociétés à responsabilité limitée étrangères à faire des divulgations afin d'accroître la transparence des entreprises et de prévenir toute évasion fiscale potentielle. La Fair Trade Commission s'est également engagée à revoir ces changements.
Google Corée a réitéré que la question clé était de savoir si l'entreprise payait ses taxes conformément aux exigences de la Corée, ce qu'elle a fait sans problème.
Naver a qualifié les explications de Google d'insuffisantes : « cette controverse peut être mise de côté pour de bon si Google Corée publiait simplement son chiffre d'affaires, celui de son bénéfice d'exploitation ainsi que l'impôt sur les sociétés payé au gouvernement. »
Après que ces chiffres auront été révélés, Google pourra donc être évalué objectivement afin de déterminer si le nombre de personnes qu'il emploie en Corée est proportionnel aux ventes qu'il génère, a continué Naver.
Source : Korea Herald, koreajoongangdaily
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