C’est donc à vous que je vais répondre mais je ne vais aborder que le problème logique pour vous montrer en quoi consiste le vice de forme dans certaines réponses.Envoyé par bilb0t
Quand on part d’une hypothèse qui pourrait s’exprimer par une implication du type A=>B (A implique B), vous ne pouvez paraphraser ni en partant de B ni en partant de nonA car alors dans les deux cas, l’implication se transforme en équivalence. Et le contradicteur maladif en vous faisant dire ce que vous n’avez pas dit, dispose dès lors que quatre points de visibilités à savoir A<=>B (A équivaut à B), B<=>A, nonA<=>nonB et nonB<=>nonA.
Si le contradicteur part de B, il voit bien que B ne peut pas impliquer nonA puisque A=>B et il se doit d’être crédible. Donc il vous fait dire B=>A. En réciprocisant ainsi l’implication, il a créé de son propre chef l’équivalence A<=>B. Et ce n’est pas ce que vous dites.
Si le contradicteur part de nonA, il voit bien que nonA ne peut pas impliquer B puisque c’est A qui implique B. Donc il vous fait dire nonA=>nonB. Or, l’implication A=>B est équivalente à sa contraposée nonB=>nonA. Tout le monde voit bien que feu=>fumée donne par la contraposée non fumée=>non feu, assez connu sous la forme pas de fumée sans feu. Donc en vous faisant dire nonA=>nonB, il réciprocise la contraposée, il pose donc bien l’équivalence nonA<=>nonB puisque A=>B équivaut à la contraposée nonB=>nonA.
Dans les deux cas, il a créé quatre équivalences sur lesquelles il peut délirer à savoir A<=>B, B<=>A, nonA<=>nonB et nonB<=>nonA.
À partir de A=>B, vous ne pouvez partir que de A ou de non B soit pour reprendre l’énoncé de base soit pour travailler sur la contraposée.
La valeur logique de l’implication A=>B est nonAouB. Ceci se comprend aisément : si A est faux, nonA est vrai et nonAouB est vrai quelle que soit la valeur de B, ce qui est logique car si l’hypothèse est niée, l’implication est considérée comme vraie en tant que les deux possibilités ne sont pas en contradiction avec elle. Si je dis par exemple s’il fait beau je vais à la piscine, on a une implication du type soleil=>piscine. Or, si le temps est mauvais, j’ai toute latitude d’aller ou non à la piscine sans être en contradiction avec ma prime assertion. Car je dis ce que je vais faire en cas de beau temps, je ne dis pas ce que je vais faire en cas de mauvais temps. C’est une des curiosités mathématiques : quand l’hypothèse est niée, l’implication est toujours vraie. Dans la formule logique de l’implication à savoir nonAouB, si l’hypothèse A est niée, alors A est vrai et nonAouB sera vrai quelle que soit la valeur de B. Et si A est vrai, il faut absolument que B soit vrai pour que l’implication soit vraie. Car si B est faux, il y a contradiction et l’implication est fausse. L’implication n’est fausse que dans un seul cas, celui où A est vrai et B est faux.
On voit donc bien le procédé vicieux qui consiste à extrapoler en partant soit de B soit de nonA. Dans les deux cas, vous imposez d’une manière ou d’une autre une équivalence qui peut s’exprimer de quatre manières différentes. Quant à cela s’ajoute une formulation qui fait volontiers passer le contributeur pour un imbécile, il est évident que c’est malveillant. C’est ce que Nietzsche appelait la négation d’autrui (notamment dans sa Généalogie de la morale).
Si je travaille sur une implication du genre circoncision=>agressivité, vous ne pouvez pas partir de l’idée d’agressivité. Car alors on inverse le problème et on me demande de justifier des guerres par la circoncision. L’internaute a beau se défendre en répondant n’importe quoi, c’est impossible et c’est déloyal.
Si je travaille sur une implication du genre Internet=>possibilité du mensonge, vous ne pouvez pas partir de non Internet car alors, comme on l’a vu, on se retrouve dans un salon.
Une implication peut très bien rester pertinente même si elle n’est que probabilitaire. Tout le monde voit bien que feu=>fumée est une implication probabilitaire. Car il est sans doute des feux sans fumée. Cette formulation est un condensé où un certain nombre d’éléments sont pas exprimés. Si je dis quand il fait beau, je vais à la piscine, cette implication probabilitaire reste valide même si sur 1000 jours ensoleillés, je n’allais à la piscine de 30 fois. En effet, il faut aussi que je ne travaille pas ce jour-là, que je ne sois pas malade, qu’il y ait une piscine à proximité et d’autres conditions qui ne sont pas émises mais qui ne détruise pas pour autant la pertinence de l’énoncé.
Ce n’est donc pas le fait d’être contredit, c’est la malveillance qui consiste par extrapolation à vous faire dire ce que vous ne dites pas. Et quand cette malveillance est corroborée par un compteur à quatre chiffres dont le premier taquine la deuxième unité, je crains effectivement pour la santé mentale du contributeur. Car sauf à être professionnel ou encore sauf si le pseudo représente plusieurs personnes différentes (comme c’est possible par Internet), on ne voit pas trop comment c’est possible.
Et j’apprécie, quel que soit le contenu, les réponses bienveillantes.
En utilisant le même procédé vicieux on peut démontrer à peu près n’importe quoi et les paradoxes sont souvent basés sur ce genre d’erreur.
Par exemple je démontre comme suit que quels que soient a et b, deux réels positifs, alors on a=b. On est dans les nombres positifs car j’ai besoin de simplifier les carrés. Donc, à partir de a et b quelconques, il existe un x unique tel que (a+x)2=(b+x)2 (a+x au carré égal b+x au carré). Cette égalité n’a pas besoin d’être développée car tout le monde voit que les x2 s’annulent, en conséquence de quoi, il s’agit d’une équation du premier degré. Comme elle est du premier degré, x existe bien et est unique, la droite passant obligatoirement par l’axe des x puisqu’elle va soit de moins l’infini à plus l’infini, soit de plus l’infini à moins l’infini. Or, dans les nombres positifs, on a A2=B2=>A=B (A au carré égal B au carré implique que A=B). Donc, puisqu’on est dans les réels positifs par hypothèse (a+x)2=(b+x)2 nous donne en supprimant les carrées (a+x)=(b+x) soit a+x=b+x d’où en retirant les x de chaque côté a=b.
À bientôt
Gilles
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