A l’aube du XXe siècle, la médecine des enfants semble entrer dans une ère nouvelle, qui va enfin permettre le recul de la mortalité infantile, longtemps vécue comme une fatalité. Jusqu’alors, les maladies infectieuses (scarlatine, rougeole, diphtérie, coqueluche, tuberculose) constituent le fléau le plus redoutable, qui décime les jeunes enfants, spécialement ceux des quartiers défavorisés. Et l’hôpital, dont la vocation à cette époque est d’accueillir les populations démunies, reste longtemps en échec devant les conséquences de la concentration des petits malades : dans le dernier tiers du XIXe siècle, jusqu’à 20 % des enfants hospitalisés meurent en ayant contracté une infection mortelle.
Mais le tournant semble pris : à partir des années 1880-1890, les règles d’hygiène et d’antisepsie du pastorisme s’imposent entre les murs de l’hôpital et en bouleversent l’environnement et le fonctionnement. En 1901 à Paris, trois nouveaux hôpitaux pédiatriques (hôpital Trousseau, hôpital Bretonneau, hôpital Hérold) se veulent les emblèmes de la nouvelle organisation : à chaque pathologie son bâtiment, doté d’un personnel spécifique. Autre conséquence de l’ère pastorienne, les médecins recourent désormais davantage aux examens de laboratoire, qui permettent un diagnostic rapide et sûr. Enfin, en 1894, le sérum antidiphtérique est mis au point par le Dr Roux.
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