La justice russe inflige une amende à la messagerie Telegram
Le bras de fer autour de la pose des portes dérobées se poursuit
Un tribunal russe a condamné la messagerie Telegram à payer une amende de 800 000 roubles (l’équivalent de 18 000 € approximativement). La décision est tombée hier au cours d’une audience sur le motif du refus de l’entreprise de coopérer avec le Service fédéral de sécurité (FSB).
« Actuellement, il n’y a pas de discussion sur un éventuel blocage de Telegram en Russie », a lancé Dmitri Peskov au sortir de l’audience ; des propos en déphasage total avec ceux d’Aleksandr Zharov, patron du Service fédéral de surveillance des communications, qui déclarait en juin que « Telegram sera bloqué en Russie. » Les autorités russes ont en effet envisagé cette éventualité en cas de non-inscription de l’entreprise au registre national. Pavel Durov, fondateur de Telegram, s’y est conformé d’après ce que rapportent des médias concurrents. Toutefois, l’inscription au registre implique la fourniture d’informations nécessaires pour que le gouvernement puisse accéder aux communications des utilisateurs de la messagerie.
Une correspondance entre le FSB et Telegram fait état de ce que le Service fédéral de sécurité a sommé l’entreprise de se conformer à ces exigences avant le 19 juillet 2017, sommation qui est restée lettre morte. Le 31 août le FSB a enchaîné avec une notification destinée à informer l’entreprise de son intention de la pénaliser, processus qui a effectivement été lancé le 14 septembre et rapporté par Pavel Durov via un tweet: « la Russie rejoint l’Iran en portant plainte au service de messagerie Telegram. »
« Telegram va continuer à œuvrer pour la liberté et le respect de la vie privée. Les procès en justice initiés par certains pays n’y changeront rien », peut-on lire dans un autre tweet qui réaffirme la position du fondateur de l’entreprise dans la tourmente. Pavel Durov a une dizaine de jours pour faire appel de la décision de la justice russe. L’entreprise compte opposer au gouvernement le fait que ses requêtes vont à l’encontre de la Constitution russe qui, d’après ce que rapporte RFI à ce sujet, protège le droit au secret de la correspondance.
Mais il faudra que l’entreprise compose avec d’autres allégations gouvernementales selon lesquelles elle sert de couverture à des activités terroristes. La FSB accuse le service de messagerie d’avoir servi de support de communication aux terroristes responsables de l’attentat du 3 avril qui a fait 16 morts dans le métro de Saint-Pétersbourg.
Sources : RFI, L’EXPRESS, notification de lancement de la procédure judiciaire
Et vous ?
Qu’en pensez-vous ?
Telegram aura-t-il les moyens de sortir vainqueur de ce combat contre la machine étatique russe ?
Voir aussi :
Telegram : les services de renseignement US ont tenté de soudoyer ses développeurs pour affaiblir leur chiffrement, d'après le fondateur de la société
Partager