IBM lance une plateforme de paiements transfrontaliers qui s'appuie sur la blockchain
et invite la monnaie numérique à la table des banques
Dans une percée technologique en matière de paiements, IBM et un réseau de banques ont commencé à utiliser des logiciels de monnaies numériques et de blockchain pour effectuer des transferts d'argent, une innovation en termes de réseau international de paiement.
C’est durant l’édition 2017 de la conférence Sibos que le constructeur a dévoilé les résultats d'un partenariat avec la start-up Stellar, qui a permis de régler avec succès les transactions réelles en utilisant la monnaie numérique lumens.
« Cela marque une nouvelle étape dans l'évolution de ce qu’il faut pour faire de la création de la blockchain en entreprise une réalité », a déclaré Jesse Lund, vice-président du développement mondial du marché de la blockchain chez IBM. « C'est un changement de paradigme qui se produit. La promesse de ce que la monnaie numérique nous a donné comme aperçu – comme les réseaux de Bitcoin – est en train d'arriver à l'échelle de l'entreprise et arrive à maturité. »
Actuellement, les paiements transfrontaliers impliquant différentes devises peuvent prendre des jours, voire des semaines et nécessitent plusieurs intermédiaires. En revanche, ce nouveau réseau utilise la technologie IBM Blockchain pour assurer à la fois la compensation et le règlement des transactions sur un seul réseau en temps réel.
Dans le cadre du nouvel arrangement blockchain, les banques effectueront les transactions en utilisant lumens, puis compteront sur les teneurs de marché locaux pour convertir les umens en monnaie fiduciaire locale. Les lumens sont créés par la société à but non lucratif appelée Stellar, fondée par Jed McCaleb, une figure bien connue dans le monde des paiements et de la monnaie numérique.
Selon Lund, cependant, l'utilisation par les banques de la monnaie numérique de Stellar est susceptible d'être temporaire. Il prévoit que, l'année prochaine, les banques centrales commenceront à émettre des monnaies numériques et que celles-ci deviendront partie intégrante des transferts d'argent par blockchain.
En clair, d’après l’annonce d’IBM, les commerçants et les consommateurs pourront envoyer de l'argent dans un autre pays en temps quasi réel, accélérant ainsi un processus de paiement qui prend généralement des jours.
Alors qu'elle est actuellement limitée aux paiements transfrontaliers impliquant des livres britanniques et des dollars fidjiens, la plateforme est néanmoins conçue pour traiter sept monnaies fiduciaires dans le Pacifique Sud, y compris le dollar australien, le dollar néo-zélandais et le pa'anga des Tonga.
La caractéristique la plus distinctive de la plateforme est peut-être que le projet montre comment les technologies de blockchain privées et publiques sont de plus en plus utilisées en tandem. Alors que les solutions blockchain d'IBM sont conçues pour compléter une grande partie du flux de travail autour de la compensation des transactions, le règlement réel sera effectué en utilisant la blockchain de Stellar.
Dans ce cas, le lumen de Stellar sert à connecter numériquement des monnaies, permettant un échange presque instantané sans que le consommateur ou l'acheteur n'ait jamais touché la monnaie numérique elle-même.
Le réseau bancaire comprend donc «douze corridors de devises» qui englobent l'Australie et la Nouvelle-Zélande, ainsi que des pays plus petits comme Fidji et les Tonga. Il ambitionne de traiter jusqu'à 60 % des paiements transfrontaliers dans les paiements transfrontaliers du Pacifique Sud au début de l'année prochaine.
Pour rappel, la blockchain est une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle. Par extension, une blockchain constitue une base de données qui contient l’historique de tous les échanges effectués entre ses utilisateurs depuis sa création. Cette base de données est sécurisée et distribuée : elle est partagée par ses différents utilisateurs, sans intermédiaire, ce qui permet à chacun de vérifier la validité de la chaîne.
Aussi, la blockchain peut être utilisée dans de nombreuses applications telles que le suivi des ventes ou, comme dans le cas présent, l'enregistrement d'une série de transactions transfrontalières. À titre d'exemple, IBM a déclaré qu'un agriculteur de Samoa pourrait bientôt passer un contrat avec un acheteur en Indonésie et utiliser la blockchain pour enregistrer tout, depuis la garantie de l'agriculteur jusqu'à la lettre de crédit en passant par le paiement.
Source : Fortune, CoinDesk
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