Envoyé par
franceinter
Emmanuel Macron a promis une « Europe puissante dans le monde, pleinement souveraine, libre de ses choix et maître de son destin »
Et annoncer une dizaine de réformes majeures :
Celle de Schengen mais aussi celle du cadre budgétaire de Maastricht.
Emmanuel Macron a également insisté sur son souhait d’une « souveraineté stratégique européenne » et sa volonté d’avancer vers une défense européenne.
Autant d’objectifs démesurés pour une présidence tournante somme toute symbolique qui ne durera que six mois.
Et pourrait même être écourtée en cas de défaite d’Emmanuel Macron à l’élection présidentielle Français.
Par ailleurs, rappelons que la présidence française sera partagée avec les dirigeants de la Suède et de la République Tchèque, et se fera en association avec le président du Conseil européen Charles Michel…
Emmanuel Macron s’exprime comme s’il décidait seul. Il oublie que l’Europe se fait à 27 et qu’à la fin, c’est toujours l’Allemagne qui décide…
Justement le départ d’Angela Merkel va-t-il permettre de relancer le couple franco-allemand?
D’abord, comme le soulignait l’essayiste Coralie Delaume, le couple Franco-Allemand n’existe que pour les Français ! L’expression « couple » n’est pas utilisée en Allemagne.
Depuis une vingtaine d’années, grâce à leur supériorité économique, les Allemands sont les vrais patrons de l’Europe. Et cela, n’est sans doute pas près de changer…
Bien que classée à gauche, la nouvelle coalition ne sera pas davantage compatible avec les ambitions européennes d’Emmanuel Macron.
Le chancelier Olaf Scholz s’inscrit, en effet, aussi bien dans la filiation de Gerhard Schröder que d’Angela Merkel, et est un partisan de la rigueur budgétaire.
Il a confié le ministère des Finances à un libéral du FDP et déclaré que le frein à l’endettement sera de retour dès 2023.
Concernant l’Europe de la défense, l’Allemagne, comme la majorité des pays européens fait confiance aux Américains via l’OTAN pour assurer la sécurité du continent.
Enfin, sur le plan écologique, la coalition gouvernementale a renouvelé son opposition au projet de la Commission européenne de labelliser le nucléaire comme énergie verte et durable, au mépris du souhait d’Emmanuel Macron et des intérêts français…
Durant sa campagne, Olaf Scholz a annoncé vouloir «l’évolution de l’UE vers un État fédéral européen » ...
Le véritable point commun avec Emmanuel Macron se situe peut-être-là : dans une même ambition fédéraliste.
Mais ce grand saut fédéral signifierait un basculement définitif dans une Europe allemande.
L’Europe fédéral allemande ne serait sans doute pas plus solidaire et démocratique, mais davantage encore qu’aujourd’hui, fondée sur des règles et des normes.
Pour accélérer la fédéralisation de l’UE, Olaf Scholz propose de « remplacer la règle de l’unanimité au sein du Conseil des ministres dans le domaine de la politique étrangère et de la sécurité commune par un vote à la majorité qualifiée ».
Si elle devait aboutir, cette proposition mettrait la France en minorité sur les questions stratégiques, et renforcerait encore l’alliance atlantique et le rôle de l’OTAN
« La France est notre patrie, l’Europe est notre avenir » disait François Mitterrand.
Les prétentions fédéralistes d’Olaf Scholz et d’Emmanuel Macron pourraient faire de la France notre passé et de l’Allemagne notre avenir…
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