Lorsque je me suis engagé dans la Police nationale, j’avais à l’esprit deux maximes de Jean-Jacques Rousseau : « Il n’y a que la force de l’État qui fasse la liberté de ses membres » et d’autre part « que seule l’obéissance à la loi que l’on s’est prescrite est liberté ». Or, aujourd’hui, je constate qu’il n’est plus question pour le peuple d’obéir aux lois auxquelles il a lui-même consenti et que le rôle de sa police n’est plus de protéger ses libertés, mais plutôt de toutes les annihiler, comme le ferait le plus vil des oppresseurs.
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"Cette loi est écoeurante car on prétend que c'est pour la protection des policiers. Or, à l'heure actuelle, il y a des lois qui nous protègent plus que celle-là, en cas de harcèlement, menaces de morts." Pour le harcèlement, cela peut aller jusqu'à 2 ans ferme, pour les menaces, jusqu'à 5 ans. Il évoque d'autres biais dans cette loi : l'attribution de missions de la police nationale à des entreprises de sécurité. "La police a une culture de l'intérêt général, les entreprises de sécurité elles y voient un intérêt financier."
Se servir de la souffrance dans la police
Alexandre dénonce l'hypocrisie du gouvernement qui met en avant la mort de policiers pour défendre cette loi, comme le couple de Magnanville en 2016. "S'ils sont morts ce n'est pas parce que leur image circulait partout, c'est parce que leurs noms ont fuité après une erreur d'un syndicat et du ministère." "Le gouvernement prétend aussi que la première cause de suicide au sein de la police, c'est cette visibilité sur les réseaux sociaux, alors que c'est le management en interne. La seule réponse qu'on aura eu c'est un numéro vert."
Il note : "La police aussi se sert d'images, sans sanctions notamment sur leur durée de conservation et sur le but de leur utilisation."
Alexandre ne s'y retrouve plus. Quand il est rentré dans la police, il voulait "prévoir les choses, éviter les drames, apporter de l'aide." Il dit aujourd'hui ne plus vouloir subir les pressions hiérarchiques, "les commandes politiques". "Dès qu'Emmanuel Macron prend la parole, on nous demande de savoir ce qu'en pense la population. Ce n'est pas notre travail. Quand on fait ça, on ne travaille plus sur nos missions." Il regrette : "Désormais quand quelqu'un voit un policier, il se demande ce qui va lui arriver, les gens ne sont pas rassurés. Les valeurs sont inversées."
S'il fait aujourd'hui une demande de rupture conventionnelle c'est parce qu'il estime ne pas avoir commis de fautes. "J'ai toujours été constant dans les valeurs que je défends, les politiques ont dénaturé les missions auxquelles je croyais."
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