"On vit des situations tout à fait incroyables, comme le fait par exemple que, lorsqu'une infirmière a une grossesse, chose tout à fait normale,
elle n'est pas remplacée. Les conséquences, c'est qu'on ferme des lits, qu'on décommande des interventions. Les conséquences, c'est que tout le monde est en stress", détaille Jean-Luc Jouve, chef de service de l'orthopédie pédiatrique à la Timone, face à la caméra de France 2. Dans cet hôpital marseillais,
sur les huit blocs opératoires, seulement cinq tournent, à cause du manque de personnel.
Dans le viseur des chefs de service, il y a les mesures avancées en novembre 2019 par la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, dans son plan pour redonner "oxygène" et "attractivité" à l'hôpital : rallonge budgétaire de 1,5 milliard d'euros et reprise de 10 milliards d'euros de dette étalées sur trois ans, primes pour les personnels... Tous jugent ces mesures annoncées très insuffisantes. "On nous a parlé de 1,5 milliard sur trois ans. Mais en réalité, ces nouvelles dotations correspondent à 200 000 euros de plus par an seulement", se désolait en décembre André Grimaldi. Selon lui,
cela revient à réduire les moyens nécessaires au bon fonctionnement des hôpitaux publics. "On demande encore 500 à 600 millions d'euros d'économies à l'hôpital public, alors qu'il est par terre", complète-t-il lundi.
Partager