En octobre, Jean-Claude Juncker doit tirer sa révérence de la présidence de la Commission européenne. Il va laisser aux chefs d’Etat et de gouvernement européens un cadeau empoisonné : l’accord de libre-échange conclu, vendredi 28 juin, entre l’Union européenne et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay).
Dès l’annonce de ce « moment historique » – pour reprendre les mots de M. Juncker –,
les voix n’ont en effet pas manqué de s’élever, aussi bien du côté des agriculteurs que des écologistes, effrayés par les possibles implications économiques et environnementales de cet accord. En France, en particulier, où Emmanuel Macron doit gérer ce dossier explosif aux yeux de l’opinion et d’une bonne partie de son opposition. Une gageure pour un chef de l’Etat qui se veut ouvert au monde et en même temps défenseur de la planète.
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Certains fidèles du chef de l’Etat enragent ainsi à voix haute. « Qu’est-ce qu’on envoie comme message aux électeurs des dernières élections européennes, notamment ceux qui ont voté écolo ?, interroge le député (La République en marche, LRM) de la Creuse, Jean-Baptiste Moreau. Cet accord est signé par une Commission européenne en bout de course, sur un mandat de travail qui date d’il y a vingt ans. On a l’impression d’un passage en force.
C’est cette Europe-là que les gens ont repoussée depuis des années. Cette Europe-là qui a provoqué le Brexit. »
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